Allô les cathos ? Le catholicisme est INCOMPATIBLE avec le vote FN. Il faut vous le dire en quelle langue ??


 

C’est très facile de taper sur Macron en ce moment. Car son discours est vide et dangereux. Mais Le Pen n’est pas mieux. Et comme les catholiques ont la mémoire courte (au passage, Philippe de Villiers vient de se rallier tacitement à Marine Le Pen, le 19 février dernier), je vais vous rappeler dans les grandes lignes pourquoi le vote catholique est incompatible avec le vote FN. Car en ce moment, Marine – surtout par l’intermédiaire de sa nièce Marion Maréchal Le Pen – drague les cathos : « Notre éthique sociale est un héritage de la doctrine sociale de l’Église » a-t-elle sorti lors de son meeting de Lille du 26 mars. Or il ne suffit pas de foutre le mot « Espérance » partout ou de rendre un hommage ému aux « racines chrétiennes » pour aimer le Christ. Je vais poser devant vous, de manière claire et visible, les raisons objectives pour lesquelles nous, en tant que catholiques, ne devons pas voter FN aux prochaines élections :
 

1) En coulisses, le FN méprise l’Église, méprise le Pape et attire les sédévacantistes et les schismatiques (d’ailleurs, Marine Le Pen a fait baptiser ses 3 enfants à saint Nicolas du Chardonnet). « Qu’ils s’occupent de remplir leurs églises, ce qui n’est pas gagné, et qu’ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques. » a déclaré à Noël dernier Louis Alliot (le compagnon actuel de Marine, et vice-président du Front National), à destination des évêques de France. Même si les cadres du FN continuent de se réclamer des « racines chrétiennes de la France », la guerre avec le clergé est ouverte. En 2011, Marine le Pen avait déjà enjoint l’Église à « s’occuper de ses ouailles » plutôt que de politique. Je rappelle également, sans enfermer la candidate du FN dans ses actes et son péché, qu’elle a divorcé deux fois et vit en concubinage et famille recomposée avec un troisième homme. Elle n’a que faire des sacrements de l’Église, et s’entoure même, dans son équipe politique, de farouches anti-cléricaux, de véritables païens libertaires et relativistes en matière morale. Concernant la foi dans sa dimension collective, le FN promeut un laïcisme strict, c’est-à-dire une sorte de « neutralité religieuse pour tous ». D’un point de vue social, il est en faveur d’une privatisation de l’Église (selon lui, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel sont déconnectés, et les curés n’ont rien à dire à la politique) et en faveur d’un nivellement du catholicisme sur les autres religions : l’interdiction des signes religieux ostensibles dans l’espace public est une des mesures du programme présidentiel du FN, il faut le savoir. En gros, le FN n’a rien contre la pratique religieuse privée mais il est contre la préférence religieuse et la monstration de celle-ci… même s’il reconnaît le catholicisme comme le principal patrimoine culturel et spirituel de la France. Au fond, les mentors du FN sont opposés à l’apostolat et à la dimension universelle de la Foi : pour eux, la croyance est une affaire individualiste. L’Église est une « gentille » chapelle et doit le rester.

 

2) Le FN méprise les étrangers : il n’est pas raciste comme c’est souvent dit, mais xénophobe. Même s’il rallie beaucoup de pauvres et d’étrangers, son fond de commerce est le purisme réaliste et médiatique, la peur, la soif de vengeance, la colère, le ras-le-bol, la misère intellectuelle et matérielle, l’intransigeance, l’expulsion de l’autre, le protectionnisme libéral. Le contraire de la Charité que propose Jésus. Le FN continue de critiquer la « naïveté » et l’irresponsabilité du Pape François dans la crise migratoire que vit l’Europe. Et la confusion frontiste entre l’Europe (d’inspiration catholique et pacifique) et l’Union Européenne est pathologique : le FN veut, comme les libertins bourgeois de Sodome et Gomorrhe, jeter bébé européen avec l’eau du bain, en prétextant (à tort) qu’il fait déborder le niveau du bassin, ou que la bassine est trouée de partout. Or, avec de l’amour et du partage, il y a de la place pour tout le monde.
 

3) Concernant l’euthanasie et le suicide assisté, Marine Le Pen ne se positionne pas. Elle a déclaré le 8 mars 2017 qu’elle ne serait ni pour ni contre : « Je suis pour ne pas aller au-delà de la loi Leonetti. » Même si une grande partie de son électorat y est favorable. Sur une question aussi grave, le lavement de mains frontiste est lui-même très grave.
 

4) Le FN réclame le rétablissement de la peine de mort. Marine Le Pen l’a annoncé le 2 février dernier, même si cette résolution ne figurera pas dans son programme présidentiel et qu’elle compte laisser aux Français le choix de l’instaurer via un référendum d’initiative populaire. Déjà, en 2015, elle disait qu’« à titre personnel », elle pensait « qu’un système pénal ne peut pas tenir sans la peine capitale ». Alors amis catholiques, cette proposition de la perpétuité réelle est contraire au commandement « Tu ne tueras point » de la Bible.
 

5) Les membres du FN sont – sans s’en rendre compte – favorables à la GPA puisqu’ils sont pro-Union Civile et pro-pratique-homosexuelle, et que la GPA est l’Union Civile et est la croyance en « l’identité homo » et en « l’amour homo ». Promesse de réécriture/d’abrogation de la Loi Taubira ou pas. Déclaration de rejet de la GPA ou pas. En octobre 2016, Marine Le Pen s’est engagée à « réécrire, supprimer, remplacer (le mariage homo) par une forme d’Union Civile » et a dit qu’elle « soutenait un PaCS amélioré ». C’est du pur mensonge puisqu’elle ne compte absolument pas remettre en cause l’hétérosexualité et l’homosexualité, et que l’Union Civile EST la GPA. Marine Le Pen change d’avis comme de chemises. Si, en mai 2013, la présidente du FN parlait d’abolir le « mariage gay », elle assure aujourd’hui qu’il n’est pas question de « démarier » les couples homosexuels mariés. Et Florian Filippot, le numéro 2 du FN, et lui-même homosexuel actif, va plus loin en déclarant en avril 2016 que l’abrogation du « mariage pour tous » est aussi importante que « la culture du bonsaï ». La majorité des catholiques, n’ayant pas compris la Loi Taubira, croient encore aujourd’hui Marine Le Pen quand elle promet l’abrogation du « mariage gay » et la fermeture de la PMA aux couples de même sexe. Mais ils font erreur. Je les invite à se former sérieusement sur l’hétérosexualité.
 

6) Les militants FN sont pro-avortement (même si, en ce moment, il joue hypocritement les adorateurs du professeur Lejeune, et qu’en 2011, Marine Le Pen s’était prononcée contre les « IVG de confort »). Le 4 décembre 2016, je rappelle que Marine a recadré sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui prônait (en plus de la suppression du délit d’entrave à l’IVG) le déremboursement intégral de l’IVG, rappelant qu’une telle mesure « ne faisait pas partie de son programme électoral ». Et le lendemain, c’est Florian Philippot qui a enfoncé le clou, indiquant que Marion était « seule » et « isolée » au FN dans sa volonté de revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement.
 
 

C’est pourquoi je redis avec force que l’opposition au FN au nom du catholicisme n’est pas un « truc de catho gauchiste », ni une option, ni même une bonne stratégie anti-Macron. C’est une obligation morale et spirituelle !