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Mensonge

SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE

 

LES DÉSASTRES MÉCONNUS DE LA TRAQUE MONDIALE CONTRE LE MENSONGE
 

Ce code apocalyptique est important car le mot « MENSONGE » est mal aimé, et la guerre mondialiste actuelle contre le mensonge fait concrètement des ravages, dans l’indifférence générale.
 

À l’ère de la transparence absolue, de la Franchise et de l’hyper-surveillance, la traque au mensonge est devenue le nouveau sport planétaire, ainsi que l’objectif n°1 du Gouvernement Mondial (Il ne s’en cache pas : il persécute les « fake news » et les « mythos complotistes » qu’il a préalablement créés en coulisses). C’est aussi le rôle principal d’un média comme Twitter, plate-forme internationale de la délation. Tuons le Mensonge ! Tuons la Bête !! Et personne n’y voit d’inconvénient. On nous a toujours tellement rabâché, depuis notre plus tendre enfance, que « ce n’était pas beau de mentir », que le mensonge « c’était forcément mauvais ». Alors j’espère qu’en lisant cet article, vous allez un peu revoir votre position sur le mensonge, voire même apprendre à l’aimer !
 

Il y a différents degrés de gravité de mensonge. Tout dépend de CE QU’on cache ou déforme ou nie ou remplace, de COMMENT on le cache/déforme/nie/remplace, du POURQUOI on le cache/déforme/nie/remplace. Bref, tout dépend de l’objet, de la manière et de la raison (ou but) du mensonge. De sa nature, aussi. Et il arrive même qu’il y ait des bons ou des pieux mensonges, qui grâce à leurs bonnes intentions, leurs douces manières et leurs beaux objets ou buts, soient des expressions détournées de la tendresse et de la surprise de Dieu.
 

Je me suis amusé à faire une liste (une typologie) des différentes catégories de mensonges que j’observe dans notre Humanité, et j’en ai dégagé six, dont le premier qui est positif et divin :
 

1 – le jeu aimant (exemple : on fait semblant de se mentir ou de raconter des balivernes, et ça crée un effet comique), le non-dit bienveillant (exemple : on dissimule ou on se dispense de dire ses 4 vérités à quelqu’un, pour ne pas le blesser, ou bien tout simplement pour le valoriser et le faire rire par nos flatteries inappropriées), le mensonge plus vrai que la vérité-factualité réaliste (exemples : le conte raconté aux enfants, qui stimule leur imagination autant qu’il les amuse ; la parabole biblique de la Genèse, plus vraie que le Journal Télévisé de 20h de TF1… et pourtant je ne crois pas que les serpents parlants existent !), la simulation de dissimulation (exemples : Parfois, dans la Bible, Jésus se cache, se tait, ment, feint l’ignorance ou l’éloignement – alors qu’il sait presque tout – afin de nous laisser l’initiative et notre liberté, comme dans le récit des compagnons d’Emmaüs rapporté dans Luc 24 : « De quoi parliez-vous en chemin ? Quels événements ? » ; « Jésus fit semblant d’aller plus loin. »), le mensonge salutaire (exemples : le mensonge nécessaire pour sauver un Juif, pendant la Seconde Guerre mondiale ; le secret inviolable de la confession).
 

2 – les mensonges « excusables », le mensonge avoué (exemple : « Faute avouée est à moitié pardonnée et effacée » dit l’adage populaire), le non-dit de gêne ou de peur (On ne dit pas l’exacte « vérité » dans le sens de « factualité » des faits, en général en se drapant derrière la bonne intention : par exemple, « Je t’ai menti afin de te protéger », « pour ne pas te vexer ou blesser », « parce que j’avais peur de ta réaction ou de me faire gronder, juger »…), le mensonge de précaution (pour éviter un mal plus grand le mensonge), le mensonge de politesse (partant du principe que parfois les conséquences de la vérité brute sont plus dévastatrices que le mensonge lui-même).
 

3 – la dissimulation malveillante pour piéger (exemples : Je te baratine pour te mettre dans mon lit ; la publicité mensongère visant à nous faire consommer), le mensonge pour manipuler une population (exemple : Jacques Chirac en Super Menteur ; la vaccination massive contre le Coronavirus), le mensonge de contradiction (exemple : Je fais quelque chose que je sais moralement pas bien ou le meilleur pour moi, mais je le fais quand même ; je me mens à moi-même, à ma conscience voire à Dieu ; je me « contredis » et me divise).
 

4 – le déni de vérité ou la mauvaise foi. C’est lorsque je soutiens le mal/faux fermement. Je nie mordicus les faits. J’efface les traces. Je me tais face à l’horreur de ce que j’ai commis. C’est par exemple Nordahl Lelandais qui va montrer patte blanche après le meurtre de la petite Maëlys (Dans son cas, c’est plus que de la dissimulation : il a donné les preuves de sa fausse innocence !). Autre exemple, cette fois pris dans la Bible (Mt 22, 11) : la parabole des noces, avec l’invité qui est entré par effraction, qui ne porte pas le vêtement de mariage, et qui se tait.
 

5 – l’induction (je conduis autrui) à l’erreur en présentant celle-ci comme la vérité, et en présentant la vérité comme un mensonge (inversion et contrefaçon que certains appelleront « contradictions » ou « paradoxes » pour euphémiser). Ceux qui mettent en place ce type de mensonge (par exemple Christiane Taubira, l’ancienne ministre de la Justice et Garde des Sceaux qui a imposé le « mariage » gay en France) s’imaginent qu’en montrant une version inversée du mensonge-dissimulation, à savoir le mensonge-exhibition, leur simulation de transparence et de monstration va les disculper et transformer magiquement leur mensonge en vérité. Je reviendrai tout de suite après sur leur cas.
 

6 – l’attaque mensongère infondée (diffamation, calomnie, accusation à tort, faux témoignage). En général, celle-ci s’appuie d’une part sur la paranoïa hystérique, d’autre part sur la victimisation (exemples : Caroline Fourest qui joue les « tabassés par CIVITAS » et qui est remise à sa place par Béatrice Bourges ; la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon, Timothée de Rauglaudre, Jean-Loup Adénor et Benoît Berthe, qui jouent les persécutés alors que ce sont eux qui persécutent les catholiques, en particulier homosexuels). Dans ce cas précis, ce sont les accusateurs de « mensonge », menaçant de procès tous leurs opposants, qui, en réalité, le créent et devraient idéalement être traînés en procès. Certains d’entre eux (Caroline Mécary, Étienne Deshoullères, etc.) revêtent même l’habit de juge, c’est-à-dire qu’ils maquillent leur mensonge de la carapace quasi inattaquable de la « loi » et de la « justice ».
 

Voilà un peu ma liste des mensonges faite maison ! À mon sens, le mensonge le plus sidérant (car le plus sincère), ça reste quand même le n°5 : c’est quand quelqu’un soutient que son mensonge (déformation ou déni du réel, justification du mal, remplacement du Bien par le mal) est la Vérité, et qu’en plus il s’en sert comme matraque justicière pour accuser et détruire autrui. C’est ce que fait par exemple une femme politique passée maîtresse dans l’art du mensonge telle que la précédemment citée Christiane Taubira, qui a le culot de brandir comme une preuve de son innocence et de sa probité précisément la preuve de son mensonge et de sa malhonnêteté. Ça, il fallait le faire ! Dire « Regardez : je ne mens pas puisque je vous montre que je mens ! » Même les magiciens et illusionnistes, quand ils feignent de faire œuvre de transparence et de franchise en dévoilant les trucs et astuces cachés de leurs tours, n’ont pas cet aplomb ! Les concernant, leur transparence demeure un ressort comique. Ce qui est grave dans le cas de Christiane Taubira (et qui prouve, au fond, un réel problème psychiatrique chez elle), c’est qu’il y a fort à parier pour que, piquée au jeu de sa propre sincérité, elle s’auto-persuade que même en mentant éhontément, elle dit la vérité et fait œuvre de justice.
 

 

Christiane Taubira, c’est la menteuse qui vous regarde droit dans les yeux ! Magnanime et satisfaite ! Accusatrice ! (Elle n’a même pas la drôlerie du roublard qui clame son innocence, vous implore en vain de le croire qu’il n’a pas commis tel ou tel délit, et dont la comédie n’est pas crédible pour un sou : « J’vous jire m’ssieu l’inspecteur ! C’pas moi ! »). Taubira, elle, aurait fait un parfaite manipulatrice et bluffeuse au jeu du loup-garou… sauf que la politique, ce n’est pas un jeu… et que ses mensonges et manœuvres sont graves, tant dans leur forme (prétentieuse à la Vérité) que dans leurs conséquences. C’est comme si moi je gagnais votre confiance en défendant l’inverse de ce en quoi je crois, l’inverse de ce que je fais, et qu’en plus je vous l’imposais et vous accusais pour cela. Par conséquent, plus grave est la faute de l’Antéchrist, du pharisien qui impose aux autres ce qu’il ne s’impose pas à lui-même, de l’homme politique qui se blanchit tout en mentant et en imputant aux autres ses propres mensonges, que la faute de celui qui simplement nie ou camoufle ses torts.
 
 

DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN

 

Épisode 51 – « Ennemis jurés »

Dans Joséphine ange gardien, ce qui n’est pas juste, c’est que tous les types de mensonges que je viens de répertorier sont mis sur le même plan. Par exemple, toute dissimulation ou secret sera diabolisé en tant que délit ou terrible crime. Et cet amalgame, quel mensonge grave ! Un mensonge finalement plus gros et dévastateur que la somme des mensonges de la liste ! Car d’une part, cacher la vérité, ce n’est pas systématiquement la déformer ni « mentir » ! C’est parfois la sauver ! Et c’est un MENSONGE de faire croire le contraire, ou de soutenir que la transparence et le dévoilement de toute « vérité » serait forcément bon et obligatoire ! Et d’autre part, cette sacralisation du factuel d’un côté (« Ce qui est vrai est ce qui est réel ! Ce qui ne se voit pas et ne se vérifie pas scientifiquement est faux et mensonger ! ») et cette sacralisation de l’intentionnel d’un autre côté (« Si on est franc et sincère, s’il y a consentement mutuel, il ne peut y avoir ni mensonge ni faute ! ») cautionnent des pratiques graves autant que mensongères. Joséphine, par exemple, à cause de sa chasse aux « mensonges », se retrouve, comme nous allons le voir plus tard, à défendre la GPA (Gestation Pour Autrui) – dans l’épisode 58 « Liouba » –, le divorce et l’adultère – dans l’épisode 69 « Double Foyer », le vol d’enfant – dans l’épisode 43 « Sur les traces de Yen » –, et même le meurtre homicide – dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias ». Bientôt l’avortement et la transition transsexuelle ! Elle commence à coûter cher, cette fatwa mondiale contre le mensonge…
 
 

LA DISSIMULATION SERAIT LE « MENSONGE » :
 

Pour Joséphine, dissimuler, c’est forcément « mentir ». « J’ai l’impression que vous m’avez un tout petit peu menti. En tout cas, que vous ne m’avez pas tout dit. » (Joséphine s’adressant à Antoine, dans l’épisode 49 « Joséphine fait de la résistance ») ; « Et toi, Marion, pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu me mens depuis le début ? » (Laurent dans l’épisode 59 « Suivez le guide ») ; « C’est quoi, cette histoire de pneu crevé que vous avez inventée ? C’est n’importe quoi comme mensonge. C’est pas en cachant la vérité à votre femme que vous allez résoudre vos problèmes. En attendant, c’est vous qui vous tourneboulez avec tous vos mensonges ! » (Joséphine s’adressant à François, dans l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « C’est pas toi qui m’as menti pour le cancer de maman ? » (Antoine s’adressant à sa sœur Margaux, chargée par sa mère de ne pas dévoiler sa maladie à son fils cadet, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! ») ; etc. Or il y a une grosse nuance entre perpétrer le mal et le cacher ! La dissimulation est prise pour du mensonge : « Ça fait 5 ans que tu mens à tout le monde. » (Alexeï Gazovski s’adressant à son fils Stan, qui cache ses maquettes d’architecture, dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur »). Elle est même parfois montrée comme un meurtre symbolique : « Le silence et le mensonge, c’est pire. Je vous jure que ça peut détruire un enfant. » (c.f. épisode 8 « Une Famille pour Noël »). Il n’y a qu’à voir le procès en « crime contre l’Humanité » qui est fait dans beaucoup d’épisodes de Joséphine à l’encontre desdits « secrets de famille » ! Il n’y aurait rien de pire et de plus mensonger !
 

Vous allez vite voir comment, dans l’esprit des scénaristes du téléfilm, « dissimulation » = « mensonge » ou « haute trahison ». Par exemple, dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », Nina découvre qu’elle est née sous X d’une mère dont elle ignore l’identité, et que ses deux parents Michel et Martine l’ont adoptée. Le secret (de ses origines) sera immédiatement interprété comme le mensonge qu’il n’est pas (puisque le mensonge par omission n’est pas de même nature ni gravité que le mensonge déformant délibérément la réalité) : « Pourquoi vous m’avez menti ? » (Nina s’adressant à Michel et Martine). Dans l’épisode 37 « L’Ange des casernes », Camille s’est engagée dans l’armée en mentant à ses parents à qui elle a fait croire qu’elle se trouve à Londres pour parfaire son anglais. Cette double vie est considérée comme une haute trahison : « Tu nous as menti. Tu as trahi notre confiance. » (Alain, le père) « Je ne voulais pas vous inquiéter pour rien. » (Camille). Dans l’épisode 45 « Au feu la famille ! », Sophie avoue à son mari Michel, avec qui elle est en couple depuis longtemps, qu’elle a eu une aventure quelques semaines avant leur mariage avec Stéphane, et que leur fille Chloé n’est en réalité pas leur vraie fille : « Je te l’ai pas dit parce que je voulais plus te perdre. » Michel associe ce silence à un mensonge : « On continue à mentir sans que Chloé ne s’aperçoive de rien. Ça t’a pas suffi de le faire pendant 16 ans ? ». Dans l’épisode 61 « Un Monde de douceur », Gilles a menti à ses parents et a abandonné l’école de commerce dans laquelle il était inscrit, pour faire de la photo. Il vit d’ailleurs secrètement avec une jeune photographe, Marion. Mais celle-ci le quitte parce qu’elle se rend compte qu’il mène une double vie, qu’il dissimule trop d’éléments importants de sa vie aux autres, et finalement à elle : « J’ai l’impression que t’essaies de me cacher quelque chose. » Sa dissimulation est prise par tout son entourage pour du mensonge. Il se frappe régulièrement la poitrine à cause de cela : « J’ai tout foutu en l’air avec mes mensonges. » Et, pour enfoncer le clou, Joséphine se victimise elle-même et le flagelle aussi, comme si elle essuyait douloureusement les plâtres de la monstrueuse hydre « Dissimulation » : « C’est tes mensonges qui vont finir par foutre en l’air votre relation. […] Je t’en veux de m’avoir obligée de mentir à Marion ! » Dans l’épisode 67 « Les Anges », Claire a promis à son jeune fils de 10 ans Simon de l’emmener en voyage à Kourou (Guyane) pour son anniversaire, surtout pour qu’il retrouve les pas de son père décédé accidentellement là-bas. Mais elle ne peut pas financièrement payer les billets d’avion car elle a perdu son travail. Et elle n’ose pas le lui dire, pour ne pas le décevoir. Le plus surprenant et déplacé dans l’histoire, c’est que ce n’est ni le chômage maternel, ni la précarité matérielle, ni le deuil paternel, qui sont pris en compassion par Simon, comme il eût été logique. Pas du tout. Contre toute attente, le gamin interprète le secret de l’impossibilité du cadeau promis comme une trahison : « Laisse-moi tranquille ! Tu m’as menti ! J’veux plus te voir ! » Dans l’épisode cross-over avec Camping Paradis « Un Ange au camping », Olivier dissimule à sa ex-femme Mathilde qu’il lui a pris son poste professionnel de direction dans une agence de vins situé dans un prestigieux manoir toulousain. Et la série fait passer cette dissimulation pour un odieux mensonge (« J’ai menti. »), une terrible trahison. Nan mais sérieusement, on est où, là ? À « AdoLand » ??
 

Et la horde des loups « anti secrets-mensonges » hurle en même temps que sa maîtresse. Les personnages de Joséphine s’affichent également ennemis (hystériques et offusqués !) dudit mensonge « dissimulation ». En général, ça vire au chantage (à la « Vérité ») et au psycho-drame de Drama Queens : « Pourquoi tu m’as menti ? Pourquoi tu fais toujours des mystères sur tout ? » (Sébastien s’adressant à sa mère, dans l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne ») ; « Je m’en fous de tes explications, maman ! Tu te rends compte ?!? Tu m’as menti ! Pendant toute ma vie, tu m’as menti !! » (César dans l’épisode 50 « Le Frère que je n’ai jamais eu ») ; « Quand on aime quelqu’un, on ne lui ment pas ! » (Diego s’adressant à Ernesto et à Véronique, dans l’épisode 70 « Tango ») ; « Mon père, c’est qu’un sale menteur ! Quand maman est morte, il nous a dit qu’il resterait toujours avec nous ! Toujours ! » (Manon, 12 ans, à propos d’Antoine, dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille ») ; « Tu m’as menti ! » (Cathy s’adressant à sa fille Zoé qui lui a dissimulé la fugue de Fleur, sa petite-fille, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi ») ; « Faut pas faire confiance à Mira : c’est une vraie mytho. » (Olivia dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée ») ; « Parce que vous ne m’avez jamais menti, peut-être ? » (Mélanie se justifiant de mentir à ses parents adoptifs Patrice et Anne parce que eux l’ont précédée dans l’exercice, dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? ») ; « S’il y a bien un truc dont Ariane a horreur, c’est le mensonge. » (André dans l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage ») ; « Ils m’ont menti ! […] En fait, vous me mentez tous les deux depuis le début, c’est ça ?!? » (Chloé s’adressant à sa mère Louise et à son prof de cuisine Jérôme Aubrac, dans l’épisode 89 « Graines de chef ») ; « J’arrive pas à mentir sans que ça se voie. » (Marco, idem) ; « C’est pas bien de mentir à sa mère. » (Alexis s’adressant ironiquement à Chloé, idem) ; « J’en étais sûr. Elle m’a menti. » (Laurent parlant de Nina, dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur ») ; « Si tu m’avais pas menti ! » (Laurent s’adressant à Nina, idem) ; « C’était le secret de Stan. C’était pas à moi de te le dire ! » (Nina s’adressant à Laurent, idem) ; « Ça veut dire qu’il y a un gars dans la promo qui nous ment depuis 5 ans ?!? » (Laurent en parlant du fils Gazovski, idem) ; « Vous n’êtes pas quelqu’un de bien, Ulysse. […] Vous êtes un traître, un menteur et un criminel. » (Rose dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton ») ; « En attendant, j’lui ai menti. J’ai l’impression qu’il l’a senti. » (Nina en parlant de Laurent, idem) ; « Eh bien il a menti ! » (Vincent découvrant que Rémy son père ne l’a pas invité chez lui uniquement parce qu’il était supposément tombé du toit de la maison familiale, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! ») ; etc. Par exemple, dans l’épisode 59 « Suivez le guide », Clément (17 ans) tombe accidentellement sur la lettre que sa mère biologique, Isabelle, a adressée à ses parents adoptifs, Guy et Sylvie, où elle exprimait son désir de le revoir. C’est le choc : « Ils m’ont menti toute ma vie ! C’est des lâches, des menteurs ! C’est pas mes parents ! »
 

À en croire les héros joséphiniens, le « mensonge », c’est vraiment le diable ! Dans Joséphine ange gardien, de manière finalement très infantilisante, les personnages prêtent même serment contre le mensonge, allégeance à Sainte Transparence. Par exemple, dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Max, 8 ans, prend la résolution de ne plus mentir. Comme un vrai petit Pinocchio (#CEstTrognon). Et même si c’est une menace de leur part, la sommation à la « Vérité » passe pour angélique et naturelle puisqu’elle est proférée par les enfants ou des ados autistes : « Si tu continues à mentir comme ça, je te couperai les oreilles ! » (Zoé s’adressant à son lapin en peluche, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée ») ; « J’ai dit la vérité. Je ne sais pas mentir. » (Théo, le jeune autiste, dans l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune »).
 

Dans Joséphine, la mort finale du mensonge est célébrée comme une libération extraordinaire : « Sortir du mensonge, oui, c’est une fête ! » (Anne dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? ») ; « Plus besoin de mentir ! » (Jules dans l’épisode 87 « Un pour tous »). Et à l’inverse, cacher quelque chose (le secret) devient un calvaire voire un délit. Toute vie intérieure ou occultée est proscrite. Il faudrait TOUT DIRE. « Si tu lui avais dit la vérité, il serait moins odieux. Tu crois que c’est mieux pour Benjamin de vivre dans le mensonge ? » (Antoine s’adressant à Isabelle par rapport à Benji qui ne retrouvera jamais son père, dans l’épisode 24 « Un Frère pour Ben ») ; « Il est temps que la vérité éclate. Parce que ce mensonge, il commence à faire trop de dégâts, là. » (c.f. épisode 69 « Double Foyer ») ; « À mon avis, il ne leur a pas tout dit… » (Joséphine à propos de Gaspard par rapport à ses parents, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). La personne silencieuse est complice du malfaiteur, voire le malfaiteur lui-même ! Et le délateur brisant le secret de confession, un héros ! « En fait, on est tous un peu coupables. Quand on se tait, on est coupables aussi. » (Nathalie face à l’agression raciste subie par Aminata, dans l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour »).
 

Joséphine, c’est la Brigade anti-mensonges. Et en parfait ange luciférien, elle entend bien apporter sa lumière magique pour chasser l’ombre et dévoiler ce qui est caché (donc, selon elle, « mensonger »). Par exemple, dans l’épisode 70 « Tango », Véronique cache sa véritable identité et porte un nom d’emprunt (« María-Sol ») que seul son père Ernesto connaît : « Tu crois qu’il a découvert la vérité ? » (Ernesto) « On ignore ce qu’Alejandro sait. » (Véronique). Joséphine les écoute à distance et bondit surtout en entendant Véronique annoncer avec résignation la toute-puissance du mensonge (concrètement ici : du non-dit sur le mensonge) : « Ça fait 15 ans qu’on vit avec ça. On s’en est toujours bien sortis, non ? […] Ces mensonges font partie de notre vie. On ne peut rien y faire. » Joséphine pense qu’il faut « tout connaître et tout révéler ». C’est impératif ! « Apparemment, ma cliente a un gros problème de mensonge. Mensonge qui va pas tarder à être révélé. Sauf que je vois pas ce qu’elle cache. »
 

Joséphine diabolise les mensonges-dissimulations chez les autres : « Comme disait mon grand-père, ‘les mensonges, c’est comme les p’tits fours : c’est vite avalés, mais t’es vite écœuré.’ » (c.f. épisode 4 « La Part du doute ») ; « Je croyais juste que tu haïssais le mensonge ? » (Joséphine s’adressant à Nina, dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir ») ; « Vous pouvez pas attendre demain pour le détecteur de mensonge ? » (Joséphine s’adressant à Victor, dans l’épisode 66 « De père en fille ») ; « T’as pété un câble. Pourquoi t’as menti à ton frère ? » (Joséphine s’adressant à Anne par rapport à Paul, dans l’épisode 79) ; « Sandra, arrête tes mensonges. » (c.f. épisode 82 « La Parenthèse enchantée »). Elle refuse catégoriquement le Mystère (alors on comprend aisément que les scénaristes de la série voient Dieu comme un ennemi !).
 

À de rares occasions, Joséphine ne traînera pas immédiatement ses clients cachottiers en procès de « complicité mensongère avec le secret qu’il garde », surtout dans les cas où ils subissent ce dernier (honte d’être chômeur, d’être illettré, d’être homo, d’être handicapé, d’être malade et d’avoir un cancer, etc.). Mais dans ces cas-là, sa clémence sera temporaire. Elle veut bien laisser un peu de répit au « mensonge », mais à la condition qu’à la fin il soit quand même définitivement levé ! Par exemple, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », Sandra s’empêtre dans ses mensonges et dans sa honte parce qu’elle n’ose pas dire qu’elle a besoin d’aide et qu’elle est illettrée. Joséphine va lui permettre de cracher le morceau et de se réinsérer professionnellement et socialement, pour que toutes les zones d’ombres, de doute et de mensonge se dissipent.
 
 

AU NOM DE LA LUTTE ANTI-MENSONGE OU DE LA GLORIFICATION DU DÉVOILEMENT/CONNAISSANCE DU MENSONGE, DES ACTES GRAVES/MENSONGERS SONT CAUTIONNÉS ET PERPÉTRÉS :
 

À en croire Joséphine et ses personnages, la vérité (à entendre comme « la factualité », et non « Jésus ») ferait, de par son caractère impérieux et son soi-disant « triomphe éclatant », forcément mal (Y’a que la vérité qui blesse !), et donc forcément LE mal : « Y’a un proverbe chinois qui dit ‘Tsa Yong’ : ça veut dire : ‘Même douloureuse, la vérité est plus forte que le mensonge et moins destructrice que le doute’. » (c.f. épisode 6 « Une Nouvelle Vie »).
 

Le secret est tellement mal-aimé dans cette série qu’il est systématiquement associé au mensonge (et non à un Mystère invisible bien plus positif et aimant). En d’autres termes, une chose sera jugée mauvaise ou mensongère, non du fait d’être actée, mais prioritairement d’être cachée à la vue et à la connaissance des Humains. Le non-dit est diabolisé. Tandis que le dévoilement, la connaissance (absolue) et la verbalisation sont sacralisés. Cette conception gnostique du secret est bien évidemment anti-évangélique, d’autant plus qu’elle valide tout fait ou tout propos à partir du moment où il serait consenti/décidé ou connu ou visible (or, ce n’est pas parce qu’un acte est soi-disant délibéré ou connu ou posé à la vue de tous, qu’il en devient juste). Les personnages de Joséphine trouvent bien souvent plus grave qu’un acte mauvais soit occulté qu’il ne soit perpétré : totale inversion des valeurs ! La dissimulation du mal serait, selon eux, plus grave que le mal lui-même. Et, à l’inverse, l’exhibition de ce mal, ou le fait de « l’assumer » (dans la sincérité, l’honnêteté, la transparence, la clarté, etc.), le blanchirait. Faute avouée/affichée = intégralement pardonnée ! vaudrait vérité ! On hallucine notre race, là…
 

Par exemple, dans l’épisode 33 « De toute urgence ! », Rébecca s’est mise en couple avec Bertrand alors qu’elle est déjà mariée (elle fait croire à ce dernier qu’elle a lancé la procédure de divorce avec Pierre, son mari qui vit dans une tribu en Amazonie). Ce qui choque, c’est plus la dissimulation de l’adultère que l’adultère en lui-même (d’ailleurs, au départ, Joséphine a poussé Bertrand dans les bras de Rébecca). Joséphine fait la morale à Rébecca parce qu’elle occulte son statut de femme mariée à Bertrand… alors que c’était déjà un problème qu’elle soit en couple avec un homme divorcé comme Bertrand. L’immoralité, pour Joséphine, c’est juste le manque de transparence, c’est le fait qu’« on cache », et non ce qui est caché. Dans l’épisode 59 « Suivez le guide », Clément en veut plus à ses parents d’avoir dissimulé le secret de son adoption que de l’adoption en elle-même. La dissimulation de l’objet d’indignation compte plus que l’objet d’indignation lui-même. Dans l’épisode 67 « Les Anges », la mère de Ben est partie avec son amant. Et depuis, le jeune adolescent multiplie les conneries parce qu’il « se sent coupable de son départ ». Mais bizarrement, ce n’est pas l’adultère qui le ferait souffrir, mais uniquement le fait que Laurent, son père, lui dissimule la vérité des faits. Tout s’arrange comme par enchantement quand Ben est « mis au courant » ! La gravité des actes est jugée moins grave que la dissimulation de ceux-ci. Dans l’épisode 69 « Double foyer », Julie se fait tromper par Franck, son mari, qui prend maîtresse. Mais le plus sidérant, c’est qu’elle justifie l’adultère au nom d’une valorisation du consentement : « Ce qui me fait le plus de mal, ce n’est pas qu’il me trompe. C’est qu’il me mente. » Dans l’épisode 76 « Papa est un chippendale », Thomas occulte à tous ses proches son « travail » de strip-teaseur, et fait croire qu’il est pompier. Joséphine s’en désole : « C’est pas vrai. C’est un T.O.C. [Trouble Obsessionnel Compulsif], chez lui, de mentir ?!? […] Un jour, tous tes mensonges vont te retomber dessus ! » Dans cette série, ce ne sont pas les actes qui sont considérés comme mensongers ou choquants ou délictueux, mais uniquement leur absence de verbalisation et leur dissimulation. L’obsession de la transparence éjecte, pour le coup, toute morale. En effet, Joséphine ne reproche pas à Thomas d’être chippendale, mais juste de ne pas « l’assumer ». Idem pour les autres personnages, qui ne s’offusquent même pas du métier prostitutif du héros, mais uniquement qu’il l’ait déguisé : « Le problème avec les mensonges, c’est que ça fait des dégâts. » (Sandrine s’adressant à Thomas, en lui mettant le flyer où il pose comme chippendale sous les yeux). Dans l’épisode 83 « Sur le cœur », Charline n’arrive pas à prononcer le mot « cancer » et à l’annoncer à ses proches. Mais le plus dingue, c’est que la maladie est considérée comme moins grave que sa dissimilation. Tout l’épisode se centre sur l’indignation que suscite la difficulté d’annoncer le mal, et pas du tout sur le mal en lui-même ni le combat sur la durée pour vivre avec : « Pourquoi elle ne parle pas de sa biopsie à Marc ? C’est son mari et ils ont l’air de s’aimer. Elle ne peut pas porter ça toute seule. Elle va finir par craquer. […] Surtout en plein déni. » Dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? », ce n’est pas l’adoption qui est dénoncée, mais le secret de cette adoption : « On aurait dû lui dire dès le début. » (Anne s’adressant à son mari Patrice par rapport à l’adoption de leur fille Mélanie) « Comment vous avez pu me cacher un truc pareil ? […] En fait, vous n’avez jamais assumé d’être mes parents adoptifs !! » (Mélanie). Dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », le jeune Mathis, 10 ans, découvre que celui qu’il croyait son père biologique, Cyril, n’est en réalité « que » son père adoptif. Cette révélation est si violente qu’elle le prive temporairement du don de la parole. Il parvient, juste avant de sombrer dans le mutisme, à exprimer sa révolte par rapport au commerce des adultes dont il a été la victime : « Cyril, c’est pas mon père ! Il ment à tout le monde ! Mais en vérité, j’ai été adopté ! » En fait, il se trouvera que l’adolescent n’a pas été adopté, mais néanmoins les téléspectateurs apprendront qu’il a quand même été privé de son vrai père puisqu’il a été conçu par FIV (Fécondation In Vitro), autrement dit par PMA (Procréation Médicalement Assistée). Joséphine essaie de récupérer le mensonge de Cyril, donc de justifier la PMA, tout en finissant par marteler à Mathis que son « vrai père » est son éducateur et non son géniteur : « C’est vrai que ton père a un peu transformé la vérité… Mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il t’aime et qu’il sera toujours là pour toi. » Encore la ritournelle totalitaire et mensongère de « l’Amour » pour cautionner l’acte mensonger…
 

Le « mensonge » – et la lutte contre celui-ci – servent d’alibi à la série Joséphine pour imposer des causes présentées comme des « vérités » indiscutables. Comme par exemple la pseudo « identité » homo : « J’suis homo. J’ai plus envie de mentir. Ni à toi ni à personne. » (Louison, la lesbienne de 16 ans, s’adressant à Léonard, dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent ») ; « Toi, tu la connais, la vérité. Alors qu’est-ce que t’en as à fiche de ce que pensent les autres ? » (Joséphine s’adressant à Louison, idem).
 

Joséphine est à ce point obsédée par l’éradication terrestre du mensonge qu’en son nom elle est prête à justifier n’importe quoi, y compris le trafic d’enfants, de parents et de personnes homosexuelles, qu’est la GPA (ventres à louer) ! Par exemple, dans l’épisode 58 « Liouba », Anna, la cliente de Joséphine, est une femme russe vivant sans papiers en France, et qui a accepté d’être mère porteuse pour un couple français stérile, Laurent et Claire, désirant très fort un enfant, en signant un accord moral préalable avec eux : elle devra leur donner le bébé juste après l’accouchement moyennant un chèque de 30 000 €. Mais une fois qu’elle accouche, elle se rend compte que c’est trop dur de se séparer de son enfant et décide de se rétracter, de prendre la fuite de la clinique, pour retrouver l’homme qu’elle aime, Hadrien, et élever sa fille avec lui. Ce qui est montré comme mauvais, étonnamment, ce n’est pas la GPA en soi mais le fait que Claire (la mère locatrice) mente et simule une grossesse, ou bien encore qu’Anna (la mère louée) vole son propre bébé et ne respecte pas le contrat pour lequel elle s’était engagée. À force de valoriser les bonnes intentions plutôt que la réalité des personnes, Joséphine en arrive à justifier les pro-GPA, en comprenant leur désir de paternité/maternité, en soutenant qu’ils ne sont pas des voleurs d’enfants puisqu’ils ont respecté les règles d’un protocole établi d’un commun accord avec la mère porteuse. Il y a eu CONSENTEMENT mutuel ! « Claire ne va pas piquer son bébé à Anna. C’est un arrangement entre Anna et Claire ! » Notre ange gardien va même prendre le parti des trafiquants d’enfants, et ne trouve pas très « clean » ni « cool » qu’Anna n’ait pas tenu sa promesse et se soit mise, de par l’irrégularité de ses papiers d’une part, et de par son délit de fuite de la clinique (qui ressemble à un kidnapping d’enfant) d’autre part, dans l’illégalité et le danger d’arrestation par la police : « Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?!? » (Joséphine) « Je sais que j’aurais pas dû faire ça. J’ai menti à tout le monde, et d’abord à moi-même. » (Anna). La GPA n’est ici dénoncée que parce que la mère porteuse se contredit, se rétracte, fuit de la clinique, ou ne respecte pas les clauses initiales du contrat qu’elle avait signé. Mais la pratique de la GPA elle-même n’est pas condamnée. Anna n’a pas tort d’avoir accepté la GPA (et d’être mère porteuse) : Anna n’aurait pour seul tort que de s’être contredite et d’avoir changé d’avis. Hallucinante, cette couverture du « mensonge », vous ne trouvez pas ?
 

Contre toute attente, et contrairement aux intentions affichées des personnages, la série Joséphine ange gardien promeut le mensonge. Car ce dernier serait un défaut incorrigible communément partagé par toute l’Humanité. Par exemple, dans l’épisode 16 « La Vérité en face », pour justifier et couvrir l’alcoolisme de François son client, instituteur menacé d’être exclu de l’enseignement, Joséphine fait du chantage auprès de la directrice d’école de ce dernier en la menaçant de dévoiler publiquement les clichés dénudés de playmate qu’elle avait faits dans sa jeunesse pour une revue de charme (Lui) de mai 1968. En gros, dans la logique de Joséphine, les (plus gros) mensonges des uns couvriraient voire annuleraient les (moins gros) mensonges des autres. Dans la balance soupesant les nombreux petits vices humains cachés, tout le monde serait finalement gracié, excusé, justifié, grâce à une sorte de communisme de l’« équilibre des mensonges ». Qui n’a jamais péché jette la première pierre…
 

Tout comme le Paradis, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Voilà pourquoi notre ange luciférien télévisuel finit par absoudre les mensonges des Humains. Par exemple, dans l’épisode 62 « Yasmina », Yasmina ment à Guillaume sur son domicile (elle s’invente une habitation à l’ombre des Champs Élysée, un père ayant travaillé dans l’import export), pour ne pas trahir ses origines populaires et étrangère, et pour décrocher un poste chez Privela, une société de cosmétiques : « J’vous ai menti, Guillaume. […] Je savais que si je disais la vérité, je n’aurais aucune chance de rentrer à Privela. » Hélène Weller, la directrice, apprend la « vérité », et décide d’exclure Yasmina du concours de recrutement. Joséphine vient alors à la rescousse de Yasmina et cherche de plus gros mensonges chez les autres pour minimiser celui incriminé : « Ah parce que vous, vous n’avez jamais menti ? Même pas une fois dans votre vie ? » dit-elle à Madame Weller. Elle obtient ainsi gain de cause pour la belle Maghrébine. Joséphine défend les mensonges, ou au moins les excuses : « Alexandra t’a sciemment menti parce qu’elle avait peur de te perdre. » (Joséphine s’adressant à Jérémy, dans l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel ») ; « Si vous n’aviez pas été aussi intransigeant, votre fils Gilles n’aurait pas eu besoin de vous mentir. » (Joséphine s’adressant à Roger, dans l’épisode 61 « Un Monde de douceur »). Dans l’épisode 70 « Tango », l’usurpation d’identité de María-Sol – qui s’appelle en réalité Véronique et qui s’est fait passer pour une danseuse de tango argentine décédée afin de s’offrir une carrière dans le monde très sélectif du tango – finit par être validée par l’excuse « artistique » : « Ce qui compte, c’est que María-Sol ait mis son mensonge au service de son art. Peu importent ses origines. » (Carlos, dans l’épisode 70 « Tango »). Dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », elle couvre le bobard de la vieille Clémence qui occupe illégalement un pavillon de banlieue pour rendre service à Sandra : « On n’a qu’à jouer la comédie. On devrait y arriver. » Et quand Sandra découvre le pot aux roses, Joséphine est, comme par hasard, capable de faire la distinction entre dissimulation et mensonge : « Arrête, d’abord, on t’a pas menti. On n’a pas eu le temps de te le dire. C’est facile de jeter la faute sur les autres ! »
 

En général, les personnages de Joséphine ne sont pas fiers de mentir et s’excusent de le faire grâce à la bonne intention (la sacrosainte « protection » ou le sacrosaint alibi de « l’amour » !) : « Je voulais pas te mentir. Je voulais juste te protéger. » (Paul s’adressant à sa femme Françoise, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié ») ; « C’était pour te protéger. » (Romain se justifiant de son mensonge auprès de sa copine Jamila, dans l’épisode 12 « Romain et Jamila ») ; « On voulait te protéger. On pensait bien faire. Et puis avec le temps, ce silence est devenu un mensonge. » (Adrien et Louise s’adressant à leur fille Sandra, dans l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur ») ; « Ce mensonge ça prouve à quel point je t’aime. » (Alexandra s’adressant à Jérémy, dans l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel ») ; « Pourquoi vous n’avez pas dit à Alex que vous étiez religieuse ? » (Joséphine) « J’avais peur de le décevoir. » (Séverine, dans l’épisode 59 « Suivez le guide ») ; « Si je t’ai menti, c’est uniquement pour te protéger. […] J’ai fait ça pour ton bien. […] Je l’aime. J’ai voulu agir pour son bien. […] Si j’étais jaloux, c’est parce que je t’aime. » (Franck s’adressant à sa femme Julie qu’il a trompée, dans l’épisode 69 « Double Foyer ») ; « J’ai pas envie qu’elle panique, alors je lui raconte des histoires. » (Sandra par rapport à sa fille Zoé) « J’comprends. C’est bien de la protéger, mais bon… » (Joséphine, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée ») ; « T’as l’habitude de raconter des histoires à ta fille Zoé ? » (Joséphine) « Oui. Pour la protéger. » (Sandra, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée »). Par exemple, dans l’épisode 50, pour ne pas lui faire de peine, la mère de César a fait croire pendant des années à ce dernier que son père assistait à ses concerts de piano et partait toujours avant la fin. Dans l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », Alexandra invente qu’elle est enceinte de Jérémy pour qu’il reste avec elle et ne tombe pas amoureux de Charlotte. Mais ce dernier découvre le pot aux roses : « Ce mensonge, ça prouve à quel point je t’aime. » (Alexandra) « Non. Ça prouve à quel point t’as pas confiance en moi. […] T’avais pas le droit d’inventer un truc pareil. Avoir un enfant, c’est pas un jeu. » (Jérémy). Dans l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », Théo reproche à sa mère de ne pas lui avoir dit la vérité, qu’il ne pourra jamais être astronaute : « Laisse-moi. Tu m’as menti ! » En fait, Suzanne a manqué de courage, elle ne voulait pas « lui casser son rêve ».
 

Joséphine passe son temps à mentir… mais bon, elle, elle a le droit : c’est la « magie ». C’est une manière de faire illusion sur son identité d’ange gardien. Elle ment toujours sur ses méthodes… car en réalité, celles-ci ne sont pas belles : elles sont automatiques et totalitaires. Sa vie toute entière est basée sur le mensonge. Le mensonge, c’est aussi une stratégie pour faire culpabiliser les autres ou leur donner une bonne leçon. Par exemple, dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », Joséphine et Nina (sa cliente née sous X et recherchant sa vraie mère) tombent sur une femme alcoolique qui simule d’être la mère naturelle de Nina pour avoir une aide ménagère à l’œil et sortir de la misère : « C’est vraiment un miracle ! ». Joséphine piège cette dame en lui montrant un hochet ayant soi-disant appartenu à Nina bébé (« C’est le hochet que vous avez laissé à Nina à la maternité pour qu’elle se souvienne de vous. Elle ne s’en est jamais séparée. »), objet que l’arriviste feint de reconnaître, pour finalement se le voir arracher des mains (« Sa mère ne lui a jamais rien laissé. C’est pas beau de mentir. »). Au fond, Joséphine ment, et ensuite, reproche aux autres de l’avoir fait. Dans l’épisode 39 « Profession menteur », Frédéric est dans le déni complet de son statut de chômeur (« Vous vous trompez. Je ne suis pas au chômage. »). Joséphine lui reproche à maintes reprises le cercle vicieux des mensonges à répétition dans lequel il s’est empêtré (« Vous pensez pas qu’il serait temps d’arrêter de mentir à tout le monde ? […] C’est un cercle vicieux, ce mensonge. […] Stop ! Ça suffit les mensonges ! »). Mais elle ment aussi : elle dit qu’elle était jadis vendeuse de chaussures, et fait croire qu’elle est également au chômage. Sauf que là, ça passe ! car elle, elle est « parfaite » (ou prétendument « moins menteuse que les autres »), elle n’a pas à être « corrigée » : « C’est vrai, c’est un petit mensonge. Mais c’est rien par rapport à ce qu’on vient d’entendre. » (Joséphine, s’étant fait passer pour une policière, et découvrant que Flavie est le « corbeau » qui a harcelé son équipe d’amies d’athlétisme, dans l’épisode 95 « Disparition au lycée »). Par exemple, dans l’épisode 51 « Ennemis jurés », Joséphine falsifie le dossier médical de Gaël Mareuil – en lui inventant un empoisonnement extrêmement grave – afin de punir Xavier, le père de ce dernier, de son utilisation d’engrais chimiques dans son exploitation agricole. Dans l’épisode 55, notre héroïne angélique se rend en boîte et fait croire à Charlotte qu’elles ont abandonné la petite Amandine, pour rappeler à la jeune adolescence sa responsabilité et son instinct maternel.
 

Joséphine va même, par ses tours de magie, prendre un malin plaisir à créer le mensonge et faire passer les êtres les plus scrupuleux, soigneux et intègres, pour des menteurs. Par exemple, dans l’épisode 35 « Coupée du Monde », elle débarque avec son amie SDF Geneviève dans un centre d’hébergement appelé « l’Envol ». Non seulement elle double tout le monde et prend la place de sans-abris plus prioritaires qu’elles, mais en plus, elle fait passer la dame de l’accueil pour une menteuse. Dans l’épisode 47 « Les Braves », par un tour de magie qui reconstitue les os cassés de Michael, elle fait mentir les observations du chirurgien de l’hôpital qui avait pourtant attesté sur les radios du bras du blessé qu’il y avait bien fracture : l’urgentiste n’en croyant pas ses yeux, Joséphine lui sort la thèse du « surmenage et du stress » pour à la fois valider le soi-disant « mensonge » et l’effacer dans le même temps. Dans l’épisode 49 « Joséphine fait de la résistance », en racontant au colonel Stadler la scène surréaliste de la disparition de Joséphine avec la serviette renfermant des listes confidentielles d’espions, l’officier allemand passe pour un menteur et en veut à l’ange gardien : « À cause de vous, Stadler a dit que moi être folle ! ». Par l’entremise de la magie, Joséphine fait donc inculper des innocents de « menteurs ».
 

Les rares fois où Joséphine reconnaît ses mensonges, c’est pour les justifier par leur but ou par la soi-disant « bonne cause » : « J’vous ai un p’tit peu menti. » (Joséphine s’adressant à Richard à propos des radios du dos d’Alice qui n’était pas les bonnes, dans l’épisode 1 « Le Miroir aux enfants ») ; « D’accord, c’est un mensonge, mais c’est pour la bonne cause. » (Joséphine, mentant à Michelle en se faisant passer pour « Madame Gérard », et passant une commande pour une fresque pour le Grand Hôtel, dans l’épisode 59 « Suivez le guide ») ; « Oh la la… c’est un mensonge. Non, c’est pas un mensonge, c’est une omission… C’est une omission mensongère pour la bonne cause. » (Joséphine obligée de cacher à Elena que l’« ami » qu’elle fait venir ce soir chez Georges est en réalité son père Victor, dans l’épisode 66 « De père en fille ») ; « On est d’accord que Jules Esthier aura l’autorité parentale sur la fratrie ? » (Joséphine) « Ça, hors de question, il nous a quand même mentis pendant un an ! » (l’Inspecteur) « Nan mais attendez, c’était pour la bonne cause ! » (Joséphine, dans l’épisode 87 « Un pour tous »). Par exemple, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! », Joséphine fait croire aux enfants de Rémy qu’il a fait une chute du toit et un malaise cardiaque, pour les réunir autour de leur père avant qu’il ne meure.
 

Épisode 91 – « Un Noël recomposé »… avec Joséphine et son post-it « Je suis Poulidor »

Les mensonges de Joséphine sont évidemment aussi un moyen pour la série de rajouter un ressort comique ou de tendresse ou de suspense aux intrigues. Par exemple, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », l’ange gardien va dans le sens des mensonges et des histoires imaginaires que se raconte le vieux Gaston, malade d’Alzheimer. Pieux mensonges… pour éviter la confrontation et l’humiliation de la personne diminuée. Dans l’épisode 37 « L’Ange des casernes », elle se fait passer pour la professeur d’anglais de Camille, en cultivant un accent grossier, et fait croire aux parents que sa famille habite dans leur région. Joséphine passe son temps à s’inventer une vie et à raconter des bobards. Ces derniers confinent à la mythomanie ou à la schizophrénie: « Pour payer mes études, j’ai fait réceptionniste dans un hôtel. Au Québec. Au Canada. Donc j’m’y connais bien. » (c.f. épisode 62 « Yasmina ») ; « J’ai pris des cours de garagisme par correspondance. » (idem) ; « J’l’ai acheté. Avec mes p’tites économies. » (Joséphine offrant d’un claquement de doigts à Will le casque de hockey qui lui manquait, dans l’épisode 87 « Un pour tous ») ; « C’était pas moi. Mais on a souvent tendance à me confondre. » (Joséphine niant qu’elle a parlé à Dujardin l’autre jour, alors qu’il la reconnaît, dans l’épisode 66 « De père en fille ») ; « C’est pas moi. C’est ma mamie. Parce qu’on s’appelle toujours du même prénom – Joséphine ou Josie – de mère en fille, ou de grand-mère en mère, ou de grand-mère en petite fille. » (Joséphine niant ses images sur Internet, dans l’épisode 72 « Les Boloss ») ; etc. Et le pire, c’est que malgré ça, l’héroïne a le culot sincère de croire qu’elle défend toujours la justice et la Vérité, et qu’elle ne ment jamais : « J’ai horreur de raconter des mensonges. » (c.f. épisode 22 « Belle a tout prix »).
 

Au bout du compte : Et si c’était Joséphine la plus grande menteuse du PAF ? Je tiens les paris ! Par exemple, dans l’épisode 38 « Ticket gagnant », on assiste à une scène surréaliste, et qui n’apporte apparemment rien à l’intrigue. Joséphine est postière et doit distribuer une lettre à une femme dans un immeuble. La destinataire vient lui ouvrir la porte, en compagnie de son jeune fils qui s’emporte contre Joséphine, en lui réclamant un colis qu’elle n’a pas, et en lui tirant dessus au pistolet à eau : « Et mon robot ? Il est où mon robot ? […] Menteuse ! Je suis sûr que c’est toi qui me l’as volé mon robot ! Rends-le-moi tout de suite !! » Et le pire, c’est que ce combat pour s’arracher le robot se déroule entre deux anges, puisque la maman tente, impuissante, de calmer son marmot : « Enfin, mon ange… ». Oui. Je pose sérieusement la question : Et si Joséphine ange gardien était la plus grande menteuse télévisuelle de France ?
 
 

DANS D’AUTRES ŒUVRES DE FICTION

 

 

Comme on peut le constater avec les vidéos de la série Un Monde sans mensonges écrite par l’humoriste Tom Villa, un Monde où le mensonge serait éradiqué serait en réalité un Monde odieux peuplé par des connards impolis et cyniques. Car la franchise ou le pragmatisme n’a jamais été un gage d’Amour, de justesse et de tendresse. Tout le contraire ! Étant donné que l’âme humaine est peuplée de cochonneries, de pensées et d’intentions dégueulasses qu’il vaut mieux garder pour soi. Cela va peut-être vous choquer que je le dise, mais nous avons besoin parfois du mensonge – et en particulier des bons mensonges – pour vivre heureux et en paix ensemble. Nous avons besoin de la dissimulation, du secret, de la retenue, de la modération de nos pulsions, de nos pensées et de nos envies (qu’il n’est pas toujours bon que nous exprimions), nous avons besoin d’une certaine catégorie de mensonges (pour épargner les autres et adoucir nos jugements hâtifs ou nos emportements impitoyables, ainsi que pour créer de bonnes surprises). Le mensonge « en tant que déformation du Réel », c’est aussi ce qui laisse place à l’imagination, à l’excès drolatique de l’exagération, de la taquinerie et de la caricature. C’est ce qui nous permet de rire et d’être délicats à la fois. L’attention et la bienveillance à l’égard des autres sont truffées de mensonges. Et heureusement ! « Oooh que tu es jolie, mamie !! Tu es la plus jolie du Monde (même si, nous le savons, objectivement, ce n’est pas vrai et que tu es loin d’être Miss Monde… et on s’en fout !) ». Notre langue a besoin d’être freinée quelquefois. Ou de s’évader d’une réalité trop pesante et limitante. Nous avons besoin des bonimenteurs (tels que Raymond Devos, par exemple, ou Élie Sémoun, ou Jean-Marie Bigard) qui feignent de se croire quand ils racontent leurs histoires abracadabrantes. Sans verser pour autant dans l’hypocrisie, nous devons parfois avoir recours au mensonge pour nous oxygéner et pour nous rendre incertains ou fous. Car c’est dans cette incertitude que les autres peuvent trouver leur place et nous apporter la Vérité, ou leur souhait de continuer le délire avec nous.
 
 

LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…

 

Le danger qui guette les catholiques fondamentalistes – qu’ils soient conservateurs ou progressistes peu importe finalement – c’est de considérer que tout mensonge est mauvais et extrêmement grave (il n’y aurait pas de petits mensonges !!). C’est donc de vouer une passion tellement puriste – donc finalement très manichéenne – à la Vérité qu’ils en oublient la gradualité de gravité du mensonge. Et cet oubli peut, pour le coup, les conduire à mentir. Au nom de la « Vérité », de surcroît ! C’est ça le drame d’un catholicisme d’une part, et d’un mensonge d’autre part, mal compris.
 

Un menteur qui cache bien son jeu et qui est adoré par les « tradis », c’est le Cardinal Sarah. Lui s’est choisi comme cheval de bataille le mensonge (à démasquer) plutôt que la Vérité aimante que ce dernier occulte (à dévoiler). Et le pire, c’est que même si, en apparence, il semble traquer le mensonge, il couvre ce dernier de magnificence et de prestige : il lui arrive de l’appeler théâtralement « le Prince du Mensonge » (expression qui n’est pas biblique, soit dit en passant : la véritable expression, c’est « père du mensonge » dans Jn 8, 44). On a le maître qu’on choisit…
 
 

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Méthode (Discours de)


 

SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE

 

Le fameux Discours de la Méthode (1637) du philosophe français des Lumières René Descartes (où se trouve le fameux « Je pense donc je suis »), qui célèbre l’Humain comme un être réflexif, pensant, conscient, affranchi des croyances religieuses ancestrales, est l’un des livres de référence de la Franc-Maçonnerie mondiale, puisque celle-ci rêve du triomphe de la subjectivité, du pouvoir d’autocritique, et de la pensée autonome originale, sur la croyance religieuse et la reconnaissance d’une transcendance divine.
 
 

DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN

 

LE DISCOURS DE LA MÉTHODE PAR JOSÉPHINE
 

Rares sont les épisodes de la série où Joséphine n’invoque pas l’usage de ses « méthodes » (René, sors de ce corps !!!) : « Mes méthodes sont un petit peu trop révolutionnaires… » (c.f. épisode 3 « Le Tableau noir ») ; « Les vieilles méthodes, c’est bien. Mais faut laisser la place aux jeunes, maintenant. » (Gabriel l’ange gardien stagiaire, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire ») ; « Je vais revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 22 « Belle à tout prix ») ; « Je ne sais pas si styliste c’est vraiment mon truc. On va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 23 « Sans dessus dessous ») ; « Je fais comment pour retrouver la soie stretch ? Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 23, idem) ; « On va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 26 « Enfin des vacances ! ») ; « On va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 28 « Robe noire pour un ange ») ; « Bon, eh bien on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 29 « Trouvez-moi le prince charmant ! ») ; « Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 32 « La Couleur de l’Amour ») ; « Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 34 « Un Passé pour l’avenir ») ; « On va employer la bonne vieille méthode. » (c.f. épisode 37 « L’Ange des casernes ») ; « Bon. Eh bien on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 40 « Paris-Broadway ») ; « Allez : les bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 44 « Le Festin d’Alain ») ; « Chacun sa méthode. » (c.f. épisode 46 « Police Blues ») ; « On va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 53 « Marie-Antoinette ») ; « Bon, alors on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 54 « Chasse aux fantômes ») ; « Après, on s’étonne que je sois obligée de revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 58 « Liouba ») ; « Wo… c’est fermé ? Bon eh bien on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 60 « Une Prof ») ; « Eh bien on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 61 « Un monde de douceur ») ; « Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 64 « En roue libre ») ; « Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 66 « De père en fille ») ; « On va changer de méthode. » (c.f. épisode 67 « Les Anges ») ; « Ça m’énerve, ce truc ! Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 76 « Papa est un chippendale ») ; « Aujourd’hui, on change de méthode. Vous me faites confiance ? » (c.f. épisode 77 « Dans la tête d’Antoine ») ; « Bon, on va changer de méthode. » (c.f. épisode 78 « Carpe Diem ») ; « Faites-moi confiance, j’ai mes méthodes. […] T’inquiète pas. J’ai mes méthodes. » (c.f. épisode 80 « Le Secret de Gabrielle ») ; « C’est pas comme sur le papier… Bon, ben on va revenir aux bonnes vieilles méthodes, parce que je suis peut-être douée en beaucoup de choses mais pas en bricolage. » (c.f. épisode 81 « Enfants, mode d’emploi ») ; « Tu vas voir ma méthode. » (c.f. épisode 83 « Sur le cœur ») ; « Bon, on va essayer d’être méthodiques. » (c.f. épisode 88 « Trois campeurs et un mariage ») ; « Bon, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes. » (c.f. épisode 91 « Un Noël recomposé ») ; « En fait, c’est une technique anglo-guatémaltèse… connue dans ma seule confrérie. C’est assez secret. » (c.f. épisode 94 « L’esprit d’Halloween ») ; « Bon. Eh bien on va employer une bonne vieille méthode. » (c.f. épisode 94, idem).
 
 

LES BONNES VIEILLES MÉTHODES SE TROUVENT ÊTRE… LES MAUVAISES
 

Quand Joséphine parle des « bonnes vieilles méthodes », c’est en général soit pour précisément ne pas les appliquer ou ne pas exécuter une tâche (par exemple, dans l’épisode 28, elle a raté son canard à l’orange qui a cramé au four, et pour éviter de se donner la peine de le refaire, elle claque des doigts, et le plat lui arrive sans effort par la magie), soit pour mal agir, se venger ou faire usage de la magie noire. Donc en général ce n’est pas bon signe ! C’est plutôt les « mauvaises vieilles méthodes » !
 

Joséphine n’aime pas que ses méthodes peu catholiques soient vues… parce qu’en réalité, il n’y a aucune vraie méthode derrière : « C’est une méthode très personnelle. Si tu m’interromps tout le temps, ça va pas marcher. Tu veux pas faire un petit tour ? » (Joséphine essayant de se débarrasser de Camille au moment où celle-ci constate que notre ange gardien galère pour le pliage des parachutes, dans l’épisode 37 « L’Ange des casernes ») ; « J’ai déjà une méthode très personnelle pour exaucer mes vœux. » (c.f. épisode 57 « Un petit coin de Paradis »). Notre ange gardien est la première à dire que la méthode n’existe pas, sous prétexte qu’il n’y en a/aurait pas une seule : « Y’a pas de trucs. Y’a pas de recette miracle pour être une bonne mère. Ça s’apprend au jour le jour. » (Joséphine s’adressant à Zoé qui se décourage d’être une bonne mère avec ses nièces, dans l’épisode 81). Et puis surtout, Joséphine craint qu’en révélant les dessous de sa méthode, ne soient démasqués l’illégitimité, la violence, la fourberie, et même le satanisme, de ses manœuvres : « Comment t’as fait ? » (Geneviève) ; « C’est un copain cambrioleur. Il m’a tout expliqué. » (Joséphine, princesse des voleurs, dans l’épisode 35 « Coupée du monde). Comme ses méthodes sont plus que discutables, voire sataniques, Joséphine demande au Ciel de détourner son regard : « Fermez les yeux, Là-Haut, j’en ai pour une seconde. » (c.f. épisode 14 « La Fautive »).
 

Les « vieilles méthodes » de Joséphine font concurrence aux « nouvelles méthodes » des malfrats et autres néo-francs-maçons. Par exemple, dans l’épisode 36 « Remue-ménage », les deux gangsters de l’immobilier, Guérin et Malot, se prennent la tête sur la discrétion de leur stratégie : « Vous inquiétez pas, mes méthodes ont toujours marché ! » (Guérin) « Vos méthodes ?!? Parlons-en de vos méthodes !! Mais qu’est-ce que vous avez bien pu fabriquer là-bas pour que je me fasse traiter de mafieux ? » (Malot). Dans l’épisode 57 « Un petit coin de paradis », le Discours de la Méthode se révèle être un harcèlement psychologique et sexuel redoutable : Éric, le directeur d’un village-vacances, décide de se débarrasser méthodiquement et machiavéliquement de Sophie, une de ses animatrices, parce qu’elle se refuse à lui : « Je vais changer de méthode. Je vais m’arranger pour la dégoûter. Elle partira d’elle-même. » Quand on entend le mot « méthode » dans d’autres bouches que celle de Joséphine, en général, c’est péjoratif et dit sur le ton du reproche : « Nous avons déjà eu un bon aperçu de vos méthodes pédagogiques, Mademoiselle Delveaux. » (Madame Bordes, la détestable déléguée des parents d’élèves, dans l’épisode 60 « Une Prof ») ; « Au niveau technique de drague… » (Joséphine trouvant le dragueur Franck Picard super lourdingue, dans l’épisode 67 « Les Anges ») ; « Vous changerez de méthode ? » (Carole Filippi, l’assistante sociale jugeant Suzanne comme une mauvaise mère pour Théo, dans l’épisode 97 « Mon fils de la lune »).
 

Mais ce n’est pas parce que les méthodes de Joséphine se montrent plus efficaces que les autres qu’elles sont moins malveillantes. Dans l’épisode 41 « Les deux font la paire », l’Archange Matthias, venu la contrôler et la noter sur sa pratique « professionnelle » angélique, est le seul à s’en rendre compte et à les dénoncer : « J’aime pas beaucoup vos méthodes, Matthias. » (Joséphine) ; « Les tiennes sont pas plus clean. Tu crois que je sais pas que t’as triché pendant la partie de poker avec Fred ? » (Matthias) ; « J’ai pô triché… J’ai simplement changé une carte ! Je vois pas où est le drame. » (Joséphine) ; « Si ! C’est un drame ! Pire : c’est une faute impardonnable ! Un manquement insupportable aux règles les plus élémentaires du code de déontologie des anges ! » (Matthias).
 

En gros, la logique de Joséphine, c’est celle de Machiavel : la fin justifie les moyens ! Ou bien celle d’atteindre « le bien par le mal ». En général, quand l’ange gardien prononce le mot « méthode », ce n’est pas du tout pour être mesurée, scientifique, méthodique ni pédagogue : c’est au contraire parce qu’elle s’apprête à dépasser les limites, à violer, à faire du forcing, à camoufler/justifier des erreurs et des mensonges, à substituer le fond par la forme ou l’intention : « Les mesures nécessaires, c’est moi. » (c.f. épisode 16 « La Vérité en face ») ; « Ingrid, la fin justifie les moyens ! » (Martha dans l’épisode 18 « La plus haute marche ») ; « On a des moyens beaucoup plus modernes, maintenant ! » (Joséphine critiquant explicitement les prières, dans l’épisode 18, idem) ; « Moi, il faut que j’emploie les grands moyens. » (c.f. épisode 28 « Robe noire pour un ange ») ; « On va faire une copie… à ma façon. » (Joséphine piratant un CD-rom, dans l’épisode 29 « Trouvez-moi le prince charmant ! ») ; « On avait dit ‘Pas de limite’. » (c.f. épisode 41 « Les deux font la paire ») ; « Bon. On va passer au plan B. » (Joséphine coupant le courant de la fête de Jeanne, dans l’épisode 72 « Les Boloss »). La « méthode » est en réalité un vice de forme.
 

La « méthode » de Joséphine, c’est en réalité la terreur. « Soyons méthodiques. D’abord, la liste des suspects ! » (c.f. épisode 85 « la Femme aux gardénias »). Par exemple, dans l’épisode 57 « Un petit coin de paradis », lorsqu’un marchand de lampes magiques d’un souk tunisien accoste Joséphine pour lui en vendre une en lui promettant qu’il y a un génie à l’intérieur qui réalisera tous ses souhaits, notre ange gardien le méprise, sort de ses gonds, invoque sa méthode (« J’ai déjà une méthode très personnelle pour exaucer mes vœux. ») et opère une démonstration de force en réveillant vraiment le terrifiant Génie de la lampe endormi à l’intérieur pour prouver qu’il ne faut jamais se montrer insistant avec elle et surtout que c’est elle seule qui détient le pouvoir et l’autorité, même sur les génies. Ce Génie, tel un molosse bien soumis à sa maîtresse, menace de manière spectaculaire le pauvre marchand qui pensait vendre de la banale quincaillerie à une touriste lambda (« Laisse cet ange gardien tranquille ou ma vengeance sera terrible ! ») puis retourne sagement dans sa lampe, sous les yeux ébahis du vendeur. Nous avons ici la preuve que le Discours de la Méthode joséphinien est au service de son orgueil, et est sans doute l’autre nom de l’orgueil.
 
 

LA MÉTHODE EST FINALEMENT 2 CHOSES : LA PASSION ET BÊTE
 

Dans Joséphine (et finalement pour le Gouvernement Mondial aussi), le mot « méthode », en plus d’être bien sûr synonyme de « technique », « tactique », « stratégie », « coaching », « recette », « règles », « moyens », « processus », « plan », « marche à suivre » (puisque stricto sensu, la méthode, c’est la définition des cadres préalable à l’exercice d’une science particulière), on apprend qu’il est aussi synonyme de deux mots qu’on n’attend pas : « Passion » et « Bête ».
 

Par exemple, dans l’épisode 62 « Yasmina », lors de l’entretien d’embauche chez la société de cosmétiques Privela, Yasmina est précisément interrogée par Emmanuel, l’un des directeurs cherchant à l’évincer du concours, sur sa définition de la méthode : « Que faites-vous des mots ‘méthode’, ‘organisation’ ? » Et la belle cadre ne se laisse pas démonter puisqu’elle lui fournit une réponse présentée par les scénaristes de Joséphine comme LE superbe argument rhétorique venu miraculeusement sauver son oral d’embauche : « Je les englobe dans la passion. ». Dans cette série, et au Gouvernement Mondial, on essaie de nous faire croire que la méthode (et donc le secret de la réussite, de la réalisation de soi), c’est la PASSION.
 

« Le Discours de la Méthode » déroulé par Joséphine, en référence bien sûr à Descartes (même si chez elle et chez les scénaristes de la série je doute que ce soit conscient…), mais également en hommage à la pensée cartésienne franc-maçonne (Je vous renvoie à l’excellent ouvrage d’Alain Pascal, Le Siècle des Rose-Croix : Pascal contre Descartes, Éd. des Cimes, Paris, 2018), occupe une place toute particulière dans l’épisode 56 intitulé « Tout pour la musique ». C’est la première et quasiment l’unique fois que Joséphine entre un peu dans les détails au sujet de ce qu’elle appelle « méthode », qui ressemble – à dire vrai – à un « programme international » américanisé : « J’ai une méthode infaillible. » (Joséphine) « C’est quoi, au juste, votre méthode ? Parnovsky ? Vollen ? Sonieri ? » (Pierre, le chef d’orchestre) « Non, pas du tout. C’est une méthode… euh… américaine. The American Method. » (Joséphine) « Jamais entendu parler… Mais c’est d’accord. Vous avez deux jours pour votre ‘Méthode américaine’. » (Pierre) « Vous ne le regretterez pas ! » (Joséphine) ; « Mais en fait, ça consiste en quoi, cette méthode ? » (Carole, la mère de Juliette) « Oh ce serait beaucoup trop long à expliquer. Mais vous inquiétez pas. Ça marche ! ». Joséphine finit par étonner positivement tout le monde avec sa « Méthode américaine », car elle parvient à faire progresser spectaculairement sa jeune élève violoniste Juliette en l’aidant à perfectionner la pratique de son instrument… sans son instrument ! « Tu n’as pas besoin de ton violon pour la Méthode américaine. » annonce-t-elle, la bouche en cœur, à la jeune prodige. Il suffit d’allier à la technique pure sa personne, sa propre histoire, son vécu, ses émotions, ses plaisirs, ses rêves, ses projets, sa volonté, sa patte, sa signature, sa folie. Joséphine trouve des moyens détournés – et en particulier hédonistes – pour joindre l’utile à l’agréable, pour obliger Juliette à développer sa personnalité, à rajouter de la souplesse et de la liberté, ainsi qu’une légère fêlure, à sa maîtrise robotique et scolaire du violon. Joséphine, c’est vraiment la prof magique, aux méthodes non-conventionnelles, novatrices et surtout « cools » : « Je fais que m’amuser et dormir ! » s’étonne Juliette. « Ben oui… Méthode américaine ! » lui répond Joséphine. C’est un peu comme les régimes amincissants qui se font oublier ! Elle parvient à ce que Juliette dépasse ses peurs en lui faisant faire pour la première fois du cheval, en faisant en sorte qu’elle se détende en goûtant les plaisirs simples de la vie et de la jeunesse (fête foraine, skate, visite de la Tour Eiffel, etc.). Elle lui fait connaître également sa première love story avec Matéo… ce qui n’est pas sans inquiéter la maman de la jeune fille, Carole, visiblement réticente aux audaces pédagogiques de Joséphine et aux expériences prématurées de Juliette. Joséphine tente de la rassurer quand celle-ci voit sa fille embrasser Matéo sur la bouche : « Juliette est en train de travailler son émotion. Ça fait partie de la Méthode américaine ! »… La « Méthode américaine », en gros, c’est un programme complet de découverte de soi (en fait, pas si « complet » que ça puisqu’il manque l’essentiel : la formation spirituelle), c’est un cure d’humanisme carpe diem pour profiter de la vie, « s’éclater » et arrêter de ne penser qu’à la perfection, au rendement, aux choses sérieuses, aux règles, au résultat, au faire. Le but de cette méthode, c’est surtout de PENSER À SOI, de s’occuper de son cœur et de sa vie sexuelle… pardon, sentimentale… même quand on est encore mineur, comme Juliette, c’est de laisser libre cours à ses passions ! Joséphine résume cette pédagogie en ces termes : « S’amuser, rigoler, profiter, aimer : vivre, tout simplement. » Face à ce travail de sape éducationnel, cet individualisme oisif et païen, les parents réels sont ravis… : « Tout ça, c’est de la faute de votre foutue Méthode américaine ! » peste Carole, la maman.
 

Il faut savoir (même si c’est surprenant) que les adjectifs « méthodique » et « passionné » sont synonymes dans la bouche de Joséphine, mais également dans la bouche des manipulateurs méthodistes (au sens protestant et évangélique du terme !) du Gouvernement Mondial. Par exemple, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », Joséphine s’extasie devant le travail précis du chocolatier Maxime : « Dis donc, il est vachement méticuleux. On voit qu’il est vachement passionné par ce qu’il fait ! Surtout par le chocolat ! »
 

Comme je le disais un peu plus haut, en plus de « passion », la « méthode » dont parle Joséphine est également synonyme de « Bête » (la Bête de l’Apocalypse). Par exemple, dans l’épisode 75 « Belle-mère, belle-fille », la chorégraphe Alice, tente de faire comprendre à ses élèves que la danse n’est pas qu’une affaire de technique mais qu’elle est surtout une affaire de don de soi, de passion. « L’expression du sentiment te donnera l’impression de voler. C’est toute ton âme qui doit t’accompagner, et pas seulement ton corps ! » conseille-t-elle à son élève préférée Manon, qui mise tout sur la technique et pas assez sur sa personne. Avec ses petits rats de l’Opéra, elle propose une méthode d’apprentissage de la danse classique un peu alternative. Elle leur fait faire des exercices de « respiration » et de « lâcher prise » pour les aider à faire sortir leurs émotions en eux. Et cette méthode les transforme en bêtes : « Maintenant, criez. Lâchez-vous. Laissez aller votre imagination. Soyez des fauves. Allez, on crie ! Allez chercher les émotions ! »)…
 

Pour appuyer ma thèse que la « méthode » vantée par Joséphine est la Bête, je vous parlerai aussi de l’épisode 74, intitulé « Tous au zoo », où Joséphine qualifie la méthode pour « être soi-même » et « trouver le bonheur » de « thérapie rugitive », sur le modèle du lion qui rugit pour s’affirmer : « J’ai mis au point une méthode que je trouve super : la thérapie rugitive. C’est-à-dire qu’en rugissant, on va apprendre au lion Spartacus à redevenir fier de lui, à bomber le torse, à redevenir ce qu’il était. Il faut qu’on l’aide à ‘rugir heureux’. »). Car en règle générale, le téléspectateur ne sait pas comment la méthode joséphinienne s’appelle. C’est un peu la méthode-qui-ne-dit-jamais-son-nom. C’est la méthode de la Bête passionnée mais avançant à pas de loup. En effet, quand quelqu’un demande à Joséphine comment elle s’y est prise pour obtenir tel résultat ou tel acte, elle joue le mystère : « Ah ça c’est ma petite cuisine perso. » (c.f. épisode 46 « Police Blues ») ; « C’est mes p’tits secrets. J’peux pas te les dire, Grand Mario. » (c.f. épisode 63 « Le Cirque Borelli ») ; « Ce serait trop long à expliquer. » (c.f. épisode 74 « Tous au zoo »). Ou alors elle coupe court à toute discussion : « Ça, c’est mon problème. » (c.f. épisode 47 « Les Braves »). Quand Joséphine prononce le nom « méthode », c’est comme un mot magique qui ferme le débat et convainc tout le monde sans que personne ne cherche à comprendre. On voit bien que derrière les méthodes de Joséphine, il y a un non-dit masquant l’absence de scénario et surtout une moralité d’action plus que discutable.
 
 

DANS D’AUTRES OEUVRES DE FICTION

 

Film « Deadpool 2 » (2018) de David Leitch


 

Cette méthodemania joséphinienne est mondiale puisque c’est ni plus ni moins le plan du Gouvernement Mondial de nous rendre tous méthodiques : « On va être méthodiques. Ensemble. » déclare par exemple le méchant Cable dans le film « Deadpool 2 » (2018) de David Leitch. Comme une promesse solennelle. Un communisme d’un nouveau genre : celui de la passion collective individualiste, celui de l’obsession et de la psychorigidité pour l’intelligence ou le savoir-faire. Écoutez Macron et les autres puissants de la Planète : ils tiennent tous cette rhétorique de la méthode, de la stratégie, de l’efficacité, du plan, des mesures (sanitaires), du protocole, de la technique, du style, du talent, de la différence, de l’audace, de la passion, de l’émotion, de l’Humanisme, de la forme… pour masquer l’absence de fond de la débauche de moyens qu’ils mettent en œuvre pour assouvir leurs fantasmes de toute-puissance, leur ambition dévorante. Il y a, derrière l’idéal méthodique du carpe diem sans nuage et tout rose, l’exigence de résultats, qui vient briser le libertarisme et l’hédonisme, pour imposer sa loi et une violence d’autant plus intransigeante et inattendue qu’elle prend l’apparence du bien-être, de la liberté, de la responsabilité, de la solidarité, de la coolitude, de la franchise, de l’engagement dynamique et imparable, de la MÉTHODE, qu’elle suit la course effrénée et incontrôlable des passions humaines. Macron est même surnommé « Method Man » par certains médias tellement il parle des méthodes ! Et la « méthode » mondialiste prend un parfum rebelle et anti-système qui la met à l’abri de tout soupçon (Pensez par exemple au rappeur nord-américain Method Man – chanté par Diam’s). La « méthode », c’est justement la méthode de l’Antéchrist pour nous la faire oublier !
 

Le Discours de la méthode (qui, dans le texte, et en intentions, est une méthode pour « dépasser ses peurs », « être soi-même », « lâcher prise », « prendre confiance en soi », « se réaliser ») est en réalité celui de l’« Anti-méthode », de la méthode anti-méthodes traditionnelles, ou plutôt de la méthode bobo dite parallèle et complémentaire de la méthode traditionnelle. Il repose essentiellement sur la technique du détour (spécifique de l’hypnose), du contournement, de la diversion, de la pluridisciplinarité, de l’éclatement (au sens également de « divertissement »), du plaisir, du bien-être, de la globalité-diversité de l’être humain, pour revenir encore mieux ensuite au savoir-faire initial. Il me fait fortement penser aux méthodes de réactivation du cerveau et d’expansion de conscience que le coach-conférencier franc-maçon David Lefrançois met en place à l’Académie Zéro Limite, une école de développement personnel. Ce talker vante notamment les bienfaits de la « Méthode Suzuki » pour apprendre le violon, de la « Méthode Spartak » pour les joueurs de tennis professionnels en Russie, qui pendant des mois apprennent à jouer sans raquette : il s’agit de techniques d’enseignements parallèles qui font leur preuve dans l’apprentissage accéléré des langues étrangères ou des encodages, entre autres.
 

Ce qui pour les leaders du Gouvernement Mondial justifie n’importe quelle méthode – y compris la méthode dure (ou expéditive ou radicale) de la dictature –, c’est le dieu « Passion ». En effet, tant que la méthode brûle au feu soi-disant incandescent de la passion, du savoir-faire, des bonnes intentions et de la franchise, elle acquière à leurs yeux le statut de divinité éternelle… et bestiale !
 
 

LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…

 

Chez les catholiques, on trouve aussi une forte passion pour la méthode (méthodes naturelles – Billings –, méthodes théologiques, etc.). Parfois à raison, puisqu’on a tous besoin d’un guide ou d’un mode d’emploi sur lequel s’appuyer pour grandir dans la Foi (et cette méthode portera alors les noms de « liturgie », ou de « Sainte Doctrine », ou de « rite », ou de « Tradition », ou de « Dogmes », ou de « Catéchisme », ou de « Somme théologique » de tel ou tel Père de l’Église). Parfois à tort, puisqu’à trop systématiser et figer la sagesse divine dans des règles ou des protocoles, on s’en éloigne en croyant s’en rapprocher. En tous les cas, la méthode doit rester un moyen et non devenir le but ou l’absolu.
 
 

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