Concert de Mylène Farmer : Pourquoi s’infliger ça?


 

Bilan perso du concert de Mylène Farmer hier au Stade de France (tournée qui porte bien son nom : « Nevermore » = plus jamais) :
 

C’était bien. Parce que j’étais tout près de la scène. Parce que j’ai vu Mylène Farmer me passer au-dessus de la tête à 2 mètres (sur sa grue pivotante tourniquet). Et parce que j’ai sympathisé avec 3 Allemands – dont un couple d’hommes mariés – et avec un Toulousain, qui lui aussi était lucide sur la teneur spirituelle, énergétique et luciférienne, de « l’Événement » (c’est comme ça que la RATP nommait le concert dans les hauts-parleurs en gare… comme s’il ne fallait pas lui donner de nom précis pour ne pas exciter la haine des passagers du métro/RER). Dans la file d’attente, j’ai fait aussi la connaissance d’une Géorgienne de Tbilissi, qu’on a perdue en route, vu qu’aux concerts de Mylène, ils font tacitement tout pour éclater les groupes, en fait, et que chaque spectateur consomme son moment en égoïste (comme en sport ou dans la consommation de drogue), sans pouvoir rencontrer personne.
 

Mais en revanche, c’était éprouvant. Et on est maltraités. Je pèse mes mots en disant ça. Je suis ressorti de là en me posant cette question : « Mais pourquoi tu t’infliges ça ? ». Alors même que je n’avais pas payé ma place (c’était un cadeau d’un ami qui ne pouvait pas y aller). Durant les concerts de Mylène Farmer (j’en compte 3 à mon actif), il y a une réelle violence, mais dont les gens ne se rendent pas compte, parce qu’ils sont complètement envoûtés et fanatisés, et qu’ils vivent cette torture avec des étoiles dans les yeux, dans une explosion énergétique aveuglante. Mais moi, rien qu’au concert d’hier soir, j’ai été témoin de 3 malaises autour de moi (alors qu’on n’était pas du tout serrés comme des sardines. Et des fans de la première heure, en plus! qui attendaient ce concert comme le jour de Noël).
 

Donc il y a une maltraitance manifeste (dans les ondes qu’on reçoit, dans la violence sonore qu’on nous balance dans les oreilles, dans les messages sataniques diffusés, dans l’artifice aussi) qui est là… et tu te dis : « Mais comment les gens font pour s’imposer ça ? » Parce que certains, ils enquillent carrément les 3 concerts à la suite ! Ils se saignent pour venir. Ils viennent de loin. Ils dépensent un fric fou. Pour voir sensiblement la même chose (car d’un concert à l’autre, peu d’éléments nouveaux sont apportés : Mylène ne prend aucun risque). Tout ça pour de la merde (du point de vue du contenu, j’entends : pas en termes d’esthétisme et de débauche de moyens techniques). Parce que Mylène, à part nous dire « Je vous aime, je vous aime, je vous aime » et prononcer le mot « Amour » à tout bout de champ, elle ne dit rien d’autre ! Et en plus, elle ne chante même pas en direct. Souvent, ce sont des voix trafiquées, robotisées (je m’en suis rendu compte quand j’ai entendu les contre-chants préenregistrés sur « XXL »… alors qu’il n’y avait pas de chœur ! ; ou bien quand je voyais que l’accompagnement musical couvrait la plupart du temps la voix de la chanteuse et la rendait quasi inaudible). Désormais, dans les concerts de Mylène, il n’y a plus de choristes (exit Carole Fredericks et consœurs!), et c’est des voix transformées. Donc gros foutage de gueule. Et puis surtout, grosse manipulation, même s’il y a eu deux « guests » prestigieux (dont Seal, pour « Les Mots »).
 

Donc voilà. L’arnaque. Et, si vous voulez, Mylène Farmer ne dit rien. Vous n’apprenez absolument rien. Les gens ressortent de là avec un « plein » qui sonne bien vide. Ils sont galvanisés par la technique, l’esthétique et le paraître, au détriment du contenu et à la place du contenu. La chanteuse nous infantilise. Et c’est du gros foutage de gueule. Hier, en écoutant certaines chansons (« Sans contrefaçon », « Du Temps », « Oui mais non », « C’est une belle journée », etc.), t’avais l’impression qu’on était à la maternelle. Sérieusement. J’ai été pris d’un fou-rire tellement c’était grotesque. Mais « C’est de l’Amour ! » s’auto-persuadent les fans.
 

Il y a de la maltraitance dans l’idolâtrie, mais qui passe pour de l’Amour aux yeux de ceux qui se l’infligent car elle prend la forme de l’auto-maltraitance et de l’asservissement pleinement consenti et « idyllique ». L’idole qui nous plume et nous soumet à son business, nous sourit et nous assure sincèrement qu’elle nous « aime plus que tout au monde »… alors que concrètement, elle ne nous aime pas, ne nous connaît pas, et fait son business sur notre dos : 125€ la place, quand même.
 

Courage à ceux qui s’infligent une deuxième séance de torture ce samedi soir et une troisième mardi soir prochain.
 

Repasser à Florent

Incroyable. Je viens de passer aux Cours Florent (mon ancienne école de théâtre, où je n’étais resté que 6 mois: je n’y avais pas remis les pieds depuis 2008!). Eh bien le vigile se souvient très bien de moi! On a une mémoire phénoménale. Il se souvenait même de l’année (2008) ! Et il m’a demandé qui était dans ma classe. On est resté parler bien un quart d’heure. Il était hyper heureux et moi aussi.
 

Eh bien je dois avouer deux choses :

– que ça fait bien plaisir de retrouver les gens qui ont fait partie de notre histoire, de près ou de loin ;

– et que le temps ne s’efface pas « comme ça » et ne défile pas aussi vite qu’on le croit. En l’espace de 20 ans, on a affaire aux mêmes personnes, on doit composer terrestrement avec la même équipe humaine. Il n’y a pas de turn-over, existentiellement parlant.
 
 

Et quand il a su que je faisais partie de la même classe que Noémie Merlant, mais que je n’enviais pas sa carrière ni n’admirais ses propos (elle joue à poil dans tous ses films… mais soi-disant elle « se réapproprie le truc »; et en interviews, c’est le vide intersidéral), il n’avait plus rien à dire.

Petite mise au point avec mes anciens amis qui me font (encore!) la gueule parce que je me suis opposé au « mariage » gay

Petite mise au point avec mes anciens amis qui me font (encore!) la gueule parce que je me suis opposé au « mariage » gay publiquement :
 

1) Le « mariage » gay, au-delà du symbole bien intentionné de reconnaissance sociale d’un amour, est un trafic humain (d’enfants, de parents, et plus profondément de personnes homos) : il faut être aveugle pour ne pas voir que la PMA, la GPA, et même l’adoption, bien que génératrices de vies humaines réelles et de bienfaits, sont des business et des trafics… trafics qui ne sont évidemment pas propres aux homos (puisque beaucoup d’hétéros les mettent aussi en place, malheureusement), mais dont nous homosexuels avons été les principaux alibis personnifiés publics. Et ça, c’est inacceptable, et ça le restera.
 

2) Je suis passé médiatiquement pour le pantin et la caution homosexuelle de La Manif Pour Tous, alors que, la vérité, c’est que j’ai été dès le départ jeté de La Manif Pour Tous et par la plupart des catholiques, qui sont concrètement homophobes et ont refusé que je parle de l’homosexualité et des personnes homos, pour ne se focaliser que sur l’enfant, la filiation et les conséquences du mariage gay sur la famille. La Manif Pour Tous était donc en réalité pro-mariage gay (du moins, dans sa première partie… donc finalement, dans son ensemble), et a écarté/muselé les homos qui étaient contre le « mariage » gay et menaçaient la carrière que l’équipe de La Manif Pour Tous briguait à travers cette loi. J’ai, qui plus est, toujours été de gauche (sans être ni socialiste ni communiste ni marxiste ni gauchiste : je crois juste que la gauche est Jésus en personne, et qu’elle est devenue caviar et a cessé d’être la gauche depuis qu’elle rejette viscéralement Jésus).
 

3) Ma porte vous est toujours ouverte. Je n’ai pas changé. Je pense que vous non plus. Et notre amitié est éternelle et belle, précisément parce que nous sommes différents – mais pas tant que ça – et que les véritables amitiés sont les miraculeux mélanges de personnes qui auraient tout pour ne pas s’entendre et qui pourtant s’entendent quand même !
 
 
 

J’aurais pu rajouter un n°4 : Certains d’entre vous m’en veulent parce que j’ai vécu la continence homo (refus de la pratique homo… mais don social de cette abstinence) et parce que j’ai émis des réserves sur le fait que la pratique homo comble, rende heureux, soit solide et à présenter comme un modèle d’Amour socialement. Je leur rappelle tout d’abord que je n’ai jamais imposé mon choix de vie et ne me suis jamais présenté comme une blanche colombe parfaite et pure (j’ai parlé de mes chutes) ; ensuite que j’ai le droit de faire de mon homosexualité et de mon corps ce que je veux (et de ne pas vivre mon homosexualité comme on nous l’impose socialement, à savoir nécessairement en couple); et enfin, que vu la fébrilité, la violence, l’insatisfaction, générales (et je dis bien « générales », même si certains me soutiendront qu’il existe des exceptions : qu’ils me les présentent, alors !) au sein des couples homos, mon scepticisme est légitime, et aucunement insultant ou exagéré. A fortiori du fait de ne pas être fermé, et de tenir compte des beautés qui se vivent dans certains rares couples homos.

Le Grand Orient prophétique, apocalyptique et eschatologique


 

Je sors à l’instant de la pièce de théâtre (en réalité le théâtre de papier) Le Trésor des Jésuites, jouée au Grand Orient (obédience maçonnique la plus importante en France). Comme j’ai bien fait d’y aller! Le Seigneur me gâte et me dit où je dois aller, en ajustant ça de manière hyper précise avec mes besoins et mon actualité (la pièce finissait même avec l’arrivée de « l’Antéchrist » – c’était dit explicitement – et du « pape noir », exactement comme ma saga!… sauf que pour eux, le pape noir sera le jésuite pape François). J’ai l’impression d’être guidé paternellement. Et si même le GODF se pique d’eschatologie antéchristique alors qu’ils sont des anticléricaux de 1ère catégorie, c’est que vraiment le Monde entier va accepter d’en parler!

Amitiés entre placardés de Fin des Temps

Rencontre hier avec le père Philippe Rittershaus. J’adore notre amitié ! J’adore nos « gueuletons » aux MEP (Missions Étrangères de Paris) aussi (haha). Tous les deux, on se comprend en profondeur. Et on a une liberté de ton incroyable entre nous, car même si nos situations sont très différentes, on est – ecclésialement parlant – dans des « merdes/placards » similaires. Ça, c’est ce que j’appellerais des amitiés improbables – et paradoxalement géniales et drôles – de Fin des Temps! Un vrai délice de partager une même lucidité, une même honnêteté, et aussi une même recherche de sainteté/de Jésus, dans la reconnaissance de nos fragilités. Merci Seigneur! Et son histoire m’a fait remodeler complètement l’intrigue de mon personnage du jeune curé de ma saga Singularity is devil (le père Sébastien Gaboriau). Ça va être beaucoup plus crédible et cohérent. Je suis ravi.

Croire que Jésus est Dieu (ou le Christ) ne suffira pas


 

Concernant le linceul de Turin, ce qui va être difficile pour les catholiques, c’est de comprendre que l’enjeu autour de cette preuve surnaturelle incontestable ne va pas être sa contestation (puisque cette dernière est impossible, comme le démontre brillamment cette vidéo), ni même être le déni de la déité de Jésus (puisque celui-ci est impossible : par exemple, les musulmans qui soutiennent que Jésus n’a pas été crucifié sont pris scientifiquement en flagrant délit d’ignorance !). Ce qui va être en revanche archi difficile pour les chrétiens et pour l’Humanité, et en particulier pour les protestants et les catholiques, c’est de faire le distinguo entre LES Jésus (étant donné qu’à la Fin des Temps, la croyance en la déité de Jésus sera communément et universellement validée, y compris par les athées chevronnés et les cartésiens!). Ce sera la question de la SINGULARITÉ. C’est d’être capable de dissocier (comme le fait la vidéo) la « singularité » vantée par l’Antéchrist – qui prendra les apparences singées de Jésus – et la « Singularité absolue » qu’EST le vrai Jésus.
 

C’est donc tout un travail d’identification de la contrefaçon christisante d’une part et d’identification de qui est Jésus d’autre part, qui nous attend. Il ne va pas falloir nous reposer sur nos lauriers, nous catholiques, ni nous sentir « flattés pour Jésus », ni penser que, parce que le Monde va reconnaître Jésus comme Dieu et Fils de Dieu, ce serait « gagné » (pour Lui comme pour nous). Car l’Antéchrist va se faire passer pour Jésus et le singer « à la perfection »! La croyance en la déité de Jésus ne suffit pas, et ne constitue en rien une preuve que les gens sont dans le juste. Rappelons-nous de la « foi des démons » (c.f. Hadjadj), ainsi que de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem pendant les Rameaux : à proximité de la fin du Monde, Jésus est reconnu en tant que Dieu par TOUS, y compris par les démons et ceux qui vont le crucifier une semaine après.
 

La reconnaissance de la déité de Jésus ne suffira pas. Vous m’entendez bien : la reconnaissance de la déité de Jésus ne suffira pas. Ce ne sera pas encore la Fin. Et ce ne sera pas, en dépit des apparences, Jésus-Christ.
 

Le pape François, haï comme jamais

Je me rends compte à quel point inimaginable le pape François est aujourd’hui haï par beaucoup. J’ai entendu un de mes amis homos me déclarer très sincèrement et avec rage sa « haine du pape », au motif que « lui nous hait », nous homos : « Regarde comme il a parlé de nous dernièrement, et comment il rejette les séminaristes homos! Il nous hait! »). Je dis « détestation inimaginable » car du côté de la sphère catholique, le pape François est haï précisément pour le motif contraire : il lui est reproché sincèrement de « trop nous aimés » et d’être trop « laxiste/gay friendly » à notre encontre ! Prodigieuse inversion du procès ! C’est donc un gros bordel, un quiproquo monumental et multilatéral, et un malentendu (procès d’intention) erroné DES DEUX CÔTÉS. Et désormais, le Saint-Père commence à être détesté de toutes parts. On ne lui accorde même plus le bénéfice de l’ignorance, de la maladresse, de l’erreur accidentelle, de l’imprécision, de la lâcheté. C’est fini! Maintenant, ça ne suffit plus à beaucoup qu’il nous dise, à nous homos, qu’il nous « aime/accueille/ne nous juge pas »: il va falloir qu’il nous prouve concrètement qu’il « ne nous déteste pas »! C’est ouf…
 

Et moi, de mon côté, pris en sandwich entre les deux camps (parce que je comprends les deux points de vue : il nous aime maladroitement, en étant persuadé qu’il nous aime bien et courageusement. Il est loin de s’imaginer la vague de haine venir de ceux qu’il prétend « aimer » et défendre !), je dis juste : « Non, ce n’est pas vrai : il ne nous déteste pas. Et ne hais pas mon grand-père spirituel, s’il-te-plaît, même si je comprends ta haine et j’aurais pu la partager. » Impuissance presque totale.

Zoé Sagan : mon modèle pour mon personnage de l’Antéchrist dans SINGULARITY IS DEVIL

Le récent engouement généré sur Twitter par Zoé Sagan (personnage d’accusateur public créé par un auteur portant encore un autre pseudonyme, Aurélien Poirson-Atlan), montre combien la sphère dissidente et contestataire actuelle est autant luciférienne que le satanisme qu’elle cherche à éradiquer. L’anthropologue suisse Jean-Dominique Michel, en particulier, a des propos de plus en plus nettement maçonniques (même s’il ne s’en rend pas compte : il s’annonce sous l’ogive de la FRANCHISE) et même antéchristiques (même s’il est aveuglé par ses intentions anti-satanisme). Là, dans son émission dédiée à Zoé Sagan justement, regardez comment, en une phrase, il nie Jésus : « ‘Que ceux qui ont des yeux pour voir, voient; et que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent!’ aurait dit une certaine figure spirituelle qui a vécu il y a 2000 ans en arrière. » Il ne cite ni Jésus explicitement, ni ne croit en ce qu’il dit, et il le relègue à l’état de « figure spirituelle ». Si ce n’est pas antéchristique, ça, qu’est-ce que c’est?

 

Résonne en moi cette phrase si juste du père Thierry Avalle à saint Nicolas des Champs qui, en pleine homélie, avait déclaré : « Dire ses 4 vérités à quelqu’un, c’est diabolique. » C’est très juste.

 

Et concernant la personnalité et les actions publiques de l’Antéchrist de ma saga, il aura tout ou presque de Zoé Sagan. Dans la Bible, le diable est, à juste raison, appelé « l’Accusateur » (y compris l’accusateur du satanisme, dont il s’exclue, évidemment ; contrairement à Jésus). Merci Jean-Dominique Michel ! Merci Aurélien Poirson-Atlan! Vous me servirez de modèles pour les méchants de l’histoire.
 

Je me fais pleurer

 

Je finis de rédiger aujourd’hui l’intrigue amoureuse entre les deux lycéens Matéo et Lilou de ma saga Singularité is Devil. C’est tellement bien ficelé, cohérent, inattendu, tellement sensible, drôle, naturel, efficace et beau, que je suis parvenu à me faire pleurer moi-même! 😅🥹 Si si! Ça fonctionne, et je suis fier d’être capable de produire ça (Des années de visionnage de films, comédies romantiques et séries débiles, ça finit par payer haha!). Hâte de mettre ça en audio un jour, et de provoquer chez vous cette émotion que moi-même je ressens en me relisant !

Coup de gueule à destination des prêtres catholiques !


 

Coup de gueule à l’attention des prêtres catholiques : vous ne savez pas nous parler, c’est une catastrophe
 

Pour une fois, je vais pouvoir m’exprimer dans ma langue (le français!).
 

On est le dimanche 15 septembre 2024. Je voudrais pousser un gros coup de gueule. Car y’en a ras le bol ! Je sors de la messe dans une église parisienne (dont je tairai le nom), pendant laquelle le prêtre, en homélie, tenez-vous bien, a reparlé de l’insulte qu’avait été pour l’ensemble des catholiques la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (1 mois après, ils n’ont toujours pas digéré la pilule : c’est un truc de ouf). Et il a dit à l’assemblée qu’il était passé, à l’égard des LGBT, « de la colère à la pitié ». Ce sont ses mots.
 

Euh… moi, j’en veux pas, de ta pitié. Fabrice Hadjadj a 100 % raison quand il décrit la compassion comme le péché d’Ève ! La pitié, ou la compassion, c’est s’imaginer aimer l’autre tout en se plaçant au-dessus de lui. En fait, c’est de la condescendance ! Et c’est d’autant plus scandaleux que ça se fait passer pour de l’amour ! Et ce discours n’est absolument pas isolé. Je l’ai entendu de beaucoup d’autres prêtres. Vous croyez nous aimer, nous accueillir, nous accompagner, mais en réalité, vous ne nous aimez pas. Vous nous parlez super mal. Vous n’avez pas compris qui nous étions, en fait, ni notre dimension prophétique. Vous ne croyez pas en notre sainteté, en notre utilité. Vous ne croyez pas que nous avons plein de choses à vous apprendre et à vous apporter. Que c’est à vous d’être accompagnés par nous ! Vous nous traitez comme des dangereux petits malheureux, des petits souffrants (c’est ce que m’a sorti récemment un évêque pour me clouer le bec : « Vous souffrez, je sais. C’est une souffrance, hein ? » Va te faire… cuire un oeuf).
 

Et pire que ça : en plus de vous placer au-dessus de nous, vous vous placez en victimes de nous (là, pendant l’homélie, le prêtre a même proposé un deal, une trêve, qu’on fasse une alliance de minorités au lieu de se tirer dans les pattes : après tout, cathos et homos, même combat, on est des minorités rejetées de la société, donc on devrait se respecter !).
 

Alors je vais mettre les points sur les « i » : nous, LGBT, n’avons pas besoin de votre pitié ni de votre accueil ni compréhension ni aide ni accompagnement tout pourri. Et de 2, on ne vous a pas insultés pendant cette cérémonie d’ouverture (faut arrêter le délire de persécution, et revenir à ce qu’est une insulte). Quelqu’un vous a traités de connards ? Non. De curés pédophiles ? Non. D’homos refoulés et homophobes ? De fous dangereux ? Non plus. De sales catholiques ? Non. Personne ! À la rigueur, on vous a parodiés, pastichés, mimés, vulgarisés (au sens propre du terme : c’est-à-dire popularisés), on vous a modernisés et esthétisés, homosexualisés et travestis. Mais certainement pas insultés ni blessés. Et pas même ridiculisés (puisque c’était une esthétisation sophistiquée et carnavalesque de la Cène. Pas de votre goût, peut-être, mais du goût de beaucoup de nos contemporains, y compris à échelle mondiale !). Et quand vous prétendez que cette cérémonie d’ouverture vous a fait pleurer, vous mentez comme des arracheurs de dents. Vous n’avez pas pleuré. Ce n’est pas vrai. En revanche, en jouant les personnes profondément blessées et insultées que vous n’êtes pas, vous vous ridiculisez… en plus de manquer totalement de miséricorde à notre égard, et en plus de vous exposer à de réelles blessures futures. Vous savez quoi ? Votre pitié et vos prières de réparation, vous pouvez vous les mettre où je pense. Et votre « colère », elle est injustifiée et disproportionnée, pour ne pas dire ridicule. Donc un conseil : prenez des cours pour vous adresser à nous. Arrêtez de vous sentir supérieurs à nous. Au lieu de vous victimiser, pour ensuite vous placer au-dessus de nous en nous regardant avec pitié. Formez-vous. Parce que là, vous êtes nuls. Reconsidérez-nous. C’est urgent. Car si vous continuez votre cinéma, ça va se retourner contre vous. Là, vous allez être blessés, et pas que symboliquement.