Hablar de Francmasonería por primera vez en español…

No sin cierta emoción estoy traduciendo actualmente al español los pasajes de mi futuro libro que tratan de la Francmasonería (en relación con la homosexualidad). Porque nunca lo he hecho antes. Mientras que es un tema sumamente importante, y que el mundo español e latinoamericano no conoce mi valiosa aportación al respecto (Sólo piensa que hablo de homosexualidad). Muchos españoles y latinoamericanos no entienden ni pío de la masonería, y por eso se unen tanto a ella sin darse cuenta, o pensando que están en contra.
 

C’est avec une certaine émotion que je traduis actuellement en espagnol les passages (de mon futur livre) traitant de Franc-Maçonnerie (en lien avec l’homosexualité). Car je ne l’ai jamais vraiment fait auparavant. Alors que c’est un sujet très important, et que le monde espagnol et latino-américain ne connaît pas ma contribution capitale le concernant. Beaucoup d’Espagnols et de Latino-Américains n’y comprennent que dalle à la Franc-Maçonnerie, et voilà pourquoi ils y rentrent sans même s’en rendre compte, ou en croyant s’y opposer.

La série Les Combattantes de TF1 : bilan, décryptage et constat inquiétant pour notre Monde (la déshumanisation des Humains)


 

Ce qui est très inquiétant pour notre Monde, c’est le progressif retrait d’Humanité des pourtant êtres HUMAINS (qui n’ont que ça, leur humanité, pour exister !), déshumanisation de plus en plus présente dans le discours de nos contemporains. Résultante d’un noachisme misanthrope galopant ainsi que d’une Marque de la Bête (Apo 13, 17) de plus en plus hégémonique pour cette Fin des Temps générale.
 

 

Je le remarquais déjà dans le discours de certains mes élèves (même musulmans), qui n’hésitaient pas à nier l’humanité d’Hitler (en soutenant mordicus que « ce n’était pas un humain mais un monstre » : le déshumaniser par la diabolisation, c’est le meilleur moyen de l’imiter inconsciemment !). Ou quand un pédophile (genre Marc Dutroux ou Nordahl Lelandais) ou un psychopathe (Jeffrey Dahmer) fait les gros titres. Ou quand Trump niait sérieusement devant les caméras l’humanité des migrants mexicains passant illégalement les frontières des États-Unis (il a qualifié ces derniers d’« animaux »). Ou encore quand le Connard (Emmanuel Macron), à plusieurs reprises, nie l’humanité des rebuts de sa Start-up Nation (À la Station F, il a distingué publiquement les entrepreneurs « des gens qui ne sont rien ») ou l’humanité de ceux qu’il veut écraser de son caractéristique mépris (Devant les princes du Sahel, il s’est permis de dire très sérieusement, à propos des ravisseurs de Sophie Pétronin, que – je cite – « ces gens ne sont rien »).
 

Cette tendance à retirer à l’Humain son humanité (en plus, finalement, de sa divinité en Jésus) est très préoccupante mondialement, car elle s’appuie sur une croyance à avoir droit de vie ou de mort, d’éradication ou de Salut, sur toute personne qu’on estime « utile » ou « inutile », « gentille » ou « méchante/dangereuse », du simple fait de la voir comme un objet ou un animal ou un esprit démoniaque monstrueux. Autrement dit, c’est un eugénisme/génocide déguisé.
 

 

Je l’ai vue, cette tendance déshumanisante, dans la dernière série (« création ») de TF1, Les Combattantes, sur fond de Première Guerre mondiale 1914-1918. Je vous passe les détails de cette fresque « historique » presque totalement immorale (féministe, misandre, anticatholique, pro-avortement, pro-homosexualité et pro-inceste) et insultante de la mémoire des vrais combattants. Pour résumer : du sang, de la boue, des larmes, du sexe, des morts… on se serait cru dans un navet cinématographique de Laurent Boutonnat. Mais pour revenir à ma démonstration sur le retrait d’Humanité des Humains, ce qui m’a vraiment marqué, c’est surtout cette insistance sincère à nous prouver qu’il existerait des « êtres humains qui ne seraient pas/plus humains ». Chacune des 4 justicières-pleurnicheuses professionnelles (Camille Lou dans le rôle de Suzanne l’avortrice, Sofia Essaïdi dans le rôle de Caroline la cheffe d’entreprise, Audrey Fleurot dans le rôle de Marguerite la prostituée, Julie de Bona dans le rôle de Mère Agnès) avait son monstre humain déshumanisé qu’elle marquait du sceau « indélébile » et « justicier » de la Bête et de « l’Inhumanité » : Suzanne a sorti au mari de Jeanne Charrier, Lucien, qu’« il était un monstre » ; Caroline a sorti à sa belle-mère Éléonore à propos de son ignoble beau-frère Charles « Votre fils est un monstre » ; Marguerite a sorti à son maquereau Marcel – secrètement amoureux d’elle – qu’il n’était « rien pour elle » (ce dernier, à son tour, a dépersonnifié une autre camarade prostituée de Caroline, Juliette, en la traitant de « marchandise » : « Juliette, t’es rien. T’es personne. Ferme ta gueule ! ») ; et enfin, sœur Agnès a sorti à l’abbé Vautrin (prêtre pédophile et violeur que campe Laurent Gerrat) « Vous êtes un porc. Plus jamais vous ne poserez vos mains sur une de mes sœurs. Où que vous soyez, je serai là. Je les préviendrai pour qu’elles sachent quel genre de monstre vous êtes. Je ne vous lâcherai jamais. ». Je vous avais dit : chacune des héroïnes avait son être humain à monstruosifier ! Pour qui se prennent-elles ? Et surtout, pour qui se prennent les réalisateurs de ces fictions ?
 

Le comble, c’est que cet homicide-déicide luciférien se fait au nom d’un humanisme intégral (l’autre nom de la Bête) et au nom de Dieu (spiritualisme intégral) : les réalisateurs et acteurs se prétendent « humanistes » et croient qu’une fresque pareille – qui ne fait que semer la guerre – fait oeuvre de de « Paix », est « HOMMAGE historique et résurrectionnel des faits, de la vérité et des héroïsmes ». Sidérant.
 

Ce retrait d’humanité est une mode scandaleuse qui devrait tous nous insurger, mais que personne aujourd’hui ne voit et ne dénonce. Je me devais donc de faire ce constat.
 

 

N.B. : Petit détail qui m’a fait doucement sourire, et qui montre le caractère intrinsèquement spirituel et antichrétien de ce téléfilm : c’est la référence (inconsciente ?) à Agnès Thill (députée catholique homophobe). Car, qu’on ne me dise pas que le choix de prénoms de Mère Agnès et de son soldat allemand avec qui elle va être dépucelée, Till, relève du pur hasard…

Mi entrevista con Amparo Medina para Creciendo Contigo Mujer (10 de octubre de 2022)


 

 

Esta tarde, entrevista « sensacional » según las propias palabras de la periodista e intelectual ecuatoriana Amparo Medina (ex funcionaria en la ONU, ex-abortista, ex-feminista radical, ex-izquierdista, ex-antifascistas, y ahora pro-Vida y católica) quien me entrevistó para un programa Mujer Fuente de Vida de la página Creciendo Contigo Mujer. Hablamos de homosexualidad, y doy consejos a los padres y también a las personas homosexuales y católicas. ¡ Estaba en forma ! Y fue tan sensacional que los programadores van a intentar invitarme a su país ^^. No sé si se hará. Pero al menos están las ganas 😉
 

 

P.D. : Mi artículo sobre las tres llaves del corazón de las personas homosexuales https://www.araigneedudesert.fr/las-tres-llaves-que-creo-abren-el-corazon-de-una-persona-homosexual/

Las tres llaves que, creo, abren el corazón de una persona homosexual

 

Cada uno de nosotros es diferente y tiene un corazón que tiene su propio funcionamiento, sus propias entradas, sus puertas precisas. Y son estas llaves las que debemos identificar cada vez que nos encontremos con alguien (un desconocido o un cercano). Para ello, tenemos que ponernos a la escucha, al alcance y a menudo rebajarnos al nivel de la persona. De lo contrario, podemos perder completamente a la persona y nuestra relación, y tener conversaciones tristes, vacías, cerradas e incluso violentas.
 

He comprendido la importancia de la identificación de las llaves de cada corazón humano sobre todo gracias a mi papá. Sin que él mismo se diera cuenta, me he percatado de que había tres llaves que daban particularmente acceso a su corazón y le hacían feliz : 1) el idioma español (hablar juntos su lengua materna) ; 2) el canto (cantar con él en polifonía las canciones que le gustan) ; 3) Dios (hablar de Fe). Sin ellas, o si falta una de los tres, su corazón no se abre tanto, y los intercambios resultan superficiales.
 

Para mi compi de piso, Abdel, creo que es la comida (si compartes su mesa y disfrutas de su cocina, ¡ es pan comido !), es la alegría (a menudo manifestado por el juego fraternal) y es la escucha (su corazón encuentra la paz y se abre en cuanto se siente escuchado, considerado, en cuanto su inteligencia y su sabiduría son reconocidas : ¡ Abdel es un amante de la Verdad y de la franqueza ! ¡ No soporta los disimulos, las mentiras y el postureo !).
 

Últimamente, fui a visitar a Marie-Thérèse, una amiga catequista mía, muy mayor, que, tras una caída en casa, se encuentra hospitalizada y postrada en una cama, casi sin poder hablar… mientras que era una mujer muy habladora y activa. Creo que su corazón permanece cerrado y en la tristeza si con ella no tenemos la llave del combate espiritual y si no le hablamos de Dios, de los ángeles, de los ataques demoníacos, de los Últimos Tiempos, porque necesita constantemente ser responsabilizada y reconocida como una guerrera en este combate espiritual interior y exterior universal. La llave del corazón de Marie-Thérèse, la que le da una alegría profunda, es el combate espiritual, es mirar la realidad a través del prisma de lo místico y de lo sobrenatural. ¡ El pragmatismo cientista la « carga » ! Y sus ojos se iluminan en cuanto hablamos de los ángeles, de Jesús y de los demonios, con ella. Se siente comprendida. Se la toma por una visionaria, una profeta y una santa, y ya no por una loca, fanática, debilitada, inactiva y encamada.
 

Con el respaldo de estos tres ejemplos vivientes, por supuesto me he planteado la cuestión de la llave del corazón de las personas homosexuales. Porque me parece que, en general, la gente – y en particular los católicos – no sabe cómo proceder con nosotros, coincidir con nosotros, entendernos, y lo está haciendo súper mal. Tampoco digo que seamos sencillos y accesibles. Pero bueno, ¡ al llamarnos « SSA » (« Same-Sex Attraction ») o « AMS » (« personas con Atracción por el Mismo Sexo ») no es como vais a hacer que nos sintamos queridos, considerados, o que conquistaréis nuestro corazón !
 

Conociendo desde hace más o menos veinte años a bastantes personas homosexuales, y tomándome a mí mismo como objeto de estudio, puedo humildemente darles las llaves de nuestro corazón (¡ herido ! ¡ y falsamente complejo !) que creo haber identificado a nuestro respecto (incluso si, obviamente, existe una pluralidad de personas homosexuales, y existen otras llaves más precisas para cada persona homo tomada por separado). Sin embargo, creo que hay principalmente 3 llaves :
 

1) Hablar nuestro LENGUAJE (aunque no os guste y os parezca ideológico, vulgar y falso), o, lo que es lo mismo, considerar y valorar nuestra SINCERIDAD (a falta de poder aplaudir nuestra verdad). ¿ Qué significa esto concretamente ? Significa que si os hablamos de « homosexualidad », de « transidentidad », de « género(s) », de « homofobia », de « Queer », de « heterosexualidad », no hay que rechazar ni despreciar estas palabras, sino acogerlas y utilizarlas también. Si os hablamos de « identidad » o de « Amor » o de « sentimientos » o de « pareja » en relación con la homosexualidad, hay que acoger su sinceridad y su realidad (al menos de creencias) de estas últimas. Igual si nos sentimos mujer en un cuerpo de hombre o un hombre en un cuerpo de mujer : es al menos una realidad fantasmática y de nuestro sentir. Dejad de lado vuestro purismo de la Verdad o de la realidad, y hablad nuestro lenguaje, porque es al menos el reflejo de nuestros deseos profundos, de nuestra voluntad y de nuestras sinceridades. Si sacáis la llave de nuestra sinceridad, nuestro corazón se abrirá y podrá escucharlo todo.
 

2) También hay una llave poderosa para abrir nuestro corazón como persona homosexual : es la llave de nuestros GUSTOS (gustos musicales, gustos televisivos, gustos de ropa, gustos estéticos, gustos sexuales, humor sofisticado-vulgo-provocador, etc.). Si, por el contrario, no pasáis por nuestros gustos (porque os negáis a caer en lo comercial, lo cursi, lo popular o lo elitista, lo nostálgico), y queréis imponernos vuestra idea de la Verdad, ¡ nuestro corazón permanecerá cerrado como un erizo ! Mientras que si nos habláis de Dios, basándoos en las canciones de Lady Gaga y de Mónica Naranjo, o de nuestros gustos en materia de hombres y de seducción, estoy seguro de que llegaremos rápidamente a un arreglo, un pretexto para reírnos juntos, que nos tranquilizará. Los gustos (« de mierda » o/y « de alta calidad ») son el principal camino hacia nuestro corazón.
 

3) La tercera llave de nuestro corazón, creo que puedo decir que son nuestras vergüenzas, nuestros PECADOS. Y nuestros pecados experimentados, probados y compartidos. Una persona que viene a hablar con nosotros y se considera pura, que no muestra sus heridas, y que no ha pasado por los errores o los crímenes o los problemas o las tonterías que nosotros pasamos, no podemos verla como una hermana, como una cómplice. Hay que comprender que el corazón de las personas homosexuales está particularmente herido, es orgulloso, temeroso y, por tanto, es uno de los corazones humanos más difíciles de penetrar. ¡ Más aún porque a menudo somos muy inteligentes pero ignorantes de sus grietas ! No se trata de venir hacia nosotros conociendo nuestros pecados. Para llegar a nuestro corazón, tenéis que presentaros como ignorantes de nuestros pecados o como hermanos de pecados, e incluso como más pecadores que nosotros. ¡ En serio ! ¡ Y a menudo, la gente no-homo o los católicos están a años luz de considerarse más pecadores y heridos que nosotros ! ¡ De ahí la brecha de incomprensión y el diálogo de sordos entre los no-homos y los homos ! Existe una verdadera hermandad de abollados y pecadores, y es poderosa. Quien viene a nosotros mostrándonos sus propios pecados (y los más gordos y más vergonzosos) abre nuestro corazón (¡ que está más blindado que las cajas fuertes de Wall Street !). La tercera llave de nuestro corazón de personas homos es VUESTROS PECADOS.
 

Estos son mis consejos. Avisadme si os funciona.

Les trois clés qui, je pense, ouvrent le cœur d’une personne homosexuelle


 

Chacun de nous est différent et a un cœur qui a son propre fonctionnement, ses propres entrées, des portes bien précises. Et ce sont ces clés que nous devons identifier à chaque fois que nous rencontrons quelqu’un (un inconnu ou un proche). Pour cela, il faut se mettre à l’écoute, se mettre à la portée et souvent s’abaisser à la hauteur de la personne. Sinon, on peut passer complètement à côté d’elle et de notre relation, et avoir des discussions tristes, insipides, fermées voire violentes.
 

J’ai compris l’importance de l’identification des clés de chaque cœur humain en particulier grâce à mon papa. Sans qu’il en soit conscient lui-même, j’ai remarqué qu’il y avait trois clés qui donnaient particulièrement accès à son cœur et qui lui donnaient la joie : 1) la langue espagnole (parler ensemble sa langue natale) ; 2) le chant (chanter avec lui en polyphonie les chants qu’il aime) ; 3) Dieu (parler de Foi). Sans ça, ou s’il en manque une des trois, son cœur ne s’ouvre pas tellement, et les discussions resteront en surface.
 

Pour mon coloc Abdel, je crois que c’est la nourriture (si tu partages sa table et apprécies sa cuisine, c’est gagné !), c’est la joie (souvent manifestée par le jeu fraternel) et c’est l’écoute (son cœur s’apaise et s’ouvre dès qu’il se sent écouté, considéré, dès que son intelligence et sa sagesse sont reconnues : Abdel est un amoureux de la Vérité et de la franchise ! Il ne supporte pas les dissimulations, les mensonges et les faux-semblants !).
 

Récemment, je suis allé rendre visite à Marie-Thérèse, une amie catéchiste âgée qui, suite à une chute chez elle, se retrouve hospitalisée et alitée, sans quasiment pouvoir parler… alors que c’était une femme très bavarde et très active. Elle, je pense que son cœur reste fermé et dans la tristesse si on n’a pas la clé du combat spirituel et si on ne lui parle pas de Dieu, des anges, des attaques démoniaques, des Fins Dernières, car elle a sans cesse besoin d’être responsabilisée et reconnue comme une guerrière de ce combat spirituel intérieur et extérieur universel. La clé du cœur de Marie-Thérèse, celle qui lui donne la joie profonde, c’est le combat spirituel, c’est de regarder le réel sous le prisme du mystique et du surnaturel. Le pragmatisme scientiste, ça la rase ! Et son regard s’illumine dès qu’on parle des anges de Jésus et des démons. Elle se sent comprise. On la prend pour une visionnaire, une prophète et une sainte, et non plus pour une femme folle, illuminée, diminuée, inactive et grabataire.
 

Fort de ces trois exemples vivants, je me suis bien sûr posé la question de la clé des cœurs des personnes homosexuelles. Parce que je trouve qu’en général, les gens – et en particulier les cathos – ne savent pas comment nous prendre, nous rejoindre, nous comprendre, et s’y prennent comme des brêles. Je ne dis pas que nous sommes simples et accessibles non plus. Mais bon, ce n’est certainement pas en nous qualifiant d’« AMS » (« personnes Avec Attirance pour le même Sexe ») ou de « SSA » (« Same-Sex Attraction ») que nous allons nous sentir aimées, considérées, et que vous allez nous interpeller ou conquérir notre cœur !
 

Alors ayant fréquenté et « pratiqué » un certain nombre de personnes homos, et en me prenant moi-même pour objet d’étude, je peux vous donner humblement les clés de notre cœur (blessé ! et faussement complexe !) que, depuis une vingtaine d’années, je pense avoir identifiées nous concernant (même si, bien sûr, il existe une pluralité de personnes homosexuelles, et qu’il existe d’autres clés plus précises pour chaque personne homo prise au cas par cas). Je crois néanmoins qu’il y a 3 clés principalement :
 

1) Parler notre LANGAGE (même s’il ne vous plaît pas et vous semble idéologique, vulgaire et faux), ou, ce qui revient au même, considérer et valoriser notre SINCÉRITÉ (à défaut de pouvoir applaudir notre vérité). Concrètement, ça implique quoi ? Ça veut dire que si nous vous parlons d’« homosexualité », de « transidentité », de « genre(s) », d’« homophobie », de « Queer », d’« hétérosexualité », il ne faut pas rejeter ni mépriser ces mots, mais les accueillir et les employer aussi. Si nous vous parlons d’« identité » ou d’« Amour » ou de « sentiments » ou de « couple » en lien avec l’homosexualité, il faut en accueillir la sincérité et la réalité (au moins de croyances). Si on se sent femme dans un corps d’homme ou homme dans un corps de femme, c’est pareil : c’est au moins une réalité fantasmatique et de notre ressenti. Lâchez votre purisme de la Vérité ou de la réalité, et parlez notre langage, car ce dernier est au moins le reflet de nos désirs profonds, de notre volonté et de nos sincérités. Si vous sortez la clé de notre sincérité, notre cœur va s’ouvrir et pourra tout entendre.
 

2) Il y a aussi une clé puissante pour ouvrir notre cœur de personne homo : c’est la clé de nos GOÛTS (goûts musicaux, goûts télévisuels, goûts vestimentaires, goûts esthétiques, goûts sexuels, humour sophistico-gravelo-grinçant, etc.). Si en revanche vous ne passez pas par nos goûts (parce que vous refusez de tomber dans le commercial, le kitsch, la culture populaire beauf ou l’élitisme, la nostalgie), et que vous voulez plaquer votre idée de la Vérité sur nous, notre cœur restera fermé comme une huître ! Alors que si vous nous parlez de Dieu en prenant appui sur les chansons de Lady Gaga et de Mylène Farmer ou en nous parlant de nos goûts en matière de mecs et de séduction, je suis sûr que nous allons vite trouver ensemble un terrain d’entente, de rigolade et qui nous rassurera. Les goûts (« de chiottes » ou/et « d’une qualité rare ») sont le principal chemin de notre cœur.
 

3) La troisième clé de notre cœur, je crois pouvoir dire que ce sont nos hontes, nos PÉCHÉS. Et nos péchés expérimentés, éprouvés et partagés. Une personne qui vient nous parler en s’estimant pure, qui ne montre pas ses blessures, et qui n’est pas passée et ne passe pas par les erreurs ou les crimes ou les galères ou les conneries que nous traversons, nous ne pouvons pas la voir comme une sœur, comme une complice. Il faut bien comprendre que le cœur des personnes homos est particulièrement blessé, orgueilleux, peureux, et donc un des cœurs humains les plus durs à pénétrer. A fortiori parce que nous sommes souvent très intelligentes mais ignorantes de ses fêlures ! Il ne s’agit pas d’arriver vers nous en connaissant nos péchés. Pour atteindre notre cœur, il faut vous présenter soit comme des ignorants de nos péchés soit comme des frères de péchés, voire même comme plus des pécheurs que nous ! Mais vraiment ! Et bien souvent, les gens non-homos ou catholiques sont à des années-lumière de s’estimer plus pécheurs et plus blessés que nous ! D’où le fossé d’incompréhension et le dialogue de sourds qu’il y a entre non-homos et homos ! Il existe une réelle fraternité de cabossés et de pécheurs, et elle est puissante. Celui ou celle qui vient vers nous en nous montrant ses propres péchés (et les plus gros, les plus honteux) ouvre notre cœur (pourtant plus blindé que les coffres forts de Wall Street !). La troisième clé de notre cœur de personnes homos, ce sont VOS PÉCHÉS.
 

Voilà mes astuces. Faites-moi savoir si ça marche de votre côté.

Armageddon Time = Homosexuality Time


 

Je sais que, même si ce n’est absolument pas le cas, ça paraît difficile à croire, voire homophobe. Mais je m’en fous. C’est une réalité incarnée et symbolique universelle, qu’on peut voir dans le film « Armageddon Time » (traitant en toile de fond d’homosexualité, mais aussi du nom de la bataille finale entre l’armée de Jésus et l’armée de Lucifer) de James Gray, qui sortira le 9 novembre prochain au cinéma. Nous, personnes homosexuelles, et notre homosexualité, avons une valeur prophétique puissante, et même eschatologique (tout ce qui est relatif à la Fin des Temps). Nous sommes des signes forts de l’imminence du retour de Jésus, des confirmations vivantes (et non-causales) de la Bible et en particulier du Livre de l’Apocalypse de saint Jean. Nous vous conduisons à la Bête, à la compréhension de la Marque de la Bête, ainsi qu’à la Fin du Monde. Ce n’est pas pour rien que, dans le documentaire « Les Folles de Dieu », j’ai présenté un exposé spécial « Homosexualité et Fin du Monde » (lors de la journée 6). Il faut que vous nous écoutiez au lieu de nous mépriser ou de nous ignorer en pensant que nous n’avons rien à vous apprendre, ou que le thème de l’homosexualité ne serait pas important. Armagayddon Time.
 

Ce qui est affligeant dans les vidéos du père Matthieu

Ce qui est affligeant, c’est que les vidéos du père Matthieu – qui ne parlent comme par hasard jamais de la réalité des couples homos qu’il promeut – sont hyper simplificatrices (le sujet de l’homosexualité est complètement survolé… et ce survol sera justifié par l’interdit de « ne pas juger »), et sont même applaudies par pas mal de prêtres catholiques qui ne voient même pas où est le problème (et dont certains doivent bénir des couples homos en cachette). Ça fait mal de voir ça. (Et je vous passe l’agacement que génère en moi l’hilarité forcée, doucereuse et infantilisante du ton employé par ce prêtre ; limite grimaçante tellement elle suinte l’hypocrisie). La parole des « Folles de Dieu », qui sort la continence de la fausse dialectique du « permis ou du défendu », ne pèse pas lourd face à ce discours sacerdotal gay friendly… C’est dur d’être renié par son propre camp.
 

 

Vivement que sorte mon livre Couples homosexuels : C’est quoi le problème?. Normalement, c’est pour novembre.
 

Post Facebook d’un prêtre choletais

L’Amour pécheur

L’Amour dit « Je suis pécheur comme toi » (… même si c’est pas vrai). Il va jusqu’à s’abaisser à cette fausse identité-là, cette fausse ressemblance, pour que le réel pécheur que nous sommes tous (à l’exception de Jésus et de Marie) se reconnaisse en Lui et se convertisse. (2 Cor 5, 21)

Traduction en français de mon passage-télé sur RFI


 

J’ai enfin pris le temps de traduire en français l’une de mes meilleures interviews télé, qui a été tournée en mai 2021 sur RFI (Radio France Internationale) en espagnol, et que les non-hispanophones ne pouvaient pas comprendre. Le mal est réparé. Merci une nouvelle fois au journaliste Jordi Batallé, qui brille par son professionnalisme et sa bienveillance.
 

 

JB : Bonjour à tous, et bienvenue aujourd’hui à notre nouvel invité du jour sur Radio France Internationale. L’écrivain français Philippe Ariño vient de sortir sur les réseaux sociaux son documentaire « Les Folles de Dieu », dans lequel il traite, à travers le portrait de 7 témoins homosexuels, transgenres et bisexuels, de l’articulation complexe entre homosexualité et Foi catholique. Et justement, pour nous parler de ce film, et de sa propre expérience en tant qu’homo et croyant, Philippe Ariño a eu l’amabilité de venir nous rendre visite dans nos studios de RFI. Bonjour Philippe.
 

P : Bonjour Jordi. Nan mais toi aussi, tu es un peu une Folle de Dieu…
 

JB : C’est aussi ce que disait ma maman quand j’étais petit.
 

P : (éclat de rire)
 

———————–1’35———————–
 

JB : Alors pour te présenter un peu, Philippe, tu es donc né dans la ville de Cholet, non loin de Nantes, dans le nord-ouest de la France. Tu es issu d’une famille catholique pratiquante, d’origine espagnole. J’aimerais que tu nous racontes ce que ça a impliqué pour toi, en naissant dans ce terreau familial, la découverte de ton homosexualité ( ?).
 

P : Bon. Comme l’illustre mon tee-shirt, j’étais le mouton – non pas noir mais – arc-en-ciel de la famille ! Je crois que les membres de ma famille ont toujours considéré mon homosexualité comme une richesse. C’est vrai que dans notre société on oppose beaucoup Foi et homosexualité. Mais personnellement, j’ai découvert, notamment grâce à ma famille, que ces deux « conditions » n’étaient pas incompatibles. Et ça, ça me réjouit beaucoup, parce que je sais que ça n’est pas souvent le cas dans les autres familles. Mais dans la mienne, ils ont accueilli l’existence de ma tendance sexuelle, et en même temps mon observance/obéissance aux prescriptions de l’Église, c’est-à-dire la non-pratique de cette tendance : vivre la continence, donc une abstinence donnée à Dieu et aussi au Monde.
 

———————–2’40———————–
 

JB : Qu’est-ce qui a fait qu’à l’âge de 20 ans, tu as décidé de rendre publique ton homosexualité, à travers ton blog, mais aussi ta foi et ton désir de continence sexuelle ?
 

P : Je me suis rendu compte déjà à cette époque-là que le sujet de l’homosexualité était totalement tabou. Y compris pour les personnes qui se présentent comme « gays friendly », et qui applaudissent ou justifient l’homosexualité sans savoir ce que c’est. En fait, personne ne prend le temps de simplement l’expliquer. Les livres qui en parlent sont très idéologiques, très identitaires : ils défendent soit « l’identité homo » soit « l’amour homo ». Moi, avant de justifier quoi que ce soit, avant d’être « pour » ou « contre », je veux savoir de quoi on parle ! Et il y avait un grand vide d’analyse sur ce sujet. En constatant ça, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose ! J’ai écrit un Dictionnaire des Codes homosexuels ; je tiens un blog qui s’appelle L’Araignée du Désert ; et puis arrive maintenant ce documentaire avec rien moins que 25 parties ! C’est ce grand manque d’analyse et d’explication de l’homosexualité qui m’a poussé à écrire tout ça.
 

———————–3’37———————–
 

JB : On va parler du film tout de suite après. Mais j’aimerais revenir d’abord sur la position de l’Église Catholique à propos de l’homosexualité, qui avance extrêmement lentement, même si certaines récentes prises de parole du pape François semblent inverser la tendance. Par exemple, quand il a déclaré : « Qui suis-je pour juger les homos ? » Quel est ton regard sur ces évolutions de l’Église ?
 

P : Alors quand on parle d’« évolution », ou de « progrès », je demande à voir ce qu’on met derrière ces mots-valise. Moi, je crois que l’Église est vivante. Elle n’a pas à s’adapter à la modernité… qui parfois est plutôt une régression. Et le message de l’Église concernant l’homosexualité est très simple : aimer les personnes, mais EN VÉRITÉ, c’est-à-dire sans justifier toutes leurs pratiques, a fortiori si celles-ci ne comblent pas, ne rendent pas pleinement heureux.
 

JB : Ta famille ne t’a pas jugé non plus ?
 

P : Elle ne m’a pas jugé. Mais (rire) il faut reconnaître que ce n’est pas toujours facile d’assumer un « drôle d’oiseau » comme moi dans ses rangs ! Vraiment. En plus, les membres de ma famille découvrent peu à peu la réalité de l’homosexualité, qui demeure une énigme et un casse-tête, y compris pour moi ! Donc ils tâtonnent. Comme moi.
 

———————–4’47———————–
 

JB : Philippe Ariño, tout récemment, les médias internationaux ont relayé l’info selon laquelle une centaine de bénédictions de couples homosexuels avaient été célébrées par l’Église allemande. N’est-ce pas un mouvement de rébellion qui risque d’ébranler le Vatican ?
 

P : Euh… je ne crois pas. Il s’agit d’un épiphénomène que certains médias tentent de monter en épingle et d’amplifier pour provoquer une polémique ou un schisme… schisme qui ne risque pas d’arriver (tout de suite), puisque je suis actuellement en contact direct avec le cardinal Omella, le n°1 des évêques en Espagne, et le cardinal Marx, le n°1 des évêques en Allemagne, et les deux sont très au clair sur la question des bénédictions de couples homos et s’accordent pour dire qu’elles n’ont pas leur place dans l’Église et ne sont pas conformes au Magistère. Et, de toute façon, nous « bénir » ce n’est pas nous aimer. Il faut arrêter de nous mentir. L’Église nous aime d’une autre manière : en étant exigeante, et sans céder à tous nos caprices.
 

———————–5’48———————–
 

JB : Toi, au moment du passage du mariage gay en France en 2013, tu as fait partie du mouvement d’opposition, en tant qu’homo, n’est-ce pas ?
 

P : Tout à fait. Et si c’était à refaire, je le referais ! Quant à l’agenda politique LGBT, je dénonce en ce moment le projet de loi d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité. En amont, il émane d’une directive du Parlement Européen qui a été votée en 2018. Cette loi va certainement passer comme une lettre à la Poste et être imposée à la France, puisque la ministre Elisabeth Moreno et la députée lesbienne Laurence Vanceunebrock-Mialon présentent les thérapies comme une « torture », alors que je sais qu’il s’agit en réalité de simples groupes d’accompagnement – soit psychologique soit religieux – des personnes homosexuelles, sur la base du volontariat, en plus ! Personnellement, je ne suis pas « pour » les thérapies. Je dis juste qu’il y a mieux. Mais je suis « contre » leur interdiction. Car cette loi de prohibition des thérapies va encore plus restreindre les libertés des personnes homosexuelles croyantes qui désirent simplement être aidées, soit par un psychologue, soit par un groupe fraternel religieux. Et c’est pour ça que ce projet de loi est très grave. Parce que de plus en plus on impose aux personnes homos une censure, y compris en leur nom ! Pour qu’on ne puisse plus être accompagnées. Or, il ne faut pas perdre de vue que l’homosexualité, la plupart du temps, est corrélée à des suicides, des divorces, des dépendances aux drogues, des mal-être, etc., donc nécessite un accompagnement. Et ça, il faut le dire ! Est-ce que c’est trop demander de simplement pouvoir aborder ces sujets-là, sans être systématiquement taxés d’« homophobes » ? C’est un truc de fous ! Et cette loi va passer. Elle a déjà été votée il y a peu en Angleterre, dans l’indifférence et le plébiscite général(e). Et le pire, c’est que les gens ne savent pas ce que sont les thérapies, mais peu importe, ils se disent tous « contre » !
 

———————–7’34———————–
 

JB : Le problème, c’est que, quand il est question de « thérapies », ça sous-entend qu’on parle de « maladie »… ( ?)
 

P : Oui. Et c’est la raison pour laquelle nous les Folles de Dieu, dans notre documentaire, prenons bien soin de préciser que l’homosexualité n’est pas une maladie. Une peur – et l’homosexualité, par essence, est une peur de la différence des sexes (et ça, toutes les personnes homo peuvent le constater dans leur propre vie) – n’est certes pas une maladie… mais, pour autant, elle nécessite un accompagnement.
 

———————–7’54———————–
 

JB : Tu parles de cette continence sexuelle. Mais toi-même tu as évoqué que tu as été en couple, non ?
 

P : Oui. Et encore aujourd’hui, je suis amoureux d’un homme ! Mais (rires) j’ai renoncé au couple homo car Dieu est plus fort ! J’ai conscience que c’est une réalité difficile à comprendre étant donné qu’elle touche au surnaturel. Quoi qu’il en soit, voilà, je suis le seul témoin de l’équipe du film qui est amoureux. Et par-là même, je prouve que je n’ai pas choisi la continence par défaut, pour des raisons négatives, par déception amoureuse ou par dégoût des hommes (du fait que je ne serais tombé que sur des mecs qui n’en valaient pas la peine). Pas du tout. Au contraire, j’ai même rencontré la personne avec qui je pourrais encore être en couple au jour d’aujourd’hui ! C’est pour ça que je dis que j’ai choisi la continence pour des raisons positives. Et ces raisons positives portent deux prénoms : « Jésus » et « Jérémy ». Par conséquent, je ne tiens absolument pas le discours aigri : « Les couples homos ne doivent pas être vécus vu qu’ils ne valent rien et que c’est de la merde ! ». Au contraire ! Je dis : « Le couple homo c’est bien… mais ça ne suffit pas ! »
 

JB : Raconte-nous, Philippe, comment est née l’idée de faire un documentaire réunissant des personnes à la fois homosexuelles et croyantes catholiques.
 

P : Eh bien c’est parti du constat que beaucoup de personnes homos ont la Foi. Beaucoup aussi rentrent en Franc-Maçonnerie. J’en rencontre énormément en ce moment qui sont initiés francs-maçons. Beaucoup de personnes homos ont certes la Foi mais la cachent parce qu’elles ont peur de passer pour des « homophobes intériorisés ». Voilà pourquoi elles ne parlent pas de leur Foi. Il n’en demeure pas moins qu’une grande majorité d’entre elles ne se sent pas attirée par le mariage, mais au contraire préfère le célibat consacré. Et nous avons même un volet de notre documentaire dédié aux prêtres homos : car c’est une réalité d’Église.
 

———————–9’40———————–
 

JB : Dans de plus en plus de pays maintenant est approuvée la législation sur les Unions Civiles. L’Église Catholique n’a-t-elle pas un train de retard par rapport à tout ça ?
 

P : Je vais me répéter. Mais tout dépend de ce qu’on entend par « progrès » ou « retard ». L’Église doit défendre les personnes. En les aimant… mais en Vérité. Si « aimer » équivaut à « se plier à toutes leurs revendications », ce n’est pas les aimer véritablement. Et le « mariage » homo, qui impose à toute personne qui ressent une tendance homo d’être en couple, ce n’est pas ça le respect de la liberté, ce n’est pas ça non plus nous aimer, je regrette. Ce n’est pas parce qu’on est homos qu’on doit forcément être en couple. Ça ne doit pas être une obligation ! Non mais ho !
 

———————–10’36———————–
 

JB : Soit. Parlons maintenant du film « Les Folles de Dieu ». Il est « tout public » et s’adresse à tous, n’est-ce pas ?
 

P : Oui ! Enfin… particulièrement aux fous et folles ! (rires)
 

JB : Il sort en 5 langues ( ?)
 

P : Tout à fait. 5 langues !
 

JB : Et vous avez mis les petits plats dans les grands puisque vous avez non seulement assurer le doublage en 5 langues mais aussi le sous-titrage ( ?).
 

P : Exactement : en anglais, français, espagnol, italien et allemand ! La version italienne sort d’ailleurs aujourd’hui ! Et le film contient 25 parties. La Journée 1, qui comporte les 3 premières parties, traite de la dimension personnelle de l’homosexualité. La Journée 2, c’est la dimension familiale. La Journée 3 c’est la dimension amoureuse et sexuelle. La Journée 4 c’est la dimension culturelle et communautaire. La Journée 5 c’est la dimension politique internationale, à propos des lois. La Journée 6 c’est sur l’homophobie. La Journée 7 c’est la dimension ecclésiale (on y parle aussi de l’Islam et du Judaïsme). Et la Journée 8 c’est la dimension sainte. Donc vous voyez, c’est une sacrée somme ! Ça ressemble à une encyclopédie !
 

———————–11’40———————–
 

JB : Raconte-nous un peu comment s’est passé le tournage et comment tu as recruté les autres protagonistes de ton documentaire.
 

P : Alors j’ai attendu 10 ans avant de les trouver ! Parce qu’il me fallait vraiment des témoins suffisamment fous pour se lancer dans une aventure pareille ! Et c’est réellement des grands malades (rire) ! Quand je vois par exemple les risques qu’a pris Gerson, le Péruvien, ou Christian, le Mexicain, ou encore Santiago, le Colombien, il faut être un peu fou pour s’afficher comme ils l’ont fait ! Car dans leurs pays respectifs, dès que tu parles explicitement d’« homosexualité », on te sort tout de suite le mot « thérapies » ou bien « guérison ». Tu ne peux pas aborder l’homosexualité sans qu’on te réponde « Ah… mais tu peux changer ! » ou bien « Tu n’es pas que ça ! », ou encore « C’est le diable ! » ou « Ça n’existe pas ! ». C’est pour ça que je dis que ce sont des folles… mais des folles dans le bon sens du terme ! Puisque, contre toute attente, ils ont accepté de venir en France. Nous avons tourné principalement à Lourdes, mais aussi à Paris, et un peu à Cholet ma ville natale. Ils ont accepté mon invitation les yeux fermés. Sans même que je les paye. Totalement gratuitement. Et en prenant parfois des risques monumentaux ! Gerson, par exemple, n’avait même pas fait son coming out. Et à cause de leur participation, ils pouvaient perdre leur travail. Dans certains pays d’Amérique latine, les personnes qui font leur coming out peuvent même perdre leur vie. Les témoins de mon documentaire ont, pour certains, risquer leur vie ! Alors rien que pour admirer leur courage, ça vaut le coup d’aller voir sur YouTube « Les Folles de Dieu ». Car il y a de la générosité. Y compris le photographe et caméraman du film, Jean-Yves Morvan, qui n’est pas homosexuel – personne n’est parfait… (il est à moitié catho, à moitié juif) – a dit en écoutant tous nos témoignages : « Wow… Je vous trouve tellement courageux ! ».
 

———————–13’30———————–
 

JB : « Courageux », c’est aussi le cas du titre du film « Les Folles de Dieu ». Ce choix a d’ailleurs eu l’effet d’un pavé dans la mare à l’intérieur de l’Église, non ?
 

P : Et comment ! Par exemple, Gerson, rien qu’à cause du titre, a reçu carrément des lettres d’insultes de la part de prêtres péruviens, qui sortaient de leurs gonds et disaient : « Les folles ?!? Mais vous n’êtes pas folles ! » ; « Avec un titre pareil, vous êtes en train de défendre le lobby LGBT ! Quelle honte ! » ; « Vous vous transformez en caricatures de vous-mêmes ! C’est un scandale ! ». Moi, j’ai choisi volontairement ce titre et je le trouve absolument parfait. Car il dévoile l’homophobie des personnes soit catholiques soit incroyantes mais rejetant les personnes efféminées. Et notre titre parle à la fois de Dieu (avec humour !) et d’homosexualité, en incluant même les personnes les plus rejetées et décriées dans la communauté homosexuelle, à savoir les efféminées, autrement dit les fameuses « folles ».
 

———————–14’38———————–
 

JB : C’est intéressant, ce que tu dis. Ça me fait penser à une phrase qu’a écrite sainte Thérèse (d’Avila) : « La folle de la maison, c’est l’imagination. »
 

P : J’adore l’image ! (rire).
 

JB : Il a fallu beaucoup d’imagination pour réaliser ce documentaire ?
 

P : Oui. Parce que nous ne savions pas exactement où nous allions. Mais nous y sommes allés ensemble ! Et nous n’arrivons pas du tout en orgueilleux pères-la-morale qui assèneraient : « Voilà : le message de l’Église sur l’homosexualité, c’est ça ! Vous devez être continents et renoncer au couple ! » Non. Et même si nous l’avions voulu, de toute façon, nous sommes pécheurs. Et rien qu’en voyant par exemple la situation actuelle de Guillaume, le témoin allemand transsexuel, difficile de crier victoire : il est en ce moment même en train de tourner dans des films pornos ! Donc on serait bien mal placés, lui comme mes camarades et moi-même, pour jouer ensuite les blanches colombes ! Les gens, en voyant le contenu du film, pourraient très bien nous attaquer sur nos incohérences… mais ils ne le feront pas. Car nous ne nions pas que notre imperfection. Nous ne sommes pas parfaits. Simplement, nous disons que nous croyons en Dieu, que nous aimons l’Église, et que nous essayons de vivre ce qu’Elle demande. Et nous marchons tous ensemble. Et ça, à mes yeux, c’est le meilleur témoignage ! Cela dit, nous vivrons mieux ce que nous annonçons si nous y obéissons. Alors bien sûr, nous sommes pécheurs. Mais nous nous efforçons de nous aimer malgré nos différences et les désaccords entre nous.
 

———————–15’51———————–
 

JB : Dis-moi, Philippe, quelles ont été les premières réactions suscitées par la publication de ton documentaire.
 

P : Nous n’avons eu jusque-là que d’excellents retours. Parce que c’est vrai que, d’un point de vue simplement technique et visuel, il est très bien réalisé. Les gens, après avoir visionné le début, sont souvent impatients de voir la suite. D’ailleurs, à ce propos, si vous voulez voir la totalité, nous avons besoin d’aide financière, car Gerson et moi sommes les seuls à travailler. Les plates-formes, qu’elles soient catholiques ou profanes, nous ont toutes rejetés : nous leur faisons peur, soit du fait d’être catholiques, soit du fait d’être homos ! Donc nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous travaillons beaucoup, mais le film sort très lentement, au compte-gouttes. Alors ceux qui m’entendent maintenant, vous pouvez nous aider pour accélérer le rythme des publications. Mais voilà, nous n’avons eu que des réactions dithyrambiques. Ceux qui s’arrêtent au titre, c’est qu’au fond ils refusent de nous rencontrer. Mais ils n’ont pas vu le film. Ceux qui ont vu le film, y compris ceux qui ne croient pas en Dieu, se laissent toucher par notre vécu. Par exemple, Guillaume parle de sa transsexualité, explique pourquoi il a renoncé à la transition. Car s’il avait poursuivi sa transition, ou les opérations, il s’exposait soit à un cancer du cerveau, soit du foie. Il donne les raisons de sa détransition. Donc bon, une vie comme celle-là, ça s’écoute ! Et ça force le respect ! Vous pourrez aussi entendre le témoignage d’une femme lesbienne, Perrine. Bref, les 6 témoins du film, nous avons une histoire passionnante à découvrir ! Vraiment passionnante ! Moi, j’incarne « l’amoureux » de l’équipe (rire). Mais tous, nous avons notre couleur, notre particularité, notre charme. Je crois que nous sommes très attachants.
 

———————–17’30———————–
 

JB : Vous avez tourné pendant 10 jours entre Lourdes et Paris. Peux-tu nous raconter une anecdote croustillante de ce tournage si intense ?
 

P : Oula… ! Il y en a tellement ! Par exemple, on nous a foutus dehors de la Cité Saint Pierre ! Alors que la Cité Saint Pierre, normalement, accueille vraiment tout le monde… mais il faut croire que « tout le monde sauf nous » ! (rire).
 

JB : Explique-nous ce qu’est la Cité Saint Pierre.
 

P : La Cité Saint Pierre, c’est un lieu qui accueille et héberge beaucoup de pèlerins de Lourdes : même les gitans, les personnes handicapées, les prostituées, etc. TOUS… sauf nous ! (rire). Parce que les gens sont effrayés par le message de l’Église sur l’homosexualité. Vraiment, quand je vous dis que nous sommes folles, c’est la vérité. Mais j’ai envie de dire : « MERCI ! MERCI Seigneur d’être aussi folles pour toi ! » (rires). Et quoi d’autre encore ? Ah oui ! J’ai fait la rencontre, à Lourdes, quelques jours avant le tournage, d’une femme qui venait de sortir avec une religieuse, et qui m’a tout raconté. Car le mot « homosexualité » est un mot magique. C’est la clé des cœurs. Elle m’a raconté toute sa vie. Elle m’a dit qu’elle était sortie avec une nonne ! Et j’ai pu parler de cette anecdote dans le documentaire puisque nous avons eu une table ronde sur l’homosexualité y compris au sein des communautés religieuses féminines. Donc pour moi, la rencontre avec cette femme a été un petit cadeau de Dieu.
 

———————–18’52———————–
 

JB : Eh bien ici, à RFI, nous n’avons pas eu peur de vous, ni de présenter ce film !
 

P : C’est un peu normal ! Tu es une folle, je te dis ! (rire).
 

JB : Un immense merci, Philippe, d’être venu jusqu’à nous. Vous venez d’entendre Philippe Ariño, réalisateur du documentaire « Les Folles de Dieu », d’ores-et-déjà disponible sur Internet, et en particulier YouTube. Je remercie également Stéphane Défossez et Thibault Baduel à la technique. Et je salue particulièrement tous les téléspectateurs qui nous suivent dans toute l’Amérique Latine, sûrement depuis Lima ou encore Mexico, d’où sont originaires certains des protagonistes de ton film, grâce à un diffuseur international qui s’appelle UCL, un réseau latino qui émet depuis Montevideo (Uruguay) pour tout le continent américain. Et à nouveau, je vous adresse, chers téléspectateurs, un immense merci pour votre fidélité. Nous vous donnons rendez-vous bientôt pour un prochain numéro de l’« INVITÉ spécial de Radio France Internationale ».

La différence entre les Folles de Dieu et Courage International // La diferencia entre las Locas de Dios y Courage Internacional

 

Nous, les Folles de Dieu, n’avons quasiment rien à voir avec Courage International (seule association homo chrétienne validée par l’Église Catholique).
 

Courage est un groupe porté principalement par des prêtres qui s’annoncent comme nos accompagnateurs pour nous permettre de témoigner de notre homosexualité en toute confidentialité et anonymat et pour nous guérir.(Je n’exagère même pas : il s’agit d’un mouvement d’accompagnement sacerdotal et de thérapie basé sur les étapes des Alcooliques Anonymes).
 

Tandis que nous, les Folles de Dieu, sommes au contraire une bande de laïcs, de personnes homosexuelles qui sont sorties de l’anonymat pour donner notre nom et notre personne entière au Monde, qui sont sorties du simple témoignage pour aller à l’analyse (de sujets que Courage ne traitent jamais : l’homophobie, l’hétérosexualité, la politique, la Marque de la Bête, les Fins dernières, la Franc-Maçonnerie). Nous ne constituons absolument pas une association de personnes homos devant être accompagnées (discrètement) et formées, mais au contraire un groupe de personnes homos qui dans l’idéal devraient accompagner les prêtres et être leurs formateurs sur l’homosexualité.
 

Pour ainsi dire, les Folles de Dieu (sponsorisées par Britney, notre flamand rose) sont donc l’inverse de Courage (sponsorisée pour le cardinal Sarah). Nous ne jouons pas du tout sur la même cour. Ça fait belle lurette que nous sommes sorties du statut de témoins « Je suis homo, catho, j’aime Jésus et l’Église et j’essaie de vivre l’humanisme intégral, la chasteté et la sainteté » devant être accompagnés, pour endosser le statut d’analystes, d’interprètes, d’intellectuels et d’accompagnateurs. Nous ne sommes non seulement pas les malades mais nous sommes même les chirurgiens ! Le courage, nous ne nous contentons pas de le viser : nous le vivons.
 

Donc je n’ai que trois mots à dire aux prêtres ou aux psys qui veulent nous enrôler dans ‘Courage’ pour que nous soyons leur caution « gay » et « émotion », leurs témoins émouvants à écouter, leurs ambassadeurs homosexuels chastes, leur vitrine d’accompagnement et de compassion sacerdotale gay friendly : laissez-nous travailler (« Laissez la police faire son travail » lol) ; laissez-nous faire notre boulot de chercheurs et d’accompagnateurs de vous ; laissez-nous terminer notre documentaire. Merci. Au revoir !
 
 

 
 

Nosotros, las Locas de Dios, no tenemos casi nada que ver con Courage International (la única asociación homo cristiana validada por la Iglesia Católica).
 

Courage es un grupo dirigido principalmente por sacerdotes que se anuncian como nuestros acompañantes para darnos la posibilidad de dar testimonio de nuestra homosexualidad con total privacidad y anonimato, y para curarnos. (Ni siquiera exagero : es un movimiento de acompañamiento sacerdotal y de terapia basado en las etapas de los Alcohólicos Anónimos).
 

Mientras que nosotros, las Locas de Dios, por el contrario, somos un grupo de laicos, de personas homosexuales que hemos salido del anonimato para entregar nuestro nombre y nuestra persona entera al Mundo, que hemos salido del simple testimonio para entrar en el análisis (de temas que Courage nunca trata : la homofobia, la heterosexualidad, la política, la Marca de la Bestia, los Últimos Tiempos, la francmasonería). No somos en absoluto una asociación de personas homosexuales que necesitan ser acompañadas (discretamente) y formadas, sino un grupo de personas homosexuales que idealmente deberían acompañar a los sacerdotes y ser sus formadores en materia de homosexualidad.
 

Por así decirlo, las Locas de Dios (patrocinadas por Britney, nuestro flamenco rosa) es lo contrario de Courage (patrocinada por el cardenal Sarah). No jugamos en absoluto en el mismo patio. Hace tiempo que hemos dejado de ser los testigos « soy homo, soy católico, amo a Jesús y a la Iglesia y trato de vivir el humanismo integral, la castidad y la santidad » que necesitan ser acompañados, para llegar a ser analistas, intérpretes, intelectuales y acompañantes. ¡ No sólo no somos los enfermos, sino que encima somos los cirujanos ! No nos contentamos con apuntar el coraje : lo vivimos concretamente.
 

Así que sólo tengo tres palabras que decir a los curas o psicólogos que quieren reclutarnos en Courage para que seamos sus garantías « gay » y « emoción », sus conmovedores testigos a los que escuchar, sus castos embajadores homosexuales, su escaparate de compasión y de acompañamiento sacerdotal gay friendly : dejadnos trabajar ; dejadnos hacer nuestro trabajo de investigadores y acompañantes de vosotros ; dejadnos terminar nuestro documental. Gracias. ¡ Adiós !