Transidentité, mère de l’homosexualité


 

Quoiqu’en disent les promoteurs essentialistes d’une homosexualité innée et à l’origine d’elle-même, c’est la transidentité (le sentiment ou le désir de ne pas être de son genre sexué de naissance) qui a devancé l’homosexualité (l’attraction érotique et sentimentale pour les personnes de son propre sexe). Avant la puberté (10 ans), il n’y a pas de sentiments ni d’attirance corporelle vers les personnes de son sexe. On ne peut pas parler d’homosexualité. Et à peine de l’affection érotique. D’aussi loin que je me souvienne (et je peux vous dire que ça remonte dans mon cas à l’âge de 3 ans, quand au moment de chanter « Sur le pont d’Avignon », je voulais faire comme les filles et pas comme les garçons … donc ça remonte à très loin !), ce qui se joue avant l’âge de 10 ans, c’est l’impression d’une non-conformité avec l’image, les goûts, les intérêts couramment associés au groupe sexué de notre genre sexué de naissance et de notre apparence anatomique. C’est aussi le souhait secret et jaloux d’être l’autre sexe, ou plutôt de correspondre à l’image médiatique idéalisée de l’autre sexe. Une déception intime. Ce n’est pas du tout de l’homosexualité, aussi précoce soit l’arrivée de notre attraction corporelle et érotique pour nos semblables sexués. Je crois par conséquent que, même si on nous dit le contraire en ce moment en faisant l’artificielle séparation entre transidentité et homosexualité, les personnes transgenres, transsexuelles, intersexes, ont énormément de choses à nous apprendre sur l’homosexualité (par essence, adolescente et parfois adulte), détiennent le secret (d’enfance, de naissance) de notre inclination érotique homo-bisexuelle.