Je m’oppose fortement à l’étiquetage identitariste et essentialiste actuel des sexualités, qui stigmatise sous forme d’espèces les individus selon leur orientation sexuelle, leur apparence physique, ou leur subjectivité (« les homos », « les lesbiennes », « les bisexuels », « les transsexuels », « les transgenres », etc.). Mais, à la différence des sujets homos « honteuses » méprisant uniquement la visibilité homosexuelle et les clichés de l’homosexualité pour mieux pratiquer les actes homos en toute discrétion sans les remettre en cause, et à la différence des partisans de la Queer & Gender Theory qui certes critiquent le même étiquetage caricatural que moi mais pour mieux nier la réalité de la sexuation, s’éloigner des corps, et mettre sur le même plan tous les désirs humains dans un relativisme effrayant qui évacue toute réflexion sur le sens du désir homosexuel et le Sens de l’existence humaine, je me bats pour qu’en même temps que soient combattues les nomenclatures marchandes et pseudo médicales des sexualités, les clichés de l’homosexualité et la spécificité du désir homosexuel soient préservés,reconnus et expliqués, sans être justifiés, moralisés, essentialisés. Mon approche de la culture homosexuelle n’est donc ni essentialiste ni iconoclaste. Elle est symboliste, et donc réaliste, y compris dans la prise en compte de la probable actualisation des fantasmes humains inconscients.