La loi d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité a été approuvée aujourd’hui haut la main à l’Assemblée Nationale en France. Tout accompagnant (psy ou religieux) de personnes homosexuelles risque amende et poursuite judiciaire… Clap clap clap. On applaudit bien fort comme des cons cette « avancée », et cette prolifération légaliste des interdits autour des personnes homosexuelles (Comme si nous avions besoin de ça… !).
Et quand je vois ce « 0 » pointé pour les voix « contre », je ne peux qu’hésiter entre rire et consternation. Zéro voix « contre » : c’est un « victoire » écrasante ! Et pourtant, quelle grosse pitié. Ça sent les mécanismes de réactions de meute ou de cour de collège, où nos dirigeants votent des lois inutiles, bien-pensantes, idéologiques et complètement déconnectées du réel, concernant des sujets qu’ils croient connaître mais dont ils ignorent les tenants et aboutissants (c.f. mon livre décrivant ce que sont vraiment les thérapies de conversion) sans liberté. Comme une masse uniforme et aveugle.
Moi, perso, je suis estomaqué face à cette pensée unique qui se rallie – par peur et moutonnage – autour de ce qu’elle croit être une évidence (« Oui, nous, déPUTés, sommes tous unis contre la torture que sont les thérapies de conversion de l’homosexualité !! »), évidence qui se trouve être dans les faits pourtant un mensonge (car ces groupes de thérapies ne sont en général pas du tout des tortures : ces députés ne savent même pas ce que sont les groupes de thérapie – groupes qui pour la plupart ne prétendent absolument pas modifier l’orientation sexuelle des personnes, et sont – du moins en France – de simples groupes d’accompagnement et de parole).
La France tombe bien bas. On se retrouve avec une prolifération de lois inutiles, hors-sol, votées massivement à l’échelle nationale. Plébiscitées… mais sans aucun discernement ni souci des personnes homosexuelles réelles. C’est la victoire de l’ignorance et de la peur, en plus de la victoire de l’homophobie gay friendly. Affligeant.
Je suis peiné (même si je ne suis pas à faveur de ces groupes : je suis en tout cas contre leur prohibition). Car ça ravive en moi la douleur de l’abandon de la part des miens : mon livre sur les thérapies de conversion, que j’avais écrit et publié quelques jours avant le tournage des « Folles de Dieu » fin 2019, n’a fait l’objet d’aucun soutien des catholiques (qui globalement s’en foutent complètement du sujet de l’homosexualité, et de nous : ils préfèrent jouer les pleureuses sur les abus sexuels, c’est tellement moins risqué). Et je vois à nouveau leur homophobie à travers un événement comme celui-là qui ne suscite aucune réaction de la part du clergé ou des fidèles catholiques, alors que pourtant cette loi les attaque quasi directement. C’est écoeurant.
Je vous partage ma peine autant que ma défaite.