Responsable (Responsabilité)

SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE

 

Être « responsable », selon le Gouvernement, c’est fermer sa gueule, se cloîtrer chez soi et être égoïste…

Ce n’est pas parce qu’on nous demande d’être « responsables », de nous sentir « responsabilisés » donc « concernés » par une cause, qu’on nous attribue un rôle supposément « important » et « vital », ou qu’on sollicite notre engagement, nos efforts et notre volonté, que ça rend cette cause juste ou qu’on nous prendrait au sérieux et qu’on voudrait notre bien. Même un dictateur est capable d’en appeler à la « responsabilité » des dirigeants qui l’entourent et de ses concitoyens, avant de les envoyer au casse-pipe et de saigner son pays. Hitler, par exemple, a certainement réuni et mobilisé ses troupes en flattant leur sens des responsabilités, de l’honneur et de l’engagement. Et on voit comment ça a fini… La responsabilité, c’est l’arme fatale et l’instrument de chantage idéal pour faire croire qu’un esclavage, un communisme, un fascisme ou un terrorisme d’État est nécessaire et valorise chacun de ses citoyens-esclaves !
 

Pourtant, quasiment plus personne aujourd’hui ne se méfie de la propagande mondiale en faveur de la RESPONSABILITÉ. La responsabilité, c’est forcément bien ! C’est forcément adulte, raisonnable et mature ! C’est forcément courageux et confiant ! C’est forcément louable ! Tout le monde se déclare « responsables », même les plus irresponsables et les plus accusateurs ! Monsieur Tout le Monde et nos hommes politiques bêlent à l’unisson « Tous responsables ! », à la fois en s’autoflagellant pour des crimes qu’ils finissent par imputer aux autres, et en se donnant bonne conscience et de l’entrain par l’affichage de leur « intention d’agir » ou bien d’un simulacre de volonté et d’héroïsme solidaire.
 

En réalité, actuellement, un odieux chantage (irresponsable !) est opéré au nom de la responsabilité. Y compris par les catholiques. Nous sommes surresponsabilisés pour tout et n’importe quoi. En particulier quand survient une épidémie telle que le Coronavirus dont nous ignorons beaucoup de choses, et qu’on nous somme pour l’occasion d’être « tous responsables » (comprendre : « bien soumis à la notion très discutable de ‘responsabilité’ arbitrairement définie par nos gouvernants »). Donc je n’irai pas jusqu’à vous dire qu’il est de votre responsabilité de lire mon article (haha). Même si je le pense très fort ! 😉
 

Les chantres de la responsabilité passent leur temps à nous dire qu’être responsable, c’est assumer ses actes et tous ses actes (les bons comme les mauvais), c’est mériter ce qu’on fait et porter les conséquences de ce qu’on fait, c’est retrouver le sens du devoir et de l’action et sortir de l’assistanat, de la passivité, de l’État de droits qui néglige les devoirs et qui n’enfante que des paresseux irresponsables et égoïstes. La responsabilité, selon eux, irait nécessairement de pair avec le respect, l’honneur et l’altruisme. D’ailleurs, le mot « responsabilité » est en général forcément suivi de la « solidarité » ou de la « prise de conscience » (elle devient un effet d’annonce pour que tous se sentent « concernés » par une cause).
 

Non seulement la responsabilité est présentée comme la garante de la prudence, de la vigilance, de l’attention aux autres, du respect, du « vivre ensemble ». Mais elle apparaît aussi et surtout beaucoup plus pernicieusement comme une forme de justice sociale, de « punition juste » : une justice terrible, en réalité, où le pardon n’a pas sa place puisqu’on nous fait comprendre qu’« on n’a que ce qu’on mérite » à la hauteur de ce qu’on a fait, de la charge qu’on a occupée, et des conséquences concrètes qu’un acte qui nous est attribué ou qu’on a posé a occasionnées. On nous fait comprendre que, parce qu’on est responsable de ce que l’on dit et fait, on devra payer sur Terre (et non au Ciel) pour ça !
 

Et paradoxalement, à la surcharge de culpabilité qu’induit ce pragmatisme de la responsabilité, au parfois injuste chantage aux sentiments qu’il implique aussi (car si tu n’obéis pas à « sainte Responsabilité », tu seras très vite jugé d’« irresponsable » voire d’« égoïste » ou de « criminel » !!! Regardez par exemple ceux qui dérogent aux règles hygiénistes de « responsabilité » mises en place contre la COVID-19), notre Monde se met à distribuer des passe-droits d’irresponsabilité exceptionnellement « justifiable » ou bien à minorer des responsabilités, à dédouaner/exonérer de punition telle ou telle personne au motif qu’elle ne serait pas du tout ou pas totalement responsable, qu’elle serait « malade psychiatrique » (et donc pas en totale possession de ses moyens), « homosexuelle », « femme », « victime », « handicapée », « violentée »… (exemples : Jacqueline Sauvage a tué son mari qui la maltraitait, donc elle est excusée de son meurtre ; on place des enfants qu’on retire à leurs parents sous prétexte que ces derniers seraient « inaptes » et « irresponsables » ; on force une population à se plier à la doxa écologiste ou bien à se vacciner sous prétexte qu’« il est de sa responsabilité de ne pas contaminer les autres et de les protéger ». Mais qui nous dit que nous n’allons pas davantage les contaminer avec ce vaccin anti-COVID ou que nous n’allons pas nous auto-affaiblir face à ce virus que nous prétendons combattre/éradiquer ?). Contre toute attente, la responsabilité peut devenir parfois l’alibi « bonne conscience » de la peur voire de l’acte réellement irresponsable ! (Car oui, la campagne prématurée de vaccination – alors qu’on ne connaît rien des effets secondaires et de l’efficacité des différents vaccins contre les Coronavirus – est une folie et une irresponsabilité réelles… même si elle se dit « responsable » !).
 

Par ailleurs, notre Monde de plus en plus irresponsable et niant l’existence des erreurs, des fautes, du péché et du Jugement Dernier, ou bien entrant en panique face à un éco-système délabré qu’il laisse en héritage aux générations futures (c.f. le fameux Principe Responsabilité théorisé par Hans Jonas en 1979), célèbre comme par hasard en ce moment la « responsabilité » comme une déesse. Une manière comme une autre de nous asservir – de manière hyper infantilisante en plus ! – sans que nous nous en rendions compte : la responsabilité donne l’impression aux esclaves de vivre leur esclavage comme une liberté individuelle, un honneur, un combat héroïque, voire même une rébellion à ce même esclavage ! Une manière comme une autre aussi de nous terroriser en nous accablant de tous les maux de la Terre, pour la simple raison communiste que nous serions « tous responsables » donc « tous unis » dans un même combat contre un « mal » présenté comme « universel autant qu’individuel » : exemple avec la pandémie du Coronavirus. Or, je suis désolé : même si nous avons tous, de par notre liberté et notre condition d’êtres sociaux reliés aux autres, une responsabilité à l’égard d’autrui, les torts sont partagés et pas d’égales proportions. Par exemple, même si nous sommes soi-disant « tous responsables sur la route » (comme disent les campagnes de la Sécurité Routière), nous ne sommes pas tous responsables des risques encourus par une minorité d’automobilistes, et encore moins des conséquences (accidents, traumas irréversibles, etc.) de l’irresponsabilité de certains de leurs actes. La responsabilité, même si elle s’applique à tous, n’est pas la même ni de même degré, selon notre âge, notre degré de conscience, notre contexte, parfois notre sexe ou notre condition sociale. S’il y a bien quelque chose en ce Monde qui ne peut pas être uniformisé, c’est la responsabilité. Non, nous ne sommes pas tous concernés par tout. Sinon, c’est que ce « Tous responsables ! » cache un implicite « Tous coupables ! » et un communisme/terrorisme d’État.
 

Je pense même que certains dangers sont grossis voire créés, pour ensuite accroître notre soumission à la batterie de mesures déployées pour les éradiquer et appelée pompeusement « responsabilité collective ». Enfin, célébrer la responsabilité comme une vertu indiscutable, c’est une manière comme une autre de ne pas assumer ses propres actes (« Responsables mais pas coupables » disait maladroitement l’ancienne ministre Georgina Dufoix dans l’Affaire du sang contaminé dans les années 1980-1990 : Euh… comment est-ce possible ? Quand on est responsable, on porte forcément une part de faute, de culpabilité, même si ce n’est pas l’entièreté des fautes). Et il y a fort à penser que nos « responsables politiques » officiels soient quasiment tous soit (concrètement !) des irresponsables soit des « responsables en carton » visibles cachant les véritables responsables-architectes de notre Monde d’aujourd’hui, à savoir l’Antéchrist et son conseil secret de responsables invisibles mais pour le coup très influents.
 

À propos du Gouvernement Mondial antéchristique, je crois, pour finir, que la responsabilité est aussi l’alibi doré et quasi imparable de l’imposition de la puce électronique RFID subcutanée, donc de la Marque de la Bête (dont parle saint Jean dans l’Apocalypse, en Ap 13, 17) à toute l’Humanité. Je m’en rends compte quand j’observe les qualificatifs attribués à la nourriture tracée, donc portant le label qualité/sécurité qui la rend « sûre », « pure », « consommable » et « connaissable », depuis sa fabrication jusqu’à sa consommation et sa digestion par l’Homme : par exemple, on nous sort que tel produit alimentaire est « responsable » (comme si, par exemple, du riz avait le pouvoir d’être « responsable »… ! : « Uncle Ben’s s’engage à proposer un riz 100 % responsable. »), que tel aliment est « éco-responsable », « équitable », « éthique », « durable », « écologique », « solidaire »… comprendre « tracé ». Donc si vous entendez le mot « responsabilité », dites-vous que dans certains contextes, ça veut dire qu’il y a la puce et la Franc-Maçonnerie derrière, il y a une jolie médaille avec le 666.
 

 
 

DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN

 

Épisode 80 – « Le Secret de Gabrielle »

Dans la série, il n’est jamais question directement de la responsabilité. Et notre héroïne ne la définit jamais. Malgré ses prétentions pédagogiques et formatrices, Joséphine ange gardien est un téléfilm surtout anti-responsabilité, qui construit donc des spectateurs douillets et pas du tout engagés ni éduqués à mener les justes combats.
 

En général, Joséphine a tellement une mauvaise image de la responsabilité – qu’elle associe systématiquement et caricaturalement à la culpabilité – qu’elle s’affaire à l’atténuer voire à l’éradiquer chez les autres. Par exemple, dans l’épisode 68 « Restons zen », face au commandant de la police venu arrêter Bastien lors d’un de ses accès de folie violente, elle avance le joker de la maladie pour le dédouaner : « Monsieur Rousseau est vraiment malade. Il n’est pas responsable de ses actes. ».
 

Quant aux personnages de Joséphine, ils ne défendent pas davantage la vraie responsabilité, c’est-à-dire celle qui est nécessairement reliée à la liberté, au choix de la Vérité, au combat (pour Jésus), à la sainteté, au don entier de sa personne, et qui intègre la Croix. Ils se servent plutôt de la « responsabilité » soit comme une posture carriériste (plusieurs personnages – en général féminin puisque dans Joséphine il faut savoir que la responsabilité est visiblement sexuée ! – occupent un rôle de responsables, ou bien sont parfois mis sous pression et menacés par un responsable), soit comme une matraque qu’ils retournent en « irresponsabilité » pour mépriser et juger leurs proches en les réduisant à leurs actes et en leur imputant leur propre sentiment de culpabilité/responsabilité. Par exemple, dans l’épisode 67 « Les Anges », Florence mène une bataille sans merci contre sa belle-fille Claire (la femme de son fils Adrien décédé tragiquement dans un accident de moto), officiellement pour la faire passer pour « irresponsable » auprès des juges afin de récupérer la garde de son petit-fils Simon, officieusement parce qu’elle n’a toujours pas digéré la mort de son fils et s’en sent « responsable ». Dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Thomas qualifie Elsa son ex-femme de mère « irresponsable » auprès de leur fils Max, parce qu’au fond lui-même est un père démissionnaire qui n’offre pas un modèle paternel solide (le métier de chippendale, donc d’homme qui fait des strip-tease).
 

En fait, Joséphine, c’est plus le téléfilm de l’irresponsabilité (autrement dit, de la promotion de la non-responsabilité) que de la responsabilité (promotion de celle-ci). Chacun des personnages se renvoie la patate chaude de la « responsabilité » pour ne pas l’assumer ni la charger lui-même : « Si je retrouve le responsable de tout ce bazar… » (Ismaël, l’ange gardien stagiaire de Joséphine) « C’est toi le responsable ! » (Joséphine, dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur »). Personne ne veut être chef, responsable, homme politique, patron, et plus basiquement assumer un poste à responsabilité(s). Par exemple, dans l’épisode 61 « Un Monde de douceur », Joséphine est assignée au poste de responsable marketing d’une entreprise… et ça ne l’inspire pas des masses : « Responsable, je connais. Marketing, je sais pas trop à quoi ça correspond. ».
 

Dans Joséphine ange gardien, la responsabilité, quand elle est nommée, est connotée négativement, est liée nécessairement à une faute (d’autrui : pas personnelle, évidemment) : « Je m’occupe de coincer le responsable. » (c.f. l’épisode 72 « Les Boloss ») ; « Tu conduis sans permis ??? Mais tu sais que c’est complètement irresponsable ! » (Joséphine s’adressant à Chloé, dans l’épisode 89 « Graines de chef ») ; « La maison n’est pas responsable de la pénurie de viande. » (c.f. l’écriteau affiché dans l’épicerie d’Harriet Evans, dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton »). Par exemple, dans l’épisode 37 « L’Ange des casernes », Camille intériorise le viol dont elle a été victime par Franck car elle le prend en pitié du fait qu’ils aient eu une aventure amoureuse avant : « C’est de ma faute. On est sortis ensemble quand je suis arrivée ici. Il n’a pas supporté quand j’ai rompu. ». Joséphine veut la sortir du sentiment de culpabilité : « En fait, il te fait vivre un véritable enfer mais t’oses rien dire parce que tu te sens responsable de cette situation… ». À en croire Joséphine, quand tu es « victime », forcément tu en perds ta liberté et donc ta responsabilité. Désastres de la victimisation.
 

Épisode 63 – « Le Cirque Borelli »

En fait, dans Joséphine, la responsabilité n’est pas – comme ça devrait être idéalement le cas – associée à la volonté personnelle et à la liberté. Elle n’est invoquée que pour être niée ou bien pour être associée à un événement accidentel et fatal, où précisément la responsabilité de ceux qui le subissent est mineure voire proche de zéro : une mort, une maladie, un accident tragique. « Qu’est-ce que vous voulez ? » (Paul) « Vous aider. » (Joséphine) « M’aider à quoi ? » (Paul) « À ne plus vous sentir responsable de la mort de votre fils. » (Joséphine, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié ») ; « Il s’est passé un truc génial. Il a appris la vérité. Il n’est pas responsable de la mort de son père dans l’accident. » (Joséphine s’adressant à Manon à propos de Jules, dans l’épisode 63 « Le Cirque Borelli »). Par exemple, dans l’épisode 35 « Coupée du Monde », toute la famille de Geneviève se sent responsable du suicide de Patricia, la fille de Geneviève ; y compris la sœur de Patricia, Lise : « Patricia est morte. Elle s’est suicidée. C’est de ma faute ! » (Geneviève). Joséphine tente de déculpabiliser tout le monde : « Personne n’est responsable de la mort de votre sœur. » (Joséphine s’adressant à Lise). Dans l’épisode 68 « Restons zen », Alain Richepin, le grand cardiologue, a décidé depuis la mort de son épouse par infection cardiaque, qu’il n’opèrerait plus : « Elle est morte à cause de moi. ». Romane, sa fille, essaie de le raisonner : « T’es pas responsable de sa mort. T’as rien à te reprocher. ». La responsabilité joséphinienne, au bout du compte, s’articule sur un manichéisme qui redistribue les fautes selon une balance bien subjective – avec « les responsables » d’un côté et « les irresponsabilisés » de l’autre – qui fonctionne à l’émotion. C’est assez effrayant.
 

En résumé, dans la série Joséphine, la responsabilité est un slogan idéologique extrêmement méprisant (selon Joséphine, cette responsabilité est sexuée, et elle est féminine ou bien enfantine. Les « irresponsables » – qui sont ô mon Dieu encore les responsables « officiels » – sont en général les hommes et les adultes !) et est réduite à une valeur sans fond qui a moins d’importance que son corollaire négatif l’« irresponsabilité ».
 
 

DANS D’AUTRES ŒUVRES DE FICTION

 

À l’heure de l’approche du Jugement Dernier donc de la rétribution mondiale par le Ciel, le Gouvernement Mondial antéchristique panique et veut se charger de ce rôle – réservé pourtant à Jésus-Dieu – afin de nous apparaître comme un Justicier divin apportant la paix et l’équilibre. C’est pourquoi beaucoup de fictions ou de réseaux sociaux actuels (en particulier Twitter) se permettent à l’heure actuelle de distribuer les torts, de verser dans l’accusation ou la désignation des responsables « coupables et/ou héros », justement au nom de la « responsabilité (individuelle et collective) », pour tacitement éviter tout mea culpa, toute procédure justicière honnête, et surtout toute miséricorde et toute pardon.
 

Sur nos écrans, à l’instar de Joséphine, l’ère est plus à l’anti-héroïsme, donc à l’applaudissement de l’irresponsabilité, qu’à la promotion de la responsabilité/sainteté. Même si c’est abordé sous l’angle de l’humour auto-parodique plutôt que de celui de l’accusation, de la culpabilisation et de la honte. Je ne citerai qu’un seul exemple : la série française Irresponsable (2016-2019) de Stephen Cafiéro. Encore une fois, la responsabilité n’est pas prise au sérieux. Donc nos contemporains préfèrent cyniquement rire de leur irresponsabilité plutôt que d’en pleurer ou de la solutionner par la responsabilité.
 

 
 

LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…

 

Je connais de nombreux cathos – à commencer par le Pape François – qui se drapent derrière la « responsabilité » pour devenir les soumis du Système et soutenir des causes (exemple : le vaccin contre la COVID) incertaines et discutables mais présentées comme des « solutions vitales et inévitables pour toute la Planète ». Et le pire, c’est qu’ils font passer cette allégeance à la paranoïa mondiale pour de la charité chrétienne, pour du Salut divin, pour une Croix christique nécessaire et résurrectionnelle : ils se permettent d’impliquer Dieu là-dedans et de parler à sa place (c.f. l’appel de Monseigneur Aupetit à se plier au confinement au nom du « Bien commun », de la « responsabilité collective », de notre « devoir d’État », de la « Miséricorde », du « prendre soin de son prochain comme Jésus l’a fait », de « l’effort de Carême » : insupportable détournement). « En restant cloîtré chez moi, je pense à mon prochain, je ne tue pas des gens vulnérables, j’imite le Christ, je sauve des vies comme Jésus a sauvé celles des autres ». Euh… Jésus, lui, ne s’est jamais considéré comme « contaminant asymptomatique », que je sache ! Et il n’a jamais vu les autres comme de « dangereux contagieux » dont il fallait se protéger et s’éloigner. Le fait que les gens soient contagieux (par exemple les lépreux) ne l’a pas empêché d’aller les toucher. Heureusement qu’Il n’a pas obéi à la sacrosainte loi de la « responsabilité » pour camoufler un hygiénisme, une lâcheté, une rupture ou une pathologisation/virusalisation des Hommes. La responsabilité, dans bien des cas, est l’autre nom de la lâcheté qui, en plus de mal agir, veut se donner le beau rôle de la « courageuse ». On hallucine !
 

Et du côté du Cardinal Sarah et des catholiques conservateurs, on voit aussi que la responsabilité est la béquille discursive pour muscler un messianisme. « Nous avons, nous catholiques, le devoir d’annoncer l’Évangile ! Malheur à moi, disait saint Paul, si je n’annonçais pas l’Évangile ! ». Là encore, la rhétorique de la « responsabilité » est du chantage au Salut. On sort un peu – quoique… non en fait – du chantage affectif aux autres à la sauce catho-light (« Comme le Petit Prince avec la rose, nous sommes tous frères les uns des autres – Tutti Fratelli –, nous ne formons qu’un seul Corps en Jésus et nous sommes responsables les uns des autres : unité, solidarité, fraternité, responsabilité) pour rejoindre plus un chantage au Christ et au Salut. Qu’est-ce qui est le mieux ? ou plutôt le moins pire ??
 

Je vais vous dire une chose : Jésus n’a jamais voulu qu’on agisse – fût-ce pour le bien d’autrui et pour Lui et son Royaume – par devoir moral c’est-à-dire au nom de la « responsabilité ». Jamais. Il ne rentre pas dans cette dialectique scientiste, hygiéniste, sécuritaire, actionnelle, humanitaire, de l’Amour. Quand Il envoie ses disciples annoncer la Bonne Nouvelle, Il n’a pas besoin d’appuyer sur la corde affective de leur conscience, de leur combattivité, des enjeux de leurs actions. Tout est centré sur sa relation d’Amour entre Lui et son Père par l’Esprit. Il n’y a pas de responsabilité – ou de sens des responsabilités – qui tienne. En gros, Il ne nous envoie pas en mode Témoins de Jéhovah ou Mormons. Pour Lui, ce qui compte, c’est l’objet (et en l’occurrence la Personne) de cette responsabilité. Ce n’est pas « être responsable » mais « DE QUI je suis responsable » et surtout « QUI est responsable de moi » (c’est-à-dire Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, et mon prochain).
 

Jésus, c’est un peu l’antithèse de la responsabilitémania mondiale : au moment où tout le Monde s’affaire à rejeter sa Croix, à clamer son innocence/irresponsabilité et à extérioriser sa responsabilité, Lui au contraire s’apprête à prendre sur ses épaules toutes les responsabilités/péchés du Monde, a fortiori celles qui le lui reviennent pas. Il est la Responsabilité incarnée. Il s’est rendu responsable y compris de ce dont Il n’était pas responsable !
 
 

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