En ces temps troublés où la politique en France déçoit et angoisse à peu près tout le monde, difficile de se positionner et d’y voir clair dans le monde de nos convictions intérieures fortes.
Et pourtant, si on me demandait mon avis sur ce que je crois profondément, si on me sommait d’exprimer ma tendance politique, je dirais que le curseur de ma conscience et de mon cœur de citoyen français a toujours eu tendance à aller vers la gauche. Et ce, dès tout petit ; et non dans un souci de faire mon anti-conformiste à deux balles ou mon intéressant (Dans ma famille, mes parents ont toujours voté globalement à droite). Je parle bien de « tendance », de « teinte » approximative, car là encore, en matière de politique, je tiens à rester libre, et je vote pour un « homme du moment », pour un mouvement politique qui me semble le meilleur pour le contexte réel actuel ; je ne vote pas pour un parti figé qui incarne la « moins pire des solutions », ni une famille politique « totalement bonne » parce que son corollaire d’en face serait « totalement mauvais ». La politique, c’est du vivant, de l’évolutif. Ce qui est présenté comme « extrême » ou « fasciste » par certains individus (de gauche comme de droite) est parfois ce qui jette une ombre sur leur soi-disant position de « juste milieu » politique, ou qui sera l’équilibre d’un autre contexte national (Quand je dis ça, je pense évidemment au FN en France, qui à bien des égards, me semble moins extrémiste et plus honnête que nos PS et UMP actuels, qui n’ont plus rien de « modérés »…).
Mais oui, disons-le : je suis de tendance gauche. Pour une raison simple : la gauche pure, non-corrompue par l’argent, par l’idéologie anti-fasciste moralisante actuelle et par le culte du paraître, met d’abord les pauvres, les plus fragiles et le Peuple en premier dans ses préoccupations, avant les richesses censées les libérer de leur pauvreté ; alors que la droite, qui initialement, dans un même plan humaniste, se proposait de créer d’abord les richesses, pour ensuite les redistribuer aux pauvres (ça peut être aussi une forme de générosité que de penser prioritairement à la création de richesses et à l’esprit d’entreprise, car qui n’a rien ne partage rien ! et qui crée peut ensuite donner aux pauvres), montre historiquement qu’elle a tendance à ne pas passer ensuite à l’étape du partage une fois ses lingots d’or entre les mains.
Si dans mon parcours il m’est arrivé de soutenir la droite (j’ai voté Sarkozy à deux reprises pour des présidentielles, après avoir voté Jospin en 2002 : vous n’avez a priori pas besoin de le savoir car au fond, ce que je fais dans mon isoloir à la fois vous regarde un peu et ne vous regarde pas – je vous le révèle juste de bon cœur maintenant, mais rien ne m’y oblige), ça n’a jamais été par réelle conviction intime ni profonde liberté. C’est juste qu’entre les deux candidats qui m’étaient proposés, je cherchais celui qui s’apparentait le plus à ma « gauche de cœur ». Et en l’occurrence, en 2012, entre Sarkozy et Hollande, je vais peut-être vous surprendre, mais j’associais davantage Sarkozy à la « gauche que j’aime » que le candidat désigné officiellement comme « de gauche », à savoir Hollande !
Ça vous laisse deviner combien je ne diabolise absolument pas la droite actuelle ni les gens de droite. D’ailleurs, en ce moment, je suis de plus en plus entouré amicalement et intellectuellement de personnes qui se disent « de droite », et qui à mes yeux incarnent l’humanisme, l’inquiétude intellectuelle, l’intelligence, l’audace et la générosité que je rêverais de voir chez les « gens de gauche »… mais que je ne vois plus, car la gauche mondiale est devenue socialiste, communiste, caviar, idéologue, gauchiste, athée, laïciste et libertaire, anti-nationaliste et anti-pouvoir, bête et violente, démagogique, une caricature de rebelle qui n’a plus rien de révolutionnaire ni de sensé, un titre qui « fait bien » mais qui cache la même tiédeur et hypocrisie que l’UMP, la même paranoïa et rigidité que l’extrême droite.
Bien dangereux, fascistes et extrémistes sont à mon avis ceux qui se réclament éternellement d’un camp ou d’une couleur politique pour ne pas en bouger, ou qui se choisissent de gauche parce qu’il diabolise la droite (et inversement). Ils se disent pourtant « modérés »… mais ils ne sont pas libres, et sont tous aussi extrêmes que les partis d’extrême historiques. Quand j’entends une Marion Maréchal Le Pen, je suis désolé, mais je n’ai absolument pas l’impression d’avoir en face de moi une dangereuse extrémiste : elle incarne par certains aspects une plus belle gauche que la gauche populiste et hargneuse de Mélenchon, que la gauche molle et violente de Hollande, que la gauche voilée et bobo de Sarkozy et Carla !
Actuellement, en France, le seul parti politique français qui me parle au cœur, dans lequel je me reconnais sans honte, et que j’ose même définir comme « droitier contrarié » tellement j’y découvre un vrai souci du pauvre, une foi à déplacer les montagnes, une préoccupation réelle pour le bien commun, un visage de la gauche que j’aime, c’est un parti de centre-droit : le PCD (Parti Chrétien Démocrate), créé par Christine Boutin, une femme injustement « fascisée » par nos media, massivement et confortablement encartés dans la « gauche bobo qui n’assume pas la gauche visible de Hollande ». C’est que nous, gens de la gauche actuelle, avons un rapport douloureux et malsain avec le pouvoir. Nous savons que nous en avons besoin, mais sous prétexte que nous ne devons pas en faire un but, nous le désertons, et dans cette désertion hypocrite, nous transformons ce qui initialement aurait dû être un « pouvoir au service » en « pouvoir despotique et mou », en but non-assumé. Hollande, par exemple, est un dirigeant extrêmement inquiétant à ce sujet, car il n’aime pas le pouvoir. Il le diabolise, il en a peur (c’est quand même embêtant venant d’un homme qui se porte candidat pour un poste de chef de l’État…). Il veut être un « président qui n’en est pas un », un président « normal » et transparent, et pour le coup, il en devient un despote qui se retrouve aux manettes d’une machine puissante qu’il ne sait ni conduire ni maîtriser. Les gens de la droite actuelle assument davantage les valeurs positives et « de service » du pouvoir. Ils ont beaucoup à nous apprendre sur l’utilisation du pouvoir en tant qu’instrument (de paix). Ils nous rappellent que la République ou ce qui nous est présenté comme des « démocraties » ne sont pas des systèmes bons en soi, et que le chef d’État qui a peur du pouvoir et tout aussi dangereux que celui qui en abuse ou qui fait du pouvoir un but, et non plus un instrument de service du Peuple, du bien commun et des plus fragiles.
Bon, en clair, je suis un homme royaliste (mais fan du Roi Jésus ; pas des rois humains), amoureux de la démocratie. Un homme de tendance politique gauche mais qui aime bien et qui comprend les gens étiquetés actuellement « de droite » voire « d’extrême droite ». Malgré tout un homme libre, qui se reconnaît davantage chez ses frères de gauche, catholiques, doux, passionnés, intellectuels, au service des pauvres, et respectueux des « gens de tendance droite ». Avec ça, je vous souhaite bon courage pour tirer de moi un portrait politique et pour me mettre dans une case !
Vendredi 12 juillet 2013