Les éditions Vérone m’ont demandé de rédiger quelques lignes de présentation de mon livre à l’attention des journalistes et des éditeurs. C’est sorti tout seul ! (lol). J’espère qu’elles vont vous plaire :
« Chers amis journalistes ou libraires,
Nous vous adressons dans le présent colis un livre qui a de fortes chances de retenir votre attention tant il traite d’un sujet brûlant et vraiment d’actualité : la loi d’interdiction des groupes de thérapies de conversion de l’homosexualité, dont le vote est planifié en France et en Allemagne pour début 2020, et qui a pour but de sanctionner/démanteler tout groupe – scientifique ou religieux – d’accompagnement des personnes homosexuelles (cliniques, séminaires, stages, retraites, groupes de prière, etc.) qui entend modifier, atténuer voire éradiquer l’orientation sexuelle de celles-ci.
Ces organismes pastoraux et ecclésiaux, en général protestants, très puissants aux États-Unis et en Amérique latine mais pas du tout en Europe, font dernièrement l’objet en France de reportages télévisés les diabolisant, ainsi que d’auditions à l’Assemblée Nationale pilotées par la députée lesbienne Laurence Vanceunebrock-Mialon, auditions clairement orientées que dans un sens : la victimisation des personnes homosexuelles croyantes ou nées dans des pays à forte tradition religieuse, y compris musulmane. Il va sans dire que la parole n’est pas donnée aux personnes homosexuelles qui sont désireuses, pour des raisons personnelles (par exemple pour gérer une dépression, un mécontentement de se sentir homo, pour se relever après un viol ou un suicide, pour sortir d’addictions, pour s’extraire de relations amoureuses toxiques, pour parfois sauver un couple ou une famille au bord de l’explosion dans le cas d’un époux bisexuel, etc.), politiques mais aussi spirituelles, de les suivre.
Malheureusement, cette loi a de fortes chances de passer comme une lettre à la Poste et dans un semblant de débat social qui ne dépassera pas la question clivante « Pourquoi vous êtes pour/contre les thérapies ? » (… autrement dit, dans une vraie foire d’empoigne). En effet, l’année dernière, le Parlement Européen a déjà sommé par décret tous les États-membres de l’Union d’instaurer cette législation prohibitive sur leur territoire, à l’instar de l’île de Malte en 2016. Et rien qu’aux États-Unis, 18 États sur les 50 ont adopté cette proposition de loi qui non seulement réduit les libertés religieuses et médicales, mais – plus grave encore – les libertés homosexuelles, sous couvert en plus de multiplier ces dernières. Aux yeux des législateurs anti-thérapies de conversion, le simple fait de questionner l’homosexualité, de ne pas la valider comme une nature ou un amour « indiscutable », de montrer son possible lien entre souffrance ou violence, d’en faire un débat public, est considéré comme « culpabilisant », « homophobe », « délictueux », « criminel », et mérite donc d’être sanctionné d’une amende, d’incarcération et surtout d’infamie médiatique.
Dans un débat qui risque de tourner court vu qu’aucune contradiction n’est admise (et à propos d’homosexualité, il ne faudra pas compter sur les catholiques et leurs chefs, qui sont connus pour leur silence assourdissant), la voix de Philippe Ariño, intellectuel spécialiste des questions d’homosexualité et d’homophobie, homosexuel lui-même, catholique, de gauche, ni pour ni contre les thérapies (il veut juste en parler, les décrire et proposer mieux !), détonne et mérite d’être entendue. Au moins pour prouver que la tradition française du débat démocratique et intellectuel sur les questions fondamentale de sexualité et de Foi n’est pas encore tout à fait morte. »