Dans les débats actuels sur l’ouverture du mariage ou sur l’adoption pour les unions homosexuelles, tous les beaux discours (alarmistes, en fait!) sur l’importance du mariage femme-homme, de l’altérité des sexes, de la procréation naturelle, de la pérennité de la famille, de l’authenticité de l’Amour, sur le bien supérieur de l’enfant, seront à mon sens vains, constitueront une fuite en avant, un « argumentaire de la conséquence » fragile et inopérant, tant qu’on ne reviendra pas à la source de ce qu’est l’homosexualité, à savoir un désir (et parfois des actes) qui s’analyse et qui dit des souffrances et des violences sociales réelles. Si on fait l’économie de la réflexion sur le désir et les actes homosexuels, nos dissertations sur le mariage et la filiation arriveront trop tard, au moment de sauver les meubles, ou bien resteront inaudibles (car qu’est-ce qui peut nous prouver, à part la nature violente du désir homosexuel, qu’il n’est pas souhaitable que le mariage ou la filiation soient dénaturés et modernisés? Absolument rien… à part la paranoïa et l’idolâtrie!). On ne sera crédibles et réalistes que si nous parlons du désir homosexuel non-acté en lui-même plutôt que des conséquences (supposées) que ce désir pratiqué impliquent/impliqueraient dans notre société.