« Filiale supplique » homo italienne

Certaines personnes homos italiennes montent au créneau pour exprimer leurs inquiétudes au Pape, en tant que « cathos homos » (voire parfois pas cathos ; je vois qu’il y a Giorgio Ponte).
 

 

Ça me laisse un peu circonspect… Je trouve les arguments avancés par ce collectif pas bons. Ils sont principalement natalistes. Les rédacteurs de cette lettre parlent du « montage » ou de la « déformation médiatique » (alors qu’il n’en est rien), défendent le « droit de l’enfant à avoir un père et une mère » (or ce n’est pas la présence ou l’absence des parents le problème), sont centrés uniquement sur les conséquences du « mariage gay » sur l’enfant – à savoir la PMA et la GPA – mais évacuent complètement la question de l’homosexualité, de l’Union Civile en substance, de la pratique homo, du péché, et quasiment de la continence. C’est du typique « homos made in Italy »… donc ça réagit beaucoup mais ça analyse peu et ne propose pas les bonnes solutions. Même si la demande de clarté adressée au Pape est légitime et nécessaire (je suis le premier à le dire). Ce genre de missive me fait penser aux « filiales suppliques » (théâtrales, hystériques et inefficaces, même si elles ont leur part de courage et d’efficacité/légitimité réels puisqu’elles sont exprimées par des personnes homosexuelles) rédigées par les catholiques réactionnaires anti-Pape et qui ne servent pas à grand-chose si ce n’est à accroître une animosité (et à se prendre pour les 12 disciples !). Ça me fatigue. Et désolé de me désolidariser y compris des cathos homos qui ont l’air de faire partie de mon camp, comme si on avait besoin de ça en ce moment !, et comme si je voulais absolument exister et me démarquer pour faire ma star : non, ce n’est pas du caprice ni du chipotage, et non, je ne m’oppose pas à ce genre d’initiative sur des détails. Quand on s’avance publiquement, qu’on s’adresse au Pape, et surtout sur ce terrain explosif de l’homosexualité, il faut aller jusqu’au bout, et il ne faut pas dire n’importe quoi ou n’aborder qu’une partie du problème : il faut le traiter dans sa globalité. Sinon, on enlève les métastases apparentes sans résoudre le cancer.
 

N.B. : La réaction de l’instigateur de cette lettre ne s’est pas faite attendre. Et prouve bien ce que je sentais.