C’est très important d’avoir un père spirituel ou une mère spirituelle. Pas parce que ça fait joli ou pieux. Mais parce que ça nous maintient concrètement dans la transparence et la cohérence de notre vie, parce que ça nous pousse à l’obéissance et à la régularité. Bien plus qu’un confesseur (car au confesseur, il est facile de cacher des trucs : il ne risque pas de les deviner si nous ne les lui disons pas, d’autant plus quand il ne nous connaît pas et qu’on s’arrange pour ne jamais tomber sur le même…). Avec l’accompagnateur spi, difficile de mentir ou de passer entre les gouttes. Bien souvent, on ne nous présente pas bien le père spi ou la mère spi comme ce qu’il est vraiment. On le/la réduit à un gentil consultant (qui va nous donner son avis), un gentil écoutant, un gentil conseiller, un frère dans la foi qu’il fait bien d’avoir sur son C.V. catho… alors qu’en réalité, dans l’idéal, il/elle est la terreur de notre vie, limite un emmerdeur qui nous renvoie tout en pleine face (nos bonnes actions comme nos mauvaises) et à qui NOUS DEVONS DES COMPTES, mais aussi notre meilleur guide, notre meilleure assurance de ne pas pécher ou de ne pas faire de bêtises ou de ne pas nous installer dans des addictions et des mauvaises habitudes ou de ne pas prendre de mauvaises décisions. Bref, un garde-fou redoutable, qu’on aurait envie de fuir tellement son statut (pas sa personnalité) oblige librement à l’exigence, à la fidélité et à l’obéissance. Avoir un accompagnateur spi, ça ne devrait pas être un besoin ni correspondre à une envie : c’est une nécessité et un passage quasi obligé vers la sainteté (même si sainte Thérèse de Lisieux n’en avait pas !)