Kyrie eleison…
Je me sens bien seul (ou catapulté dans une solitude chronique identique à celle ressentie au « parcours homosexualité » de Paray-le-Monial l’été dernier)… en recevant à l’instant ce message d’un ami catho, pourtant bien intentionné, qui m’envoie ce message sur Facebook : « Très bon, et dans ta ligne! #oremus » en me mettant en lien cet article en anglais provenant des dernières conférences pré-synodales sur l’homosexualité…
Je lui explique comme je peux et gentiment que, non, c’est pas « génial », ce qui est dit, voire même que c’est superficiel. Je lui réponds ceci : « Non. Ce n’est pas dans ma ligne. Pour moi : 1) Ce n’est pas suffisant de dire qu’une personne n’est pas son orientation sexuelle, ou n’est pas « un gay », et ensuite qu’elle est accueillie en tant qu’homme ou femme, telle qu’elle est. Quand est-ce qu’on parle de cette tendance sexuelle, de comment concrètement on est appelé à vivre avec (si elle est durable) tout en restant fidèle à l’Évangile et à l’Église? Ça, l’article n’y répond pas. 2) Ce n’est pas suffisant de rappeler l’universalité de la vertu de chasteté. En répétant sans cesse le mot « chasteté » (peut-être même « sainteté »), ils se donnent l’illusion qu’ils parlent de la forme, mais en réalité ils n’en parlent pas. Parce qu’ils sont flipés de révéler que la forme concrète de la chasteté demandée par l’Église aux personnes durablement homos ou bien séparées/divorcées remariées, c’est le célibat continent, autrement dit la même exigence que la chasteté demandée aux prêtres et aux religieux (mais, en plus, sans le sacrement de l’ordre !). C’est donc nous tromper sur la marchandise et sur la Croix SPÉCIFIQUE que propose concrètement l’Église catholique aux personnes homosexuelles que de nous faire croire que leur Croix n’est pas spécifique et que leur chasteté est, dans sa forme, universelle. Ce n’est pas vrai! » Et voyant leur peur et leur hypocrisie à transformer magiquement la forme (le célibat continent : porte étroite) par le fond (la chasteté : porte un peu moins étroite, car elle n’implique pas nécessairement le renoncement à la génitalité/sentimentalité dans le cas des couples mariés femme-homme), les progressistes et les personnes homos cathos en « couple homo » vont certainement se déchaîner contre eux et les traiter à juste titre de menteurs et de culs bénis.
Mon ami me répond alors : « C’est juste. Et pourquoi tu viens pas nous en parler à Rome? » No comment.
Je ne boue même pas. Je suis juste triste pour le Pape et l’Église. Tel que c’est parti, sur la question homosexuelle, le Synode va droit au mur. Nous ne pourrons pas avancer si nous faisons l’économie du traitement de l’hétérosexualité et de l’homophobie (deux mots pour l’instant considérés comme hors-sujet, non-sujets, ou sujets méprisables). Même le mot « homosexualité », c’est déjà limite banni !
Je ne peux que le constater de plus en plus. Il existe un réel mépris et peur ecclésiaux pour le célibat consacré (et sa forme concrète de chasteté : la continence, le célibat). Je le vois notamment à travers l’abord de l’homosexualité pendant ce Synode. Et c’est à cause de cette peur et de ce mépris RÉEL interne dans l’Église que l’Église catholique risque de vivre son grand Schisme. Car ces sentiments remettent en cause les prêtres et les laïcs célibataires. L’essence même de l’Église ! Sa pâte humaine ! Rien de moins que ça.
Prions pour notre Église. Car la question homosexuelle, qui a l’air d’une petite bactérie de rien du tout (qu’on pourrait régler pastoralement à coup de gentillets “Tu n’es pas que ça”, “Tu es appelé à la chasteté”, “L’Église ne te juge pas et t’accueille”, “l’homosexualité n’est pas le vrai sujet”), a le pouvoir, à elle seule, de La flinguer, ou du moins (car Elle ne passera jamais), de bien La diviser. J’en sais quelque chose : regardez comment, même en en parlant en Vérité, j’ai été traité et je suis traité. C’est un sujet où le diable s’est niché. C’est sa planque préférée. Y compris dans l’Église. Alors voilà. Je vous demande, sans théâtre et sans trépigner, que vous puissiez prier pour l’Église, pour la Vérité en son sein (et pas seulement – ce que je crains – les jolies formules que le Synode va très possiblement nous pondre, sur l’Humanité, la Chasteté, la Charité). Et cette Vérité, à mon sens, ne passe que par l’explicitation des mots hétérosexualité, continence (appel au célibat), sainteté (dans le cadre humain de l’homosexualité, je précise).
Cinq articles liés à celui-ci : Une pastorale spécifique ? + Le mépris ecclésial du traitement de l’hétérosexualité (attention danger !) + On ne pourra pas passer à côté de la proposition du célibat ! + Protestantisme autoroute vers la Nouvelle Religion Mondiale + La Fausse Solution du Coming out de Charamsa. Je rajoute cet article capital sur la demande de « réforme » du discours ecclésial sur l’homosexualité.