Il y a un peu plus d’un mois, à Paris, une amie à moi qui découvre l’Église catholique, la fréquentation de la messe, la Confession et la prière personnelle, m’a avoué en a parte à une soirée, à l’abri du groupe, qu’en priant la Vierge lui venaient en tête des pensées impures – surtout quand elle prononçait « sainte Marie, mère de /merde Dieu » – qui l’effrayaient et lui donnaient l’impression d’être une mauvaise chrétienne, d’être illégitime à se convertir au catholicisme. Je l’ai immédiatement rassurée et étonnée quand je lui ai dit qu’elle n’était pas la seule, et que moi aussi, devant Marie, jusqu’à une époque assez récente, je me mettais à penser inconsciemment à des grossièretés blasphématoires particulièrement violentes… comme si quelque chose en moi sortait et m’empêchait d’accueillir vraiment la Reine très pure. Plus on sait qu’on ne doit pas manquer de respect à quelqu’un et que c’est interdit de blasphémer contre l’Esprit Saint parce que ça ne sera pas pardonné, plus la transgression priante peut surgir et nous tenter. Mais il suffit de ne pas accorder de l’importance à ces désobéissances venant troubler notre prière car elles disparaissent bien vite et durablement. S’il nous vient l’idée d’insulter la Vierge (même s’il ne faut pas céder à cette tentation, bien évidemment), c’est bon signe : ça veut dire que Marie commence à nous nettoyer. Idem pour le Notre Père : à la messe, je confesse que c’est le seul moment où je m’impatiente. Souvent, je trouve cette prière rébarbative, trop longue, trop lentement et machinalement récitée. Je n’arrive pas à la dire d’un trait sans réprimer un bâillement, ou avec une concentration maximale. Je me surprends à être impatient et à avoir hâte que le « baiser de paix » arrive. Le fait que moi, le « catho de naissance », présente humblement mes lassitudes, mes tentations, mes écarts intimes a tout de suite désacralisé la prière et décomplexé mon amie ! J’étais content, et je n’ai rien inventé.