SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE
DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN
DANS D’AUTRES OEUVRES DE FICTION
LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…
Retour à la liste des codes apocalyptiques.
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LES ANTI-PÉDOPHILIE SONT, CONTRE TOUTE ATTENTE, LES PÉDOPHILES
Concernant l’enfant, nous arrivons aujourd’hui, mondialement, à un paradoxe terrible que peu de personnes identifient : le Gouvernement Mondial antéchristique privilégie l’enfance aux enfants réels. Autrement dit, Il préfère l’enfant en photo ou en objet qu’à table ! Pire que ça : le jeunisme – c’est-à-dire le culte de l’éternelle jeunesse et de l’Enfant-Roi – qu’on voit s’étaler dans nos publicités mais aussi de plus en plus en politique (l’âge de nous gouvernants baisse d’année en année), dans nos émissions de télé, et même au nom de l’Humanitaire (Unicef, Kids United, les Enfoirés Kids, les récents scandales autour de l’inceste… comme si Monsieur Tout-le-Monde découvrait un nouveau mot sur Twitter et une nouvelle réalité !) traduit (et masque à la fois) une maltraitance (parfois infanticide) des enfants réels. Adorer ou surprotéger n’a jamais été aimer. Et c’est même parfois étouffer, tuer.
Au nom de l’Amour et du « droit des enfants », pourtant ! C’est toute la perversion de la pédérastie (appelée à tort « pédophilie », car la pédophilie est l’amour désérotisé des enfants… mais tant pis : dans cet article, j’userai, pour me rendre compréhensible par tous, le terme « pédophilie » dans le sens caricatural de « pédérastie », donc dans son sens sexualisé) : une pédérastie quelquefois incestueuse (entre adulte et enfant, ou entre proche parent et enfant), quelquefois amoureuse et homosexuelle (entre mineurs ou entre gamins du même sexe), quelquefois prostitutive (quand l’enfant est traité comme un objet – The Voice Kids, les concours de beauté juvéniles – ou est créé/élevé de manière eugéniste et marchande – adoptions suspectes par des célibataires, retraits d’enfants à leurs parents, placements abusifs, FIV, PMA, GPA – au nom d’un besoin ou d’un amour dit « parental »), quelquefois même enfants-friendly (les mêmes qui dénoncent la pédophilie sont pédophiles – comme je l’ai prouvé avec l’exposition choquante du Zizi sexuel au Parc de la Villette sponsorisée par le Gouvernement Français et l’Éducation Nazie-onale et financée par le contribuable !).
Actuellement, les « amis des enfants » sont bien souvent leurs ennemis : ils prônent la « maturité sexuelle » de ces derniers à un âge qui n’est pas mature (par exemple, en France, le 2 janvier 2021 dernier, une loi prétendant créer un statut de « crime sexuel » pour soi-disant « protéger les mineurs de moins de 13 ans » a tacitement baissé l’âge du consentement sexuel à 13 ans !), ils poussent les jeunes à avoir des pratiques sexuelles trop tôt (flirt, petit copain ou petite copine, vie amoureuse, proposition systématique de moyens contraceptifs comme la pilule ou le préservatif, banalisation totale de pratiques sexuelles telles que la masturbation, la fellation et la sodomie sous prétexte de « mieux connaître son corps » et de « faire ses expériences », etc.), ils défendent le « mariage » gay qui est concrètement un trafic de personnes homosexuelles et d’enfants ouvrant nécessairement à la PMA (banque de spermes et d’ovocytes, manipulation et suppression d’embryons) et à la GPA (ventres à louer, mères et pères esclavagisés), ils banalisent et pratiquent allègrement l’avortement (qui est concrètement un infanticide), ils encouragent à l’euthanasie des mineurs (comme c’est le cas en Belgique), ils poussent des hauts cris contre la pédophilie (notamment sacerdotale) alors que de leur côté ça ne les gêne absolument pas de promouvoir l’hormonisation/transition transsexuelle des enfants dits « transgenres », de banaliser/pratiquer les divorces détruisant énormément d’enfants, de cautionner la pédophilie à partir du moment où elle se déroule dans un cadre pornographique ou artistique ou esthétique (c.f. le lien pertinent qu’a fait Axelle Red entre épilation et pédophilie) ou amical (c.f. la chanson « Best Friends » de l’Eurovision Junior 2020 des Pays-Bas) ou « parental » encadré/agréé ou « humanitaire » ou « éducatif » ou ludique (dessins animés hypersexualisés, monde du sport, etc.) ou naturiste/libertaire (un « droit des enfants à disposer de leur corps et de leur cœur comme ils l’entendent ») ou familial ou médical voire même politique (exemple : l’émission Au tableau ! en 2017 avec les candidats à l’élection présidentielle en France qui passaient devant des classes de primaire pour présenter leur programme ; je pense aussi à Joe Biden, visiblement très « tactile » avec les enfants…). Ils parlent de « leurs » enfants alors même qu’ils les ont volés (pensons aux célébrités homosexuelles qui ont acheté leurs enfants obtenus par PMA ou GPA dite « éthique » : par exemple Jarry, Christophe Beaugrand, Marc-Olivier Fogiel, la députée lesbienne Laurence Vanceunebrock-Mialon, Ricky Martin, Elton John… mais personne ne leur dira rien puisqu’elles sont homos). Et comble de leur aveuglement pédophile, après leur délit, ils se victimisent, ou bien victimisent « leurs » enfants, et réclament à cors et à cris que l’État leur offre légalement des droits qui camouflent/réparent leurs conneries (par exemple, ils demanderont la régularisation des papiers et de la nationalité des enfants nés à l’étranger par Gestation Pour Autrui, en criant à l’injustice que « leurs » enfants ne soient pas traités comme les autres ou que leur amour « parental » – de parents bien souvent adoptifs et fantasmés en réalité – ne soit pas reconnu). Bref, ce sont des fous furieux qui mériteraient la prison pour pédophilie et vol, mais qui aujourd’hui agissent en toute impunité, sont applaudis par le grand public comme des « Mères Courage » ou des « Pères Courage », occupent une place confortable dans nos hémicycles (Laurence Vanceunebrock-Mialon) et nos tribunaux (Caroline Mécary), et sont même capables de vous traîner en procès si vous révélez au grand jour leur trafic humain. All is well !
Oui, aujourd’hui, beaucoup de nos enfants et adolescents sont mal aimés : soit parce qu’on les adore comme les dieux et les adultes qu’ils ne sont pas, soit parce qu’on les abandonne et on les livre à eux-mêmes, soit parce qu’on les déteste et cherche à les anéantir ou à les faire élever par d’autres personnes que par l’amour entre leurs deux parents biologiques ou/et par l’Église Catholique (la meilleure école éducative à l’affectivité, à la sexualité et à l’Amour, qui soit. Si si !).
UNE SÉRIE PÉDOPHILE
Je sais que mon étude sur la pédophilie dans Joséphine ange gardien va en choquer plus d’un d’entre vous. Car cette série passe pour l’innocence même, le seul programme familial en qui les parents ont une totale confiance, la meilleure nounou du Monde (J’ai un ami qui me disait récemment que les seules émissions de télévision qu’il avait le droit de regarder quand il était petit, c’étaient Koh-Lanta et Joséphine ange gardien !). D’ailleurs, je rappelle à toutes fins utiles que le téléfilm à l’origine de Joséphine ange gardien a été « Une Nounou pas comme les autres », réalisé par Éric Civanyan, et diffusé en 1994. Et quand les gens apprennent que j’ai passé 3 ans à étudier Joséphine, beaucoup pensent que j’ai perdu mon temps ou même que je me plante d’ennemi et d’urgence : « C’est une série certes gentillette, mais qui a le mérite d’enseigner les belles valeurs de tolérance, de respect de l’autre et en général du plus fragile, de souci des familles. Elle donne des solutions et des repères à notre monde déboussolé. N’as-tu pas autre chose de mieux à faire que de t’en prendre à un des derniers bastions de moralité préservé dans le paysage audiovisuel, plutôt orienté massivement vers la violence, la destruction et la pornographie ? ». À ces détracteurs-là, au cœur et au cerveau endormis et aveugles, je pourrais retourner la question en ces termes : Ne devions-nous pas nous demander plutôt comment notre société en est arrivée à nous présenter comme « bon et magique » ce qui est au fond à la fois mauvais et pétri de bonnes intentions ? S’il n’en tenait qu’à moi, soit j’interdirais purement et simplement cette série et la ferait poursuivre juridiquement tellement les messages moralistes qu’elle véhicule sont immoraux (mais bon, je ne suis du tout un censeur dans l’âme), soit je préconiserais de la regarder mais avec les bonnes lunettes et un vrai sens critique qui reconnaît une gravité.
LES ENFANTS-DIEUX
J’ai fait le compte total des 126 clients de Joséphine : même si les femmes sont en majorité (47), les enfants dépassent presque les hommes… (41 hommes ; 33 enfants/adolescents : preuve que, symboliquement, les hommes et les pères sont de plus en plus infantilisés et émasculés) ; et bien sûr, les personnes âgés (3) sont quasiment oubliées. À noter aussi qu’il y a 2 « clients » qui sont des animaux. Bref, les clients vedettes de la série sont donc quand même les mineurs :
Dans quelques-uns des épisodes, le client ou la cliente vedette de Joséphine est même un mineur : c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 19 « Nadia », l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », l’épisode 30 « Le Secret de Julien », l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », l’épisode 56 « Tout pour la musique », l’épisode 72 « Les Boloss », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’épisode 87 « Un pour tous », l’épisode 94 « L’esprit d’Halloween », l’épisode 95 « Disparition au lycée ». Notre ange gardien fait la part belle à l’enfant-Dieu asexué. Et comme par hasard, la figure de Peter Pan, l’éternel adolescent androgyne, ou bien encore du Petit Prince, le garçonnet royal en décalage avec le monde des adultes, est célébrée par la série. Par exemple, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », Joséphine offre Le Petit Prince à la jeune Emma. Dans l’épisode 6 « Une Nouvelle Vie », elle fait croire au petit Thomas que c’est Peter Pan qui l’a téléporté jusqu’à chez lui.
L’idée sous-jacente qu’on essaie de nous faire avaler, à nous téléspectateurs, c’est que les enfants seraient plus simples, intuitifs, directs, intelligents, aimants et vrais, que les adultes. Par exemple, dans l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », le petit Julien « a tout compris » : il a perçu avant tout le monde que Martin (son père biologique) et Thierry (le compagnon de ce dernier) « s’aimaient ». La « vérité » (comprendre ici « l’amour homosexuel ») sort de la bouche des enfants. C’est bien connu…
À en croire les concepteurs de la série, les enfants sont des maîtres de sagesse. Par exemple, dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », Jérôme (15 ans) s’intéresse à l’astronomie et à l’hébreu. Joséphine se prosterne devant ce chaman non-agréé en culotte courte (« Et si t’étais plus intelligent que les autres ? C’est ça, ton problème. ») et tente à travers lui de prouver au Monde entier que la soi-disant imbécillité, folie, agitation, des cancres, ou leur décrochage scolaire, ne sont que les preuves « négatives » de leur indéniable divinité (« C’est parce que t’es plus intelligent que les autres que tu t’ennuies à l’école. »). Dans l’épisode 27 « Sauver Princesse », Ludovic parvient seul à établir une communication privilégiée et irrationnelle avec les chevaux. Dans épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu », Thomas dit tout haut ce que les adultes pensent tout bas : il dévoile les sentiments inavoués de César pour Teresa, comme un prophète de l’inconscient, de la pureté et de la spontanéité. Dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain », le petit Rémi a deviné sans le connaître préalablement qu’Alain était son oncle, et plus tard, que Stéphane était son père biologique : « C’est pas parce que je suis petit que je suis idiot. ». On lui prête d’ailleurs des phrases « prophétiques » : « Maman, moi si j’avais un frère, je ferais tout ce qu’il me demande, juste pour qu’il soit content. ». Merci Maître Dong Junior pour cette phrase de sagesse. Gratitude… Dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette », Amélie (14 ans) est celle qui donne les meilleurs conseils de tournage à Aldo le réalisateur pourtant confirmé et caractériel. Dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », c’est Max (8 ans) la Muse et l’inspirateur de Thomas son père et dessinateur de B.D. : toutes les idées brillantes partent du môme. Dans l’épisode 77, Gaspard a des « intuitions ». Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », Léonard (16 ans) est capable de reconnaître et de retrouver en pleine nature des signes semi extraterrestres que ses autres camarades de trek ne parviennent pas à voir : tel Ulysse, il est en connexion avec l’Au-delà et avec les « pierres qui chantent ». Il n’y a qu’un seul épisode où « l’intuition des enfants » s’avère erronée : le n° 53 « Marie-Antoinette », quand Amélie jure deviner que son père est Aldo. Sinon, en général, ils tombent toujours juste. Et leur candeur « visionnaire » fait fondre leur entourage.
Les surdoués de moins de 18 ans poussent comme des champignons dans Joséphine ange gardien. Par exemple, dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », Claire Madec, la prof de sciences naturelles de Jérôme, insiste pour faire passer à son jeune élève de 3e une batterie de tests de quotient intellectuel, pour prouver au proviseur qu’il est surdoué. Dans l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne », Alfredo confie à son petit-fils Sébastien le rôle d’assistant-metteur en scène, et ce dernier, en plus de devenir un brillant apprenti magicien, finit par donner des meilleurs conseils que lui. Dans l’épisode 20 « Le Stagiaire », Gabriel, l’ange-stagiaire de 10 ans, se révèle plus fort que les adultes humains, et même que les anges gardiens adultes : « L’école ne peut pas garder Gabriel. Il répond à toutes les questions avant même qu’on les lui pose. » déplore sa maîtresse. Dans l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », Gaspard, vrai génie de l’informatique, a tout deviné des problèmes qui perturbent sa mère. Dans l’épisode 78 « Carpe Diem », Ivan est défini comme un « jeune surdoué » du karting. Dans l’épisode 87 « Un pour tous », Jeanne a 10 ans et incarne le génie noir posant problème en classe : « Jeanne est une enfant précoce, et si on ne fait rien, je pense qu’elle va dilapider son potentiel. Ce serait bien d’envisager une école spécialisée… […] Jeanne, tu t’ennuies en classe. C’est pour ça que tu fais des bêtises. » (Madame Thiery, la prof de français). Dans l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », Théo est l’adolescent autiste mais génie des mathématiques. « Théo est brillant. » (Samuel). C’est le nouveau subterfuge déma… pardon, pédagogique… trouvé par les Najat Vallaud-Belkacem sans autorité : attribuer des profils psychologiques d’adolescents surdoués aux caïds des cités pour contenir leurs débordements, et essayer de leur faire croire que ce sont des génies qui s’ignorent. La démagogie laxiste, pédophile et pédolâtre, bat actuellement son plein. Et elle s’appelle « HPI » (Haut Potentiel Intellectuel) ou « Zèbre »… comme ça, ça fait moins con et moins pédéraste.
Entre sacrés enfants et enfants sacrés, le cœur des scénaristes joséphiniens balance : « On ne peut rien te cacher, à toi. » (Joséphine amusée et pantoise face à Augustin, jeune collégien qui a deviné qu’elle était au moins magicienne, dans l’épisode 60 « Une Prof ») ; « En tout cas, il a un sacré caractère ! » (Joséphine par rapport à Mathis, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »). L’une des missions de Joséphine, c’est de faire prendre conscience au monde adulte combien les enfants sont géniaux, sont leurs maîtres et leurs dieux : « Il ne demande qu’à être heureux, votre môme. Simplement, il faut qu’il soit compris. » (Joséphine s’adressant à Charles, le père bourru et têtu de Jérôme, dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles ») ; « Il est trop chou, ce petit Noé. » (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). Apparemment, ce qu’enfant veut ou croit, Dieu le veut !
Une certaine idée sucrée et littéraire de l’enfance est soutenue par le téléfilm. On y trouve des références à Antoine de Saint-Exupéry, et en particulier à son Petit Prince : dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », Joséphine offre à Emma Le Petit Prince pour l’aider à reparler. Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll (1832-1898) exerce aussi une certaine influence sur la série Joséphine. Par exemple, le tout premier épisode « Le Miroir aux enfants » choisit pour jeune héroïne une gamine prénommée Alice. Et dans l’épisode 60 « Une Prof », le directeur du collège Lully est la réplique du lapin obsédé par sa montre. Le romancier écossais James Matthew Barrie (1860-1937), père de Peter Pan l’adolescent refusant de grandir, récolte lui aussi un certain suffrage, aussi bien dans les loges maçonniques que dans Joséphine. D’ailleurs, Joséphine se prend régulièrement pour la Fée Clochette ; et dans l’épisode 6 « Une Nouvelle Vie », elle fait croire au petit Thomas que c’est Peter Pan qui l’a ramené magiquement du Musée du Jardin des Plantes à chez lui. Joséphine ange gardien fait tout pour préserver les cœurs et les rêves dits « d’enfants », notamment en alimentant la croyance au Père Noël : « Tous les petits enfants font une lettre au Père Noël. » (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). C’est ce qui s’appelle tout bonnement de l’infantilisation.
LES ENFANTS-MAÎTRES
L’enfance dans Joséphine est mâtinée de super-héroïsme et de toute-puissance : « Je suis sûre que t’es le petit garçon le plus fort du monde. » (Joséphine cherchant à donner du courage au petit Boon-Mee sur son lit d’hôpital, juste avant son opération du cœur, dans l’épisode 68 « Restons zen ! »). Ce serait les enfants les maîtres qu’il faudrait satisfaire sous peine d’affronter leur sacro-sainte déception. En effet, dans le téléfilm, les vœux enfantins ou les promesses d’adultes faites à un enfant sont présentés comme des ordres impérieux, des crimes de lèse-majesté ! On ne rigole pas avec ça, c’est Patrick Bruel qui l’a dit (c.f. chanson « Qui a le droit ? ») ! « Quand on fait une promesse à un môme, il faut la tenir. » (Richard s’adressant à Chantal qui refuse au départ de tenir sa promesse de laisser à sa fille Alice la liberté de poursuivre ou non le patinage après les qualifications au Championnats de France, dans l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants ») ; « J’ai fait une promesse à un gamin. » (c.f. l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « Tu m’avais promis. En fait, t’en n’as rien à foutre de moi ! » (Roxane s’adressant à Charline sa mère, dans l’épisode 83 « Sur le cœur ») ; « T’avais promis !! » (Léa s’adressant à son beau-père Antoine qui lui avait assuré qu’elle ferait du cheval, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »). Dans Joséphine, c’est la politique de l’Enfant-Roi 100 % satisfait. Par exemple, dans l’épisode 6 « Une Nouvelle Vie », c’est Thomas qui commande : il force Joséphine à exaucer un vœu (faire un tour de magie) parce qu’il ne veut pas revenir chez sa maman. Elle s’exécute en le téléportant d’un claquement de doigts. Tout ce que vous voudrez, votre Majesté ! Dans l’épisode 67 « Les Anges », Claire a promis à son fils Simon qu’il retournerait assister au décollage d’une fusée à Kourou (Guyane) pour ses 10 ans. Problème : elle est au chômage et n’a pas les moyens de lui payer le voyage… Et le gros de l’intrigue va reposer sur la scrupuleuse observance de cette « solennelle » promesse ! Car sinon, c’est le drame international (et intergalactique !) assuré. Dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Thomas met un point d’honneur à tenir sa promesse d’amener son jeune fils Max (8 ans) voir les pompiers. C’est un Pacte sacré, une question de vie ou de mort ! Dans l’épisode 87 « Le Mystère des pierres qui chantent », Jules avait promis qu’il serait là pour défendre son petit frère Will lors de la conciliation de hockey, et il n’a pas tenu sa promesse. À cause de son absence, Will est exclu des compètes pour toute la saison. Pas bien. On dirait que les scénaristes adultes de Joséphine sont tétanisés par la DÉCEPTION enfantine. Alors que justement, la véritable éducation, c’est ne pas craindre de mettre les enfants à l’école parfois de la frustration, des limites et d’une certaine déception.
Les enfants joséphiniens sont les maîtres : « Le chef de la famille, c’est moi. » (le jeune Manh Thien, 11 ans, dans l’épisode 43 « Sur les traces de Yen »). Ils raflent toutes les victoires : ils connaissent à peine l’effort et l’échec. Par exemple, dans l’épisode 36 « Remue-Ménage », le jeune Maxime passe les auditions pour un concours d’entrée dans une comédie musicale, et conquiert le cœur du jury. Dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », Rebecca, une fois majeure, devient héritière d’une immense fortune et prend la tête d’un très grand domaine. Dans l’épisode 72 « Les Boloss », Jeanne la « loseuse » remporte un concours d’écriture journalistique pour son collège. Dans l’épisode 78 « Carpe Diem », Joséphine fait une course en karting et laisse gagner Ivan à sa place. Dans l’épisode cross-over avec Camping Paradis intitulé « Un Ange au camping », ce sont les jeunes Valentin et Violette qui remportent la course de Rosalies. Dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », Noé écrit au Père Noël qu’il veut que ses parents soient réunis autour de lui le Jour de Noël, et son vœu se réalise.
Il ne faut surtout pas contrarier les enfants-rois joséphiniens, froisser la douilletterie ou la volonté de ces gosses de riches made in TF1, sous peine de les décevoir, de les contrister, de les « tuer » en les menant au suicide, de déclencher leur courroux et d’affronter leur redoutable mécontentement ! « Pauvre chouchou : il a l’air être déçu, là… » (Joséphine face à Ivan dont le père, François, n’a pas pu voir l’exploit en karting, dans l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « Y’a quoi de plus important pour toi que de décevoir ton fils ?!? » (Amélie faisant une scène à son mari François, idem). Par exemple, la série Joséphine met en scène des gamins qui, quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent, fuguent (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 14 « La Fautive », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 20 « Le Stagiaire », l’épisode 27 « Sauver Princesse », l’épisode 53 « Marie-Antoinette », l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 68 « Restons zen », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », l’épisode 91 « Un Noël recomposé », l’épisode 95 « Disparition au lycée », l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un », l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »), font des esclandres homériques (c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode « La Tête dans les étoiles »), ou alors ne décrochent plus un mot (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »… comme Pépé, le fils de Soupalognon y Crouton dans Astérix en Hispanie, qui s’arrête de respirer !). Ils peuvent être odieux, capricieux, largement plus violents que les adultes : peu importe ! Joséphine leur passera tout, et tapera quand même sur leurs aînés. Le deux poids deux mesures ! Par exemple, dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », après que Charles a cassé le télescope de son fils Jérôme, celui-ci, en riposte, met carrément le feu au hangar à bateaux familial. Que conclut la juge Joséphine ? Que le « fautif » a été le père, et pas le fils : « Ce que Jérôme vient de faire, c’est un appel au secours. […] Il n’est pas violent : il est désespéré. […] C’est pas à lui d’aller vers vous : c’est à vous d’aller vers lui ! » sermonne-t-elle à ce vieux réac’ de Charles. Et le pire, c’est que les adultes joséphiniens, au lieu de faire valoir leur légitime autorité, s’aplatissent devant les exigences et caprices de leurs petits « angelots » : « Je suis désolée… » (Alice s’adressant à l’insolente Manon, dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille ») ; « Je suis désolée… » (Zoé se confondant en excuses face à sa nièce Pauline qui a pourtant mis son appartement sans dessus dessous en organisant une grosse teuf décadente avec ses potes sans l’autorisation de sa tante, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi »). Hallucinant.
Dans la série, les adultes passent presque systématiquement tous au tribunal des sourcilleuses têtes blondes, tenu de main de maître par leur gouvernante Joséphine : « Les adultes, on ne peut pas leur faire confiance. » (Mathis s’adressant par texto à Joséphine, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »). Les vieillards (inutiles), du balai ! « Les vieilles méthodes, c’est bien. Mais faut laisser la place aux jeunes, maintenant ! » (Gabriel, l’ange gardien stagiaire de 10 ans, s’adressant à Joséphine, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire »). Parmi les 126 clients officiels de Joséphine, on ne dénombre que 3 personnes âgées… Ça vous donne une idée de la place qui est faite aux personnes de plus de 50 ans dans Joséphine ange gardien. Par exemple, dans l’épisode 63 « Le Cirque Borelli », sur fond de conflit des générations et de passation de pouvoir (direction d’un cirque), ce sont les « djeunes » trentenaires – avec bonnets blancs bobos – qui gagnent à la fin et jartent leurs aînés. Dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », jusqu’au bout, Cathy, la mère de Zoé, est écartée de l’éducation de ses petites-filles Fleur et Pauline au motif que son éducation est jugée inadaptée (comprendre « réac’ » et « ennuyeuse ») à l’âge et aux goûts de ses petites-filles. Dans l’épisode 87 « Tous pour un », les quatre jeunes orphelins « font famille » sans leurs parents ni adultes encadrants, et vivent en colocation. Le monde serait si beau sans les adultes et les viocs, quand même !
UNE JEUNESSE QUE JOSÉPHINE USURPE NARCISSIQUEMENT
La série est placée d’emblée sous le signe du narcissisme spéculaire embellissant et démagogique puisque le premier épisode s’intitule « Le Miroir aux enfants ». Tout spectateur de Joséphine est donc tacitement invité à regarder dans le Facebook des années 1990, dans son écran de télé, dans le miroir tendu par Joséphine, le reflet émouvant de son cœur d’enfant.
Les clins d’œil à Narcisse (c.f. l’article « Narcisse bleu » dans le journal Paris-Midi daté du 15 mai 1928, dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias ») et à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll parsèment les épisodes de la série : « Il te fait pas penser au lapin dans ‘Alice au pays des merveilles’ ? » (Joséphine s’adressant à Fanny en parlant du proviseur de leur lycée, dans l’épisode 60 « Une Prof »). Joséphine aime se reconnaître dans l’innocence des enfants ou dans ses propres bonnes œuvres : ça l’émeut beaucoup. « Y’a des jours où je m’aime bien, quand même… » (c.f. l’épisode 21 « Le Compteur à zéro »). Dans l’épisode « Un Ange au camping », elle embrasse même son image dans le miroir.
Les personnages les plus choyés de Joséphine sont les jeunes enfants et les adolescents, réduits à des parodies de mômes adoptant des réactions et des réflexions d’adultes forcées (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 67 « Les Anges »). La survalorisation angéliste des petits n’est pas gratuite. Elle est, chez Joséphine, une stratégie narcissique misant sur l’atavisme, la fusion. Notre ange gardien attend en effet que leur jeunesse lui soit attribuée en retour. D’ailleurs, très souvent, par auto-eugénisme positif, ou pour s’assurer un lifting télévisuel bon marché et attractif, notre héroïne joue de sa petite taille pour dire qu’elle est aussi innocente et pure que les enfants : « Je suis une grande personne avec une âme d’enfant. » (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié »). Et l’actrice Mimie Mathy s’émeut elle-même d’apprendre aux téléspectateurs que les seuls héros de sa série à connaître l’identité d’ange gardien de son personnage, à le voir apparaître et faire ses tours, et à partager son secret, sont les enfants, ses jumeaux narcissiques (Alice dans l’épisode 1 « Le Miroir oublié », le jeune Ludovic dans l’épisode 27 « Sauver Princesse », Adrien dans l’épisode 33 « De toute urgence ! », Thibault dans l’épisode 39 « Profession menteur », Augustin dans l’épisode 60 « Une Prof », Marilou dans l’épisode 74 « Tous au zoo », Max dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Zoé dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », etc.). Joséphine instaure une connivence sur le secret de son identité d’ange gardien en particulier avec les enfants. « Mais c’est un super secret ! » (Joséphine s’adressant à Ivan, dans l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « Il a ses secrets. » (Joséphine en parlant du jeune Mathis, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »). « Ce que je vais te dire, c’est un secret. Alors fchiiit ! » (Joséphine s’adressant à Mathis, idem) ; « J’ai dit à maman pour les étoiles filantes. Mais pas pour la magie. » (Zoé) « Ah ben non. Parce que ça, c’est notre secret. […] Alors maintenant, tu fais ton vœu dans la tête, mais surtout tu ne le dis pas. Ça doit rester secret pour que ça marche. » (Joséphine, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée »). Désormais, les seuls êtres humains à avoir l’honneur de connaître l’identité d’ange gardien de Joséphine, ce sont les petits et les jeunes, autrement dit ceux qui auraient su garder « une âme d’enfant » et un cœur pur pour voir la « Pureté en personne » (elle, en l’occurrence !).
L’enfance, l’innocence et la bonté de Joséphine se verraient rehaussées par son nanisme. « T’as pas d’enfants, Joséphine ? T’as peur qu’ils soient petits comme toi ? […] Joséphine, ils sont tous comme toi, les anges gardiens ? » (la petite Alice) « Tu veux dire blonds aux yeux bleus ? » (Joséphine) « Non… enfin… pas très grands ? » (Alice) « Ah, non. C’est comme les terriens. Y’a des grands, des p’tits, des jaunes, des noirs, des moches, des laids, des beaux. » (Joséphine, dans l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants »). Joséphine dilue son nanisme dans une brochette de diversité(s), pour en faire un non-sujet (elle fait de même avec l’homosexualité), ou bien une preuve de son « esprit éternel d’enfance ». Étant jusqu’à sa mort de la taille d’un enfant, Joséphine/Mimie Mathy les comprendrait mieux (c’est de la nanophobie positive, cette idée eugéniste que l’esprit d’enfance serait une simple affaire de taille, mais bon…). Elle serait à leur hauteur : « Je suis une grande personne avec une âme d’enfant. » (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié ») ; « Pourquoi je suis petite ? Sûrement pour être plus près des enfants. » (c.f. l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »). C’est le culte jeuniste du « Cœur d’enfant » (mythe et fantasme en réalité sataniques). Et je suis persuadé que l’actrice Mimie Mathy entretient ce mythe et a mordu à l’hameçon de sa propre croyance sincère en l’incritiquabilité/l’impeccabilité de son cœur. D’ailleurs, elle se gargarise souvent, en interview, de ne faire dévoiler son identité d’ange gardien dans la série qu’aux enfants, de partager avec les gens de petite taille et en particulier les mômes ce petit secret de pureté, ainsi qu’une certaine adversité, un certain courage d’« être qui on est ». Par exemple, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », le harcèlement scolaire que subit la jeune Fleur, 9 ans, à cause de sa taille (« Elle est tellement petite qu’elle sert à rien. […] Elle est tellement petite que pour jouer au basket, il lui faut une échelle. » entend-elle ricaner sur son compte dans les vestiaires de sport), se veut une discrète transposition-hommage victimisants à la plus grande gloire du « courage » de Joséphine à « être différente » (… comme si « être différent » avait une quelconque « valeur »…).
Joséphine a tendance à se désolidariser des adultes et à se ranger du côté des enfants, en singeant avec ces derniers une ressemblance ou une jeunesse qu’elle n’a plus, des bêtises collectives de gosses qui ne sont plus de son âge (elle incite les jeunes à faire les conneries qu’elle est censée leur interdire : c.f. les gros mots sortis dans l’épisode 19 « Nadia », la bombe d’eau lâchée sur le directeur de l’épisode 72 « Les Boloss », la montre cassée du proviseur de l’épisode 60 « Une Prof », la bruyante chorégraphie endiablée dans les dortoirs du pensionnat sur « Belles, belles, belles » de Claude François dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », etc.), en se persuadant qu’elle est une éternelle enfant, une enfant-adulte « cool », une adulescente sans âge, une pédagogue hors pair : « Avec les adultes, c’est jamais gagné. Faut continuer à les surveiller. » (c.f. l’épisode 29 « Trouvez-moi le prince charmant ! ») ; « C’est un peu compliqué toujours les grandes personnes. » (c.f. l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour ») ; « À mon avis, ils ne m’ont pas envoyée sur Terre pour retomber en enfance. » (c.f. l’épisode 39 « Profession menteur ») ; « Bienvenue dans le monde des adultes… » (c.f. l’épisode 45 « Au feu la famille ! ») ; « Je fais très jeune pour mon âge. » (c.f. l’épisode 58 « Liouba ») ; « Je sais que je fais assez jeune pour mon âge. » (c.f. l’épisode 64 « En roue libre ») ; « Et on appelle ça des adultes… » (Joséphine dépitée face aux parents des mariés qui s’entredéchirent, dans l’épisode 65 « Pour la vie ») ; « Je ne sais même pas quel âge j’ai, moi. » (c.f. l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle »). Elle prend parfois sa voix de bébé (« Eh ben t’es là, toi ? », c.f. l’épisode 35 « Coupée du Monde »), comme pour pasticher le Kid « touchant » de Charlie Chaplin, ou le doux compagnon gémellaire des enfants délaissés sur la cour d’école. Et elle prend particulièrement mal le fait qu’on la traite de vieille. Il ne faut pas la chatouiller sur ça (c.f. l’épisode 20 « Le Stagiaire », l’épisode 56 « Tout pour la musique », l’épisode 61 « Un Monde de douceur », l’épisode 72 « Les Boloss » et l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent »)… même si, à de très rares occasions, il lui arrive d’en rire (c.f. l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie ») ou bien de s’avouer dépassée par le tourbillon de la modernité (« J’comprends pas tout chez les jeunes, maintenant. », c.f. l’épisode 74 « Tous au zoo ») !
JOSÉPHINE S’ANNONCE COMME SUBSTITUT DES GÉNITEURS, DES ÉDUCATEURS, DES JUGES ET DES SERVICES SOCIAUX À L’ENFANCE
Rien ne préfigurait ce que je vais vous démontrer à présent, étant donné que Joséphine a l’air d’être l’Ambassadrice de l’UNICEF idéale, le défenseur rêvé de la veuve et de l’orphelin. « Vous ne lâchez jamais le morceau, vous ? » (Louis) « Non. Pas quand il s’agit de la vie d’un enfant. » (Joséphine, dans l’épisode 68 « Restons zen ») ; « J’ai un peu l’habitude des enfants. » (c.f. l’épisode 72 « Les Boloss ») ; « Ils sont hallucinants, ces mômes… » (c.f. l’épisode 81). Et pourtant, la passion pédophile de Joséphine est tellement dévorante et orgueilleuse que notre héroïne se plaît à croire qu’elle fait mieux que les parents, que les enseignants et que les structures d’accueil, d’encadrement et de gestion de l’enfance menacée. Poussez-vous : elle, elle saurait « y faire » ! « J’ai l’habitude des enfants, vous savez. » (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »).
En général, Joséphine s’interpose dans les rapports de pouvoir et d’autorité entre parents et enfants : « Eh ben dis donc… Elle lui met la pression, la Reine-Mère. » (Joséphine en écoutant le dialogue entre Odette de Fontvielle et son fils Henri, dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias »). Elle se permet bien souvent de donner des ordres aux parents, beaux-parents ou grands-parents : « Alice est votre belle-fille et vous êtes sa belle-mère, et elle va s’installer ici, c’est clair ? » (Joséphine s’adressant à Jacqueline, dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille »). Elle empêche même les éducateurs de jouer leur rôle, en les corrigeant devant leurs enfants, en leur reprochant leur soi-disant « dureté » ou « autoritarisme », les mettant ainsi en porte-à-faux. Par exemple, dans l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », elle part porter plainte contre Chantal, la mère d’Alice, parce que celle-ci tyranniserait sa fille en lui imposant trop d’heures de patinage. Elle va même déposer une main courante aux flics, et le commissaire la remet sèchement à sa place : « C’est aux assistantes sociales et aux juges pour enfants d’apprécier. Vous n’êtes ni l’un ni l’autre. ». Dans l’épisode 14 « La Fautive », le jeune Thomas est écartelé entre sa maman biologique, Brigitte, qui sort de prison et qui a perdu sa garde, et la sœur de celle-ci, Tata Charlotte, a l’éducation stricte, bourgeoise et bien ordonnée, qui a été la tutrice ayant « dressé » Thomas à la baguette pendant toute l’incarcération de Brigitte. Joséphine, qui essaie d’arracher Thomas à sa tante pour reconstruire le lien affectif entre le gamin et sa maman naturelle, critique l’ordre imposé par Charlotte (« Oh la la, on laisse tomber les convenances ! » dit-elle quand celle-ci reprend Thomas qui se sert de chocolat sur la table sans demander, « Les retrouvailles sous haute surveillance, c’est pas des retrouvailles ! »). Et face à Charlotte qui décrète que Thomas « n’aime pas le désordre », notre ange gardien plaide au contraire en faveur de la vie moins réglée de Brigitte : « Elle s’en fiche, ta maman, du désordre ! ». Non mais de quoi je me mêle ? Dans l’épisode 18 « La plus haute marche », Joséphine tente de faire passer un message « Prévention Anorexie » pour lutter contre la « torture » subie par les pauvres gamines mineures faisant de la GRS (Gymnastique Rythmique et Sportive) à cause de leurs parents qui veulent en faire des bêtes à concours. Dans l’épisode 19 « Nadia », notre héroïne débarque et autorise les gamins (les enfants Bolbec) à prendre les libertés (manger des sucreries, aller jouer au square…) que les adultes répriment. Elle met en plus Nadia, leur gouvernante officielle, en danger par rapport aux parents. Souvent, notre héroïne viole l’autorité éducative parentale, en s’immisçant dans les familles. Par exemple, dans l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour », elle prend des initiatives à la place des parents et demande à Aminata d’aller chercher Adrien à l’école. Dans l’épisode 72 « Les Boloss », elle critique l’autorité paternelle de Christophe, le père de Jeanne : « Il est toujours aussi rigide ? Eh ben qu’est-ce que ça doit être quand il n’est pas cool ? ».
Joséphine joue quelquefois la maman de substitution ou est considérée comme telle par son entourage : « C’est ici sur le plateau que vous allez pouvoir encourager les candidats, les motiver, les rassurer, les cajoler aussi. » (Lydia s’adressant à Joséphine qui est marraine d’un concours d’entrée dans une école de jeunes chefs de cuisine étoilée, dans l’épisode 89 « Graines de chef »). Elle louche sur ce trophée tant convoité de mère… même si elle a annoncé dès le premier épisode qu’un ange gardien n’avait pas d’enfant. « C’est normal, on est toutes pareilles, on est des mères. » (Joséphine s’adressant à Armelle, dans l’épisode 9 « Le Combat de l’ange »). Par exemple, dans l’épisode 19 « Nadia », notre héroïne parle à son sac qui offre démesurément des cadeaux aux enfants (Eliot, Lisa et Édouard) sans sa permission à elle… si bien que sa maîtresse est obligée de mettre le holà : « Toi, tu te calmes ! C’est pas parce que j’ai dit que c’était un p’tit ange qu’il faut lui obéir. C’est juste une expression ! […] T’es pas le Père Noël. T’es juste mon sac ! ». Dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », la jeune Rebecca va dormir dans la chambre de Joséphine, comme si celle-ci était sa gouvernante maternelle. Dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette », Laura Calle demande à Joséphine d’endosser le rôle de la mère biologique de sa fille Amélie, et notre ange gardien accepte. Dans l’épisode 61 « Un Monde de douceur », Joséphine est déguisée en Mère Noël. Dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Max propose à Joséphine de dormir dans sa chambre à lui. Elle l’appelle « mon neveu ». Dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », Sandra fait passer Joséphine pour sa mère auprès de l’assistance sociale.
L’ingérence maternante de Joséphine ne se limite pas au cercle privé de la famille. Joséphine prétend également se substituer aux services sociaux et étatique de l’enfance (assistantes sociales, services d’adoption ou de placements d’enfants, Éducation Nationale, etc.). Par exemple, elle croit pouvoir révolutionner le monde de la pédagogie et de la scolarité en étant une prof hors pair (c.f. l’épisode 3 « Le Tableau noir », l’épisode 60 « Une Prof », l’épisode 57 « Un petit coin de paradis », l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 93 « Enfin libres ! »). Elle s’en prend également aux services sociaux empêchant des parents de revoir leurs enfants en cas de divorce (c.f. l’épisode 6 « Une Nouvelle Vie », l’épisode 28 « robe noire pour un ange », l’épisode 69 « Double Foyer », l’épisode 76 « Papa est un chippendale »), aux assistantes sociales (c.f. l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 87 « Tous pour un », l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », etc.) ou aux juges pour enfants gérant les adoptions et la natalité (c.f. l’épisode 24 « Un frère pour Ben », l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 87 « Un pour tous » avec les services sociaux qui ressemblent carrément au GIGN)… même si au final, son républicanisme légaliste lui impose une forme de respectabilité démagogique et d’alignement servile aux structures étatiques d’encadrement de l’enfance. Joséphine choisit aussi des luttes pro-enfance qui lui permettent de s’immiscer dans le monde de l’éducation. Par exemple, dans l’épisode 72 « Les Boloss », elle veut faire du harcèlement scolaire une Cause nationale. Et dans l’épisode 95 « Disparition au lycée », elle entend s’attaquer à la grossophobie et aux addictions aux drogues et aux réseaux sociaux.
L’ENCOURAGEMENT PÉDOPHILE : LA PROMOTION DU SUPPOSÉ « AMOUR » ENTRE ENFANTS/ADOLESCENTS
L’intrusion de Joséphine dans l’intimité des enfants ne se limite pas à la différence des générations (la famille) ni à la différence des espaces (l’État, la société). Elle touche aussi à la différence des sexes (l’amour, les sentiments, la sexualité) de plein fouet… Personne ne l’identifie et ne le dénonce, mais c’est pourtant une réalité choquante : la série Joséphine ange gardien promeut « l’amour entre adolescents », et donc la pédophilie (Eh oui : la pédophilie, c’est aussi bien les relations sexuelles entre un adulte et un mineur qu’entre deux mineurs). D’épisode en épisode, l’âge des gamins amoureux et « en couple » baisse… : dans l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », Sandrine et Rodolphe ont 17 ans ; dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », Frédéric et Katia ont 16 ans ; dans l’épisode 14 « La Fautive », Alexandre a une copine à 13 ans ; dans l’épisode 19 « Nadia », Nadia et Julien s’installent ensemble alors que Nadia est encore mineure ; dans l’épisode 20 « Le Stagiaire », Jennifer et Ludo sont mineurs et parents « précoces » d’un petit bébé ; dans l’épisode 30 « Le Secret de Julien », Céline et Julien ont 15 ans ; dans l’épisode 45 « Au feu la famille ! », Chloé sort avec Mathieu (20 ans) alors qu’elle n’a que 16 ans ; dans l’épisode 48 « Les Majorettes », Laura, encore mineure, quitte le domicile familial et s’installe avec son copain Anthonin ; dans l’épisode 51 « Ennemis jurés », Julie et Gaël ont 17 ans ; dans l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », Charlotte et Jérémie, encore mineurs, doivent assumer d’être les parents d’une petite Amandine non-programmée ; dans l’épisode 56 « Tout pour la musique », Juliette et Matéo ont 16 ans, et Chloé, la petite sœur de 10 ans de Juliette, a déjà embrassé trois garçons à son âge ; dans l’épisode 70 « Tango », Diego et Aurore, tous deux lycéens, et demi-frères qui s’ignorent, sont sur le point de s’embrasser sur la bouche ; dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », Hugo et Léa ont 8 ans et vivent leur « amour » par webcams interposées ; dans l’épisode 72 « Les Boloss », Jeanne et Yann ont 14 ans ; dans l’épisode 73 « Légendes d’armor », Morgane et Loïc sont à peine adultes ; dans l’épisode 74 « Tous au zoo », Rose et Lucas n’ont pas 18 ans ; dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », Manon et Quentin ont 12 ans ; dans l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », Gaspard et Salomé ont 15 ans ; dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », les adolescentes du pensionnat sont quasiment toutes mises en cloque alors qu’elles sont mineures (Joséphine improvise même un mariage civil à la va-vite entre Gabrielle et Frédéric dans une salle de classe pour ratifier le statut civil de leur futur enfant à naître !) ; dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? », Anthony (16 ans) s’apprête à coucher avec Mélanie (17 ans) sans savoir que c’est sa demi-sœur ; dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », Max et Louison, 15 ans, tentent de coucher ensemble sous la tente ; dans l’épisode 87 « Tous pour un », Iris et Jules n’ont pas encore franchi le cap de la majorité ; dans l’épisode cross-over avec Camping Paradis « Un Ange au camping », Valentin a 16 ans et Violette 1 an de moins ; dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », Gaspard et Cassandre ont 16 ans ; dans l’épisode 93 « Enfin libres ! », Félix (Noir) et Lison (Blanche) se tiennent la main et n’ont que 8 ans… ; dans l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween », Marguerite et Zackary sortent ensemble alors qu’ils n’ont que 15 ans ; dans l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », on nous montre que même les ados autistes comme Théo « ont droit » à une vie sexuelle et amoureuse « comme les autres » (Chloé et lui sont au lycée) ; dans l’épisode 98 « Haute Couture », Philippine et Théo sortent ensemble alors que ce sont deux lycéens. Voilà voilà.
Joséphine croit à l’authenticité des amours entre adolescents. Et le plus fou, c’est qu’elle les encourage et les fomente. Elle joue l’entremetteuse de cour de récréation. Elle accélère la formation de leurs « couples ». Par exemple, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire », elle pousse le jeune Jennifer dans les bras du jeune Ludo. Et quand celle-ci se montre réfractaire, elle fait le forcing sur le registre de la contestation : « Tu te plains toujours d’être toute seule, et quand on veut t’aider, tu refuses ! T’as peur de quoi ? Qu’on t’aime ? ». Dans l’épisode 30 « Le Secret de Julien », elle essaie de rapprocher Céline et Julien, alors qu’ils ne sont que deux lycéens de 15 ans. Dans l’épisode 45 « Au feu la famille ! », elle programme carrément un dîner-surprise en amoureux à Chloé (16 ans) et Mathieu (20 ans) à la pizzéria. Dans l’épisode 48 « Les Majorettes », elle justifie le concubinage entre Laura et Antonin, encore mineurs, face à la résistance de Catherine, la mère de Laura : « Tu sais, ils sont tous comme ça à son âge. ». Dans l’épisode 56 « Tout pour la musique », dans le cadre d’un coaching (baptisé « méthode américaine ») pour détendre Juliette, une violoniste virtuose de 16 ans stressée par la compétition, et l’aider à exprimer au mieux son talent, Joséphine s’affaire à ce que sa jeune cliente tombe à tout prix amoureuse (de Matéo) : « La musique… la musique… À son âge, y’a d’autres choses, quand même ! » répond-elle à une horde de journalistes curieux. Alors qu’elle n’a pourtant aucun retard, Juliette nous joue le couplet de la fille périmée qui ne sait pas « aimer » et qui ne trouvera jamais « l’amour » (« J’ai 16 ans et j’ai jamais embrassé un garçon. C’est grave. C’est pas normal. »). Joséphine arrange la rencontre entre Juliette et Matéo devant le resto où le jeune homme travaille. Et une fois qu’ils s’embrassent « enfin », notre ange gardien jubile dans l’auto-contentement : « Yes ! I am very trop forte ! ». Elle se réjouit que les pré-ados de 16 ans sortent ensemble. NO PROBLEM ! Et face au scepticisme inquiet d’Alain, le beau-père de Juliette (« Elle est pas un peu jeune pour avoir un copain ? C’est qui, ce garçon ? On le connaît ? »), elle habille son entreprise d’entremettage d’un vernis de validité scientifique adulte (« Elle est en train de travailler son émotion. Ça fait partie de la méthode américaine ») et reçoit de surcroît l’appui secret et complice de Chloé, la petite sœur de 10 ans de Juliette, qui lui confie en aparté que son « vieux réac’ de père » n’est pas au bout de ses surprises… (« S’il savait que j’ai déjà embrassé 3 garçons, il ferait une attaque ! »). Elles échangent un motus et bouche cousue de connivence, couronné d’un fou-rire. All is well.
Je continue. Dans l’épisode 70 « Tango », Joséphine s’extasie (au départ) devant l’idylle amoureuse naissante entre les deux lycéens Aurore et Diego. Dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », elle célèbre – et là, on hallucine – la passion amoureuse entre Hugo et Léa, tous deux âgés de 8 ans, échangeant sur Skype et bravant la grande distance qui les sépare (Léa se trouve au Brésil) : « Oh, c’est mignon. C’est un peu comme sa première histoire d’amour… » dit-elle au sujet du petit Hugo. Les adultes qui les entourent s’amusent du respect de privacité qu’ils offrent aux amoureux en herbe. Et Joséphine dédramatise autant qu’elle idéalise la situation : « Ben pourquoi [t’es gêné par rapport à Léa] ? C’est bien d’être amoureux, nan ? » (Joséphine) « Je suis super heureux. Même si ça dure pas toute la vie, ce qu’on aura vécu Léa et moi, on le gardera toujours. » (Hugo). Dans l’épisode 72 « Les Boloss », Joséphine pousse Yann (14 ans) à déclarer ouvertement ses sentiments à Jeanne, sa camarade de classe du même âge : « À un moment donné, il faudra que tu lui dises ! ». Dans l’épisode 74 « Tous au zoo », elle s’attendrit sur l’« amour » adolescent entre Rose et Lucas : « C’est mignon. ». Dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », elle n’hésite pas à unir Manon et Quentin par les liens de l’« amour », alors qu’ils n’ont que 12 ans : « Eh ben dis donc, on dirait qu’il y a une petite amourette dans l’air… […] C’est trop mignon. Ça doit être mon côté Cupidon, ça. ». Dans l’épisode 87 « Tous pour un », elle fond littéralement devant le « couple » d’Iris et Jules, qui n’ont pas encore 18 ans : « Oh ils sont mignons ! ».
Et dans toutes ces histoires présentées comme des contes de fée, Joséphine se gargarise souvent d’occuper la place de « confidente de collège » et d’être incluse dans le secret des amourettes pré-adolescentes et/ou adolescentes. Par exemple, dans l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », elle promet à Gaspard et Salomé (15 ans tous les deux) de garder pour elle l’existence de leur histoire d’« amour ». Idem dans l’épisode cross-over avec Camping Paradis « Un Ange au camping », quand elle assure Violette (15 ans) de rester une tombe après que celle-ci lui a confié ses sentiments amoureux à l’égard de Valentin (16 ans).
Au début, les scénaristes de Joséphine montraient quelques états d’âme et réticences à l’encontre de la composition de ces « couples » de gamins en culottes courtes ou de ces binômes amoureux intégrant un grand écart d’âges. Par exemple, dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers », se passant au Moyen-Âge, le mariage arrangé et forcé entre la très jeune princesse Éléonore et le vieux Duc d’Arcamboise est montré du doigt, et « annulé » par une union plus adaptée à l’égalité des âges : Éléonore finit par épouser Odon, de la même génération qu’elle. Dans l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », Sandrine, 17 ans, est fortement perturbée car Rodolphe, son petit copain, veut coucher trop tôt avec elle et se montre trop impatient. Mais après avoir découvert puis assumé le « bonheur dans l’homosexualité » vécu par son père, Martin, elle se détend et se libère sexuellement/amoureux, en passant d’un extrême à l’autre. Excepté ces deux épisodes, les « couples » de post-pubères, ou bien les « couples » formés d’un enfant et d’un adulte, sont en règle générale encouragés et formés par les concepteurs adultes de la série… C’est limite si on ne leur distribue pas la pilule, les préservatifs et le tube de vaseline !
Pour valider la précocité des passages à l’acte sexuel/amoureux des adolescents, la série Joséphine ange gardien transforme ces derniers en nouveaux Roméo et Juliette, victimes de l’horrible censure de leur entourage pudibond, castrateur et conservateur (comprendre « masculin et patriarcal »), bien entendu sur fond de défense d’un matriarcat féministe et misandre réputé « aimant, compréhensif et proche de la réalité des jeunes ». Par exemple, dans l’épisode 51 « Ennemis jurés », Antoine Blondelle et son voisin Xavier Mareuil, les deux agriculteurs ennemis, refusent que leurs enfants respectifs, Julie et Gaël, pas encore majeurs, se fréquentent. Dans l’épisode 73 « Légendes d’Armor », Loïc, à peine adulte, dit être « fou amoureux de Morgane depuis toujours »… mais Bertrand, le père de la jeune demoiselle, lui interdit de la voir. Dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », se déroulant dans les années 1960, Joséphine s’émerveille devant les retrouvailles des deux tourtereaux Gabrielle et Frédéric, mais agite face à eux le spectre d’un interdit patriarcal qui les empêcherait de s’aimer et d’être heureux : « C’est trop mignon. Félicitations. Il y a juste un petit problème : c’est que t’as pas 21 ans. Et c’est le consentement de tes parents, tu peux pas te marier. » (Joséphine s’adressant à la jeune Gabrielle). Tan tan tan tan.
Une fois passée cette fausse petite frayeur, d’autant plus à une époque comme la nôtre où quasiment tous les interdits et toutes les limites en matière de sexualité ont été abattus, on ne peut que constater un encouragement massif de la part de Joséphine et de ses personnages à ne se fixer aucune contrainte. A fortiori, de contrainte d’âges ! Le plus choquant dans Joséphine, c’est à mon avis que ces histoires d’« amour » entre adolescents soient présentées comme des modèles à imiter, surtout dans un téléfilm familial à destination d’un public majoritairement composé de personnes âgées et d’enfants. C’est aussi que les adultes de la série anticipent ou encouragent chez leurs têtes blondes la naissance ou l’actualisation de sentiments amoureux qui ne sont pas de leur âge, en projetant sur elles leurs propres fantasmes libertins ou pédophiles, présentés comme « responsables », « matures » et « épanouissants » : « Ta fille veut arrêter le basket. Elle est amoureuse. Je la connais. » (Charlotte) « Tu plaisantes ? Jeanne a 14 ans. C’est pas un peu tôt pour avoir un p’tit copain ? » (Christophe, dans l’épisode 72 « Les Boloss ») ; « Moi j’ai compris. Il est amoureux. » (Joséphine à propos de Gaspard, 16 ans, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé ») ; « C’est merveilleux que tu sois amoureux. » (Florence, la mère divorcée, s’adressant à son fils Gaspard, idem). Pour Joséphine, les premiers émois adolescents, attention, c’est puissant. On ne rigole pas avec ça ! Ils sont forcément divins, éternels, matures, solides et indiscutables ! Par exemple, dans l’épisode 60 « Une Prof », Fanny Delvaux, professeur de français en collège, ose minorer les sentiments amoureux qu’elle a suscités chez Alex, son jeune collégien de 14 ans. Quel sacrilège n’a-t-elle pas commis (non d’avoir séduit son élève mais d’avoir nié la force des sentiments de ce dernier à son égard) !! « Je ne suis pas sûre que ce ne soit qu’un béguin d’adolescent… » l’avertit Joséphine… qui finit par sentir à raison venir la catastrophe.
Dans l’épisode 72 « Les Boloss » transparaît particulièrement la pédophilie cachée des bobos qui brisent la jeunesse de leur progéniture et pensent responsabiliser leurs jeunes en projetant sur eux leur propre immaturité d’adultes et leurs conclusions psychologisantes sur la vie, en les mêlant à leurs considérations sur-érotisées de grandes personnes en leur parlant « sexe » ou « sentiments amoureux » alors que ce n’est pas le moment. Par exemple, on apprend que la mère d’Amélie, gamine de 14 ans, veut amener celle-ci faire une manucure. Quant à Charlotte, la maman de Jeanne, elle justifie aussi les audaces et défis sexuels de sa fille, sans voir que cette dernière souffre au collège et s’auto-détruit : « Ça va, Jeanne. T’as presque 15 ans. À ton âge, c’est normal d’être amoureuse. D’ailleurs, je me disais qu’on pourrait peut-être prendre un rendez-vous avec ma gynéco, pour parler de tout ça, hein ? ». Jeanne, au fond, souffre de l’irresponsabilité et de l’aveuglement de sa mère démissionnaire qui veut lui « faire prendre la pilule en loosedé » au lieu de lui venir concrètement en aide.
Après avoir ouvert les vannes en matière de sexualité enfantine et adolescente, les scénaristes laxistes de Joséphine ange gardien, inconsciemment paniqués par leur permissivité et ses conséquences, essaient mollement de rétropédaler pour réparer leurs dégâts, rester dans les clous de la bien-pensance et conserver leur label de « série populaire regardable par tous ». La seule petite limite morale qu’ils gardent, la ligne rouge à ne pas dépasser concernant les ados, ce n’est ni l’avortement (infanticide), ni la tromperie, ni le viol, ni la pédophilie : c’est l’inceste (rapport sexuel entre un adulte et un enfant, ou entre deux membres trop rapprochés d’une même famille), ou encore l’homophobie. À deux reprises dans les Joséphine, à savoir dans les épisodes 70 « Tango » et 84 « T’es ki toi ? », à cause de secrets de famille trop bien gardés ou de familles recomposées générant des quiproquos, un demi-frère et une demi-sœur ignorant qu’ils le sont sont à deux doigts de sortir ensemble : c’est le cas de Diego et Aurore, lycéens, dans l’épisode 70, et c’est aussi le cas d’Anthony (16 ans) et de Mélanie (17 ans) dans l’épisode 84 (« J’ai dragué ma demi-sœur… » se répète Anthony, halluciné). Dans ce cadre très précis de rebondissement narratif, Joséphine fait tout pour empêcher la catastrophe de s’actualiser, et éviter la liaison incestueuse. Mais c’est la seule exception d’opposition catégorique joséphinienne à la réunion génitale et amoureuse des corps adolescents. Pour le reste des combinaisons, roulez carrosses ! Et comme je le disais, l’autre frein qui peut légitimer le voile pudique ou le souhait d’infaisabilité posé sur les unions amoureuses adolescentes prématurées, c’est la promotion de l’homosexualité. Par exemple, dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’unique raison pour laquelle l’ange gardien Gabriel empêche in extremis que Louison (15 ans) se face dépuceler par Max (du même âge) sous la tente du camp de colonie de vacances, en leur jetant une poudre d’or qui les endort illico tous les deux, c’est le lesbianisme – naissant et présenté comme immuable – de Louison. Sans cette présomption d’homosexualité, Louison pouvait passer à la casserole sans problème ! Son petit âge n’aurait souffert d’aucune contre-indication de la part des réalisateurs de la série. On retrouve le même cas de figure avec le personnage lesbien mineur de Lou dans l’épisode 95 « Disparition au lycée ».
N’en déplaisent aux indifférents relativistes pour qui « l’Amour n’a pas d’âge ni de sexe », je le dis et répète : cette croyance en l’amour entre adolescents de 16 ans et moins, largement promotionnée par Joséphine ange gardien (et de plus en plus permise par la loi française, puisque l’âge du consentement sexuel a été baissé à 13 ans en janvier 2021 !), est pédophile (au sens de « pédéraste »), et devrait unanimement nous scandaliser. Les concepteurs du téléfilm jouent avec nous, testent nos limites, pour savoir jusqu’où ils peuvent aller dans la violation des interdits sociaux liés à la différence des générations, et jusqu’où s’est enracinée notre accoutumance/indifférence au vice. Par exemple, dans l’épisode 83 « Sur le cœur », les scénaristes de Joséphine ont la perfidie de laisser croire un bon bout de temps aux téléspectateurs que Justine, 15 ans, a une liaison cachée avec Tony, le beau fermier adulte… même si c’est pour finalement démentir la présomption de pédophilie. Mais il était moins une ! En outre, sa jumelle, Roxane, suit les traces de sa sœur : elle allume effrontément un serveur adulte, Tony, dans un bar. Elle finit par se prend un méchant râteau… mais là encore, ce n’est pas la transgression pédophile qui est dénoncée : c’est juste le fait qu’elle n’ait pas marché jusqu’au bout ! Dans l’épisode 72 « Les Boloss », Vanessa la collégienne drague le surveillant Samuel, même si elle se prend un vent par ce dernier qui la recadre : « J’pourrais presque être ton père ! ». Dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », Pauline, 15 ans, pour faire son intéressante et la fille mature, fait croire à ses copines de lycée qu’elle a un mec, et que c’est son entraîneur de piscine, Benjamin, beau trentenaire. Dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », Joséphine s’imagine dans un premier temps que Clémence, une vieille dame âgée de maison de retraite, est la petite copine d’Olivier, jeune étudiant, car celui-ci lui lâche un « Je t’aime » au téléphone. Dans l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage », Françoise drague Xavier qui a deux fois moins que son âge.
Clou du spectacle (comme s’ils n’étaient pas allés assez loin dans leurs infractions…) : les libertaires joséphiniens mâtinent leur désobéissance au socle du Réel qu’est la différence des générations d’un zeste de citron incestueux, d’une séduction démagogique, jeuniste et pédophile à la sauce « cougar ». Ils nous ont déjà fait le coup de ces projections fantasmatiques perverses dans la série Demain Nous Appartient, en composant le « couple » improbable Maxime/Clémentine, alors que le jeune homme n’a que 17 ans, et qu’il sort avec sa prof de sport, déjà mariée et avec enfant, de plus de 25 ans son aînée, en validant bien entendu leur union au nom de « l’amour » et de la « lutte contre les clichés et les normes sociales ». Mais la série Joséphine ange gardien avait donné le « la ». Par exemple, dans l’épisode cross-over avec Camping Paradis « Un Ange au camping », les scénaristes pervers de Joséphine font tomber amoureux le jeune Valentin (16 ans) d’Audrey (de quasiment 25 ans de plus que lui). Audrey y est pour quelque chose dans l’allumage de chauffe-eau… même si, par la suite, elle reviendra en arrière et refusera de prendre la douche. Elle a en effet flatté Valentin sur sa « maturité » et l’a traité comme l’adulte qu’il n’est pas : « C’est un adulte, maintenant. ». Elle a tenu le double discours de la cougar qui n’assume pas sa duplicité, et qui a revu l’âge de son prétendant à la hausse. L’entourage adulte d’Audrey a les idées tout aussi mal placées qu’elle : André et Xavier projettent sur leur collègue et Valentin une histoire d’amour : « Dis donc, il en craque pour toi, le minot, ou quoi ? » (Xavier) « Audrey, ou les ravages de l’Amour… » (André) « Mais vous êtes complètement malades ! » (Audrey) « Tu rigoles ou quoi ? T’as vu comment il te matait ? » (Xavier) « Je vois surtout qu’il a 16 ans ! » (Audrey) « À l’adolescence, on fantasme sur les filles plus âgées, hein… » (André) « Stop ! J’en ai assez entendu ! Merci ! » (Audrey). Et, je vous le donne en mille, Violette (15 ans), pour se consoler de ne pas être aimée de Valentin, justifie elle aussi les sentiments amoureux incestueux de ce dernier en prétextant que le couple présidentiel Macron est bien montré comme un exemple national d’amour : « Et alors ? Le Président de la République, sa femme, elle a bien 20 ans de plus que lui ! ». Logique imparable.
Joséphine n’est pas en reste dans le jeu de la projection amoureuse cougarienne : « T’es un sacré bonhomme. Elle a beaucoup de chance, ta Léa. » (Joséphine) « Sois pas jalouse. Les femmes mûres, j’y viendrai un jour. » (Hugo, 8 ans) « Tu sais, ce qu’elle te dit, la femme mûre ? P’tit con ! » (Joséphine… finissant en éclats de rires collectifs, dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie »). Par exemple, dans l’épisode 78 « Carpe Diem », notre ange gardien appelle plusieurs fois le jeune Yvan (12 ans) « chéri ». Et dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur », elle projette une « cougar attitude » avec Ismaël, son bel ange gardien stagiaire trentenaire, même si elle attribue ensuite cette projection déplacée au footballeur Christian Karembeu : « Je vous laisse entre amoureux. » (Christian Karembeu voyant Ismaël débarquer vers Joséphine) « Ah non non non, c’est pas du tout mon amoureux ! C’est juste un… collègue de travail. » (Joséphine).
HAINE DES ENFANTS ET MALTRAITANCE
Il ne faut pas se fier aux apparences de la propagande joséphinienne de l’éternelle jeunesse. Notre ange gardien, malgré sa réputation de parfaite nounou et de maman angélique de tous les Français, n’aime pas les enfants, en réalité. Elle ne s’en sert que pour redorer son image de gentille, car en temps normal, c’est la guerre larvée contre eux, guerre enrubannée d’une carapace de copinage : « La prochaine fois, collez-moi un alcolo, un repris de justice, même un homme politique. Tout sauf un môme ! » (Joséphine à propos de la petite Emma, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié ») ; « Les ados sont beaucoup plus manipulateurs qu’on ne le pense… » (c.f. l’épisode 8 « Une Famille pour Noël ») ; « Merde ! Les enfants ! » (Joséphine, se rendant compte qu’elle a oublié les enfants Bolbec qu’elle devait aller chercher à l’école, dans l’épisode 19 « Nadia ») ; « Ils sont bien mignons Là-Haut, mais j’ai autre chose à faire que de m’occuper d’un gamin ! […] Excusez-le. Il est un peu envahissant. » (Joséphine par rapport à Gabriel, son ange-stagiaire de 10 ans, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire ») ; « Comment on dit, déjà ? ‘Petits enfants, petits soucis. Grands enfants, grands soucis !’ » (c.f. l’épisode 48 « Les Majorettes ») ; « Vous savez, les parents ont toujours le mauvais rôle dans ces cas-là. » (Joséphine, compréhensive avec Louise à propos des bêtises de sa fille Chloé, dans l’épisode 89 « Graines de chef ») ; « J’adore les ados… » (Joséphine ironique par rapport à Philippine l’ado rebelle) ; c.f. l’épisode 98 « Haute Couture » . Sinon, en temps normal, elle refuse les enfants et nie sa propre maternité : « Les anges gardiens n’ont pas d’enfants. C’est comme ça. » (c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants »).
Et elle dépeint parfois les enfants comme des sales gosses, des pestes : Jérémy dans l’épisode 3 « Le Tableau noir », Ben et Lazlo dans l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », Amélie dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette », Lucie dans l’épisode 60 « Une Prof », Ben et Enzo dans l’épisode 67 « Les Anges », Lison dans l’épisode 93 « Enfin libres ! », etc. Les enfants sont présentés comme des progénitures insolentes qui manquent de respect et s’opposent à leur père, voire l’abandonnent : c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode 4 « La Part du doute », l’épisode 12 « Romain et Jamila », l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 21 « Le Compteur à zéro », l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », l’épisode 28 « Robe noire pour un ange », l’épisode 30 « Le Secret de Julien », l’épisode 31 « Noble Cause », l’épisode 33 « De toute urgence ! », l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 36 « Remue-Ménage », l’épisode 37 « L’Ange des casernes », l’épisode 39 « Profession menteur », l’épisode 46 « Police Blues », l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu », l’épisode 51 « Ennemis jurés », l’épisode 52 « L’Homme invisible », l’épisode 59 « Suivez le guide », l’épisode 60 « Une Prof », l’épisode 61 « Un Monde de douceur », l’épisode 70 « Tango », l’épisode 73 « Légendes d’Armor », l’épisode 76 « Papa est un chippendale », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 78 « Carpe Diem », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’épisode « Un Ange au camping », l’épisode 89 « Graines de chef », l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur », l’épisode 91 « Un Noël recomposé ». Ils sont aussi particulièrement impertinents et impitoyables avec leur maman : c.f. l’épisode 16 « La Vérité en face », l’épisode 5 « Une Mauvaise Passe », l’épisode 35 « Coupée du Monde », l’épisode 48 « Les Majorettes », l’épisode 65 « Pour la vie », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 83 « Sur le cœur », l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton », l’épisode 98 « Haute Couture ».
Pour corriger ces petits démons, en général, Joséphine use de la magie pour les manipuler/dresser à distance, ou bien n’hésite pas à défoncer carrément la porte des espaces clos dans lesquels ils se sont reclus, en violant leur liberté. Par exemple, dans l’épisode 18 « La plus haute marche », elle rentre de force dans la chambre fermée à clé de la jeune Aurélie. Dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain », elle ouvre magiquement la porte de la chambre d’Alain. Dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette », ele force d’un claquement de doigts la serrure de la salle de bain où s’est enfermée Amélie dans la chambre d’hôtel. Dans l’épisode 67 « Les Anges », d’un claquement de doigts, elle force la serrure de la porte de la chambre de Simon fermée à clé, et rentre alors qu’il s’était enfermé. Dans l’épisode 56 « Tout pour la musique », elle ouvre magiquement la porte de la chambre de Léonie. Dans l’épisode 70 « Tango », elle ouvre magiquement la porte de la chambre de Diego. Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », d’un claquement de doigts, elle parvient à voir à travers la porte de la tente. Dans le même épisode, elle déverrouille la porte de la voiture où le jeune Léonard s’est enfermé, en laissant son père dehors. Par exemple dans l’épisode 87 « Un pour tous », elle se fait fermer la porte au nez du domicile de Jules. Elle revient à la charge en apparaissant sur l’écran de caméra d’interphone de porte.
Plus fondamentalement, Joséphine considère les enfants comme des compétiteurs au bonheur qu’elle veut être la seule à prodiguer aux adultes, comme des ombres à son hégémonie divino-maternelle : « C’est super les enfants. Ça donne un sens à tout. » (Michel) « ‘Ça donne un sens à tout’… Qu’est-ce que je fais là, moi ? » (Joséphine, dans l’épisode 45 « Au feu la famille ! »). Et la maternité, il ne faut surtout pas lui en parler ! Elle la perçoit comme un virus ou une maladie. Face à une femme enceinte, elle est capable de dire dans le même épisode – le n° 58 « Liouba » – à la fois « J’adore les bébés ! » et « J’espère que c’est pas contagieux ! […] Je suis pas enceinte. Enfin, j’espère… ». Dans les épisodes de Joséphine, l’arrivée d’un enfant est parfois filmée comme un accident, une catastrophe, une terrible nouvelle (c.f. l’épisode 65 « Pour la vie »).
Et les autres personnages emboîtent le pas de la pédophobie joséphinienne : « Un enfant, un mari, une famille, c’est pas mon truc. J’ai pas la tête à ça. Ça demande trop de contraintes, trop de sacrifices. » (Camille… qui finit par se caser avec Pierre, dans l’épisode 7 « Une Santé d’enfer ») ; « Le petit monstre, là, c’est Gaspard, mon fils. » (Carole dans l’épisode 26 « Enfin des vacances ! ») ; « En route, les p’tits monstres ! » (Antoine s’adressant « affectueusement » à ses enfants Hugo et Manon, dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille ») ; « Ils sont pénibles à l’adolescence, c’est incroyable ! » (Olivier récriminant contre sa fille Violette, dans l’épisode cross-over « Un Ange au camping »). Par exemple, dans l’épisode « Un Ange au camping » justement, ce vieux grincheux de Christian Parisot qualifie « les deux mouflets » Valentin et Violette de « p’tits pirates ». Joséphine se voit même obligée de calmer les ardeurs pédophobes de certaines de ses troupes : « Quand j’ai vu que vous avez été gardienne de zoo et gardienne de prison, je me suis dit qu’on tenait exactement la bonne personne ! » (Jean, le directeur d’un établissement scolaire, ravi de recruter Joséphine comme pionne) « Attendez, on parle quand même d’ados… » (Joséphine, dans l’épisode 72 « Les Boloss »). De plus en plus, on retrouve dans le discours des adultes quarantenaires de Joséphine l’idée (individualiste) que les enfants, ça va bien… mais qu’à un moment donné, il faudrait que leurs parents pensent à eux, prennent le large, redeviennent égoïstes, séducteurs et même célibataires ! : « Dans ma vie, je n’ai que Franck et les filles. » (Julie parlant de son mari) « J’pense que c’est ça ton problème. Parce que toute ta vie tourne autour d’eux. Sauf que tes filles, elles ont grandi. Il serait peut-être temps que tu prennes ton indépendance. Pourquoi tu ne te cherches pas un p’tit boulot ? Ça t’aiderait à t’épanouir. Ce serait bien, moi j’trouve. » (Joséphine, dans l’épisode 69 « Double Foyer ») ; « Je ne vois pas pourquoi Florence se sacrifie comme ça pour eux. Pour elle, c’est ses enfants et rien d’autre. Sa vie, son boulot, ses amours, on verra plus tard ! » (Catherine regrettant que son ex-belle fille ait renoncé à son métier à la chocolaterie, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). Par exemple, dans l’épisode 89 « Graines de chef », le chef étoilé Jérôme Aubrac a réussi à convaincre sa femme Lydia de renoncer à avoir des enfants, pour monter ensemble leur académie de cuisine, et elle a accepté. « J’ai jamais voulu être père. Jamais. » lui jure-t-il.
À ce propos, il est d’ailleurs assez sidérant, pour une série « familiale » comme Joséphine, que plusieurs épisodes de Joséphine « traitent » de l’avortement en le justifiant/banalisant : c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 12 « Romain et Jamila », l’épisode 20 « Un Stagiaire », l’épisode 39 « Profession menteur », l’épisode 53 « Marie-Antoinette » et l’épisode 76 « Papa est un chippendale ». Et sans aller jusqu’à ce extrême, avec Joséphine, c’est la politique de l’enfant unique, ou Famille Pour Tous (et donc Manif Pour Tous), avec deux enfants grand max ! On ne dénombre pas de familles de plus de deux enfants (ou alors, dans le cas contraire, les deux parents ne sont plus là – c.f. l’épisode 31 « Noble Cause », l’épisode 63 « Le Cirque Borelli » et l’épisode 87 « Un pour tous » – ou bien les enfants sont invisibles – c.f. l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 39 « Profession menteur », l’épisode 53 « Marie-Antoinette » et l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel »). L’hétérosexualité et le malthusianisme sont à leur comble. L’enfant est pris pour un fétiche divin, un dû, une marchandise. Il est à la fois haï et adulé… mais en tout cas, il n’est ni considéré ni aimé.
Et les enfants procréés naturellement sont bien souvent prisonniers des projections parentales narcissiques, malades, fusionnelles et autoritaires, sur le mode du chantage identificatoire. En gros, les parents voulant le bien de leur progéniture ne le laissent pas libre et se projettent excessivement sur lui ; et les enfants ont du mal à s’affranchir des attentes qu’ils ont sur leurs parents ou qui pèsent sur eux : c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », l’épisode 14 « La Fautive », l’épisode 16 « La Vérité en face », l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 19 « Nadia », l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », l’épisode 30 « Le Secret de Julien », l’épisode 33 « De toute urgence ! », l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 35 « Coupée du Monde », l’épisode 37 « L’Ange des casernes », l’épisode 39 « Profession menteur », l’épisode 40 « Paris-Broadway », l’épisode 41 « Les deux font la paire », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 45 « Au feu la famille ! », l’épisode 46 « Paris Blues », l’épisode 48 « Les Majorettes, l’épisode 62 « Yasmina », l’épisode 64 « En roue libre », l’épisode 66 « De père en fille », l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 74 « Tous au zoo », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 78 « Carpe Diem », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », l’épisode 83 « Sur le cœur », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 87 « Un pour tous », l’épisode 89 « Graines de chef », etc.
Dans Joséphine, l’enfant – en tant que filiation – devient un concept immatériel, fantasmé, sentimentalisé. Une créature fictionnelle et hors sol, sans racines. Selon les personnages de la série, la parenté anatomique, la filiation et la famille réelles, le corps humain sexué, sont neutralisés, au bénéfice des liens du « cœur », d’adoption, d’apprivoisement (pour reprendre les mots du renard de Saint-Exupéry), d’amitié, d’intentions, d’émotions. Les « vrais parents », ce serait ceux qui le veulent, ceux qui aiment un enfant, qui adoptent, qui éduquent et qui élèvent, bien avant ceux qui procréent ! : c.f. l’épisode 4 « La Part du doute », l’épisode 8 « Une Famille pour Noël » (justifiant le « mariage » gay et l’adoption où la différence des sexes est optionnalisée), l’épisode 20 « Le Stagiaire », l’épisode 31 « Noble Cause », l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 45 « Au feu la famille ! », l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu », l’épisode 51 « Ennemis jurés », l’épisode 58 « Liouba » (justifiant la GPA), l’épisode 59 « Suivez le guide », l’épisode 61 « Un Monde de douceur », l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 70 « Tango », l’épisode 72 « Les Boloss » (justifiant les moyens de contraception chimiques), l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais » (avec les enfants nés par PMA), l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », l’épisode 84 « T’es ki toi ? » (justifiant les FIV), l’épisode 87 « Un pour tous », l’épisode « Un Ange au Camping », etc. « Pour moi, avoir un enfant, c’est le principal. Adopté ou non. […] Cet enfant, on l’aura plus mérité que si on l’avait fait ! » (Victor s’adressant à sa femme Émilie, dans l’épisode 43 « Sur les traces de Yen ») ; « J’adore cette gamine. Si je m’écoutais, je l’adopterais. » (Joséphine à propos d’Alice, dans l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants »).
La série Joséphine s’insurge contre certains trafiquants d’enfants dans le domaine de l’adoption ou de la procréation. Je pense par exemple à la femme alcoolique qui se fait passer pour la mère biologique de Nina dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », à Peter le trafiquant d’enfants adoptables dans l’épisode 43 « Sur les traces de Yen » (« C’est monstrueux. » déclare Joséphine à son propos), à Mademoiselle Girard et au Docteur Lancel qui fomentent un trafic d’enfants arrachés à leurs mères mineures pour les faire adopter par des familles riches dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle » (« Je vais les pulvériser. » murmure l’héroïne les concernant). Mais la plupart du temps, Joséphine et les personnages rangés du côté du « bien » ne font pourtant pas mieux. Mais eux sont incroyablement excusés : Cyril qui a eu Mathis par FIV dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », Claire et Laurent qui ont recours à la GPA dans l’épisode 68 « Liouba », Guy et Sylvie les faux parents de Clément dans l’épisode 59 « Suivez le guide », Jean et Christine les faux parents de Noémie dans l’épisode 22 « Belle à tout prix », Michel et Martine les faux parents de Nina dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », etc.
La série Joséphine en a tellement rien à foutre des enfants réels qu’elle se met à promouvoir carrément le divorce dans certains cas. Même si, à certains rares moments, sont émises quelques réserves : « C’est pas évident pour les enfants quand leurs parents divorcent. Ça doit leur… » (Joséphine veut dire « Ça doit leur faire mal », dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). Déjà, on voit apparaître les premiers enfants hors mariage (c.f. l’épisode 42 « Le Secret des Templiers », l’épisode 68 « Restons zen »). Et parmi les personnages de Joséphine, énormément sont des enfants de divorcés : Aurélie (depuis l’âge de 4 ans) dans l’épisode 18 « La plus haute marche », Mathieu (depuis l’âge de 3 ans) dans l’épisode 46 « Police Blues », Max (depuis l’âge de 8 ans) dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Noé (depuis l’âge de 6 ans) dans l’épisode 90 « 1998-2019 : Retour vers le futur », etc. Par exemple, dans l’épisode 87 « Un pour tous », la mère de Jules a eu quatre enfants avec des partenaires différents, puisque trois sont blancs et une est café au lait (Jeanne).
Dans l’épisode 69 « Double Foyer », justement, Joséphine ne cache plus du tout ses sympathies pour le divorce, surtout quand ce dernier peut servir sa militance féministe et matriarcale. En effet, elle encourage Julie, femme de deux enfants (Zoé et Lola) trompée par Franck, son mari qui prend maîtresse (Mélanie) pour finalement revenir par tous les moyens vers elle, à divorcer et à refaire sa vie avec un autre homme, Simon, lui-même divorcé et père d’une jeune fille (Valentine) : « Hier, vous m’avez dit que vous étiez pas très épanouie dans votre vie actuellement. C’est vrai que vous passez votre temps à vous occuper de votre mari, de vos deux filles. Peut-être que vous devriez penser un tout petit peu plus à vous et gagner votre indépendance. Je suis sûre que vous seriez plus heureuse. » Elle banalise les dommages collatéraux du divorce concernant les gamins (« Vous savez, les enfants sont souvent plus heureux avec des parents divorcés mais qui se respectent, qu’avec des parents encore mariés mais qui se déchirent. ») mais insiste quand même – avec une hypocrisie sans nom – pour que la rupture se fasse proprement, en bonne et due forme, légalement, sans éclaboussure, « pour eux ». Vaz-y mollo avec Franck, conseille Joséphine à Julie, « c’est quand même le père de tes filles. C’est important que tu gardes des bons rapports avec lui. ». Et quand Franck essaie de se racheter auprès de sa femme, Joséphine voit le rapprochement d’un très mauvais œil et met tout en œuvre pour qu’elle ne rentre pas dans ce qu’elle identifie comme un insidieux « chantage aux sentiments ». À la fin de l’épisode, Franck s’avoue vaincu devant le coalition mère-filles-ange gardien liguées contre lui : « Julie avait raison. On va se séparer. Le plus important, c’est que les filles n’en pâtissent pas. » Même Chantal, la mère de Julie, fait péter le champagne pour le divorce : « T’as bien du courage, ma fille. Je suis fière de toi ! » Et sa fille de lui répondre, en jouant la fausse modeste : « Tu sais, c’est Joséphine qui m’a ouvert les yeux. » En guise de conclusion, Joséphine fait des gestes d’au revoirs en mode « bon débarras » hypocrite à Franck pour qu’il s’éloigne à tout jamais de Julie ; puis elle se félicite de l’achèvement de son œuvre : « C’est pas pour me jeter des fleurs mais j’ai fait du bon boulot ! Bravo Josie ! » Pour résumer, la mission de Joséphine, c’était d’aider sa « cliente » à divorcer sereinement de son mari et à « vivre pour elle et prendre sa vie en main ». De tous les épisodes de Joséphine, je n’en ai jamais vu d’aussi immoral. Les bras m’en sont tombés.
Le pire en matière de promotion ouverte du divorce, je crois que c’est quand même l’épisode 91 « Un Noël recomposé ». Dans ce dernier, Florence divorce de Jérémie, en laissant leurs deux enfants Gaspard et Noé écartelés et sur le carreau. C’est pour le plus jeune, Noé (6 ans), que c’est apparemment le plus dur. Il écrit au Père Noël pour lui demander comme cadeau que ses deux parents soient à nouveau réunis pour Noël. Catherine, sa grand-mère côté paternel, justifie le divorce entre Florence et son fils Jérémie, en effleurant à peine la question de la souffrance des enfants : « Ça leur a fait du bien… mais les enfants sont un p’tit peu perturbés. ». Et effectivement, quand Noé voit sa maman draguer Maxime, son collègue de boulot (commis) à la chocolaterie, a fortiori par l’entremise de Joséphine, il le prend super mal : il sabote les bûches au chocolat avec du sel. Florence le découvre et va lui parler, en lui expliquant (sans le gronder : « gronder » c’est patriarcal…) qu’il doit se faire à la situation, et fermer sa gueule de petit enfant jaloux et pas sage : « Maman, pourquoi tu n’aimes plus papa comme avant ? » (Noé) « Ben mon chéri, c’est comme ça, c’est la vie. » (Florence). Voilà. Le divorce, c’est la vie. Et jamais deux sans trois, comme dirait Joséphine à la jeune femme : « Arrête de culpabiliser. T’es pas la première à divorcer, et tu ne seras pas la dernière ! ». De surcroît, on nous ressert toujours l’argument de mauvaise foi de la solution par défaut : mieux vaut des parents divorcés que des parents ensemble qui ne s’aiment plus et se disputent tout le temps (euh… et les parents qui se réconcilient, alors ?) : « Moi j’voudrais que ce soit comme avant. » (Noé) « Quand on se disputait avec papa ? Papa et moi, on ne s’aimait plus. Fallait qu’on se sépare. Parce que c’était mieux pour vous et parce que c’était mieux pour nous. Tu ne te rappelles pas comme on criait ? Tu sais Noé, ton papa et moi, on ne va jamais se remettre ensemble. Mais c’est pas triste. Parce qu’on est beaucoup plus heureux comme ça. Mais on est toujours une famille. » (Florence). Et, le bouquet, on nous présente la reconstitution forcée des adultères comme une merveilleuse « famille », encore plus forte, diversifiée, unie, que la famille nucléaire d’avant-divorce : « Même si on n’est plus ensemble, il faut qu’on reste unis. » (Jérémie s’adressant à Florence). La preuve : Joséphine réconcilie Florence (l’ex-femme de Jérémie) et Julie (la nouvelle compagne de Jérémie). À tel point qu’à la fin, même quand Jérémie et sa compagne Julie s’engueulent et que celle-ci est sur le point de quitter la réunion de famille, Florence sauve in extremis la situation et défend « l’amour » entre Jérémie et sa nouvelle chérie (« C’est parce qu’il vous aime. » !). Solidarité « féminine », même entre ex ! C’est y pas beau ? L’élargissement de la soi-disant « famille » ne s’arrête pas là : pour ce « Noël recomposé », sont aussi conviés au repas de Noël bobo Mylène, femme également divorcée, ses deux enfants Jules et Cassandre (Cassandre qui, bien que mineure, s’est mise en « couple » avec le jeune Gaspard : normal, quoi), ainsi que Jules son père (lui-même divorcé d’avec sa femme). Comme ça, le tableau bordélique « familial » est complet ! Joyeux Noël en famille, chers téléspectateurs de TF1 !
La haine joséphinienne des enfants et adolescents est camouflée – et finalement lisible – par la victimisation. C’est-à-dire que Joséphine jette sur eux une vision doloriste et fataliste qui les dédouane d’une grande part de leur liberté et responsabilité. L’enfance traumatisée, violée et muette constitue dès le départ le cœur de cible de la série (c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 3 « Le Tableau noir », l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 20 « La Stagiaire », l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », l’épisode 27 « Sauver Princesse », l’épisode 28 « Robe noire pour un ange », l’épisode 30 « Le Secret de Julien », l’épisode 32 « Un Passé pour l’avenir », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 53 « Marie-Antoinette », l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », l’épisode 56 « Tout pour la musique », l’épisode 58 « Liouba », l’épisode 60 « Une Prof », l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 69 « Double Foyer », l’épisode 70 « Tango », l’épisode 72 « Les Boloss », l’épisode 74 « Tous au zoo », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », l’épisode 76 « Papa est un chippendale », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’épisode 87 « Un pour tous », l’épisode 95 « Disparition au lycée », l’épisode 91 « Mon Fils de la Lune »). Le message de Joséphine, en gros, c’est « On touche pas aux enfants !!! » (euh… même pas leurs propres parents ? même pas les prêtres ?). Les enfants et adolescents servent à l’héroïne d’instruments de chantage à la transparence (« Le silence et le mensonge, je vous jure que ça peut détruire un enfant. », c.f. l’épisode 8 « Une Famille pour Noël » ; « C’est pas bon de tout cacher aux enfants. », c.f. l’épisode 18 « La plus haute marche ») ainsi que d’excuses pour agir en justicière vengeresse à l’encontre des adultes.
PROFANATION DE VIERGES ET D’ENFANTS
Il y a dans cette victimisation fataliste des enfants dans Joséphine une forme de voyeurisme, de diabolisation et de morbidité perverse qu’on peut observer pendant certains rituels satanistes où ont lieu des sacrifices humains. Lors de ces célébrations, les jeunes femmes vierges ou les enfants innocents sont les victimes privilégiées choisies par les profanateurs : c’est l’innocence et la pureté que le diable convoite et veut posséder et salir, par jalousie. Et bien vous me croyez ou non, on retrouve énormément le thème de la disparition d’enfants ou du viol de jeunes femmes vierges dans la série « populaire » Joséphine ange gardien. Et je n’y inclus même pas les fugues « rationnelles » et intentionnelles (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 14 « La Fautive », l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 20 « Le Stagiaire », l’épisode 27 « Sauver Princesse », l’épisode 53 « Marie-Antoinette », l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 68 « Restons zen », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », l’épisode 91 « Un Noël recomposé », l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! », l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune ») ! Beaucoup d’épisodes de Joséphine relatent des fugues qui ne sont pas réellement préméditées par le fugitif/la fugitive, voire même qui sont teintées de paranormal et de violence (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne », l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour », l’épisode 48 « Les Majorettes », l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu », l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 73 « Légendes d’Armor », l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur », l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton », l’épisode 94 « L’esprit d’Halloween », l’épisode 95 « Disparition au lycée »).
Par exemple, dans l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », la disparition de Thierry est filmée comme un jeu de piste angoissant qui se résoudra par l’intuition surnaturelle et amoureuse de son amant Martin. Dans l’épisode 17, le jeune Sébastien disparaît comme par enchantement et sera, le temps de sa fugue, transformé en magicien par son grand-père. Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », un gamin de 10 ans, Jasper, disparaît mystérieusement dans une grotte des Cévennes provençales, sans jamais être retrouvé. Et une quarantaine d’années plus après, pendant le trek d’une colonie de vacances dirigé par Joséphine, l’histoire se répète : la jeune Louison, après une nuit dans le camp, disparaît de sa tente. Une grande course contre la montre s’en suit pour ses camarades, sur fond de vol progressif de statues à l’effigie de chacun d’eux. On nous fait croire que c’est l’esprit de Jasper qui hante les lieux et organise ces rapts d’enfants. D’ailleurs, dans ses recherches, le groupe de Joséphine tombe sur des sanctuaires qui étaient probablement le théâtre de messes noires et de profanations sacrilèges : « Ils ont bâti cette maison sur un ancien temple païen. » (Max) « À tous les coups, les nuits de pleine lune, ils procédaient à des sacrifices humains pour honorer leurs dieux. » (Ben) « Oui, enfin, en tous les cas, on va pas penser à ça. On est là juste pour la pause déjeuner. Et après, on cherche le signe. » (Joséphine).
Le thème de la jeune femme violée – ou prise pour folle – dans une atmosphère paranormale revient assez souvent dans la série : c.f. l’épisode 48 « Les Majorettes », l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton » et l’épisode 93 « Enfin libres ! ». Par exemple, dans l’épisode 48 « Les Majorettes », Chloé révèle qu’il y a 21 ans, lorsqu’elle était jeune adulte et habillée en majorette, elle a été violée par Michel Sarfeux, le maire de la commune de Milly, qui s’était proposé de l’emmener en voiture (sa disparition suspecte n’avait pas alerté sa grande sœur Catherine, à l’époque). Dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », la jeune Rebecca voit le spectre de son père mort dans un accident de voiture se balader dans les couloirs du château des McAlister, et est fortement tourmentée par des hallucinations. Dans l’épisode 73 « Légendes d’Armor », en Bretagne, Morgane a disparue, à l’instar de sa sœur Élodie Lozac’h en mer en 2010. Hugues raconte qu’elle « ne serait pas la seule jeune fille disparue de Ploumenec’h ». Ces enlèvements sans auteur seraient l’œuvre du diable. Et en effet, sur un portail en bois de la maison des Lozac’h a été peint en rouge « Quelqu’un doit mourir ! » et un dessin de Lankou (le diable en breton) avec sa faux. Dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », Néféret la princesse égyptienne se volatilise brutalement dans le Palais de Pharaon et ressurgit sous la forme d’une momie encore vivante ainsi que dans les visions de Joséphine, pour informer cette dernière sur les circonstances de sa mort. Dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », la jeune Nadine a été secrètement violée et battue par Edmond, l’associé de son père, et a longtemps gardé le silence. Dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton », Lucy est enlevée et abusée par l’ignoble Bishop.
Dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine » et l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », c’est le frère ou la sœur mort(e) qui se manifeste sous la forme d’un spectre de film d’horreur : le frère d’Emma disparu brutalement dans un accident de voiture (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié »), Valérie la sœur jumelle cachée de Sandra qui lui apparaît en robe blanche sur un pont dans ses rêves (c.f. l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur »), César le demi-frère brésilien débarquant dans la vie de Vincent (c.f. l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu »), Rémy l’adolescent noyé qui revient dans les rêves d’Antoine (c.f. l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine »), Lili la sœur jumelle de Chanelle morte en tombant accidentellement d’un toit.
Le vol-trafic d’enfants, figures par excellence de l’innocence, est un thème assez récurrent dans la série Joséphine ange gardien. Par exemple, dans l’épisode 14 « La Fautive », Brigitte, en étant incarcérée en prison, s’est vue arracher son enfant Thomas par sa sœur Charlotte qui l’a élevé à sa place. Dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », Nina a été abandonnée par sa mère biologique, Camille, qui l’a eue à 16 ans, et qui l’a confiée à son insu aux parents adoptifs de Nina. Dans l’épisode 22 « Belle à tout prix », Noémie, la top-model, est l’enfant bâtarde invisible qui réapparaît vingt ans après dans la vie de son père biologique, le célèbre photographe Rodolphe Klein, sans que ce dernier la reconnaisse. Dans l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », Victor et Émilie volent carrément un enfant (appelé « Yen ») dans un orphelinat en Thaïlande, sous prétexte de dénoncer le trafic verrouillé des adoptions qui sévit dans le pays. Manh Thien, le jeune livreur de corbeilles thaïlandais, est témoin que sa propre mère, vivant dans une condition misérable, s’apprête à vendre sa jeune sœur au circuit d’adoptions du véreux Peter en l’échange d’argent, et surtout en désespoir de cause. Dans l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », Joséphine trouve un bébé (Amandine) dans la chaufferie du SPA de thalasso-thérapie où elle travaille, et va suivre Charlotte, la mère biologique d’Amandine, dans le rapt de sa fille, pour que celle-ci échappe aux services sociaux et lui soit enlevée. Dans l’épisode 58 « Liouba », Anna, la mère-porteuse de Liouba, son enfant conçue par GPA (Gestation Pour Autrui) et commandée pour un couple stérile français, kidnappe son propre bébé à l’hôpital après son accouchement et surtout après avoir changé d’avis en souhaitant ne pas s’en séparer. Dans l’épisode 78 « Carpe Diem », le jeune Mathis ne connaîtra jamais sa mère naturelle et vit très mal le fait d’avoir été conçu par PMA (Procréation Médicalement Assistée) : la nouvelle de sa fabrication artisanale lui fait perdre momentanément la parole. Dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? », Mélanie a été abandonnée par sa vraie mère, Julie, et confiée à la naissance à un couple de parents adoptifs, mais ne l’apprend qu’à l’âge de 17 ans. Dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle », les bébés des élèves-mères qui accouchent sous X au Pensionnat Sainte-Victoire disparaissent dans la nature et sont confiés à des familles riches (c’est le cas de Dominique, l’enfant caché de Gabrielle, qu’elle retrouvera quarante années plus tard, à l’âge adulte). Et l’établissement où se pratique ce trafic d’enfants transforme finalement les jeunes filles qu’il accueille en vierges et en orphelines. D’ailleurs, la jeune Gabrielle, qui essaie de s’évader de l’horrible maternité, avec la complicité de son amoureux, Frédéric, le père de son enfant Dominique, a donné rendez-vous à ce dernier dans un endroit en rase campagne baptisé comme par hasard « la statue de la Vierge ». C’est dans ce point de ralliement virginal qu’elle sera finalement symboliquement violée, et interceptée, puisque ce n’est pas Frédéric qui viendra l’y retrouver, mais Mademoiselle Girard, la directrice du pensionnat. Dans l’épisode 87 « Un pour tous », Jules vole (et dissimule) ses frères et sœurs à l’Assistance Publique, alors qu’il n’a pas encore l’âge requis pour être leur tuteur légal.
ENFANTS JOSÉPHINIENS : AMBASSADEURS DU GOUVERNEMENT MONDIAL ANTÉCHRISTIQUE
Plus encore qu’à une violation délibérée et consciente des enfants, Joséphine livre la jeunesse à la Nouvelle Religion mondiale énergétique de l’Antéchrist. Selon elle, les enfants seraient les réceptacles privilégiés du dieu « Énergie », jadis appelé « subconscient » ou « rêves », et désormais surnommé « Passion » ou « Imaginaire », et qui portera bientôt le nom plus maçonnique de « Pierre philosophale aurique » ou de « Moi intérieur ». Par exemple, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », le vieux Gaston propose à ses enfants (Paul et Anne) et petit-enfant (Mathis) une chasse au trésor, en mettant en jeu une boîte renfermant des pièces d’or, pour les aider à se réconcilier entre eux, et surtout à conclure que finalement « c’est eux quatre le trésor ». Voilà : on est tous des bijoux ! Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », à l’aide de sa lampe-torche, notre ange gardien montre aux enfants de la colo le toit de la caverne des « pierres qui chantent qui les émerveille et à laquelle ils peuvent s’identifier.
Ce dieu « Énergie » serait situé chez l’Homme aussi bien dans son cerveau que dans son « plexus solaire », et entend bien évidemment remplacer l’Esprit Saint. À en croire les personnages du téléfilm, l’Enfant intérieur qu’on aurait en chacun de nous possède un imaginaire dont la puissance est autant insoupçonnée que phénoménale et divine : « Il est incroyable, ce môme. Il a une intuition… » (Joséphine, toute gênée et cherchant à couvrir l’identité de son stagiaire ange gardien Gabriel parce qu’il montre qu’il en sait trop, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire ») ; « Les jouets les plus dingues, ils sont dans leur tête. » (Sandra, vendeuse dans un magasin de jouets pour enfants, et faisant le constat que les mômes d’aujourd’hui préfèrent les jeux sollicitant un travail intellectuel et d’imagination aux jeux tout faits, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée ») ; « Avec ton imagination, tu pourrais trouver un job génial auprès des enfants. » (Joséphine, idem) « Avec votre imagination, Sandra, vous pourriez même écrire des mini-pièces. » (Philippe, le boss du magasin, idem). Il est fréquent que Joséphine fasse redescendre ses clients – par l’hypnose ou par une immersion verbale et hermétique – dans la bulle de leurs rêves et de leur subconscient (état de conscience modifiée) de leur enfance où toute l’orientation de leur vie se serait jouée : c.f. l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur » (où Sandra, dans son rêve, retrouve sa sœur jumelle disparue), l’épisode 16 « La Vérité en face » (où François, alcoolique, trouve dans son enfance et le reflet de l’eau l’explication de son addiction à l’alcool), l’épisode 44 « Le Festin d’Alain » (où Valérie, la sœur d’Alain, célèbre restaurateur déprimé, remet son frère dans leur bulle d’enfance, et lui redonne le goût de la cuisine, quand ils concoctaient des plats ensemble), l’épisode 64 « En roue libre » (où Christophe, handicapé en fauteuil, revient à ses sensations d’équitation avant son accident), l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie » (où Joséphine est en connexion onirique avec une momie pour permettre à sa cliente Louise de trouver l’amour), l’épisode 72 « Les Boloss » (où Joséphine pénètre dans le rêve de Jeanne, lycéenne, pour que celle-ci découvre ses envies et croient en ses rêves d’adolescente), l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine » (où Antoine, plongé dans le coma, revient sur l’épisode primitif d’adolescence où s’est figé sa culpabilité d’un crime qu’il n’a finalement pas commis), l’épisode 78 « Carpe Diem » (où François va découvrir dans son rêve la source de sa vocation pour la coiffure, ainsi que le sens de sa boîte de souvenirs d’enfance), l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur » (où Nina revient sur la genèse de sa vocation pour l’architecture en racontant un épisode fondateur de son enfance avec sa grand-mère). À en croire les concepteurs de la série, l’enfance serait le théâtre de la Passion originelle, de la divinité créatrice personnelle. Par exemple, dans l’épisode 89 « Graines de chef », pour redonner à Chloé confiance en sa vocation et en son projet, Joséphine la replonge dans son enfance où sa passion pour la cuisine s’est forgée : éclairée par un faisceau de lumière de cathédrale, la jeune femme vit un flash-back, une incursion dans ses souvenirs et ses sensations « primitives/initiatiques », exactement comme dans les publicités des yaourts La Laitière. Et cette immersion lui permettra de croire en elle et de gagner sa place dans l’école de cuisine qu’elle brigue.
Au bout du compte, dans Joséphine, l’enfant n’est pas tant envisagé comme une personne réelle et charnelle que comme un objet marketing, voire un esprit immatériel angélique : « Ça me donnerait presque l’envie de redevenir un bébé. » (Joséphine s’adressant à Marie-Jo manipulant un nounours, dans l’épisode 61 « Un Monde de douceur »). Par exemple, dans l’épisode 62 « Yasmina », la société de cosmétiques Privela recrute un chef de produits junior, et Joséphine fait partie du jury. La preuve que notre héroïne perçoit les enfants comme des produits. À ce propos, l’épisode 81 a un titre plus qu’explicite : « Enfants, mode d’emploi ». L’enfance, c’est une marque ! Et en l’occurrence la Marque de la Bête décrite par saint Jean dans le livre de l’Apocalypse (Ap 13, 17).
En écoutant Joséphine, on comprend que les enfants sont marqués, tracés par elle. Les anges tiennent quasiment un registre de tous les enfants de la Terre. Par exemple, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », c’est le Père Noël qui incarne la Blockchain, c’est-à-dire cette centralisation des courriers et surtout des identités des enfants du Monde entier : « Waou ! Mais tu connais le prénom de tous les enfants ?! » (le petit Noé, très impressionné) « C’est normal. J’suis le Père Noël. Et le Père Noël, il connaît le prénom de tous les enfants. » (Roger, déguisé en Père Noël dans la rue). Joséphine trace les gamins. Il n’y a qu’à voir les titres de certains épisodes de la série pour s’en convaincre : c.f. l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants », l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 3 « Un Tableau noir », l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 95 « Disparition au lycée », etc.
Les enfants dans Joséphine sont les ambassadeurs de la puce électronique sub-cutanée, donc la Marque de la Bête. Et nous aurions tort de penser que le traceur que l’Antéchrist nous imposera de porter à la main ou sur le front prendra la forme effrayante d’une chaîne, d’une corde au cou. Au contraire, il aura l’air invisible. La Marque de la Bête peut être naturalisée sous forme de végétal. « Fleur, elle est là, la pupuce. » (Joséphine trouvant Fleur, 9 ans, endormie, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi »). Ou bien elle sera humanisée et infantilisée. En effet, à plusieurs reprises dans Joséphine ange gardien, les enfants sont affublés du sobriquet tendre de « ma puce ». Ça vient soit de Joséphine elle-même (c.f. l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 87 « Un pour tous »), soit des autres personnages vis-à-vis de leurs enfants (c.f. l’épisode 84 « T’es ki toi ? »). Dans le téléfilm, il est question de marque attitrée aux Humains, y compris à des jeunes enfants. Par exemple, dans l’épisode 78 « Carpe Diem », le jeune Ivan se fait sponsoriser par la société Atlante pour continuer le karting… ce qui met Joséphine en joie : « Ça te fait quel effet d’avoir un sponsor ? ». Certains parents s’énervent même contre leur enfant si celui-ci ne porte pas son téléphone (donc la puce) sur lui pour qu’il puisse être joignable et les rassurer à tout moment : « Je t’ai dit d’avoir toujours ton portable sur toi ! » (Madame Mangin s’adressant à Eliot, son fils adolescent, dans l’épisode 19 « Nadia »). La série Joséphine commence même à transformer certains de ses protagonistes enfantins en humanoïdes ou en cyborg-astronautes (c.f. l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 76 « Papa est un chippendale », l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »). Par exemple, dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », d’une voix robotique glaçante, les deux adolescents Ben et Maxime, lors de la soirée-carnaval de la colonie de vacances, débarquent sur le podium déguisés en squelettes pour raconter l’histoire à faire peur de la « Légende de Jasper », l’enfant disparu dans leur zone de campement… Et Léonard est le jeune qui capte des ondes extra-terrestres lui permettant d’élucider le mystère de la chasse au trésor. Comme un robot sur pilote automatique, avec boussole intuitive intégrée !
Au fur et mesure que les enfants joséphiniens sont marqués (et c’est très net dans l’épisode 24 « Un Frère pour Ben » où le père adoptif de Ben est officiellement concepteur de la puce RFID pour les Chinois !), ils sont à la fois technologisés et transformés en bêtes. « T’es fait pour être dans le centre avec nous, pour tracer, et pour transmettre ta passion à tous ces jeunes. » (Cédric le manipulateur s’adressant à Jules, au moment où ce dernier découvre qu’il lui a fait perdre son travail à l’épicerie pour le récupérer dans son centre d’animation, dans l’épisode 87 « Un pour tous »). Le chemin de l’enfance dans Joséphine conduit aux monstres et aux animaux, donc à la Bête. Par exemple, dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », dans la chambre de Max (8 ans), il y a des monstres urbains partout, plein de robots, dont un robot-lampe. Dans l’épisode 83 « Sur le cœur », Marc veut transformer son exploitation agricole en ferme pédagogique : « Une ferme pédagogique. D’un côté les animaux, de l’autre les enfants. ». Dans l’épisode 72 « Les Boloss » et dans l’épisode cross-over « Un Ange au camping », la bête est soit le mot de passe d’ordinateur des ados, soit le motif de leur tee-shirt.
Joséphine bêtifie les enfants réels, les infantilise vraiment. Cela se voit surtout quand elle leur fredonne des refrains soi-disant populaires tirés des comptines de leur supposée « enfance ». Par exemple, dans l’épisode 21 « Le Compteur à zéro », elle chante « Alouette gentille alouette » avec une cliente sexagénaire montée dans son taxi. Dans l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour », elle s’égosille à reprendre « Chauffeur si t’es champion appuie sur le champignon » à bord d’un car scolaire. Dans l’épisode 73 « Légendes d’Armor », c’est « J’entends le loup, le renard et la belette ». Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », pendant un trek avec des pré-adultes de 16 ans, notre héroïne entonne des chants de colo pseudo scouts au niveau qui rase les pâquerettes : « Hey, vous connaissez la chanson ? ‘Quand le coucou voit son copain hibou, le coucou dit ‘coucou, hibou’, le coucou dit ‘coucou coucou’. Allez, tous ensemble ! ». Elle force même ses grands ados TF1 à reprendre en chœur une chanson débile intitulée « Ziboulette la Fourmi » : « Ziboulette la fourmi qui avait beaucoup d’amis… »
L’inverse marche aussi. Joséphine animalise les enfants… et humanise les animaux en les infantilisant. Elle parle aux animaux comme s’ils étaient des enfants et ses enfants : « Fais dodo, Spartacus mon p’tit lion, fais dodo, t’auras du… jambon. » (c.f. épisode 74 « Tous au zoo ») ; « Regarde, c’est Tata Josie qu’est là. Ainsi font font font, les petites marionnettes. » (Joséphine au bébé Dominique, dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle ») ; « Allez les fifilles ! » (Joséphine s’adressant aux poules, dans l’épisode 83 « Sur le cœur ») ; « Coucouche panier. » (Charline à Célestin le zèbre, idem) ; etc
ENFANTS DANS JOSÉPHINE : MARQUEURS DE BOBOÏSME
La série Joséphine ange gardien, en même temps qu’elle est prescriptrice de modes, est un reflet fidèle de notre Monde et des idéologies qui le traversent. L’onomastique (étude des prénoms) des enfants-adolescents du téléfilm nous renseigne pas mal de ce point de vue là. En effet, ces derniers portent fréquemment des prénoms bobos (bourgeois-bohème) qui s’éloignent par conséquent de la différence des sexes et/ou de la Bible, et qui sont souvent monosyllabiques et voulus « originaux » (vous savez, tous les prénoms simplistes qu’on donne aux pauvres gamins d’aujourd’hui qui n’ont rien demandé à personne, et que j’embrasse au passage car ce n’est pas leur personne ni leur existence que j’attaque, bien évidemment). J’ai trouvé 5 grandes catégories de prénoms bobos joséphiniens :
1) Prénoms monosyllabiques ou bisyllabiques pour illettrés et analphabètes :
Enzo (c.f. l’épisode 67 « Les Anges », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 84 « T’es ki toi ? », l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Mathis (c.f. l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 76 « Papa est un chippendale », l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »), Matéo (c.f. l’épisode 56 « Tout pour la musique »), Chloé (c.f. l’épisode 48 « Les Majorettes », l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », l’épisode 89 « Graines de chef », l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »), Chanelle (c.f. l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent »), Loanne (c.f. l’épisode 3 « Le Tableau noir »), Léa (c.f. l’épisode 61 « Un Monde de douceur », l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »), Léo (c.f. l’épisode 78 « Carpe Diem »), Lola (c.f. l’épisode 69 « Double Foyer »), Lison (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »), Lou (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Zoé (c.f. l’épisode 69 « Double Foyer », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée »), Hugo (c.f. l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille »), Manon (c.f. l’épisode 58 « Liouba », l’épisode 63 « Le Cirque Borelli », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille »), Lucas (c.f. l’épisode 74 « Tous au zoo »), Félix (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »), Théo (c.f. l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », l’épisode 98 « Haute Couture »), Max (c.f. l’épisode 76 « Papa est un chippendale »), Emma (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille »), Dylan (c.f. l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine »), etc.
2) Prénoms à consonance étrangère qui font exotiques :
Liouba (c.f. l’épisode 58 : qui signifie « Amour » en russe), Hi Vong (c.f. l’épisode 58 : qui signifie « Espoir » en vietnamien), Yen (c.f. l’épisode 43 « Sur les traces de Yen »), Yuma (c.f. l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton »), Diego (c.f. l’épisode 70 « Tango »), Medhi (c.f. l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween »), Jamila (c.f. l’épisode 12 « Romain et Jamila »), Yasmina (c.f. l’épisode 62 « Yasmina »), Maëva (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Amel (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Fabio (c.f. l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »), etc.
3) Prénoms bibliques pré-christiques (donc avant Jésus) :
Ismaël (c.f. l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur » et l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Noé (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »), Ève (c.f. l’épisode 18 « La plus haute marche », l’épisode 78 « Carpe Diem »), Zackary (c.f. l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween »), etc.
4) Prénoms désuets de la mythologie (grecque, égyptienne, Rome Antique…) et de la littérature classique épique :
Olympe (c.f. l’épisode 40 « Paris-Broadway »), Ulysse (c.f. l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton »), César (c.f. l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu »), Pompée (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »), Romane (c.f. l’épisode 68 « Restons zen »), Morgane (c.f. l’épisode 73 « Légendes d’Armor »), Ariane (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Cassandre (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »), Éléonore (c.f. l’épisode 42 « Le Secret des Templiers »), Garance (c.f. l’épisode 85 « La Femme aux gardénias »), Cypion (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »), Rebecca (c.f. l’épisode 76 « Papa est un chippendale », l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween »), Diane (c.f. l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween »), Tristan (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), Alice (c.f. l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »), Spartacus (c.f. l’épisode 74 « Tous au zoo »), Princesse (c.f. l’épisode 27 « Sauver Princesse »), etc.
5) Prénoms minéraux, végétaux, cosmiques et solaires, qui font transcendantaux :
María-Sol (c.f. l’épisode 70 « Tango »), Fleur (c.f. l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi »), Jade (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »), Prune (c.f. l’épisode 35 « Coupée du Monde »), Rose (c.f. l’épisode 64 « En roue libre », l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton »), Vénus (c.f. l’épisode 93 « Enfin libres ! »), Violette (c.f. l’épisode 95 « L’esprit d’Halloween »), Océane (c.f. l’épisode 95 « Disparition au lycée »), etc.
J’attends avec impatience des prénoms bien bobos qui ne sont étonnamment pas encore sortis : Carla, Lilou, Louane, Kendji, Titouan, Gabin, Mayeul, Lili-Rose, Sean, Orson, Warren, Ambre, Mégane, Yaël, Thaïs, Iseult, Univers, … Dieu ! En plus de montrer un manque de culture, ces prénoms traduisent un désir plus ou moins conscient de se prendre pour Dieu et de se couper de l’Église Catholique.
À noter que, depuis les vingt derniers épisodes, le téléfilm a tendance à féminiser les gamins de 7 à 15 ans, en particulier les garçons, en leur donnant une coupe de cheveux mi-longs androgyne seventies (car les bobos sont les petits-enfants de la génération mai 1968) qui les fait ressembler à des anges asexués, féminisés : Hugo dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », Max dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Maxime dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur », Noé dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », Yuma dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton », etc. Les néo-soixante-huitards veulent transformer les hommes en petits sauvageons, en Timon et Pumba, en Mowgli affranchis de lois, de traditions, de croyances (religieuses) et de maîtres.
Je ne vais pas trop m’étendre sur la pédophilie – justifiée socialement et mondialement par une idéalisation rose-bonbon de la « Force de l’Enfance » – dans les fictions. Simplement, je me limiterais à citer deux exemples : l’un bien cocorico, l’autre anglosaxon.
Tout d’abord, arrêtons-nous sur la série jumelle de Joséphine ange gardien, à savoir Demain Nous Appartient. Comme je le disais en introduction, même des téléfilms à prétention moraliste et intentionnellement pro-enfants se retrouvent finalement à promouvoir les trafics d’enfants que sont la PMA (Procréation Médicalement Assistée) et la GPA. En effet, Chloé Delcourt (interprétée par Ingrid Chauvin), l’héroïne principale de la série, décide d’avoir un enfant avec son mari Alex par voie technologique, parce qu’elle refuse d’attendre qu’il arrive par voie naturelle. En plus, elle a passé la quarantaine. Donc elle se lance dans une PMA avec piqûres, injection d’hormones et tout le bazar. Naît de son impatience, de son caprice, et de cette technologie, la petite Céleste.
Le plus sidérant dans Demain Nous Appartient, c’est que cette idéologie nataliste de « l’enfant-à-carte-quand-je-le-veux-et-de-nimporte-quelle-façon-que-ce-soit » a pour corollaire la banalisation-caution de l’avortement. En effet, les médecins de la série – à commencer par Marianne Delcourt la directrice de l’hôpital – valident n’importe quelle pratique (procréative, sexuelle) du moment que celle-ci soit le fruit d’un choix personnel soi-disant « mûrement réfléchi ». Le balancier de leur éthique, c’est vraiment la subjectivité individuelle. Par exemple, concernant la PMA est forcément jugé « bonne » si elle est voulue personnellement. Le supposé « désir [naturel et personnel] d’enfant » (ce qu’on appelle rapidement « la maternité » ou « la paternité ») ou bien « l’Instinct maternel ou paternel », ou encore la supposé « appartenance de son corps et de sa vie à soi-même », sont des concepts devenus intouchables, inquestionnables, sacrés, et sont pris comme alibis pour, en gros, faire ce qu’on veut en matière de procréation : « L’envie d’enfant, ça ne s’explique pas. Vous n’avez pas à vous justifier là-dessus. » (le docteur Samuel Chardeau conseillant Chloé et Alex qui démarrent une PMA, dans l’épisode 545) ; « Le désir d’enfant, c’est quelque chose de très intime. On n’a pas à se justifier de ça. » (Chloé voulant tenter une PMA, idem) ; « C’est votre corps. C’est votre choix. » (le docteur Marianne s’adressant à Leïla Beddiar voulant l’avortement, dans l’épisode 526). Les libertins relativistes veulent de la vie ou bien sont prêts à la supprimer du moment que tout ça est conditionné et soumis à leur volonté individuelle. Finalement, leur « choix » et leur petit désir égoïste priment sur la personne de l’enfant, que cette dernière soit fabriquée ou supprimée d’ailleurs.
Quant à la procréation naturelle traditionnelle, elle est presque systématiquement accusée de « vol » ! (c’est le monde à l’envers… la totale inversion des valeurs). C’est-à-dire que dans Demain Nous Appartient, ce sont les parents ou les grands-parents biologiques et mariés (homme/femme) qui volent leurs enfants ou petits-enfants : c’est le cas par exemple des « parents » d’Alex (Jacques et Catherine) qui l’ont volé à Jeanne (la vraie mère biologique d’Alex) ; c’est le cas du petit César volé par les parents de l’ex de Margot (Margot étant la maman biologique du bébé) ; c’est le cas des « parents » très cathos (Anne-Marie et Philippe) de Sandrine Lazzari à qui ils ont volé la fille Victoire pour faire passer leur petite-fille pour leur fille, et donc pour la sœur de Sandrine ; etc. Ce phénomène fictionnel des « parents-voleurs » illustre tout à fait que DNA est un outil de propagande étatique pour jeter un discrédit grandissant sur les parents réels, et leur arracher symboliquement leur droit à être les principaux procréateurs et éducateurs de leurs propres enfants ou petits-enfants. Les sentiments ou la paternité adoptive/sentimentale auraient la même valeur que la paternité biologique, voire même dépasseraient cette dernière en intensité et en qualité. Là encore, comme dans Joséphine ange gardien, on assiste à la même entreprise de conversion des « droits de l’enfant » (légitime) en « droits à l’enfant » (totalement illégitime) réclamés par des pseudo « parents » (la plupart adoptifs ou sentimentaux) qui ont supprimé le lien d’amour entre les deux parents biologiques de ce même enfant.
Le deuxième exemple manifeste de pédophilie défendue par les anti-pédophilie d’Hollywood et maquillée/justifiée cette fois par l’homosexualité, c’est le film « The Last Girl » (2016) de Colm McCarthy. Les réalisateurs et les acteurs bien-pensants (je pense à Glenn Close par exemple) sont à coup sûr « anti-pédophilie » et « anti-pédophiles » (pédophiles qu’ils n’hésitent pas à qualifier de « monstres », d’ailleurs, pour leur enlever toute incarnation)… et pourtant, au nom d’une prétendue homosexualité assignée à la relation entre une jeune zombie (Melanie) et son institutrice humaine adulte (Helen Justineau), ils vont promouvoir la pédophilie malgré eux et sans s’en rendre compte. Car bien évidemment, si on fait porter à la pédophilie d’autres noms plus doux (« amour », « conte de fée », « accueil des différences », « homosexualité », « lien inqualifiable mais transgressif, salutaire et éternel », etc.), c’est sûr qu’elle passe mieux ! Dans le cadre du rapport maître/élève, ou de la différence humain/monstre, ou d’un contexte post-apocalyptique tragique, ou d’une relation lesbienne, tout de suite, on oublie que le film promeut « l’amour » entre une femme adulte et une gamine. Pourtant, c’est pas ce qu’on appelle concrètement de la « pédophilie » ? Ben si ! Tout d’un coup, les #MeToo, les #haters et autres #BalanceTonPorc de Twitter font moins les malins. Ce sont les premiers à ricaner quand les Trumpistes dénoncent l’existence de « sectes pédo-satanistes » dans les hautes sphères des médias et de la politique internationales. Mais en réalité, ces « complotistes » n’ont pas si tort. Même s’ils dénoncent les choses sans subtilité. Certains faits – même fictionnels – leur donnent pourtant raison.
LA SOMMATION « CATHOLIQUE » ACTUELLE À SE RANGER OBLIGATOIREMENT DU CÔTÉ DE L’ENFANT (ÇA SORT D’OÙ ?)
Je vais maintenant vous montrer dans quelle mesure la plupart des catholiques cautionnent sans même s’en rendre compte la pédophilie mondiale. Et tant pis si mes propos font grincer des dents.
La pédolâtrie mondialiste et antéchristique a gagné l’Église Catholique tout entière, malheureusement. Personne, parmi les catholiques, ne la dénonce, car en plus, elle part d’une bonne intention (défendre le plus fragile, lutter contre les abus sur les enfants, ça paraît légitime) et aussi d’un détournement abusif de certaines paroles pourtant magnifiquement pédophiles – au sens noble du terme – du Christ lui-même (« Laissez venir à moi les petits enfants. » ; « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer. » Mt 18, 5-6).
La pédolâtrie, qui, donc, idolâtre, innocente complètement les enfants, et les rend plus forts et intègres qu’ils ne le sont (alors que les enfants, bien que très limités de ce côté-là, restent des êtres libres, désirants, pécheurs, et aussi des adultes en devenir, donc de potentiels bourreaux et abuseurs si on les déresponsabilise, les angélise et les victimise à outrance) est la nouvelle dictature, la nouvelle doxa mondiale. Aujourd’hui, les enfants sont instrumentalisés (par ceux-là même qui prétendent lutter contre leur instrumentalisation/réification ! c’est ça le pire…), sont devenus en quelques années les objets d’un terrible chantage (« Mon Fils, ma Bataille !!! » ou bien « Il faut absolument éduquer les enfants, les protéger, leur apprendre les règles républicaines du vivre-ensemble, de la sexualité et des diversités !! Il faut les prémunir contre l’homophobie, le harcèlement scolaire et les suicides !!! »), sont devenus des instruments de censure (exemple : je pense à l’idéologie suprémaciste « Touche pas à mes enfants ! » qui est la traduction du mouvement pro-Vie latino-américain Con Mis Hijos No Te Metas, analogue de La Manif Pour Tous française), et sont même utilisés comme une matraque pour taper sur l’Église, les cardinaux, les évêques et le Pape : « Si vous n’êtes pas radicalement du côté des enfants, nous serons vos pires ennemis ! » préviennent les féministes, les comités de défense des victimes d’abus (La Parole libérée en France), les libertaires pro-gays , homos et/ou gays friendly, nos dirigeants pédophiles et libertaires qui ont trouvé en l’Enfant le meilleur alibi pour imposer tout et n’importe quoi et accuser tous leurs opposants de « pédophilie » ou de « perversion de la jeunesse ».
Et beaucoup de clercs se plient à cette pédolâtrie victimisante, d’une part parce que ça fait bien de se placer du côté des victimes (c’est moins suspect que de se placer du côté des bourreaux et de prendre le risque du discours du pardon ou du partage des responsabilités : c.f. je vous renvoie à la polémique sur les pourtant très justes mots du père de la Morandais – qui pour une fois n’a pas dit trop de conneries… mais en France, apparemment, on n’a pas le droit de désinnocenter les enfants, de les descendre de leur piédestal de virginité et de leur reconnaître un libre arbitre), d’autre part parce qu’elle est facile et ne coûte pas cher (il suffit de dire que « la priorité ce sont les enfants et les victimes », de battre sempiternellement sa coulpe au sujet des « abus sexuels dans l’Église » contre sa propre poitrine et surtout contre celle de ses collègues pédophiles : ça évite de parler du phénomène beaucoup plus étendu dans le clergé de l’adultère ou encore de l’homosexualité sacerdotale. La pédophilie, par la charge émotionnelle qu’elle soulève, concentre toutes les attentions, et fait efficacement illusion/diversion sur le reste… Contre toute attente, cette merde pédophile arrange beaucoup de monde et tient chaud !). Écoutez tous les bons petits perroquets en soutane et col romain qui jouent les indignés et les révoltés contre « l’horreur de la pédophilie », qui disent que « la priorité ce sont les enfants » (euh… pour un vrai catho, la priorité, c’est la brebis perdue et ce sont donc les pécheurs, les criminels, les violeurs, les pédophiles, et non uniquement les enfants, les fragiles, les violés et les victimes, que je sache…), et qui enferment les enfants dans une cloche de verre victimaire. Je pense par exemple à l’intervention télévisuelle faussement courageuse de l’abbé Grosjean sur le plateau du Grand Journal de Canal + le 15 mars 2016, qui a interprété le rôle du « prêtre en colère » (Lors de ses conférences dans des cercles privés plus cathos, il n’hésite pas à traiter ses collègues prêtres pédophiles de « salopards » : où est la charité et la Miséricorde là-dedans ?), le rôle du curé meurtri dans son cœur par la violation d’innocence des êtres 100 % purs que seraient les enfants (hum hum… on va lui faire faire un tour dans les écoles maternelles du 9.3. : il va voir si les enfants sont des diamants d’innocence…), le rôle du défenseur indiscutable des victimes (« L’Église devra toujours être du côté des victimes » a-t-il déclaré solennellement : euh… c’est l’Antéchrist qui est toujours du côté des victimes ; l’Église Catholique est justement la seule qui se met du côté des bourreaux autant – voire plus – que celui des victimes, car Elle sait justement que tous les bourreaux sans des anciennes victimes qu’on avait abusivement innocentées/déresponsabilisées du fait d’avoir été d’abord victimes…).
Pour clore cette sous-partie sur les cathos-cons anti-pédophilie, je tiens également à préciser deux autres choses très mal comprises – voire ignorées – par la grande majorité des catholiques. La première, c’est que le vitalisme (des mouvements pro-Vie) et le prosélytisme pro-enfants (qui met, par conséquent, les enfants au sommet de la pyramide sociale) ne sont pas catholiques : je pense à Abraham qui a été prêt à sacrifier son plus jeune fils Isaac (Gen 22), ou encore à Dieu qui a été capable de sacrifier son propre Fils Jésus (Heureusement que ni Abraham ni Dieu ne se sont dit : « Ah non ! Pas touche à mon enfant ! Il est comme la prunelle de mes yeux ! ». Sinon, on ne serait pas catholiques aujourd’hui !). Il n’est pas de bon ton de dire de nos jours que les enfants ne sont pas les êtres les plus importants au Monde, ni la priorité mondiale, mais moi je le dis quand le même : tout le monde est important, les enfants pas plus et pas moins que les autres !
De plus, les mouvements pro-Vie catholiques, majoritairement issus du catholicisme conservateur de droite ou d’extrême droite, non seulement s’alignent sur le républicanisme laïciste qu’ils conspuent (je pense au récent collectif Marchons enfants qui reprend à l’identique l’hymne national La Marseillaise et qui rentre dans un parfait mimétisme avec le Gouvernement La République En Marche) mais en plus cette focalisation obsessionnelle et familialiste sur « l’Enfant » (et ses dérivés : la PMA, la GPA, l’Éducation, le Gender, le « lobby LGBT, le transhumanisme, la « bio-éthique », etc.) n’est pas catholique. Le pape émérite Benoît XVI a dénoncé, en son temps, les dérives d’un certain fondamentalisme nataliste qui consiste à ne voir la femme que sous l’angle de la procréation, donc uniquement comme une épouse et une mère (une poule pondeuse : « Croissez et multipliez ! » dit la Bible) et qui réifie autant la mère que l’enfant. Le mariage et la filiation n’ont pas à devenir des fétiches eux aussi eugénistes (les mots de Mgr Aupetit – « Ces lois de bio-éthique remettent en cause la filiation. » – sont faux : ce n’est pas la filiation qui est menacée, ni la famille traditionnelle. Elles sont juste soi-disant « diversifiées » et concrètement plus du tout priorisées ni défendues à échelle nationale et bientôt mondiale). Et l’hystérisation actuelle des catholiques autour de « l’Enfant » – pour ne pas avoir à parler du seul sujet au nom duquel toutes les lois transhumanistes passent à savoir l’homosexualité – est à la ressemblance du fondamentalisme sentimentaliste des militants LGBT qui eux aussi défendent « la Vie », « les enfants », « les familles », mais au moins parlent d’ « amour » et de « couples aimants ». À noter également qu’en défilant avec des poupées dans des caddys, en construisant des bébés géants contre la « PMA sans père » et contre la GPA (Gestation Pour Autrui), en se cachant derrière l’enfant pour éviter d’avoir à parler d’amour et d’homosexualité, les militants catholiques pro-Vie, à l’instar des promoteurs de la GPA, font de l’enfant un fétiche, une marionnette (à qui ils prêtent leurs propres mots et pensées), une marchandise de leur sacramentalisme et de leur fondamentalisme procréatif nataliste. Donc ce n’est pas mieux ! Ils versent dans la même infantilisation et la même instrumentalisation des enfants. Alors qu’ils arrêtent d’imputer aux autres leur propre trafic d’enfants.
Et deuxième détail que je souhaitais souligner concernant la pédolâtrie « catholique », même si ce que je vais dire va sembler capillotracté : se mettre aveuglément et radicalement du côté des mineurs (comme le fait le Vatican), c’est se mettre finalement et inconsciemment du côté de la puce électronique RFID et de la Blockchain. Car qui sont les ouvriers des GAFA et du Gouvernement Mondial chargés de collectant les données et tentant de virtualiser le Réel, si ce n’est des « mineurs » aussi ? Le terme « mineur » est à prendre dans son double sens d’« enfant » mais également d’« esclave travaillant à la mine ». Eh oui !
Retour à la liste des codes apocalyptiques.
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