Pardon de mettre, par ce message, les chefs de l’Église au pied du mur… mais nous sommes en famille et l’unité de celle-ci est en jeu, surtout à cause du traitement du thème de l’homosexualité… alors je préfère parler en vérité. Je ne serai véritablement satisfait et sûr du discours ecclésial sur l’homosexualité que si, dans le rapport final du Synode (prévu pour le 25 octobre 2015), je lis trois mots : 1) VIOLENCE; 2) CONTINENCE ; 3) SAINTETÉ. À mes yeux, ils seront la preuve qu’aura été pris en compte ce qu’est vraiment le désir et l’acte homo (une blessure, une souffrance et parfois une violence quand il est pratiqué), comment on vit avec ce désir (la continence), et vers où l’alliance des deux (blessure + continence) conduit (la sainteté). Or, à ce jour, sous couvert d’« accueil », de « chasteté » de « délicatesse » et de « temps », le Synode Part II (qui se déroulera du 4 au 25 octobre 2015) glisse dangereusement vers une justification de l’Union civile et de l’amour homo « chaste », ou vers du réchauffé de l’actuel version du Catéchisme. Au secours…
Nous, personnes homosexuelles, avons tant besoin qu’on nous dise la Vérité sur ce que nous ressentons, sur ce que nous vivons ! Nous avons tant besoin que l’Église ne s’apitoie pas sur nous, ni nous accueille sans nous proposer un grand projet, une vraie Bonne Nouvelle ! Pas seulement qu’Elle nous dise « On vous accueille, on vous aime, on ne vous juge pas, on va vous aider à vivre avec votre désir homo et à le maîtriser (… pour mieux le neutraliser) », mais qu’Elle nous propose un don entier de notre personne, qu’Elle utilise notre homosexualité, qu’Elle mette la barre haut en nous demandant carrément la sainteté ! le don de notre homosexualité aux autres et à l’Église !
Nous ne voulons pas d’une gestion privatisée, compassionnelle et misérabiliste de l’homosexualité. Nous voulons, sans pratiquer notre désir homo ni le justifier sous forme d’identité ou d’amour, l’universaliser, le sanctifier, le transformer en force et en originalité. Une originalité qui n’est ni notre origine ni notre essence ni un destin, mais juste une réalité de notre être qui, traversée par Dieu, peut devenir une puissance énorme d’évangélisation, de Résurrection, d’humour, de guérison pour tout notre monde blessé. Il ne s’agit pas se s’accommoder de l’homosexualité, mais bien de l’utiliser comme ce qu’elle devient une fois qu’elle est transformée par le Seigneur : un grand cadeau réjouissant et mondial !
Franchement, si ces trois mots VIOLENCE/CONTINENCE/SAINTETÉ – qui ne figurent pas dans l’actuel Catéchisme de l’Église catholique – n’apparaissent pas dans le prochain rapport synodal final rédigé par le Pape François, mieux vaut, à mon avis, ne pas aborder du tout la question, ne rien rajouter de plus que ce qu’a déjà écrit le Pape Benoît XVI, et en rester là, plutôt que de broder du neuf et au final raconter des bêtises et des imprécisions équivoques propices à des interprétations/conséquences dramatiques. La cerise sur le gâteau du discours papale sur l’homosexualité serait une charge bien calibrée contre l’hétérosexualité, au nom de la défense de l’Humain et de sa sexuation : j’ose rêver !