« Les Vœux du Cœur » de Bill C. Davis, une vraie pièce de Synode

 

Une vraie pièce de Synode…
 
voeux
 

Dans Les Vœux du Cœur (2015) de Bill C. Davis, le père Raymond, pourtant catholique, est en faveur de l’ordination des femmes. Et son « couple homo » (Bryan et Tom) de paroissiens cherche à le faire fléchir pour qu’il les marie… ce qu’il finira par faire : « C’est l’Amour de Dieu qui est là entre deux êtres qui s’aiment. ». Les héros homosexuels de cette pièce essaient de faire « évoluer » l’Église et d’avoir le beurre et l’argent du beurre : « Il s’agit d’une transition nécessaire. » ; « J’aime l’Église et je suis amoureux de Bryan. » (Tom) ; « On ne peut pas rajouter quelque chose à l’obéissance ? » (Tom ne parlant pas d’annuler l’obéissance à l’Église) ; etc. Ils sont même présentés/se présentent comme des croyants plus authentiques que les croyants traditionnels : « Bryan est le meilleur catholique que j’aie jamais rencontré ! » (Irène, la sœur gay friendly de Bryan, s’adressant au père Raymond) ; « J’avais tout organisé : l’avenir de l’Église. » (Bryan se prenant pour le pape) ; « Comme vous savez, on est tous les deux très croyants. On va à la messe tous les dimanches. On est des catholiques à la carte… » ; etc. Ils voient le coït homosexuel comme une célébration tout aussi catholique que les sacrements : « Pour Bryan, faire l’amour, c’est le huitième sacrement. » (Tom parlant de son amant « catho » avec qui il couche) ; « Je pense que faire l’amour c’est le huitième sacrement. » (Tom s’adressant au père Raymond) ; etc. À la fin, quand Tom met sa foi au second plan par rapport à l’acte homo, il fait son mea culpa auprès de Bryan : « Tu me pardonnes d’avoir cru en l’Église plus qu’en toi ? »
 

Toujours dans cette pièce, la chasteté est tournée en dérision par les héros homosexuels. Et même le prêtre « catholique » n’ose pas proposer le célibat continent à son « couple » de paroissiens gays, mais plutôt le compromis bancal de la « maisonnée conjugale chaste », de la « vie commune ». Toute la pièce met au pilori le célibat, et notamment le célibat sacerdotal : « C’est comment, d’être tout seul ?!? » (Tom interrogeant le père Raymond) ; « Mon père, personne ne comprend pourquoi il faut que les prêtres fassent ce vœu. » (idem) ; « Dites-moi ce que ça fait de dormir seul !! » (Bryan torturant psychologiquement le père Raymond) ; « Tu vas écouter un gars qui est assez con pour vivre en chasteté toute sa vie ? » (Irène, la sœur de Bryan, s’adressant à Tom par rapport au prêtre) ; « Voilà une manière courageuse d’assumer ses sentiments. Tous les deux, vous faites la paire ! » (idem) ; etc. Et le père Raymond est porté responsable de la rupture temporaire entre Bryan et Tom quand il les appelle à la « chasteté ». Les deux amants, au départ séduits par le discours spirituel de leur curé, se retournent contre lui : « En quoi la solitude est une chose sainte ? Moi, je me sens seul. Comment on fait pour que ça s’arrête ?? » (Bryan s’adressant au père) ; « C’est ça, la Clé du Royaume ? : mortifier le corps pour que notre âme s’élève ?!? » (Tom au père).
 

Concrètement, l’aide progressiste proposée à l’Église est en réalité une attaque. Tom et Bryan, le couple homo « catho », s’en prennent à leur curé pour le forcer à les marier. La sœur de Bryan y va plus franco : « Nique l’Église ! » Bryan refuse de parler à sa mère bigote qui met des cierges à l’église pour qu’il cesse d’être homo. C’est l’Église-Institution qui est mise au pilori : « Il faut que le père Raymond soit attaqué de tous les côtés ! » (Irène, la sœur gay friendly de Bryan) Tous les croyants pratiquants de la pièce sont présentés comme des doux rêveurs, des bébés, des gens frustrés et tétanisés par le corps, le sexe : « C’est l’Église qui vit dans un rêve. » (Irène s’adressant au père Raymond) Et le père Raymond est porté responsable de la rupture entre Bryan et Tom quand il les appelle à la « chasteté ». En revanche, la désobéissance à l’Église est montrée comme une sainteté : « Obéir, on va peut-être pas le garder, ce mot-là… » (Tom s’adressant à son amant Bryan)
 

Je vous renvoie également à l’article suivant et à ma critique de la politique de Radio Notre-Dame.