Coup de gueule à destination des prêtres catholiques !


 

Coup de gueule à l’attention des prêtres catholiques : vous ne savez pas nous parler, c’est une catastrophe
 

Pour une fois, je vais pouvoir m’exprimer dans ma langue (le français!).
 

On est le dimanche 15 septembre 2024. Je voudrais pousser un gros coup de gueule. Car y’en a ras le bol ! Je sors de la messe dans une église parisienne (dont je tairai le nom), pendant laquelle le prêtre, en homélie, tenez-vous bien, a reparlé de l’insulte qu’avait été pour l’ensemble des catholiques la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (1 mois après, ils n’ont toujours pas digéré la pilule : c’est un truc de ouf). Et il a dit à l’assemblée qu’il était passé, à l’égard des LGBT, « de la colère à la pitié ». Ce sont ses mots.
 

Euh… moi, j’en veux pas, de ta pitié. Fabrice Hadjadj a 100 % raison quand il décrit la compassion comme le péché d’Ève ! La pitié, ou la compassion, c’est s’imaginer aimer l’autre tout en se plaçant au-dessus de lui. En fait, c’est de la condescendance ! Et c’est d’autant plus scandaleux que ça se fait passer pour de l’amour ! Et ce discours n’est absolument pas isolé. Je l’ai entendu de beaucoup d’autres prêtres. Vous croyez nous aimer, nous accueillir, nous accompagner, mais en réalité, vous ne nous aimez pas. Vous nous parlez super mal. Vous n’avez pas compris qui nous étions, en fait, ni notre dimension prophétique. Vous ne croyez pas en notre sainteté, en notre utilité. Vous ne croyez pas que nous avons plein de choses à vous apprendre et à vous apporter. Que c’est à vous d’être accompagnés par nous ! Vous nous traitez comme des dangereux petits malheureux, des petits souffrants (c’est ce que m’a sorti récemment un évêque pour me clouer le bec : « Vous souffrez, je sais. C’est une souffrance, hein ? » Va te faire… cuire un oeuf).
 

Et pire que ça : en plus de vous placer au-dessus de nous, vous vous placez en victimes de nous (là, pendant l’homélie, le prêtre a même proposé un deal, une trêve, qu’on fasse une alliance de minorités au lieu de se tirer dans les pattes : après tout, cathos et homos, même combat, on est des minorités rejetées de la société, donc on devrait se respecter !).
 

Alors je vais mettre les points sur les « i » : nous, LGBT, n’avons pas besoin de votre pitié ni de votre accueil ni compréhension ni aide ni accompagnement tout pourri. Et de 2, on ne vous a pas insultés pendant cette cérémonie d’ouverture (faut arrêter le délire de persécution, et revenir à ce qu’est une insulte). Quelqu’un vous a traités de connards ? Non. De curés pédophiles ? Non. D’homos refoulés et homophobes ? De fous dangereux ? Non plus. De sales catholiques ? Non. Personne ! À la rigueur, on vous a parodiés, pastichés, mimés, vulgarisés (au sens propre du terme : c’est-à-dire popularisés), on vous a modernisés et esthétisés, homosexualisés et travestis. Mais certainement pas insultés ni blessés. Et pas même ridiculisés (puisque c’était une esthétisation sophistiquée et carnavalesque de la Cène. Pas de votre goût, peut-être, mais du goût de beaucoup de nos contemporains, y compris à échelle mondiale !). Et quand vous prétendez que cette cérémonie d’ouverture vous a fait pleurer, vous mentez comme des arracheurs de dents. Vous n’avez pas pleuré. Ce n’est pas vrai. En revanche, en jouant les personnes profondément blessées et insultées que vous n’êtes pas, vous vous ridiculisez… en plus de manquer totalement de miséricorde à notre égard, et en plus de vous exposer à de réelles blessures futures. Vous savez quoi ? Votre pitié et vos prières de réparation, vous pouvez vous les mettre où je pense. Et votre « colère », elle est injustifiée et disproportionnée, pour ne pas dire ridicule. Donc un conseil : prenez des cours pour vous adresser à nous. Arrêtez de vous sentir supérieurs à nous. Au lieu de vous victimiser, pour ensuite vous placer au-dessus de nous en nous regardant avec pitié. Formez-vous. Parce que là, vous êtes nuls. Reconsidérez-nous. C’est urgent. Car si vous continuez votre cinéma, ça va se retourner contre vous. Là, vous allez être blessés, et pas que symboliquement.