Samedi 25 septembre 2010. Je lis les propos du groupe Sexion d’Assaut à propos des personnes homosexuelles dans le magazine International Hip Hop (« Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu’on est homophobes à 100 % et qu’on l’assume. Mais on nous a fait beaucoup de réflexions et on s’est dit qu’il était mieux de ne plus trop en parler parce que ça pouvait nous porter préjudice. Pareil pour les autres religions, on ne les attaque pas parce qu’on respecte quand même un minimum les autres et qu’on ne peut pas les forcer à être dans le vrai et musulmans comme nous. (…) Il y a quand même des gays qui viennent nous voir ! On ne peut pas se permettre de dire ouvertement que pour nous, le fait d’être homosexuel est une déviance intolérable. »). Ce qu’ont du mal à comprendre ces rappeurs musulmans qui clament fièrement leur homophobie, c’est d’une part qu’originellement l’Islam n’est pas une religion de la haine mais une religion de l’amour, et d’autre part que l’affichage de l’hétérosexualité n’est pas une preuve de sa non-déviance sexuelle (les couples femme-homme solides et qui s’aiment vraiment ne se définissent pas comme « hétérosexuels » mais comme des couples d’êtres humains, tout simplement) mais au contraire un aveu inconscient de sa déviance, une preuve non pas toujours d’une homosexualité refoulée (quoi que… parfois, on a des surprises…) mais en tout cas d’une sexualité violente, machiste, déséquilibrée, dans le cadre pourtant classique des relations femme-homme. Il ne suffit pas qu’un couple intègre la différence des sexes ou la durée pour qu’il soit aimant. L’hétérosexualité et l’homosexualité sont jumelles. Je me tuerai à le dire. Je crois beaucoup plus un homme marié qui refuse de s’étiqueter « hétérosexuel » mais qui aimera véritablement sa femme qu’un homme à la sexualité incertaine qui va se précipiter à se définir comme « hétérosexuel » ou « 100 % homophobe » pour nier les violences qu’il inflige à sa femme dans le cadre normé et apparemment légitime du mariage religieux.