Vous connaissez la publicité de MIR Couleurs ? Vous savez, la pub (un peu datée, c’est vrai) où sont mis en comparaison deux clowns : l’un utilisant comme lessive MIR Couleurs (et qui a gardé, après lavage, des vêtements aux couleurs éclatantes) ; et l’autre qui a pris une « lessive classique » et qui pleure de ne pas avoir retrouvé l’éclat d’origine de ses habits… ? Et bien mon approche, par mon livre, de l’homosexualité, suit un peu le même processus : c’est en apparence un rapprochement de tous les clichés de l’homosexualité, donc une démarche enfermante, caricaturale, pro-identitaire gay, pro-clichés homosexuels (et homophobes du coup !)… mais en réalité, c’est un rapprochement qui tente de s’arrêter à temps, qui vise dans un deuxième temps à un éloignement de l’identité et de l’amour homosexuels. Autrement dit, c’est un rapprochement comparatif non-fusionnel et non-manichéen qui dit : « Vous voyez, ces clichés, ils existent : considérez-les comme des signes d’un désir spécifique, sans réduire les personnes homosexuelles ni moi-même à ceux-là. Ils ne sont pas des personnes ou des faits réels, mais ils peuvent le devenir si moi ou n’importe quelle autre personne se met devant l’écran de cinéma où ils sont projetés, pour les cacher ou au contraire pour les mettre trop en avant comme des réalités sur LES homosexuels. »