Mardi 23 avril 2013 au petit matin : Nous arrivons à la fin de notre combat (qui ouvre la voie à d’autres). Le moment de se remercier du chemin parcouru, de compter le butin et les pertes, de voir de l’avant malgré tout.
Pour ma part, le bilan sera amer et plein d’Espérance. Je constate que depuis le départ de notre mouvement d’opposition (septembre 2012), nos principaux porte-parole n’ont toujours pas compris le combat qu’ils mènent (avec davantage d’inconséquence que de courage, d’ailleurs), … ce qui est assez hallucinant et préoccupant pour eux. Entre ceux qui continuent de faire de la figuration politisée (il ne suffit pas d’être homo, de s’afficher de gauche ou d’extrême droite, pour avoir quelque chose à dire…), ceux qui ont une courte vue (et qui demandent toujours des conneries, avec un emballage sans cesse différent pour enfumer tout le monde et s’enfumer eux-mêmes : manifs à répétition, CESE, référendum, et maintenant réclamation d’une union civile), ceux qui au contraire ont une trop longue vue (c’est-à-dire qui voient trop de l’avant – ça s’appelle une fuite en avant ? – et qui inventent des nouveaux concepts jargonnants qui certes fonctionnent sur le long terme mais qui ne parlent pas aux Hommes de notre temps, qui ne rejoignent pas le combat de l’instant T, et qui sont « bien gentils » : ‘Humanité durable’, ‘Gender’, ‘Écologie humaine’, ‘transhumanisme’, etc.), entre ceux (les moins pires) qui, au final, font contre mauvaise fortune bon cœur, bon camping convivial, bonne veillée de prière profane, nous n’avons pas été aidés à avoir aujourd’hui de belles têtes de vainqueurs. Il faut l’admettre.
Qui a osé, parmi eux, parler vraiment de la loi du « mariage pour tous », c’est-à-dire concrètement d’amour, du couple, du mariage, de la différence des sexes (en dehors du prisme de la filiation), d’homosexualité (en remettant clairement en cause sa pratique) ? Aucun.
Je vous le dis tout de go : nous avons mérité notre défaite et notre réputation d’homophobie (homophobie dans le sens de refus de parler d’homosexualité, de laisser la place aux personnes homosexuelles continentes, et phobie de passer pour homophobes). Nous avons mérité aussi notre réputation de courageux à l’esprit bon enfant. Je ne célèbre pas notre efficacité, ça c’est clair. Mais je nous remercie tous pour notre incroyable mobilisation. Merci aux veilleurs et aux quelques personnes qui ont vraiment compris les deux dangers de la loi : la banalisation de la différence des sexes et la justification sociale de la pratique homosexuelle. Merci aux vraies consciences en éveil !