Araignée
NOTICE EXPLICATIVE :
Cela ne vous aura pas échappé, notamment avec le nom de ce site : j’entretiens avec l’araignée une relation très privilégiée. Pourtant, rien ne nous prédestinait à faire bon ménage. Je n’aime pas plus que ça cette bébête. Je crois que c’est elle qui est montée, montée, montée vers moi, plus que moi vers elle ; et avec le temps, nous nous sommes habitués l’un à l’autre, comme je me suis fait à la compagnie de mon désir homosexuel. L’araignée occupe une place importante dans ma vie, et vous m’avez peut-être déjà entendu poser parfois la question « Est-ce que vous aimez les araignées ? » à certains invités de l’émission radiophonique Homo Micro sur Fréquence Paris Plurielle quand j’y étais chroniqueur, ou bien vu photographié avec mon animal-fétiche (l’un des 4 animaux du Quatuor homosexuel) par le photographe Franck Levey.
Pour moi, l’araignée est la métaphore de la conscience humaine qui revient quand on la refoule. C’est pour ça que elle a tendance à être la symbolisation de la mauvaise conscience. Vous voyez la représentation qu’on fait parfois des amnésiques, des insomniaques, ou des sorcières avec l’araignée qui pend de leur chapeau ? Et bien l’araignée a quelque chose de la conscience humaine au repos, de la connaissance voilée d’un viol. C’est la voix qui crie dans le désert. Elle crie quoi ? Que le désir homo est un désir à la fois d’amour et de viol. Elle crie que les personnes homos ont pu subir un viol ou qu’elles l’ont en tout cas fantasmé pour s’identifier à la femme violée cinématographique. Et j’en viens justement à parler de la figure de la femme-araignée dans les œuvres homosexuelles, qui est un code récurrent, et qui symbolise presque toujours le personnage homosexuel. Je pense en particulier au personnage gay de Molina dans le roman de Manuel Puig El Beso De La Mujer-Araña (Le Baiser de la Femmes-Araignée, 1976), qui dit précisément de lui-même : « Je suis la femme-araignée ». Et cette femme-araignée cinématographique auquel l’homosexuel s’identifie, c’est en général une femme qui a jadis été pure, qui a perdu sa virginité dans une forêt (= la forêt de la sexualité), et qui, en vraie Catwoman ou Mante religieuse, vient se venger des hommes qui l’auraient violée. C’est une figure maléfique qui montre qu’une victime n’est jamais éternellement victime, du simple fait qu’elle est libre.
Les personnes homosexuelles sont les mauvaises consciences de la société, de magnifiques araignées. Par leur désir et ce qu’elles sont, elles ont le pouvoir de dévoiler des conflits enfouis dans les familles, la communauté humaine, et le monde.
N.B. : Je vous renvoie également aux codes « Femme-Araignée », « Femme vierge se faisant violer un soir de carnaval ou d’été à l’orée des bois », « Ombre », « Extase », « Chat », « Aigle noir », « Quatuor » et à la partie « Taureau » du code « Corrida amoureuse », dans le Dictionnaire des Codes homosexuels.
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FICTION
L’araignée apparaît souvent au fil des fictions homo-érotiques : on la voit notamment dans le roman Le Pire des mondes (2004) d’Ann Scott, le film « Nosferatu » (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau, le film « Les Araignées » (1919) de Fritz Lang, le film « La Toile d’Araignée » (1975) de Stuart Rosenberg, le film « La Veuve noire » (1986) de Bob Rafelson, le film « Les Corps ouverts » (1997) de Sébastien Lifshitz, le film « Araignée de Satin » (1985) de Jacques Baratier, le roman Une Saison en enfer (1873) d’Arthur Rimbaud, la pièce Cannibales (2008) de Ronan Chéneau (avec Spiderman), la pièce Arthur Rimbaud ne s’était pas trompée (2008) de Bruno Bisaro, la chanson « Magie noire » de Philippe Russo, la pièce La Mort vous remercie d’avoir choisi sa compagnie (2010) de Philippe Cassand (il est question de toile d’araignée), la B.D. Kang (1984) de Copi, la pièce Lacenaire (2014) d’Yvon Bregeon et Franck Desmedt (avec Lacenaire tissant autour du décor de sa grande toile d’araignée sur scène), la B.D.Journal 1 (1996) de Fabrice Neaud, le roman La Tarántula (1988) d’Hugo Argüelles, le film « Spider Lilie » (2007) de Zero Chou, la chanson « En miettes » d’Oshen, le film « Tchernobyl » (2009) de Pascal Alex-Vincent, le vidéo-clip de la chanson « Ghosttown » de Madonna, etc.
En général, la présence de l’Araignée n’est pas bon signe. « Fais attention aux toiles d’araignée. » (Stef, l’un des héros homo, à Vivi dans la pièce Copains navrants (2011) de Patrick Hernandez) ; « J’ai tissé la toile de mon propre piège. » (Lacenaire dans la pièce éponyme (2014) d’Yvon Bregeon et Franck Desmedt) ; « Une fois, Serge et moi, on avait essayé avec une araignée de mer. » (Rodolphe Sand imitant une femme hétéro mère porteuse, par rapport au coït avec son mari, dans le one-man-show Tout en finesse , 2014) ; etc. Par exemple, dans le film « Bug Chaser » (2012) de Ian Wolfley, Nathan, le beau héros homosexuel, a un problème à l’anus qui s’aggrave de plus en plus et dont on ignore l’origine. On nous fait croire que c’est un furoncle ; ou que ça ressemble à une piqûre d’araignée. Dans le one-woman-show Wonderfolle Show (2012) de Nathalie Rhéa, Suze, l’héroïne lesbienne, se dit arachnophobe : elle prend son Chanel n°5 pour asperger et tuer une grosse araignée.
Il est curieux de constater que le personnage homosexuel se définit lui-même comme l’homme-araignée ou la femme-araignée : ceci est visible par exemple dans le film « Une Affaire de goût » (1999) de Bernard Rapp, les chansons « La Veuve Noire » et « Alice » de Mylène Farmer, le film « Sherlock Holmes II : Jeu d’ombres » (2011) de Guy Ritchie, etc. Cette identification de l’homosexuel à l’araignée transparaît dans beaucoup d’ouvrages : « Toi, tu es la femme-araignée, qui attrape les hommes dans sa toile. » (Valentín s’adressant à son amant Molina, dans le roman Le Baiser de la femme-araignée (1976) de Manuel Puig, p. 245) ; « Comme tu me manques, l’araignée… » (cf. la chanson « Alice » de Mylène Farmer) ; « C’est vous, l’araignée. » (la voix narrative homosexuelle du roman N’oubliez pas de vivre (2004) de Thibaut de Saint Pol, p. 101) ; « Ne quittez jamais ce ventre de toile. » (la voix narrative dans la pièce Le Funambule (1958) de Jean Genet) ; « Avec Cyril, la toile dissimule toujours l’araignée. » (la voix narrative du roman Pavillon noir (2007) de Thibaut de Saint Pol, p. 30) ; « J’ai cru un temps que j’étais une mygale. » (Cyril, idem, p. 208) ; « Roger pense que vous avez plutôt une araignée au cerveau. » (Violet par rapport à l’homosexualité de Stephen, dans le roman Le Puits de solitude (1928) de Marguerite Radclyffe Hall, p. 228) ; « Je suis comme une araignée qui arpente votre toile. Faites de moi ce qu’il vous plaira ! » (cf. le poème en espagnol « Polvareda » de Copi) ; « Je ne suis pas Spider-man ! » (Schmidt dans le film « 22 Jump Street » (2014) de Phil Lord et Christopher Miller) ; etc.
Dans les fictions, l’araignée se marie très bien avec les thématiques de l’androgynie et de l’homosexualité, même si son sens reste parfois difficile à décrypter. « Trente ans dans la police contre un mec en combinaison de danse. » (le chef de la police parlant ironiquement de Spider-Man, dans le film « The Amazing Spider-Man » (2012) de Marc Webb) ; « Je me demande pourquoi tous les surfeurs sont de beaux garçons aux visages ravageurs. Leur corps, n’en parlons pas. Lorsqu’ils montent sur leurs planches, les muscles de leurs cuisses bandent et tendent la toile élastique de leur combinaison dessinant chaque muscle, quant à leur torse et leurs bras ils sont fins et secs comme un coup de trique. Pas une molécule de graisse. Ils me font penser à des spiders man. » (cf. la nouvelle « Surf à Oléron » (2014) sur le site La Passion des garçons) ; etc. Par exemple, dans la série nord-américaine Modern Family (saison 5, épisode 22) de Christopher Lloyd II et Steven Levitan, l’un des personnages du couple gay, Mitchell, doit vendre un objet auquel il tient beaucoup, un album de BD très rare dont il a du mal à se défaire : Spiderman ! : « Je m’identifiais à lui. […] Ça parle d’un ado bizarre, qui a une facette secrète dont il ne peut parler à personne. Un peu comme moi. […] Spiderman m’a donné le sentiment qu’on avait le droit de se démarquer. […] Il m’a donné la force de surmonter des moment difficiles. » En tout cas, la seule chose dont on peut être sûr, c’est que l’araignée est là, et que sa présence est souhaitée par les artistes homosensibles ! Par exemple, dans la nouvelle « La Carapace » (2010) d’Essobal Lenoir, le protagoniste homo rêve d’un vieillard qui le fixe du regard comme s’il faisait partie d’une collection d’animaux mise sous verre, aux côtés d’araignées : « La nuit, je m’imaginais hypnotisé, épinglé dans ses collections, entre un papillon et une mygale. » (p. 14) Dans le film « Black Swan » (2011) de Darren Aronofsky, quand les héroïnes lesbiennes se trouvent à l’intérieur du taxi, la main de Veronika vient comme une araignée (genre « la petite bête qui monte, qui monte… ») toucher Nina pour la faire jouir. En 1969, David Bowie invente le Major Tom, un cosmonaute qui ne veut pas revenir sur Terre, mais qui préfère s’incarner en Ziggy Stardust, un androgyne accompagné de ses araignées de Mars (ce délire psychédélique donnera d’ailleurs naissance au célèbre album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars). Dans la pièce Ça s’en va et ça revient (2011) de Pierre Cabanis, Hugo, le héros homo refoulé, rêve qu’il se fait draguer par « Vincent Cassel qui prend la tête d’une armée d’araignées géantes à l’assaut de New-York ». Dans le film « À travers le miroir » (1961) d’Ingmar Bergman, Karin a des visions d’un mystérieux dieu-araignée. Dans le film « Saisir sa chance » (2006) de Russell P. Marleau, Chance a accroché dans sa chambre trois posters : un de la Joconde, un d’un regard d’actrice, et un d’une araignée. Dans le film « Mauvaises fréquentations » (2000) d’Antonio Hens, une énorme araignée noire en plastique est posée sur la pile de revues homosexuelles de Guillermo pour en interdire l’accès. Dans le film « A Single Man » (2009) de Tom Ford, le scorpion enfermé dans le bocal de la petite Jennifer « n’a jamais mangé une araignée ».
L’araignée peut parfois symboliser la conscience humaine endormie, un élan cannibale, ou bien le désir homosexuel : « Elle [Marilyn] allume la télé. Il y a un feuilleton où une araignée dévore un petit Tarzan. » (la voix narrative du roman Le Bal des folles (1977) de Copi, p. 54) ; « J’ai senti une araignée dans mes cheveux. Je la sentais. Mais je ne la voyais pas. » (le héros du roman Portrait de Julien devant la fenêtre (1979) d’Yves Navarre, p. 101) ; « Le cœur de l’homme est touché par la beauté, si infime soit-elle, de la taille d’une fourmi ou d’une araignée. » (Naomi Alderman, La Désobéissance (2006), p. 259) ; « Je savais pas c’qu’y avait dans ta caboche : une araignée cruelle. Mais ta toile s’effiloche. » (cf. la chanson « Va t’en » d’Étienne Daho) ; « Un petit baiser, comme une folle araignée, te courra par le cou… Et tu me diras : ‘Cherche !’ en inclinant la tête, et nous prendrons du temps à trouver cette bête –qui voyage beaucoup… » (cf. le poème « Rêve pour l’hiver » d’Arthur Rimbaud, écrit en wagon le 7 octobre 1870)
Dans la pièce Eva Perón (1969) de Copi, les migraines de Perón sont décrites comme « des toiles d’araignée à l’intérieur du crâne » par sa femme Evita. Dans le roman Si tu avais été… (2009) d’Alexis Hayden et Angel of Ys, le héros homosexuel Bryan est chargé par sa mère de tuer l’araignée de la cuisine pendant qu’elle s’absente faire des courses : « À peine était-elle descendue que ma mère m’appelait au secours dans l’escalier, il y avait un monstre noir dans la cuisine : une araignée ! Elle en avait horreur. Je n’ai jamais compris ce genre de panique devant des bestioles aussi fragiles, qu’un simple coup de pantoufle suffit à estourbire ! […] Je mis mon ordinateur en marche. J’avais le temps : l’araignée n’allait pas se sauver. […] Je changeai de priorité : d’abord tuer l’araignée. Elle était au plafond au-dessus des meubles de cuisine. Il me fallait un escabeau. J’allais le chercher dans le garage. En le prenant, je fis tomber d’une étagère un bocal en verre vide qui se brisa au sol… Je verrai plus tard, d’abord l’araignée. Ma mère avait tout prévu, la bombe paralysante était déjà sur la table. Elle avait raison car ces grosses araignées sont d’une nervosité surprenante. Je lui réglai son compte et l’inhumai dans la poubelle. […] Lorsque ma mère revint, je n’avais qu’ […] éclaté une araignée ! […] Bon, à part l’araignée, je n’avais pas eu le temps de tout ranger ! » (pp. 148-150) Le roman Le Garçon sur la colline (1980) de Claude Brami s’ouvre sur une très longue description d’une araignée (une vingtaine de pages… quand même !) : « L’araignée était là. […] Pascal la détesta immédiatement. » (p. 15) ; « Les araignées n’avaient plus de secret pour lui. Combien de fois, fasciné, avait-il assisté à leur charge foudroyante, d’avance victorieuse ?… » (p. 27) Cette araignée est, à mon sens, la métaphore du désir homosexuel qui naît à l’intérieur du jeune héros.
Dans le film « Die Mitter der Welt » (« Moi et mon monde », 2016) de Jakob M Erwa, le père inconnu de Phil, le héros homo, a tout de l’homme-araignée luciférien dont la fragilité sexuelle fait peur et paraît monstrueuse (d’ailleurs, ce dernier attire magiquement les animaux à lui). Glass, la maman de Phil, parle à son fils de son géniteur qui l’a mise enceinte à 16 ans, et qu’elle a fui, en des termes bien mystérieux qui donneraient presque à croire qu’il était lui-même homosexuel à l’instar de son fils : « Il était si bon enfant, si sensible. Quand il touchait une fleur, elle se mettait à fleurir peu après, je te le jure ! Je l’ai vu. Les papillons de jour et de nuit, tous les insectes… [On voit à l’écran une image d’araignée sur sa toile], il les attirait comme la lumière. La question, ce n’est pas ces bestioles à quatre pattes, mais cette sensibilité excessive. Cette vulnérabilité. Tu ne vois pas ce qui arrive à ces êtres-là ? J’avais constamment peur pour lui. Après, je suis tombée enceinte. Et j’ai eu peur pour vous [Elle parle de Phil et de sa sœur jumelle Dianne]. Et là, j’ai compris que je n’y arriverais pas avec lui. J’ai filé. »
FRONTIÈRE À FRANCHIR AVEC PRÉCAUTION
PARFOIS RÉALITÉ
La fiction peut renvoyer à une certaine réalité, même si ce n’est pas automatique :
Certaines personnalités du monde homosexuel ont une histoire avec l’arachnide aux pattes velues. Dans son Journal, Paul Bowles nous parle beaucoup de son araignée (le 24 avril 1988, et le 5 mai 1988) : « Si je dévoile à quelqu’un son existence, c’est sûr qu’ils la tueront. » Le compositeur et auteur nord-américain a d’ailleurs écrit un roman qui s’intitule La Maison de l’Araignée en 1955. Certains auteurs homosexuels comparent l’écriture à un travail de tisserand arachnéen : « J’ai écrit le premier acte de cette pièce il y a 3 ans. À sa fin, la situation était tellement ouverte, j’avais tissé une telle toile d’araignée, que j’ai pu écrire 10 versions différentes du second acte. » (Copi, en parlant de sa pièce Les Escaliers du Sacré-Cœur, 1990) En 1918, Federico García Lorca publie son premier livre Impresiones Y Paisajes, et choisit une couverture bien particulière : une toile d’araignée avec sa fileuse au travail (on peut voir cette illustration dans l’essai Enfances et mort de García Lorca (1968) de Marcelle Auclair, p. 63). Dans son ouvrage Les homosexuels font-ils encore peur ? (2010), Xavier Rinaldi met d’emblée l’arachnophobie sur le même plan que l’homophobie : « Comme l’agoraphobie (la peur de la foule), comme l’arachnophobie (la peur des araignées), existe l’homophobie : la peur des homosexuels. » (p. 13) Dans son autobiographie Folies-Fantômes (1997), Alfredo Arias mentionne l’araignée comme un facteur psychique déterminant : « Miguel, le cinéaste, s’enferma dans sa chambre avec Angelito […] Il lui proposa un rôle dans le film qu’il préparait. Angelito lui demanda par gestes ce que racontait le film. Miguel lui expliqua que c’était l’histoire d’une araignée qui se logeait dans la tête d’un homme normal et qui, peu à peu, le transformait en archéologue qui finissait par découvrir une bibliothèque au fond de la mer […]. » (p. 99) Dans son autobiographie Roland Barthes par Roland Barthes (1975), Roland Barthes associe à juste titre l’araignée à la fameuse peur de la castration chez les personnes homosexuelles : « L’Araignée, c’est la castration. Elle me sidère. » (p. 112) Dans son livre La Maison de Claudine (1922), la romancière Colette écrit qu’elle guette avec impatience dans son lit le retour de l’araignée qui loge dans la chambre de sa mère, Sido : « S’il fallait privilégier un animal dans le bestiaire de Colette, je délaisserais un instant les chats pour retenir une araignée. Son fil conduit tout droit à Sido qui en hébergeait une dans sa chambre à coucher. » (cf. la revue Magazine littéraire, n°266, juin 1989, p. 17) En juillet 2013, Julius Carter, l’acteur homosexuel nord-américain, est l’un des sept comédiens qui incarnent Spiderman dans la comédie musicale Spiderman : Turn Off The Dark sur Broadway (États-Unis). L’orientation sexuelle de Spiderman n’a pas fini de faire débat et d’être peu à peu forcée à l’homosexualité.
Sur la Radio France Inter, la chroniqueuse Nicole Ferroni, en mai 2013, fait un parallélisme inconscient entre arachnophobie et homophobie, en définissant « les homos » (comme elle dit) comme des araignées (« J’ai appris à connaître les araignées. Les araignées c’est comme les homosexuels, tolérons les ! »), sans comprendre toute la signifiance de sa comparaison (car son boboïsme abyssal et méprisant l’aveugle totalement). Mais bon, voilà, même les abrutis font cette corrélation entre araignée et homosexualité.
Dans le documentaire « Louise Bourgeois : l’araignée, la maîtresse, la mandarine » (2009) de Marion Cajori et Amei Wallach, la sculptrice Louise Bourgeois se fait surnommer l’Araignée. Elle a d’ailleurs réalisé la série d’Araignées géantes en 1997. « L’araignée est ma mère. […] L’araignée est une ode à ma mère. Elle représente une réconciliation. » déclare-t-elle. Pour l’artiste, c’est une manière d’être au monde que de se choisir l’araignée comme totem : « L’araignée est une forme de tempérament ; les araignées sont partout. » Les araignées sont en effet des puissants pêcheurs d’Hommes. Je le crois volontiers !
L’araignée est une voix intérieure qui dénonce une agression, un amour possessif : « Inconsciemment, voilà ce que tu me fais dans tes pattes. » (Dr Geneviève Loison, psychanalyste, prenant une araignée géante en plastique dans un coffre à peluches, dans le documentaire « Le Mur : La Psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » (2011) de Sophie Robert) Nicolaus Sombart rencontre Carl Schmitt (beaucoup plus âgé que lui) qui tombe sous son charme : « Comme un papillon, je volai, irrésistiblement attiré dans la toile qu’il avait tissée. » (Nicolaus Sombart, cité dans l’essai Le Rose et le Brun (2015) de Philippe Simonnot, p. 272) L’araignée peut aussi protéger du viol, comme ce fut le cas avec le Roi David – celui du fameux duo homophile avec Jonathan – dans l’Ancien Testament ! (le commentaire du Talmud signale ceci : « La signification du bouclier de David veut que lorsque David était recherché par Saül, il s’est caché dans une grotte où, lorsque les soldats entrèrent, une araignée aurait tissé une toile prenant la forme d’une étoile à six branches cachant David. »)
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