Comme je l’avais déjà souligné dans mon article sur l’Antéchrist, l’européisation du monde est l’autre nom de la mondialisation antéchristique. L’Européen, c’est l’Homme Nouveau à la botte de l’Antéchrist. C’est le Gouvernement Mondial. Ceci est clair dans le discours d’Emmanuel Macron, qui veut de « l’Europe partout » (7’10). Il ne parle pas de l’Europe historique, réelle, mais d’une Europe fantasmée, d’un universalisme idéologique centré sur la volonté (lui dit « projet ») et l’émotion individuelles. Il s’agit de l’orgueil antéchristique.
N.B. : Dans le roman Le Père Elijah (1996) de Jonathan O’Brien, l’Antéchrist est « un homme distingué dans la cinquantaine. » (p. 20). Il ne porte pas de nom. Il est appelé « le Président ». Et pour cause : il occupe la fonction de « nouveau président pour la Fédération des États Européens » (p. 20), sorte d’Amérique européenne.
N.B. : Dans le Court Récit sur l’Antéchrist (1900) de Vladimir Soloviev, « ‘L’homme-qui-vient’ est élu à la quasi unanimité président à vie des États-Unis d’Europe. On le nomme Empereur romain. En un an les fondements de la monarchie universelle, au sens propre du mot, sont établis. » (pp. 166-167) L’Antéchrist écrit un livre qui plaît à presque tout le monde et que la planète entière s’arrache : La Voie ouverte vers la paix et la prospérité universelle. C’est l’auteur de ce best-seller que le lobby franc-maçon pousse, sans difficulté, à la présidence des États-Unis d’Europe (prélude à l’hégémonie atlantiste de l’OTAN). Chez Soloviev, l’Assemblée constituante internationale de l’Union des États d’Europe se réunit à Berlin. S’il reste toujours des conflits, ils n’opposent plus des nations entre elles, mais des partis politiques et sociaux. L’Antéchrist joue sur l’amalgame entre européanité et universalité (autrement dit, l’adjectif « européen » devient synonyme de « Citoyen du Monde ») pour instiller « l’esprit européen global » (L’Homme politique, Trois Entretiens, p. 99), imposer l’« égalitarisme indifférencié » (idem) et construire « le monde civilisé, ou européen, qui croît peu à peu et s’agrandit pour finalement embrasser tous les peuples en retard sur ce mouvement historique et les inclure dans un unique ensemble pacifique, international et solidaire. L’instauration de la paix internationale éternelle. » (Monsieur Z., pp. 123-124)