Je reviens à l’instant de la soirée « Fin des Temps » au Centre Saint Paul. Alors effectivement, c’était messe tridentine avec messe « ad orientem », « ainsi soit-il », messe basse et tout le bazar. Cela dit, le pot à la fin avec les tradis était top, et on a bien rigolé, beaucoup échangé.
Concernant la conférence à proprement parler, menée par le père chilien André Hormazabal, j’avoue que même si c’est toujours intéressant de parler des fins dernières, je n’ai absolument rien appris (cf. mon livre Homo-Bobo-Apo). Et le discours est tombé, je crois, sur les mêmes erreurs que celles des bobos catholiques tradis d’extrême droite :
– extériorisation du mal et de l’Apostasie chez les autres (c’est jamais eux les apostats). Zéro remise en question personnelle… et ça, c’est déjà un ticket d’entrée vers l’Apostasie et le Gouvernement Mondial.
– défiance et diabolisation de la rencontre oecuménique d’Assise et du Concile Vatican II. Défiance (non-argumentée) vis-à-vis du Pape Jean-Paul II et du Pape François.
– incompréhension de ce qu’est l’Apostasie : pour eux, du moment que les rites (par exemple le respect de la soutane sacerdotale) sont acceptés socialement, l’Apostasie est loin. C’est du ritualisme intégral. Les tradis pensent naïvement que, tant que les formes ecclésiales sont maintenues, tout va bien. C’est bien mal connaître la Nouvelle Religion mondiale qui s’attache précisément à ne sauvegarder du catholicisme que son décorum rituel. C’est surtout remplacer le Christ par les rites censés Le célébrer.
– attachement « littéral » à la Bible et rejet des révélations privées (par exemple, impossible de leur parler de l’illumination des consciences). Les tradis adoptent une conception très humaine et zélote de la connaissance mondiale de l’existence de Dieu… et ils ne se doutent pas que cette connaissance viendra du Ciel, de la Vierge Marie et de l’Esprit Saint.
– les Juifs ne sont pas considérés par les tradis comme nos « frères aînés dans la foi » (expression de Jean-Paul II), ce qui est une erreur. Les tradis jouent sur les mots et s’attachent à reprendre les paroles de Pie XI qui affirment que « nous sommes spirituellement sémites ». Bref, tout pour s’opposer à Jean-Paul II.
Globalement, j’ai senti un pharisaïsme peu joyeux et peu orienté vers l’Espérance, peu incarné, très spiritualiste, et trop éloigné des réalités de notre époque. Voilà, en résumé. Et c’est dommage que, concernant les Fins dernières, les traditionalistes soient les seuls à s’approprier le sujet. Car ce n’est pas eux qui en parlent, je pense, le mieux.