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Quoi penser des deux émissions sur la transsexualité et l’intersexuation diffusées hier soir sur France 2 ? Décryptage

Déborah, intersexe, en compagnie de sa soeur… et de la Bête 🙂


 

(Je vous invite à compléter cet article par le visionnage de mon interview avec Nathalie Cardon « Le Mirage de la transidentité et de la transsexualité » ainsi qu’à mon livre Homo-Bobo-Apo).
 

J’ai regardé hier soir (16 octobre 2018), la soirée spéciale sexualité, transsexualité et intersexualité diffusée sur la chaîne France 2. D’abord, il y avait le reportage Aventures de la médecine de Michel Cymes, dressant notamment le portrait d’un homme transsexuel M to F, Léonie, 29 ans, qui se faisait filmer pendant sa transition de sexe ; puis le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam : une histoire intersexe » de Floriane Devigne diffusé dans l’émission Infrarouge, suivi d’un court débat entre Marie Drucker, l’avocate Mila Petkova et le psychanalyste Serge Hefez.
 

Comme il fallait s’y attendre, cette soirée à deux volets fut un tissu de mensonge et de propagande en faveur de la banalisation de la différence des sexes et de la souffrance/violence qu’implique l’opération de « changement de sexe » ou la prise d’hormones.
 

Pour la petite précision, la différence fondamentale entre les personnes transgenres (ou transsexuelles lorsqu’elles passent sur le billot) et les personnes intersexes, c’est que les premières ont l’impression d’être de l’autre sexe (elles diront « genre ») que leur corps sexué apparu sans malformation de développement à la naissance, alors que les secondes n’ont pas décidé d’être de l’autre sexe mais c’est leur corps qui, n’étant pas arrivé à son développement minimal à la naissance, ne donne pas les informations physiques et anatomiques suffisantes pour identifier la sexuation mâle ou femelle de l’enfant nouvellement arrivé au monde. D’un côté il y a une perception en dissonance (on parle de « dysphorie ») avec un corps sexué sans anomalie, de l’autre il y a une indifférenciation sur la base d’une anomalie anatomique.
 

L’émission Aventures de la médecine spéciale « Sexualité et Médecine » de Michel Cymes, a brillé par son immoralité. Évidemment, derrière son apparence et sa prétention « scientifiques », elle a fait l’éloge de la masturbation (c’est bon pour la santé et ça permet de connaître son corps ; en plus, ça a été injustement diabolisé par l’Église Catholique), du libertinage, du Planning Familial, des moyens contraceptifs, de l’avortement, des drogues médicamenteuses (prise d’hormones, viagra, phalloplastie ou mutilation du pénis, etc.), de la chirurgie esthétique, de la transsexualité, et même un chouïa de l’homosexualité. Les figures de proue de la Gender Theory (Ronald Virag – inventeur des injections de papavérine pour lutter contre l’impuissance érectile -, Margaret Sanger – instigatrice du Planning Familial aux États-Unis -, Alfred Kinsey – maître à penser du tout-le-monde-est-bisexuel – , les médecins William Masters et Virginia Johnson – pornocrates cliniciens utilisant des cobayes sexuels -, Magnus Hirschfeld – savant fou homosexuel -, Rodolf/Dora Richter – premier homme trans M to F et complètement dépressif, etc.) ont été montrées comme des héros, des martyrs, des sauveurs qui se sont offerts en victimes pour nos droits et notre liberté sexuels. On nous a même présenté les travaux d’Alfred Kinsey comme « révolutionnaires » !
 

Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam : une histoire intersexe » de Floriane Devigne diffusé dans l’émission Infrarougenon-consentie » de changement/réparation de sexuation à un enfant intersexe est une « violation » (Vincent Guillot, lui-même militant intersexe, déclare carrément que « c’est un viol. »). Dans le sous-texte et les commentaires, on entendait un despotisme de l’indifférenciation sexuée, un désir chez les témoins qui s’exprimaient de s’extraire/s’affranchir de la sexuation humaine, ainsi que le mythe (orgueilleux) d’auto-construction : « Je trouve ça très fort que tu aies cherché à te construire au-delà des catégories hommes/femmes. Je sais que la binarité des sexes, qu’on prétend ‘naturelle’ ou ‘divine’, est un mythe. » a affirmé la personne intersexe qui se fait appeler « M » en s’adressant à Déborah, intersexe elle aussi.
 

On percevait également dans ce documentaire une haine du père et de Dieu, une haine de la nature, une volonté de parricide et de déicide, une promotion tacite de la pratique homosexuelle, un féminisme misandre (haineux des hommes) et angéliste, une idolâtrie jalouse pour l’hétérosexualité (confondue avec la différence des sexes) : « Je sais surtout que les catégories hommes/femmes permettent surtout de garantir les intérêts patriarcaux et hétérosexuels. Si ces catégories étaient abolies, l’ensemble des discriminations de genres pourraient disparaître un jour. » (« M »). La grande imposture d’un tel discours, c’est qu’il réduit la différence des sexes (sexualité) à une affaire d’apparences, de paraître (« genres »), de « rôles », à une subjectivité, à la volonté individuelle, à la relativité des cultures, à un conflit (elle serait une création de la « domination masculine » pour soumettre les femmes et plus largement toutes les personnes qui incarnent socialement « les différences »)… alors que la différence des sexes n’est pas un choix et est une réalité intangible éternelle aimante.
 

Lors du « débat » final, l’avocate Mila Petkova a même soutenu l’existence d’un « sexe non-binaire » (comment est-ce possible de sortir une ânerie conceptuelle aussi grosse, étant donné que « secare », en latin – d’où est tiré le mot « sexe » – veut précisément dire « couper », donc contient en lui-même la binarité ???). Le psychanalyste Serge Hefez, quant à lui, a souhaité que l’on « aide la société à connaître ces états intermédiaires de la binarité des sexes »… avec tout le flou qu’implique le mot « reconnaissance » (reconnaître, est-ce « identifier ce qui existe » ou cela revient-il à essentialiser ce qui n’est pas une essence, puis à justifier celle-ci ?)
 

Selon les réalisateurs de ces reportages, nous n’avons plus le droit, concernant l’intersexuation, de dire qu’il s’agit d’un « handicap », ou d’une « malformation », ou d’une « anomalie », … alors que tel est le cas. Nous n’avons plus le droit de soutenir qu’elle n’est pas un effacement ou une inexistence de la différence binaire sexuelle universelle. En effet, la personne intersexuée n’est pas asexuée, comme on nous le fait croire. Tout être humain naît limité et marqué par la différence des sexes (il n’y a pas d’exception), mais sa sexuation, par un accident chromosomique lors que sa formation intra-utérine, n’est pas visible ou identifiable à la naissance. C’est tout. On nous somme au contraire de dire et de penser que l’intersexuation est une anormalité/exception méritant d’être universellement normée, une espèce universelle à part, et surtout de croire que certains Humains – sans pour autant être des anges – auraient mystérieusement échappés à la différence des sexes et ne seraient nés ni homme ni femme (on n’a même plus le droit de les appeler « il » ou « elle », ou « homme intersexué » ou « femme intersexuée » : c’est déjà trop !). On nous oblige également, sous prétexte que l’intersexuation est une réalité douloureuse et mal connue du grand public, à gommer, « pour le bien des personnes », tout ce qui peut renvoyer à quelque chose de négatif (souffrance, violence), tous les mots péjoratifs pouvant être accolés à la condition intersexe. Par exemple, il n’est plus possible de parler de « malformation » ou d’« anomalie » : la novlangue de la doxa queer entend nous dresser à dire que l’intersexuation est une « variation du développement sexuel », autrement dit une « asexuation » (pure mythologie). Impossible non plus de révéler qu’avec une pensée pareille, les personnes intersexes sont conduites vers un esclavage, sur la voie de la dépendance au paraître, à l’argent, à la science, aux substances hormonales aux drogues et de l’empoisonnement (certaines s’hormonent à vie et peuvent devenir carrément accros, comme le laissent transparaître les propos de Vincent Guillot : « Ce que je redoute le plus avec ce syndrome XXY, c’est que si je prends pas d’hormones, je deviens fou, un danger envers les autres et moi-même. »).
 

Visiblement, nos « experts » et médecins pro-intersexuation, gays friendly et pro-transsexualité prennent leurs fantasmes (et les fantasmes identitaristes de leurs généreux patients qui les couvrent d’argent) pour des réalités. Et pour combien de souffrances et d’illusions générées ! Honte sur eux.
 

« M » et Déborah, intersexes


 
 

N.B. : Pour ceux qui veulent creuser le symbolisme homosexuel et transgenre que j’ai identifié dans ces deux émissions, vous pouvez aller visiter mon Dictionnaire des Codes homosexuels, où j’ai reporté tous ces codes :
 

MILIEU HOMO PARADISIAQUE : Dans l’émission « Aventures de la Médecine », Léonie, trans, décrit ses séances d’orthophonie pour transformer sa voix et prendre surtout confiance en lui, comme « son petit paradis de transition ».

ENNEMI NATUREL : Dans l’émission « Aventures de la Médecine », Léonie, trans, en veut à son corps : « Je ne peux pas me sentir à l’aise avec ce corps. » Et un peu plus tard, « M, personne intersexe, dit qu’elle « n’aimait pas mon corps ».

POUPÉES : Dans l’émission « Aventures de la Médecine », Léonie, trans, à propos de son arrivée au monde, se prend vraiment pour une machine : « Je suis sorti(e) avec des paramètres d’usine qui ne correspondent pas aux applications de mon cerveau. » Puis il nous est dit que Rodolf/Dora Richter – premier homme trans M to F – jouait, étant petit, à la poupée.

PYGMALION : L’émission Aventures de la médecine se termine avec un entretien entre Léonie, transsexuel, et le journaliste Michel Cymes, au Musée Rodin, entourés de statues.

OISEAU : Dans l’émission « Aventures de la Médecine », Léonie, trans, envisage son opération de changement de sexe comme une angélisation : « Maintenant, je me sens pousser des ailes. »… même s’il pleure à l’intérieur.

FEMME ÉTRANGÈRE : Rodolf/Dora Richter se déguisait en danseuse orientale.

FAUX RÉVOLUTIONNAIRES : Dans l’émission Aventures de la médecine, on nous présente même les travaux d’Alfred Kinsey comme « révolutionnaires » !

JARDIN D’ÉDEN : c.f. le titre du documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam : une histoire intersexe » de Floriane Devigne.

VOILE : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », dès le début, une très grande place est offerte aux draps, aux couvertures, aux tissus (en particulier corporels). « J’ai découvert à 27 ans que j’étais intersexuée. En trouvant mon dossier médical caché au fond d’une armoire ? Sur le compte-rendu opératoire, il était écrit noir sur blanc : ‘Tissu testiculaire’. » (personne intersexe qui se fait appeler « M »)

CHEVAL : « La première personne intersexuée que j’ai rencontrée s’appelait Audrey. J’avais l’impression de rencontrer une licorne. Tu sais, les animaux imaginaires. » (Déborah, intersexe, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

L’AUTRE : L’Altercorpus est le nom d’une association de défense des personnes intersexes.

FAUX RÉVOLUTIONNAIRES : « C’est la Révolution. Une authentique Révolution de l’intime. » (personne intersexe qui se fait appeler « M », dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

PERSONNE N’EST PARFAIT : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », Déborah, personne intersexe, se photographie devant un écriteau « I’m not perfect but I’m limited edition. ».

TATOUAGE : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », Déborah, Audrey et « M », trois personnes intersexes, s’offrent une séance tatouage pour fêter leur amitié et leur intersexuation.

MÉDECIN TUÉ : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam : une histoire intersexe », les médecins sont présentés comme les grands méchants. Par exemple, Vincent Guillot, militant intersexe, règle ses comptes avec la confrérie scientifique : « Est-ce que tu ressens de la haine pour ces médecins ? » lui demande Édouard, l’un de ses camarades intersexués, lors d’une conférence. Et il répond oui. Plus tard, il s’en explique : « Le médecin m’a dit : ‘T’es un mutant, t’auras jamais d’enfant, tu seras toujours différent des autres.’ »

JE SUIS DIFFÉRENT : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », Vincent Guillot, militant intersexe, a de la révolte en lui : « Le médecin m’a dit : ‘T’es un mutant, t’auras jamais d’enfant, tu seras toujours différent des autres.’ »

RÈGLES : « J’en avais marre, marre de tout. Des filles qui parlent de leurs règles pendant des heures. » (personne intersexe qui se fait appeler « M », dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

MILIEU PSYCHIATRIQUE : « Ce que je redoute le plus avec ce syndrome XXY, c’est que si je prends pas d’hormones, je deviens fou, un danger envers les autres et moi-même. » (Vincent Guillot, militant intersexe, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam ») ; « Je rêve parfois que je n’ai plus ni hanches, ni fesses, ni jambes. Ma folie ne va pas jusque-là. » (personne intersexe qui se fait appeler « M », idem)

DROGUES : « Ce que je redoute le plus avec ce syndrome XXY, c’est que si je prends pas d’hormones, je deviens fou, un danger envers les autres et moi-même. » (Vincent Guillot, militant intersexe, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

HOMME INVISIBLE : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », une des témoins intersexes qui se fait appeler « M est filmée comme un être translucide lumineux, sans visage. Comme un Homme invisible. D’ailleurs, elle se définit elle-même ainsi : « Comme je n’aimais pas mon corps, la question, c’était comment faire pour qu’il soit transparent, et transparent au milieu des autres. »

TRAIN : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », le cheminement d’acceptation de l’« identité intersexe » de Déborah est suggéré par les voyages en train de celle-ci.

MÈRE GAY FRIENDLY : « Ma mère devient militante elle aussi. Elle aimerait qu’on parle de l’intersexuation autant que des Vegan ou des vacances en Grèce. » (Déborah, personne intersexe élevée en fille, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

PYGMALION : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », Déborah, personne intersexe élevée en fille, voue un culte à la sculpture de L’Hermaphrodite du Musée du Louvre : « J’adore cette statue, elle est trop belle ! ».

ANIMAUX EMPAILLÉS + MONSTRES + ANIMAUX À DEUX TÊTES + CHAT : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », Déborah, personne intersexe élevée en fille, et son amie Audrey, elle aussi intersexe, se baladent au Muséum d’Histoires Naturelles de Lausanne (en Suisse), et y observent les animaux empaillés, et notamment un « Chat : Monstre à tête double », , en rappelant qu’à une certaine époque de la médecine légale, les hermaphrodites ou les intersexes comme elles étaient considérées comme des monstruosités de la Nature. Un peu plus tard, Vincent Guillot, militant intersexe, a de la révolte en lui : « Le médecin m’a dit : ‘T’es un mutant, t’auras jamais d’enfant, tu seras toujours différent des autres.’ »

OMBRE : « J’ai commencé à m’aimer en regardant mon ombre marcher à côté de moi. » (Déborah, personne intersexe élevée comme une fille, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

DOUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES : « J’ai procédé à une césure sans m’en rendre compte entre mon corps et ma tête. » (personne intersexe qui se fait appeler « M », dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

DROGUES (TENDRESSE) : « Vivre sans tendresse on ne le pourrait pas. Non non non non, on ne le pourrait pas. » (personne intersexe qui se fait appeler « M », et chantant une chanson à la guitare, dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam »)

POISSON : Dans le documentaire « Ni d’Ève ni d’Adam », on nous montre des images d’aquarium avec un poisson translucide, métaphore animale de la condition des personnes intersexuées.
 

Titanic et Franc-Maçonnerie : et si Satan et la Fin du monde étaient là-dessous ?


 

Je me demande depuis un certain temps pourquoi, quand je visite les loges francs-maçonnes et les musées dédiés à la Franc-Maçonnerie, et quand je vois des œuvres fictionnelles maçonniques actuelles (même dans la série Joséphine ange-gardien, il en est plusieurs fois fait mention !), j’y croise assez souvent la route du fameux paquebot Titanic qui a pourtant sombré dans l’Atlantique il y a plus d’un siècle, le 15 avril 1912 (ce fut d’ailleurs la plus grande catastrophe jamais arrivée en temps de paix dans l’histoire du transport maritime, et de l’Humanité : sur les 2228 passagers à bord, 1523 ont perdu la vie, et seuls 705 ont survécu, en majorité des femmes et des enfants de la 1ère classe).
 

Le lien entre le Titanic et la Franc-Maçonnerie, même les blogs des loges et les obédiences maçonniques le font. Mon article n’a donc en apparence rien d’un scoop. Y compris en visitant l’expo de la Franc-Maçonnerie à la Bibliothèque François Mitterrand en mai 2016, je l’ai retrouvé : les francs-maçons, pour les rares qui l’ont identifié, ne s’en cachent pas du tout. En revanche, ce lien, quand il apparaît, n’est jamais problématisé, et est abordé sous l’angle de la boutade anecdotique ou de l’exotisme fortuit. Or, il n’est pas le fruit du hasard. Il est même riche d’enseignements pour nous aujourd’hui, y compris concernant la Fin des Temps (si si !).
 

Je crois (et c’est ma thèse un peu « folle ») que ce qui est arrivé au Titanic est satanique et eschatologique, à savoir une préfiguration du combat final que nous nous préparons à vivre mondialement et universellement très bientôt. Et quand je dis « satanique et eschatologique », je n’emploie pas du tout ces termes dans leur sens sensationnaliste et effrayant, ni même causal, mais au contraire dans leur acception éblouissante, rassurante et déculpabilisante puisqu’elle est non-causale (les victimes de cette catastrophe ne l’ont bien méritée ou ne l’ont pas – directement ou indirectement – cherchée). Je me situe uniquement sur le terrain du symbolique. Certains pourront trouver les recoupements que je fais excessifs, complotistes, paranoïaques, capillotractés, difficilement recevables, et pas assez scientifiques, ou pas assez compréhensibles ni 100 % vérifiables… et ce sera complètement logique. Dans tout ce que j’écris, je propose une lecture surnaturelle (donc mystérieuse), interprétative, déductive et symbolique des faits (et c’est la même chose concernant mes travaux d’étude sur l’homosexualité, la Franc-Maçonnerie, le boboïsme…), et non purement logique, rationaliste, naturaliste, pragmatique, humaniste, bassement terre-à-terre ni – à l’extrême inverse – diabolisante. Face à la factualité des choses humaines et de la matière, je m’attache plutôt à démontrer qu’il y a surtout du combat spirituel, de la surnaturalité derrière toute chose, et que ce qui se joue dans nos existences, c’est avant tout la victoire du Christ sur le monde et sur la matière. Donc vous devez prendre ce que je vous dis sur le Titanic à la lumière du combat spirituel entre l’armée de Dieu et l’armée des démons. Pas comme un article de journal publiable dans une revue scientifique, ou audible par quelqu’un qui refuse Dieu et l’existence du diable.
 

Une fois ce préambule intégré, vous mesurerez j’espère combien le Titanic se prête particulièrement aux grilles de lectures prémonitoires, métaphysiques, prophétiques, visionnaires et même eschatologiques, puisque déjà, son histoire a été annoncée et écrite quelques années avant son naufrage (en 1898, donc quatorze ans avant le drame) par l’écrivain Morgan Robertson dans son roman Futility : en effet, ce livre raconte le naufrage d’un bateau de luxe transatlantique nommé Titan. C’est donc que l’épisode du Titanic, même s’il s’est inscrit à un instant T de l’Histoire, comporte sa part d’atemporalité et d’éternité, et constitue sans doute aussi un concentré d’une future Fin d’un monde à la fois déjà accomplie (à la Croix du Christ, quand Satan a définitivement perdu) et à venir. D’autre part, le phénomène du Titanic est parfait pour être étudié sous l’angle spirituel puisque le « destin » du bateau le plus solide de son époque est impensable, insensé, d’un point de vue purement technique et humain. Rationnellement parlant, comme l’explique le documentaire Titanic, autopsie d’un naufrage d’Olio Sloane (diffusé tout récemment sur France 5, le 11 octobre 2018), ce vaisseau n’aurait jamais dû couler : c’était le « bâtiment le plus sûr de toute la construction navale ». Il était par définition insubmersible. Il y a donc eu dans le déroulement de sa submersion une intervention extérieure de type surnaturel et irrationnel. Et tant pis si je passe pour un fou en émettant cette probabilité.
 

Pour étayer mon incroyable hypothèse, j’ai essayé de relever dans le cas du Titanic ce qui appartenait à la fois au registre de la Franc-Maçonnerie, du satanisme et de la prémonition eschatologique (donc apocalyptique). Et même si dans mon relevé rien ne peut être avancé comme une certitude, il n’en reste pas moins que plusieurs indices dans l’histoire réelle du Titanic sont troublants et posent question.
 

a) Un lien historique :

Le « destin » du Titanic est scellé à celui de la Franc-Maçonnerie déjà de facto et de par son histoire. En effet, avant, pendant et après le désastre, on trouve parmi les concepteurs/les mécènes/les constructeurs du Titanic, puis ensuite les passagers de ce même bateau, et enfin parmi les arbitres du procès qui a suivi le naufrage, énormément de francs-maçons. Autrement dit, aussi bien dans la construction que dans la gestion du procès subséquente à la catastrophe, les francs-maçons étaient aux manettes de A à Z (le Telegraph de Londres a recensé pas moins de deux millions d’initiés britanniques impliqués : quand même…).
 

 

Mais au-delà de l’appartenance officielle à une obédience, le profil économique et spirituel des passagers du Titanic est déjà maçonnique, ne serait-ce qu’en intentions, soit parce que ces derniers avaient fait carrière et réussi (le Titanic abritait les personnalités parmi les plus riches de la planète, et le prix d’un billet en 1ère classe coûtait l’équivalent de 80 000 à 100 000 dollars US d’aujourd’hui ! Rien de moins…), soit parce qu’ils souhaitaient faire carrière et étaient protestants (La plupart des ouvriers de la 3e classe travaillant sur le Titanic étaient réformés et voulaient migrer vers la Nouvelle-Angleterre pour s’offrir une vie prospère. De plus, le protestantisme et la Franc-Maçonnerie se sont dès le départ – c’est historique – tenus par la main, notamment autour du mythe atlantiste et capitalisto-protestano-sioniste du self-made man cherchant à devenir « meilleur »).
 

 

À bien y regarder, l’émergence du Titanic coïncide parfaitement avec le moment historique de majeure exportation, apogée et expansion de la Franc-Maçonnerie vers le Nouveau Monde et les États-Unis, après la phase d’émergence (rite écossais, 1717) puis de consolidation (19e siècle). Donc le naufrage du Titanic à la fois grille lui-même l’entreprise de la Franc-Maçonnerie mondiale autant qu’il illustre/inaugure (funestement) l’internationalisation de celle-ci. Symboliquement et chronologiquement, il marque d’une pierre blanche (ou d’un bloc de glace, devrais-je dire) l’Empire – fragile mais impressionnant – du Gouvernement Mondial. Il n’y a qu’à observer le trajet maritime concret du Titanic pour voir par où la Franc-Maçonnerie mondiale a émergé au niveau des idées, et sur quelles places fortes elle a élu domicile et placé ses pions. La construction du Titanic a été décidée en Angleterre (berceau historique de la Franc-Maçonnerie), puis s’est opérée en Irlande (Belfast) à partir de 1909. Et le circuit maritime du paquebot en 1912 suit exactement la trajectoire des idées et de diffusion mondiale de la Franc-Maçonnerie d’un point de vue historique et idéologique : Southampton (Angleterre), Cherbourg (France), Cobh (Irlande, et plus globalement l’Europe protestante), pour finir – en théorie – avec New York (États-Unis).
 

 

Par ailleurs, nul ne peut ignorer que le Titanic, tout au long de l’histoire récente, a fasciné beaucoup de confréries francs-maçonnes, y compris celles liées au fascisme et à l’anti-Franc-Maçonnerie. Pensons par exemple à la présence d’Hitler au tournage du film « Titanic » sorti 1943, production cinématographique qui fut une commande des Nazis et de Goebbels. Le célèbre paquebot exerce également un pouvoir d’attraction sur les obédiences maçonniques actuelles, qu’elles soient officielles, alternatives ou inconsciemment francs-maçonnes. Par exemple, James Cameron, réalisateur du très gros film à succès « Titanic » en 1997 qui arrive deuxième (après « Avatar », son autre bébé !) au box-office mondial, est un franc-maçon non-officiel mais réel ; la chanteuse Adèle, qui a fêté son trentième anniversaire façon « Titanic », a également une carrière et un compte en banque dignes d’une loge maçonnique centrée sur sa « personnalité vocale » !
 

 

 

b) Un lien symbolique :

Au-delà de l’histoire du Titanic qui relie directement le paquebot à la Franc-Maçonnerie, c’est surtout au niveau symbolique que se profile la Franc-Maçonnerie (et je rappelle que l’idéologie franc-maçonne se distingue à mon sens par trois champs lexicaux : la lumière-tissu, l’architecture, et l’humanisme intégral).
 

Pour commencer sur un thème qui me tient à cœur, je parlerai de la lumière-tissu, en lien avec d’une part le soleil et d’autre part la métallurgie et les flux de métaux précieux. Je rappelle que la compagnie de transport qui a conçu le Titanic et financé sa croisière transatlantique s’appelait White Star (« étoile blanche » en anglais). Ensuite, il est important de souligner la place prédominante de l’or et du charbon dans la composition du paquebot de luxe, et même dans les enjeux financiers qui l’entourent. Enfin, je voudrais insister sur la présence apparemment anecdotique (mais si vous lisez mon livre Les Bobos en Vérité et le chapitre sur la montée de la bière dans le monde et dans l’Église, vous ne le verrez plus du tout comme anecdotique) de la bière dans le voyage du Titanic puisque la cave à vin de ce dernier comptait plus de 20 000 bouteilles de bière ! Boboïsme et Franc-Maçonnerie sont dans mes livres intrinsèquement liés et quasiment synonymes.
 

Café-véranda + Hôtel Titanic à Belfast


 

Concernant ensuite l’aspect construction, si cher à la Franc-Maçonnerie, le Titanic était un chef d’œuvre architectural, une prouesse technique. Plus qu’un bateau, il s’agissait d’un bâtiment. Et il était conçu comme tel. D’ailleurs, on nous parle beaucoup de ses « architectes », et on nous le décrit comme une « forteresse flottante » (c.f. documentaire Titanic, autopsie d’un naufrage). En outre, certaines salles du vrai Titanic possèdent des éléments propres à la Franc-Maçonnerie : je pense au Pavé Mosaïque (avec le carrelage blanc et noir dans le damier du café-véranda), aux colonnes-piliers, au grand escalier boisé avec des anges noirs et une horloge, etc. Et dans les représentations cinématographiques actuelles du bateau se glissent parfois le symbole franc-maçon le plus connu (sans compter le triangle ou le faisceau du licteur) : l’équerre et le compas.
 

 

Edward Smith, le capitaine


 

Le Titanic, plus qu’un bateau, est une ville : 14 000 ouvriers ont travaillé à sa construction. Et par le temps qu’il a coûté pour être édifié (3 ans), il fait penser à une réplique du Temple de Jérusalem promise par le Christ (une résurrection)… mais sans le Christ. Le Titanic peut être également considéré comme un microcosme, un petit monde à lui tout seul, une Arche de Noé inversée. Sa dimension universelle est réelle. Toutes les couches de la société étaient présentes à son bord. Déjà, son départ a bénéficié d’une audience inédite pour les moyens de communication de l’époque. Plus de 100 000 spectateurs ont assisté à sa mise à l’eau. C’est inouï, quand on y pense. Et son naufrage a eu un retentissement planétaire.
 

Par ailleurs, le drame du Titanic pointe du doigt des défaillances techniques qui renvoient à des domaines physiques et chimiques qui passionnent littéralement les francs-maçons : je pense en premier lieu à l’hermétisme. Le fameux paquebot n’a pas été assez bien isolé. Dans le cas contraire, jamais il n’aurait coulé en seulement 2 heures et 40 minutes ni se serait fendu en deux, pour finalement s’échouer au fond des mers à 3800 m de profondeur. D’ailleurs, depuis cet accident maritime, les cloisons hermétiques des paquebots ont toutes été rehaussées pour rendre les bateaux insubmersibles.
 

L’autre marotte qui fascine les francs-maçons et qui concerne le Titanic, c’est le naturalisme (culte de la Nature, érigée au rang de déesse toute-puissante dépassant l’Humain et la technique)… et comme par hasard, le naufrage du Titanic a été le théâtre tragique où s’est joué le combat entre les éléments naturels (vainqueurs) et les éléments humains mais aussi techniques (perdants). Dans le cas du fameux transatlantique, c’est la Nature qui a fait plier l’Humanité et s’est vengée de l’orgueil démesuré de celle-ci. À ce propos, dans le documentaire Titanic, la vérité dévoilée de Sam Berrigan Taplin (diffusé sur France 5 le 11 octobre 2018), le bateau mythique est décrit comme « la plus grande structure jamais construite par l’Homme » pour son époque. Plus encore qu’une bataille de corps ou de matières, c’est une bataille d’esprits qui s’est jouée, en réalité. Le sang et l’acier ont perdu contre la glace et la Nature. « Une vague énorme verte a déferlé avant d’atteindre les cuves. L’eau a traversé l’acier : c’est incroyable. » (un témoin cité dans le documentaire Titanic, la vérité dévoilée). Le Monstre d’acier construit par l’Homme n’a rien pu faire contre le Monstre blanc, pourtant moins imposant et moins solide que lui. Pourquoi donc ? Parce qu’un mystérieux feu – complice de l’eau glacée, et double opposé insoupçonnable de celle-ci – dormait tel un volcan assoupi sous les pieds des passagers, et s’est allumé sans crier gare entre les Humains et la glace (le feu des passions ? le feu de la cupidité et du pouvoir ? le feu de la jalousie et de la possession matérielle ? le feu de l’enfer ? sans doute un peu tous ces feux à la fois), créant une fissure dans la cloison du bateau qui a aidé la glace à devenir coupante, l’eau océanique à s’infiltrer, et a achevé son « travail » de naufrage définitif du Titan aux pieds d’argile. La coque s’est littéralement déchirée.
 

 

En effet, l’enquête a démontré que dans la soute à charbon (la chaufferie n°6, comme par hasard…), un « feu couvant » brûlait depuis plusieurs semaines avant le départ du paquebot. Oui, vous avez bien lu. Le Titanic était en feu depuis le jour de sa sortie. Et jamais auparavant « un feu de cette ampleur en mer » (c.f. le documentaire Titanic, la vérité dévoilée) n’avait été observé dans les cuves d’un cargo de ce standing. « Le feu a joué un rôle plus important qu’on ne croit dans le naufrage du Titanic. » (idem) nous expliquent aujourd’hui les spécialistes, qui nous font découvrir que le Titanic a quasiment autant coulé à cause de la glace que du feu et de l’acier, puisque d’une part l’incendie de la cuve a accéléré le rythme de croisière (ce qui explique la violence de l’éraflure du bateau avec l’iceberg) étant donné que le paquebot consommait entre 600 et 800 tonnes de charbon par jour et que ses réserves en charbon s’amenuisaient dangereusement (c.f. grèves des mines de charbon en Angleterre en 1912), et que d’autre part l’incendie à bord a détruit une part de l’étanchéité du bateau.
 

 

c) Un lien satanique :

Le Titanic était-il le « Paquebot du Diable » ? Même s’il n’était pas le diable en personne, il est fort probable qu’il l’ait abrité. Beaucoup de ses contemporains, vu l’ampleur de la catastrophe, l’ont cru à l’époque, bien qu’ils soient aujourd’hui la risée des gens sages et rationalistes qui pensent qu’il y a une explication logique à tout et qu’il n’y a aucune réalité invisible spirituelle mal-intentionnée. Et j’abonde dans le sens des premiers. Actuellement, la théorie de l’époque selon laquelle le Titanic aurait accueilli dans ses soutes une (voire trois !) momie(s) égyptienne(s) maudite(s) est montrée comme « farfelue » et complètement absurde. Mais je trouve qu’elle a le mérite de redonner au surnaturel son poids dans la cosmovision des contemporains du Titanic, et surtout de resituer notre responsabilité humaine lors des événements cataclysmiques – qui peuvent nous arriver à tous – à leur juste place.
 

Plusieurs faits étranges et réels nous lancent sur la piste de Satan. Déjà, pour commencer, contrairement à la tradition de l’époque (avec le rituel du champagne brisé), le Titanic n’a pas été baptisé. Autrement dit, il n’a pas été protégé par Dieu. Ensuite, au moins 8 ouvriers sont morts durant sa construction. Après, regardons quelles étaient les pratiques des passagers présents sur le Titanic : elles ne brillaient pas toutes pour leur moralité (bains turcs, fumoirs, jeux d’argent, salon de coiffure, alcoolisme, etc.)… et il n’y avait ni oratoire ni chapelle à bord (on dénombre en tout seulement 8 ecclésiastiques, dont 3 catholiques, tous morts en odeur de sainteté et de martyre cela dit). Par exemple, William Thomas Stead, journaliste qui a péri dans le bateau, était un fervent amateur de spiritisme. Et il n’était sans doute pas le seul…
 

Poursuivons également avec les circonstances du drame. Comme indiqué plus haut, la compagnie White Star, propriétaire des navires, porte un nom particulièrement luciférien. Et il faut croire qu’elle a fait briller sur sa Tour de Babel flottante une étoile bien noire. Car concernant le naufrage-express du Titanic, soit on attribue sa collision avec l’iceberg à la conjonction d’erreurs humaines de navigation et d’un concours de circonstances absolument malheureux (météo défavorable, accélération anormale de la vitesse de croisière, négligence de surveillance…), soit force est de constater que les raisons techniques du naufrage ne suffisent pas à expliquer la malchance qui s’est abattue sur le bateau dans son parcours : le ciel fut particulièrement peu clément, ces 14 et 15 avril 1912, puisqu’il a offert à l’équipage une nuit sans lune et que la visibilité était quasiment nulle pour anticiper le choc avec un iceberg dont la partie émergée très discrète cachait une partie immergée insoupçonnable. Par conséquent, le Titanic est quand même tombé sur un bloc de glace et un alignement d’astres qu’on pourrait vraiment qualifier de « méchants ».
 

 

Poursuivons le listing des indices démoniaques ou funestes qui entourent le Titanic. Le nom du navire qui est venu apporter les premier secours au bateau sinistré et qui a pu se rendre sur les lieux du drame deux heures après le naufrage n’inspire pas la gaieté et la Providence, puisqu’il s’appelait le Carpathia (comme les vampires…).
 

Autre indice qui peut nous mettre sur la piste de la Bête (technologique) de l’Apocalypse, autrement dit de la Blockchain : c’est que les êtres humains que le Titanic transportait étaient quasiment considérés à l’égal de colis postaux et commençaient à être robotisés. En effet, le paquebot s’appelait – de son nom entier – « RMS Titanic » – ce qui signifie (Ramsès ? Non, je plaisante) Royal Mail Steamer : « Paquebot des Postes Royales ». Le Titanic contenait plus de 7 millions de lettres à son bord. Sa mission première, en plus d’emmener des voyageurs vers le Nouveau Monde, était l’acheminement du courrier. On a donc une véritable dépersonnalisation des passagers. Le Titanic représente symboliquement ce tournant universel où la technologie prend le pas sur l’Humain. À ce propos, le prestigieux paquebot imprimait son propre journal à bord et avait une station radiotélégraphique.
 

Sans personnifier ou diaboliser une machine aquatique, je crois que la catastrophe maritime du Titanic nous dit malgré tout quelque chose du péché humain mais également du mal, y compris du mal surnaturel. Le Titanic, dans son ensemble et son fonctionnement, montre un appât du gain, une folie des grandeurs, un orgueil démesuré, une duplicité schizophrène et mégalomaniaque (d’ailleurs, le bien-nommé paquebot Olympic, au titre de légende, est le navire-jumeau du Titanic). Et il est difficile de nier que l’épave du funeste cargo a constitué le tombeau d’un nombre anormal de personnes.
 

 

Au passage, il est étonnant que 705 passagers du Titanic, toutes classes confondues (dont seulement un petit 25 % – 178 passagers – faisaient partie de la 3e classe à savoir la plus pauvre), aient échappé au drame, alors qu’il y avait sur le bateau 706 passagers de 3e classe, donc un de plus… ce qui, numériquement et symboliquement parlant, pourrait s’interpréter de la manière suivante : une seule personne de la 3e classe, une entité maléfique et antéchristique, pour sauver sa peau, aurait précipité le reste de ses congénères dans les abysses de l’Océan. Je fais ici de la pure spéculation numérologique, et elle vaut ce qu’elle vaut. Mais vous pouvez y adhérer si vous voulez.
 

 

Pour toutes ces raisons, ou plutôt ces signes de coïncidence troublants, établir une relation entre satanisme et Franc-Maçonnerie sur la base d’une grande catastrophe mythique – celle du Titanic – due à une apparente défaillance technique ou à une malveillance humaine/surnaturelle, ne me paraît pas fou. Et je pourrais très bien me livrer au même exercice interprétatif symbolique en étudiant les liens entre l’attentat du Word Trade Center à New York en 2001 (les deux colonnes de verre, l’oiseau-machine, etc.) et la Franc-Maçonnerie… à la seule différence que cet attentat n’était pas accidentel et a fait le double de victimes comparé au Titanic, quasiment à un siècle d’intervalle. Ou même en observant les catastrophes naturelles actuelles, qui nous disent nécessairement quelque chose du péché originel universel et collectif. C’est pourquoi je pense que la Franc-Maçonnerie et le Titanic n’ont pas fini de nous délivrer tous leurs secrets.

Vous voulez savoir ce qu’est un égrégore franc-maçon ? Vous n’avez qu’à écouter les commentaires enthousiastes des coachs de The Voice Kids après la prestation d’Ismaël sur « At last »


 

Vous voulez savoir ce qu’est un égrégore franc-maçon ? Vous n’avez qu’à écouter les commentaires ésotériques envolés et enthousiastes des coachs de The Voice Kids après la prestation du jeune Ismaël et sa reprise de « At last » (Atlas…) d’Etta James. Les trois lexiques de la Franc-Maçonnerie (1- lumière-tissu, 2 – architecture, 3 – humanisme ou spiritualisme intégral) y étaient. Je vous laisse analyser les mots dithyrambiques et les réactions disproportionnées des quatre jurys qui s’agenouillent devant leur petit Dieu « si grand », qui angélisent et dépersonnifient le pauvre garçonnet déifié comme une étoile lumineuse et sablonneuse qui « n’existerait pas » humainement parlant. L’envoûtement et la damnation/apostasie (vente de l’âme) en direct.
 

 

N.B. 1 : Pour compléter cet article, voici d’autres de mes études de The Voice : article 1, article 2 et article 3. Et je vous renvoie bien évidemment à mon livre Homo-Bobo-Apo qui est une étude approfondie de la Nouvelle Religion mondiale franc-maçonne.
 

N.B. 2 : L’édition 5 de The Voice Kids, en plus de reprendre le lexique habituel de la Franc-Maçonnerie (« le grain de voix », « la pierre précieuse humanisée », « la réincarnation extraterrestre », « le tissu vocal », etc.), s’annonce sous l’égide des super-héros de dessins animés : la première émission d’ouverture mélangeait les coachs avec les comics et l’univers des supers-héros de Marvel. Et le plus drôle, c’est que même là, il était question d’industrie textile, puisque on nous a dit que les 4 Invisibles allaient « en découdre ». Ce n’est même pas moi qui le dis.
 

 

« Pour moi, les cheveux, c’est sacré. » (Gaétan, dans The Voice Kids, 12 octobre 2018) / Rajout et montage personnel avec le film « Raiponce » (2010) de Disney/Pixar

Pendant qu’au Synode des Jeunes ça blablate sur la vocation, voilà ce qui se passe réellement dans nos abbayes et monastères actuels et dans la vraie vie des jeunes cathos…


 

Pendant qu’au Synode des Jeunes ça blablate sur l’engagement, la sainteté et la vocation (notamment religieuse et sacerdotale), voilà ce qui se passe réellement dans nos monastères et quel est l’isolement criant dans lequel vivent beaucoup de nos religieux. Je me permets de vous le partager, car c’est à la fois très grave et très beau.
 

J’ai reçu ce matin un mail d’un moine d’abbaye, fortement tenté par des hommes avec qui il discute (notamment de foi) sur les sites de rencontres, en se faisant passer pour quelqu’un d’autre et en s’inventant une identité de laïc. Il me dit qu’il se rend régulièrement en ville pour des études de théologie, et qu’alors, hors du monastère, il « dérape » sur Internet (porno et chat gay) comme si, à ce moment-là, sa facette « LGBT » se lâchait, explosait. Et il suffit qu’il parle un peu de religion/de prière avec des inconnus dans un contexte profane d’excitation pour qu’il s’en émeuve et se fasse des gros films à leur encontre. « Je ne sais pas trop quoi faire de ces histoires, je ne sais pas bien comment le Seigneur me parle à travers. D’un côté ce serait plus simple de tout couper, de l’autre peut-être que je peux en apprendre beaucoup et vivre mon homosexualité en me confrontant au réelle d’une relation amicale : mais ça voudrait dire de révéler qui je suis vraiment (parce que je ne souhaite pas du tout quitter la vie monastique). Donc je suis un peu perdu et ce n’est pas avec le Père Abbé que je vais gérer ça ! » m’écrit-il.
 

Je lui ai conseillé deux choses par rapport aux rares contacts de qualité qu’il a établis avec ces hommes homos croyants : OUI pour maintenir un lien amical et fraternel qui puisse l’aider à comprendre le sens surnaturel (et même eschatologique et saint) de son homosexualité (permise par Dieu) puisqu’il y a sur les sites de très belles personnes ; et NON pour projeter quoi que ce soit d’amoureux avec elles (et qui l’entraînerait à des dérapages inutiles et douloureux, et même fatals), car hors d’une amitié, ces relations deviennent toxiques.
 

Sans doute que ce genre de mirages amoureux que ces religieux expérimentent pourrait être évités s’ils étaient moins isolés avec ce sujet de l’homosexualité, et surtout formés sur la question. Un meilleur accompagnement ou une meilleure voie d’expression leur permettrait d’être plus solides, plus réalistes et moins ébranlés dès qu’ils entendent parler de Jésus et de foi dans un contexte aux antipodes de leur vie monastique, d’être moins à fleur de peau et de moins croire au « miracle d’exception d’amour homo », au « prince charmant des saunas et des sites gays » qui exceptionnellement croirait en l’« amour » avec eux et au nom de Jésus. Au passage, j’en veux vraiment aux gens d’Église actuels de minorer le phénomène de l’homosexualité et de m’isoler, de mettre à l’index mon blog et mes écrits, et de laisser un certain nombre de religieux et de prêtres dans une solitude extrême et mortifère. Les consacrés homosexuels ne peuvent en général parler de leurs tentations homos à personne – pas même à leur père abbé ou à leur mère abbesse, ni à leur confesseur, sont complètement livrés à eux-mêmes, et sont tacitement encouragés à ne vivre de l’homosexualité que les aspects négatifs, humiliants, frustrants, et pas du tout les aspects saints, enthousiasmants, libérants. Ça m’écœure. J’ai entendu encore dernièrement un prêtre diocésain, la cinquantaine, qui vient de déraper avec un jeune paroissien d’une vingtaine d’années : il jure que l’homosexualité lui a sauté à la figure et s’est réveillée seulement maintenant, et qu’avant, il ne la soupçonnait pas du tout en lui… Nos responsables d’Église n’ont toujours pas compris le climat explosif dans lequel nous vivons mondialement, ni l’importance de l’homosexualité dans la sexualité humaine, ni le dicton « Mieux vaut prévenir que guérir ». C’est affolant. Je le dis sans peur et sans détour, et parce que je connais suffisamment de religieux homosexuels terrés dans leur silence (et parfois dans une pratique homo ponctuelle cachée) : « Vous, pères abbés, mères abbesses, responsables de séminaires, évêques et cardinaux, et même Pape, vous ne connaissez pas vos frères de communauté. VOUS NE LES CONNAISSEZ PAS COMME VOUS CROYEZ LES CONNAÎTRE. Réveillez-vous ! »
 

En tout cas, pour terminer sur une note positive, en lisant ce mail, et en voyant l’improbable croisée des chemins entre ce consacré et moi, je me dis vraiment que les voies du Seigneur sont impénétrables ! ^^ Et que Jésus a énormément d’humour et le sens de la surprise. Le Seigneur m’a utilisé et a utilisé le fait que je sois retourné sur les sites de rencontres pour que finalement je puisse conseiller un peu plus tard un frère moine lointain qui frappe à ma porte. C’est quand même fort de café ! Je suis dans la louange ^^ (et pas dans l’euphorie, je précise, car je sais au fond de moi que ce moine est fragile, isolé et pas toujours dans l’obéissance et la continence ; que ma présence sur les sites démontre également que je me mets moi-même en danger et que je suis fragile, isolé, et pas toujours dans l’obéissance, la cohérence et la continence non plus…). Mais je suis si heureux qu’on s’épaule et chemine ensemble quand même ! Et épaté que le Seigneur Jésus se serve de notre faiblesse commune pour nous racheter. C’est bien un signe de Fins des Temps.

Mon article « La Dignité, l’argument des indignes » accordé au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Dignité » (septembre 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’article que j’ai écrit pour la 4e édition du mag Unité Nationale (septembre 2018) dédié au thème de la dignité, article qui est à mettre en résonance avec le numéro de juin 2018 sur l’unité auquel j’avais participé ainsi qu’avec mon court billet sur Emmanuel Macron (et son emploi abusif du mot « dignité »). Ont contribué à cette édition de septembre 2018 sur la dignité des intellectuels comme Eddie Izzard (homme transformiste transgenre), Koceila Chougar (djay), Pacifique Brackley Cassinga (électronicien congolais), Carole Vilbois (philosophe), et bien d’autres. Je vous invite à consulter le site d’Unité Nationale et à lire la revue de ce mouvement apolitique qui a eu l’audace de me laisser entière carte blanche.
 

Je publie ci-dessous en intégralité mon article « La Dignité, l’argument des indignes ». En résumé, j’y explique que la dignité, qui idéalement devrait être comprise comme l’humilité, est actuellement interprétée comme l’inverse de l’humilité (en Jésus), à savoir la fierté (c’est pourquoi elle sert bien souvent de cheville ouvrière, par exemple, de l’euthanasie ou encore de la Blockchain macronienne, malheureusement). Bonne lecture à vous.

 

La dignité, l’argument des indignes


 

Aujourd’hui, la dignité est communément entendue comme « le respect que mérite chaque être humain. » Mais à bien y réfléchir, la dignité comme dû et comme loi (et non plus comme don attribué par Dieu au jour du Jugement), n’est-ce pas la pire chose qu’ait faite l’être humain ? N’est-ce pas la création humaine la plus inhumaine ? Par définition, l’Amour, pour rester libre, vrai et gratuit, n’obéit ni au mérite, ni au rang ni au droit. Il n’est pas une question de classement, de barème ! Par exemple, quand on s’adresse à Jésus, qui est l’Amour même, s’il y a bien une chose à laquelle on renonce, c’est à la dignité, donc au mérite : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. » (phrase avant la Communion) : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. » (le centurion dans Mt 8, 8) ; « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » (Jean-Baptiste dans Lc 3, 16) ; etc. La dignité, dans la Bible, est toujours un terme intégré dans des phrases négatives et ne devient positive qu’une fois associée au jugement ou au don de Dieu, à la réception d’une épreuve vécue au nom de Jésus et dans l’obéissance. Réclamer la dignité, c’est le blasphème suprême : c’est se prendre pour Dieu. La dignité appartient à Dieu, est Dieu et n’est bonne qu’administrée et gérée par Dieu en don qui dépasse les logiques et les classifications (rangs, lignées, récompenses, honneurs, conditions, mérites) bassement humaines.
 

Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit qu’à la Fin des Temps, « un livre scellé de sept sceaux » sera ouvert, et que « personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre » (Apo 5). Que ce soient les anges, les archanges, les séraphins ou les vingt-quatre vieillards, aucun n’a le droit de le regarder ! Sachez-le. La dignité, la vraie, elle fait même grincer des dents ! « Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le Livre et de regarder. » (Apo 5, 4) Non seulement elle ne doit pas être réclamée comme un droit, mais en plus, si les Hommes savaient vraiment ce qu’elle est, ils la redouteraient, éviteraient de la demander, et chercheraient même à la fuir ! Dans la Bible, si on est jugé digne de quelque chose, c’est uniquement de la permission divine de recevoir au nom de celle-ci des persécutions, le martyre, une humiliation. « Les apôtres se retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus. » (Actes 5, 41). La bonne dignité n’est associée qu’à la Croix, qu’au consentement à vivre fièrement mais pudiquement pour Dieu des épreuves humiliantes comme un honneur et un couronnement. « Je vous exhorte, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur. » (Éph 4, 1-3) La dignité n’est pas bonne en soi : elle est neutre. Tout dépend qui elle sert, et surtout de qui elle est reçue et du comment elle est reconnue comme reçue et comme humainement humiliante.
 

Avec tout ça, je peux vous dire qu’on est bien loin de la conception capricieuse actuelle de la dignité, qui consiste à se victimiser et à réclamer des droits individualistes pour son confort à soi et pour sacraliser tous ses petits désirs maquillés d’humanistes ! Désormais, le mot « dignité » – dans son sens païen et légaliste – signifie que ce qui en est revêtu a une valeur absolue et non relative. Donc depuis que la « dignité » s’est faite loi humaine inscrite sur la pierre, droit inaliénable, elle a pris un caractère immuable possiblement totalitaire et désastreux. Elle est devenue vérité indiscutable (exemples : lesdits « Droits de l’Homme », qui incarnent parfaitement la dignité dans son sens despotique et universel), loi autorisant de manière mondiale l’injustifiable à partir du moment où ce dernier présente une apparence hypocritement humaniste, solidaire, libératrice et respectueuse. L’exemple parfait pour illustrer cela, c’est l’euthanasie (interruption volontaire de la vie d’une personne malade, désespérée ou âgée), présentée par ses promoteurs – je cite – comme un « droit à mourir dans la dignité ». Dans ce cas précis, on voit bien tout le mépris misérabiliste et la part de fantasmes, de projection, que recouvre le terme fleuri de « dignité » : car qui dit qu’une personne agonisante ou pauvre ou trisomique ou intra-utérine ou dans le coma ou dépourvue de parole, est « malheureuse », vit une situation « indigne » qui doit très vite être abrégée, n’est pas libre et ne veut pas se battre ? La « dignité » ou son supposé « droit à être traitée dignement » ?? Nous marchons sur la tête. Si la souffrance et la violence – faisant partie de la vie – sont jugées « indignes » et que la « dignité » est érigée en valeur absolue de justice d’un pays ou du monde, n’est-on pas en train de donner tout pouvoir à ceux qui prétendent les éradiquer à tout prix, à commencer par les dictateurs les plus funestement célèbres ??
 

Dire que la dignité humaine doit être défendue (je vois bien l’idée humaniste séduisante et généreuse derrière), c’est soutenir que toute vie humaine, même celle qui est méprisable, a du poids et de l’importance. Mais que faire quand même les mauvaises actions (viol, meurtre, divorce, inceste, eugénisme, clonage, PMA, GPA, manipulation d’embryons, prostitution, homosexualité, etc.) s’habillent d’humanité à respecter et prennent formes humaines ? La dignité devient alors l’alibi du tout et n’importe quoi, l’instrument des dictatures humanistes qui tuent l’Homme au nom de leur idée de l’Homme. Au nom de la « dignité », en somme.
 

Au fond, il en est, je crois, de la dignité comme de l’humilité. Seuls ceux qui en ont ou en sont, et qui seraient en droit d’en parler, n’en parlent quasiment jamais. En général, il n’y a pas plus arrogants que ceux qui affichent leur « humilité », pas plus indignes que ceux qui s’avancent au nom de la « dignité ».
 
 

Philippe Ariño, septembre 2018
 
 

La « dignité » version franc-maçonne…

Le dieu « Liturgie sobre » du cardinal Sarah (étude de la Franc-Maçonnerie dans son pamphlet en l’honneur du chant grégorien)


 

La conférence du cardinal Robert Sarah « Le chant grégorien : du silence de l’âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa Gloire », qu’il a prononcée les 22-23 septembre 2018 dans l’Ain, a été publié le 2 octobre sur le site L’Homme Nouveau. Évidemment, ce journal traditionaliste pharisien, porteur d’un spiritualisme intégral christocentré et maçonnique identique à celui du cardinal, ne tarit pas d’éloges à son sujet, et n’y voit que du feu. Mais comme nous ne sommes pas tous aveugles, j’ai décidé de vous proposer cette petite étude de texte qui corrobore mes autres observations sur le cardinal Sarah et son appartenance inconsciente à la Franc-Maçonnerie (je dis « inconsciente » puisqu’il prétend ne pas en faire partie, et qu’il croit même être l’un des seuls prélats de la Curie romaine à la combattre). Je vous renvoie à mon article 1 et article 2.
 

Mes mots pourront paraître trop forts. Mais le cardinal Sarah fait exactement comme le traître Judas dans la Bible dans la scène de l’onction de Béthanie : il sacralise la liturgie comme un esthétisme (doré, soyeux, filandreux et délicat) de la pureté, de la pauvreté, de l’humilité, de la simplicité, de la déférence à Dieu, comme un travail de couturier de la haute ET du peuple d’en bas. Il fait du chant et du « silence d’adoration pour le Christ » (comme il le dit lui-même) une posture et une loi esthétiques, un formalisme « mélodieux » avec plein de règles strictes dont il détiendrait la recette, la perception, et dont il surveille scrupuleusement l’application. Le culte formel du Christ, les règles de bienséance et du « bien prier » – en l’occurrence ici, du « bien chanter » –, les vices de forme, semblent recouvrir plus d’importance à ses yeux que le Christ Lui-même et l’amour des gens désobéissants et bruyants.
 

Ce lyrisme de la simplicité silencieuse et pieuse est d’autant plus suspect et hypocrite qu’il sent la rétention d’une révolte intérieure et d’une exaspération réelles étant donné le contexte ecclésial explosif actuel. C’est comme si on était en plein champ de bataille et que le cardinal nous proposait une recette de cuisine, pour détendre l’atmosphère. Le calme et l’extase béate du cardinal Sarah, en plus d’être inappropriés aux besoins et aux urgences de notre temps, sentent la haine comprimée, la cocotte-minute sur le point d’exploser… explosion imminente dont il laisse quand même échapper déjà quelques gaz d’aigreur qui le trahissent : il étrille la musique « contemporaine », « commerciale », et notamment le « jazz » ; et vomit sur son époque et ceux qui ne vénèrent pas comme lui (« cette cécité », « cette surdité », « verbiage », « notre immersion dans un monde profane et sécularisé, sans Dieu et sans foi, saturé de bruits, d’agitation et de fureur mal contenue », « cet assemblage artificiel, ce magma informe mondialisé et dominé par l’argent et le pouvoir, qui est celui du nivellement si caractéristique du monde profane et sécularisé », etc.). Ce texte, en apparence rassurant, flatteur, positif, résonne comme un avertissement et une menace. Il est la parfaite illustration de ce que j’écris depuis un certain temps sur l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans la Réacosphère et dans l’Église Catholique côté conservateurs et traditionalistes, puisqu’on y retrouve les trois champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie : 1) la lumière-tissu ; 2) l’architecture ; 3) l’humanisme intégral (hétérosexualité, pacifisme intégral), parfois déguisé en son extrême-inverse, le spiritualisme intégral (formellement christo-centré). Nous allons voir maintenant où se trouvent ces trois champs lexicaux, et à chaque fois, je conclurai les chapitres par un texte d’Évangile illustratif.
 

1) Tissu lumineux :

Dans le discours du cardinal Sarah, c’est la fête du tissu lumineux, des vendeurs d’étoffe rutilante, des scribes alchimistes et des orfèvres !
 

On retrouve le lexique du vêtement et du tissu : « revêtons » ; « sa parure visible et splendide », « au fil des siècles », « revêtir la Parole », « parement », « la châtelaine filant la laine à l’aide du rouet », « en lien », « faire parler les cordes vocales », « revêtu du vêtement royal », « déchirer », « en lambeaux », « toujours revêtu de sa soutane », « déracinés », « valse viennoise », « instrument à cordes pincées, la kora, qui est le luth africain », etc.
 

On retrouve aussi le lexique de la lumière et de l’or : « manuscrit enluminé du livre liturgique », « couverts d’ornements et d’enluminures », « ornements gothiques, armoiries, initiales en or », « les enluminures », « flamboiement », « jaillit » (3 fois), « nimbé de la Lumière incréée », « assortis », « tous les regards des enfants, petits et grands, convergent », « cristalline », « transfigurer », « lumineuse ».
 

On retrouve enfin le lexique du fil de l’écriture, de la calligraphie et de l’inscription (tables de la lois), si cher aux francs-maçons actuels : « lettres ornées », « le manuscrit enluminé », « Sainte Ecriture », « verset », « Bible », « sceau », « premiers manuscrits médiévaux », « incunables », « l’imprimerie », « psautiers », « antiphonaires », « lectionnaires », « évangéliaires », « lettres », « ouvrages », « moines copistes », « transcrire », « scriptorium », « copistes », « inscrite », « ponctue ». Aux scribes (dont beaucoup ont crucifié le Christ : je dis ça, je dis rien…), tous les honneurs !

 

 

Il ne faut jamais oublier que Judas, du temps de Jésus, n’était pas seulement gardien de la trésorerie : il veillait également à la bonne tenue cultuelle du Christ. Il n’était pas pour les effusions improvisées ni bruyantes ni désordonnées. Il fallait y mettre les formes, par respect pour la royauté et la grandeur de Jésus ! Dans l’atelier dentelle et couture du cardinal Sarah, on est très focalisé sur la forme (« formes », « formes les plus variées », « forme »), le décorum, l’image d’Épinal, l’exotisme pieux, la vitrine folklorique de la pauvreté. C’est la vitrine version bobo (bourgeoise-bohème) d’extrême droite : « dépouillée, élégante et raffinée », « à la fois les plus ordinaires et les plus nobles ». En gros, ça doit chic et élitiste, mais il ne faut pas que ça se voie. Il faut juste que ce soit suggéré et mâtiné de pudeur, d’humilité, de piété, de sobriété, de nostalgie pastorale (au sens littéraire du terme : les contes folkloriques pastoraux, avec le berger beatus ille et la bergère – « cantiques en langue bretonne », « la danse », « danse bretonne », « valses de Vienne », « pâturages », etc., Sarah adore !). Et puis surtout, chuuuut, les ouvrières doivent se taire dans l’atelier d’orfèvrerie. Ce n’est quasiment pas un travail fait de mains d’Homme, enfin ! C’est plutôt l’ouvrage de demi-dieux et d’anges !
 

Avec le discours du cardinal Princesse Sarah, on se retrouve face à du pur fétichisme, à un matérialisme cultuel, en fait. C’est de la bondieuserie et de la flamboyance rococo. Dieu le Père est transformé en Veau d’or : « le Père siégeant sur son Trône de Gloire, fait de jaspe – d’une couleur étincelante et transparente – et de sardoine – de couleur pourpre -, environné de l’arc-en-ciel de la fidélité de Dieu » (De qui parle-t-il ? Du vrai Dieu, ou du Pape qu’il veut être ? Là, j’ai un doute, tout d’un coup…). Le Christ est transformé en gravure de mode : « revêtu du vêtement royal ». Il devient plus un super-héros, un super-roi, une icône merveilleuse et une énergie, un enfant de crêche pastorale, qu’un homme pas encore ressuscité dans l’éclat complet de sa Gloire : « l’Agneau immolé, mais debout », « flamboiement de sa Gloire », « la Gloire de l’Éternel », « Jésus souverain »., « (Christ) représenté », « le Christ Pantocrator dans l’art byzantin », « Crucifié ressuscité », « la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange », « Cœur de l’Agneau pour la vie éternelle ». L’Esprit Saint, quant à Lui, est transformé en publicité pour eaux thermales ou parfums : « l’Esprit Saint, source et fleuve d’eau vive jaillissant du Trône », « pureté », « cristalline », « une vague qui porte la voix », etc. Rien n’est trop beau pour la Trinité, pour sa Majesté… pour « la personne créée à l’image de Dieu Trinité » ! Mais la Croix, concrètement, est absente. Et l’Humanité aussi.
 

Diaprures, belles lettres, dentelles, falbalas, bougies, soutanes et habits religieux, orchestre philarmonique ou petit chœur traditionnel épuré, imposantes cathédrales, cérémonies bien ciselées et réglées comme du papier à musique… : je ne suis pas sûr que Jésus demande toute cette gloire matérielle. Il veut de la simplicité et de l’Amour : pas un esthétisme (matérialiste) de la simplicité et de la piété/dévotion/adoration/sacrifice/obéissance, pas une onction « pour les pauvres » sans les vrais pauvres.
 

 

Les propos du cardinal sont similaires à l’attitude de Judas au moment de l’onction de Béthanie : Marie la pécheresse verse du parfum sur les pieds de Jésus…et Judas récrimine : « Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie où était Lazare qu’il avait ressuscité. Là, on lui offrit un repas; Marthe servait et Lazare était parmi ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie prit un demi-litre d’un parfum de nard pur très cher, en versa sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas l’Iscariot, [fils de Simon,] celui qui allait le trahir, dit : ‘Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum 300 pièces d’argent pour les donner aux pauvres?’ Il disait cela non parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce que c’était un voleur et, comme il tenait la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Jésus dit alors: ‘Laisse-la! Elle a gardé ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. En effet, vous avez toujours les pauvres avec vous, tandis que moi, vous ne m’aurez pas toujours.’ » (Jn 12.1-11) Version cardinal Sarah, ça pourrait donner : « Nous aurions pu donner la richesse de la délicatesse de la liturgie au Christ et à la pauvreté du silence ! »
 

2) Architecture :

 

Le cardinal Sarah joue aussi le grand architecte du culte christique, le maître d’œuvre !
 

On retrouve dans ses mots le lexique de la construction, de la pierre, de l’architecture : « à l’ombre des cloîtres », « cette double porte de l’âme », « son support visuel », « représentaient », « représentée, figurée », « la châtelaine », « la salle», « la cellule », « sanctuaire de l’abbatiale », « cristalline », « l’autel, la pierre du Saint Sacrifice », « tout l’espace intérieur de l’église abbatiale, entre les colonnes, tout au long de la nef », « autour de l’autel », « Devant l’autel du Saint-Sacrifice », « sa cellule », « la Croix », « nombre d’abbatiales, comme à Sénanque, Bonneval ou Quimperlé », « la clef », « accéder », « à coup de haches », « partie forte », « nos églises », « comme une digue cède sous la pression d’un torrent de boue », « abimer », « démolir », « la terre », « un humus », « labours », « dans la terre », « glèbe », « la crèche splendide d’une église de Bretagne », « L’Abbaye sénégalaise de Keur Moussa, fondée par Solesmes en 1962 », « monastère Saint-Joseph de Séguéya », « la glèbe et la poussière de notre terre », « ta maison », « salle », « nous faire franchir pour que nous puissions entrer dans cette communion infrangible et lumineuse, celle de l’Eglise catholique, une demeure aux multiples visages », etc. En gros, le cardinal vénère davantage l’église-bâtiment que l’Église-Cœur.
 

On retrouve également le lexique de la règle, de la Loi pour la Loi, du plan, du processus , du savoir-faire : « éléments essentiels», « double fondement », « Il est établi », « ont élaboré », « l’Arche », « l’élaboration lente et progressive », « constitue », « le modèle de l’élaboration des autres formes de musique et de chant liturgiques », « le rythme syncopé », « la mesure » (deux fois), « la formation », « formation liturgique de qualité », « trois temps », « rythme à trois temps », « troisième pas », « rythme », « instrument », « au premier plan de la liturgie », « ce troisième pas », « cet assemblage », « le critère » (3 fois), « l’atelier », « fabrication », etc.
 

On retrouve enfin le lexique du corporatisme des métiers et de la hiérarchie pyramidale institutionnelle : « l’association Pro Liturgia » (fondée en 1988 qui milite pour « l’application exacte des décisions du Concile Vatican II »), « armes », « la cuirasse », « casque », « travail » (trois fois), « travailler », « travaille », « griots, ces musiciens messagers, conteurs et poètes, historiens et chroniqueurs », « responsable de fabrication des koras », « bibliothécaire », « près de sa stalle », « la main parfois posée sur la miséricorde », « réalisatrice », « véritable ardeur à transmettre un patrimoine immémorial à des enfants trop souvent déshérités et déracinés », « souffle du laboureur hersant la terre », « le laboureur, l’artisan, le ménestrel », « le moine », « des lames de bois que l’on percute avec des baguettes », « le paysan africain », « roi David », « votre président, M. Denis Crouan et, par son entremise, à chacun d’entre vous », « l’abbé, le prieur, le sous-prieur et le bibliothécaire », « des évêques, et celle des prêtres, leurs collaborateurs », « séminaristes, des novices et aussi, bien évidemment, des fidèles », « chefs de chœur », « les choristes et les musiciens », « les membres des équipes liturgiques », « responsables du choix des chants liturgiques », « sous la conduite de leur curé », « le recteur », « le Père Luc Bayle, moine de Keur Moussa, et successeur du Frère Michel Meugniot dans la direction de l’atelier », etc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sens du protocole et de la déontologie sont là !

 

Avec le cardinal Sarah, on a affaire à une sorte de « Discours de la méthode » musicale christique, très codifié et protocolaire : « Rite romain », « liturgie catholique », « la liturgie monastique », « la liturgie des moines », « le phrasé cantillatoire », « la prosodie » (deux fois), « caractère modal », « respecte le rythme de la prosodie », « le rythme », « prière monastique », « silence comme condition du chant liturgique authentique », « chant liturgique », « la manière », « certaines formes », « faire prier », « promouvoir la liturgie en langue latine », « Le rythme est donc un élément très important », « beaux chants liturgiques », « Constitution Sacrosanctum Concilium », « Concile Vatican II » (comme ça, on ne pourra pas le suspecter de conspirationnisme sédévacantiste…), « reconnaissance par l’Église », etc. C’est son rôle, me direz-vous. Mais il y en a qui se prennent pour leur rôle (et là, c’est désastreux) et d’autres pas (exemple : le Pape François).

 

Le dandy des abbayes déambulant silencieusement dans leurs allées et leurs cloîtres rejoue toujours la même balade des gens pieux (Je viens te chanter la balade, la balade des gens pilleux…). Notre Drama Queen cardinalice s’extasie sur le travail musical et admirable de son chœur de tailleurs de pierres, sur le travail patient et minutieux de son cercle de petits artisans, de moines copistes et de religieuses chanteuses contemplatives. « C’est admirable : j’aime beaucoup de que vous faites. Même dans l’ombre (du silence, de l’invisibilité de la prière). Moi, je sais le voir… » promet-elle.
 

Le cardinal Sarah, encore une fois, défend un patrimoine culturel, des racines, une identité et une tradition de chrétienté, une civilisation grandiose, un Temple de pierres, et non Jésus : « véritable ardeur à transmettre un patrimoine immémorial à des enfants trop souvent déshérités et déracinés », « dépositaires de la mémoire culturelle de l’Afrique et de sa tradition orale », « culture ». Comme les francs-maçons écolos, il sacralise la création au détriment du Créateur : il parle par exemple de la « Merveille de la création », de « la réalité d’un humus doté d’une âme immortelle », des « plantes, des fruits, des animaux[…] oiseaux multicolores s’élançant vers le ciel, poissons dans l’onde bienfaisante de la rivière », « l’univers tout entier ». Dans un holisme panthéiste ampoulé, il évoque à plusieurs reprises (3 fois) « l’adoration du Dieu vivant », vénère le Vivant et ce qui « rend vivants » (c.f. je vous renvoie au code bobo « Je suis vivant » dans mon livre Les Bobos en Vérité). Il verse dans le millénarisme naturaliste et spiritualiste, où le formalisme et la Nature prennent la place du Christ : « ce rythme ‘ternaire’, sorte de ‘trinité’ naturelle inscrite profondément dans l’âme de chaque homme », « rythme ternaire est naturel », « l’authenticité du rythme qui respecte la nature humaine, et donc l’âme, dans sa relation silencieuse et aimante avec Dieu, son Créateur et Rédempteur », etc. Au passage, chez le cardinal Sarah, ce naturalisme christique et nataliste se déchainera contre le Gender et définit l’homosexualité comme « contre-nature ».
 

Il est d’ailleurs étonnant de voir comment, dans sa conférence, Sarah a déifié/personnifié l’outil que devrait rester le chant grégorien, pour en faire le nouveau Christ : « cette liturgie céleste », « silence sacré », « un silence absolu », « l’Office Divin », « déambulation processionnelle », « cette ronde majestueuse », « le beau déploiement de la liturgie de l’Église», « encore en chemin vers son accomplissement », « la genèse du chant grégorien », « sainte Liturgie », « le chant grégorien doit occuper la première place » (phrase qu’il détourne de son contexte d’énonciation pour l’isoler en Vérité dogmatique), « place éminente, la première », « la valeur intrinsèque inégalable de ce chant, inspiré par l’Esprit Saint », « chant liturgique jaillit », « chant liturgique constitue cette gestuelle », « l’Église dans sa sainte Liturgie », « Tolérer n’importe quelle musique ou chant, continuer à abimer la liturgie, c’est démolir notre foi, », « ce silence sacré », « son rythme ternaire », « la kora est l’apanage sacré des griots ». C’est le chant ou le silence ou le rite formel qui sont auréolés de sainteté ; très peu le Christ et les personnes de chair et de sang. L’expression « chant grégorien » est répétée 38 fois : c’est le personnage principal du discours sarahien (Jésus, à côté, est très peu cité, et c’est loin d’être le roi que sert le cardinal Sarah). À en croire le prélat, Dieu, comme dans les égrégores de la Franc-Maçonnerie, serait davantage le résultat et le produit d’une technique pour L’atteindre qu’un don gratuit de Dieu qui rejoint même celui qui n’a pas de technique : « le fruit de leur méditation silencieuse », « Seule la qualité du silence et de la prière personnels peuvent rendre sublime et profonde la prière communautaire. », « exténuant, mais régénérateur et sanctifiant », « compréhension profonde », « une ferveur sans pareille », « notre chant », « qui aboutissent au silence de l’adoration », etc. Incroyable inversion.
 

Le chant grégorien, c’est Dieu ; ce n’est plus un outil pour servir Dieu, ni un simple accompagnement : c’est Dieu ! Et le récepteur capable d’accueillir Dieu devient aussi un substitut de Dieu. On est vraiment dans l’égrégore : c’est le rituel qui créerait la divinité, et non l’inverse. Dans le discours du cardinal Sarah, le moyen a pris la place du But. Il y a un réel problème dans le sens de la prière. C’est presque unilatéral. Ça va de l’intérieur vers l’extérieur, et non, comme cela devrait être le cas, prioritairement de l’extérieur vers l’intérieur. C’est le priant qui, par la qualité de prière et sa docilité au rite méditatif silencieux, ferait advenir la divinité, et non l’inverse : « Du silence de l’âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire », « naît du silence et conduit au silence », « prière monastique qui commence toujours dans l’intimité de la cellule et se poursuit jusqu’au sanctuaire de l’abbatiale. Seule la qualité du silence et de la prière personnels peuvent rendre sublime et profonde la prière communautaire. » « chant grégorien qui monte depuis l’autel, la pierre du Saint Sacrifice », « mouvement ascensionnel : qui monte », « le silence comme condition de la Parole, celle de Dieu », « C’est de l’intérieur du silence que Dieu parle, qu’il crée le ciel et la terre par la puissance de son Verbe. D’ailleurs, la Parole ne prend son importance et sa puissance propre que lorsqu’elle sort du silence… mais la réciproque est également vraie ici : pour que le silence ait sa fécondité et sa puissance réalisatrice, il faut que la parole s’énonce dans une élocution exprimée. », « La liturgie est comme une vague qui porte la voix, facilite le chant, rend la relation à Dieu plus profonde », « notre chant, uni à celui des anges et des saints, jaillit de ce silence sacré qui nous fait entrer dans la communion avec la Très Sainte Trinité. » On assiste à un glissement pervers et à un dévoiement de la prière… et le pire, au nom de la qualité de la prière ! L’Esprit Saint, telle une colombe libre, ne se laissera jamais mettre en cage.
 

Pour vous illustrer l’orgueil bâtisseur du cardinal Sarah, je reprendrais bien volontiers la parabole du pharisien et du publicain (qu’on pourrait aussi renommer « La parabole du silencieux et du bruyant » pour l’occasion) : « Jésus dit encore, à l’adresse de certains qui se flattaient d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres, la parabole que voici : ‘Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui–même : ‘Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j’acquiers.’ Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis !’ Je vous le dis : ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. » (Lc 18,9)
 

3) Humanisme intégral

En bon humaniste intégral qui se respecte, le cardinal Sarah salue des capacités, des qualités, des valeurs et des vertus humaines, que représente parfois le Christ mais qui ne sont pas le Christ : « prière », « l’écoute », « amitié », « fidélité », « soutien », « l’ouïe, et aussi la vue », « à l’ouïe et à la vue », « la foi », « la charité », « l’espérance du salut », « le silence », etc. C’est étonnant mais il reprend exactement les revendications du monde communiste et agnostique : « encouragement », « reconnaissance », « votre détermination », « engagement », « défendre », « défense », « défendez », « efforts », « réfléchissions ensemble », « unie », « promouvez », « avec ardeur », « chanté en commun », « communautaire, unanime, prononcée à voix haute, à pleins poumons, durant huit heures par jour », « culture », « l’éducation de l’enfant », « enseigne », « notre monde », « tout un peuple », « digne », « l’homme », « humaine », « essentiel », etc. Y compris pour dénoncer les « droits de l’homme », il se met à en créer des nouveaux. Il se situe du côté des soi-disant victimes (car ce sont plutôt des râleurs que des victimes) dont le droit-à-assister-à-une-messe-valide a été bafoué (« Telle est la souffrance qu’expriment tant de fidèles à la sortie de certaines Messes » (avec majuscules dans le texte : c’est dire s’il personnifie et sacralise le rituel christique à la place du Christ !), « vraie agression », « intrusion violente », « effraction de l’âme où Dieu s’entretient avec sa créature, comme un ami avec son ami », « cette violation d’un droit essentiel », « ce droit élémentaire de la rencontre de la personne humaine avec Dieu », « qu’on nous restitue d’abord le silence »), des victimes qui défendraient non seulement leur liberté d’expression, de culte et de croyance, mais surtout leur « choix et donc de la sélection des chants liturgiques » (ça, c’est la « liberté » défendue par le cardinal Sarah… On n’a pas la même notion de la « liberté » ni même l’objet de liberté…).
 

Autre détail d’humanisme intégral qui n’en est pas du tout un, en réalité : c’est la présence de l’hétérosexualité. L’hétérosexualité (ce culte de la diversité et des différences en soi, qui est le socle de la Franc-Maçonnerie, et le diable déguisé en différence des sexes) est très présent dans les mots du cardinal : « formes les plus variées », « aussi divers », « oiseaux multicolores », « splendide variété dans l’unité en Dieu des cultures », « aux mille voix », « aux multiples visages », etc. Comme je l’explique dans Homo-Bobo-Apo sur la Franc-Maçonnerie, le boboïsme est fondé sur l’intention (même l’intention de prière !). Et comme par hasard, le cardinal flatte dès le départ les intentions de son auditoire catholique (« Je vous assure de ma prière aux intentions qui vous sont chères »).
 

Ce qui frappe dans le discours du cardinal Sarah, c’est aussi le lyrisme échevelé. On retrouve exactement le style ampoulé et emphatique de la bourgeoise qui s’extasie : il emploie pléthore de superlatifs (« si délicate », « si méritants », « toujours plus fructueux », « très sainte de Dieu », « si délicate et subtile », « très humble », « les plus variées », « éminemment », « très lente », « la Très Sainte Trinité », « la communion avec la Très Sainte Trinité », « plus profonde », etc.), des listes d’adjectifs laudatifs (cette adjectivation frise la flatterie puante et la grandiloquence infantilisante : « crèche splendide », « visible et splendide » « délicate et subtile », « sa capacité irremplaçable », « au cours de sa lente et patiente éclosion », « présence réelle, visible, tangible, substantielle », « la place exceptionnelle et incomparable », « immense et cruciale », « ce merveilleux instrument à cordes pincées », « splendide », « légèreté diaphane »), un registre de langue touffu et désuet (vous savez ce que ça veut dire, « glèbe », « scories », « pantelant » ou « cantillation » ? vous savez ce que c’est que tous les termes techniques du monde monacal ? Moi, j’avoue que non… Et est-ce vraiment utile à la croissance de notre Foi ? Non. Le cardinal Sarah ne semble garder de la foi que l’aspect technique, gnostique, précieux et élitiste, extérieur… même s’il parle beaucoup de l’intériorité), des formules convenues de bienséance dans les sphères catholiques (« En vous assurant de ma prière », « profonde gratitude », « vos efforts si méritants »). Judas Junior sait où il met les pieds et sait se comporter en homme du monde (monde religieux, bien religieux), en parfait ambassadeur. Et toujours avec cette fausse humilité qui se dit trop elle-même pour rester véritablement humble : « très humble », « je n’hésite pas à déclarer avec insistance et humilité : je vous en supplie »). Oh oui… quelle humilité théâtrale !
 

Le problème, c’est qu’à force de jouer le parfait élève, ou plutôt le précepteur, il ne s’entend même plus parler. Il est facile de le prendre en flagrant délit de mysticisme, d’envolée lyrique chantant la magnificence formelle de la technique de prière et de chant : « une danse », « cantiques », « par excellence » (trois fois), « son grand geste », « gestuelle du silence », « balancement », « douce oscillation », « l’expérience ineffable », etc. Il s’envole, comme un ange (il est d’ailleurs fort probable qu’il se prenne pour un ange). Avec lui, on est dans la posture pieuse (simulant la Vision béatifique) : « silence de l’adoration du nouveau-né », « silence de la contemplation », « méditation silencieuse », « méditation », « la méditation et à l’adoration », « contemple » (2 fois), « contemplation silencieuse », « silence intérieur » (2 fois), « le silence dit ‘sacré’ », « un silence sacré », « intime », « l’intimité », « l’intimité de l’âme et de sa relation unique et ineffable avec son Créateur et Rédempteur », « la présence ou de l’absence de la contemplation », etc. Ou alors on est dans le réchauffé : il essaie de nous refaire du saint Augustin (« Chanter, c’est prier deux fois ») mais en raté : « prier, c’est chanter, c’est faire parler les cordes vocales de son cœur ». Il n’y a que les pharisiens anti-Pape-François de la Réacosphère pour trouver ça « beau et profond »…
 

 

Pour illustrer la dérive de l’humanisme intégral, voici un passage d’Évangile dénonçant les valeurs cérémonielles et rituelles spiritualo-mondaines : « Mes frères, ne mêlez pas des considérations de personnes avec la foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme aux vêtements rutilants, portant des bagues en or, et un homme pauvre aux vêtements sales. Vous vous tournez vers l’homme qui porte des vêtements rutilants et vous lui dites : ‘Prends ce siège, et installe-toi bien’ ; et vous dites au pauvre : ‘Toi, reste là debout’, ou bien : ‘Assieds-toi par terre à mes pieds’. Agir ainsi, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon des valeurs fausses ? Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’auront aimé. » (Jc 2, 1-5)
 

En résumé…

En résumé, le plus paradoxal et dichotomique (le plus bobo, quoi), c’est que le cardinal Sarah d’une part cache le Christ au nom du Christ (autrement dit, il met la forme – le chant grégorien – à la place de Celui qu’elle est censée chanter), et d’autre part fait la promotion d’un chant silencieux (autrement dit d’un chant muet, d’un anti-chant) : il chante dans le même temps les louanges du chant (mot répété 38 fois) ET du silence (mot répété 31 fois). Il faudrait savoir. Pire : je crois qu’au fond, il propose une louange du bout des lèvres et du bout du cœur, une louange comptable. Et il est fort probable que celle-ci déplaise fortement à Dieu.

 

Le pseudo « courage » de Mgr Aupetit, et le fantasme d’une mobilisation de masse contre la GPA (dans l’imaginaire de Ludovine)


 

Concernant l’actualité de l’Église en France, les catholiques qui se gargarisent de voir en Mgr Aupetit un homme courageux et anti-PMA se trompent lourdement. Cet archevêque est pro-Union-Civile et confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité, DONC il est pro-mariage-gay, pro-PMA et pro-GPA sans le savoir. N’avez-vous pas écouté ce que je vous avais expliqué à l’époque, et que je vous explique très clairement maintenant ? ? L’Union Civile et le « mariage gay » sont une seule et même loi, sont la même réalité affective (la justification de l’« amour homo » en tant qu’« amour universel non-homo »). L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vous vous égarez parce que vous ne m’écoutez pas.
 

 

Enfin, les catholiques qui en ce moment paniquent et agitent – avec la complicité des mass médias – un possible « retour » des Manifs Pour Tous et de la mobilisation de 2013, n’ont toujours pas compris que même l’avortement, la pédophilie, l’euthanasie, la PMA et la GPA, pourtant objectivement plus graves qu’un passage en mairie de deux personnes de même sexe, n’auront jamais la puissance de l’homosexualité, et que ce qui a permis de drainer deux millions de personnes en France en 2012-2013, mystérieusement, c’est l’homosexualité (je le démontre très clairement dans cette vidéo, et dans mes livres Homosexualité la Priorité niée et dans Homo-Bobo-Apo). Ludovine de la Rochère fait en ce moment des effets d’annonce absurdes, par carriérisme et, en réalité, homophobie. Mais elle leurre son monde. Il n’y aura jamais de manif multimillionnaire tant qu’il ne sera pas question d’homosexualité et tant que le mouvement de résistance sera porté par elle et non par des personnes homosexuelles, seules légitimes dans ces débats transhumanistes qui les impliquent prioritairement et à leur insu.
 

Le blabla habituel de François-Xavier Bellamy


 

N.B. : Pour compléter ce billet, un autre lien, cette fois sur la Réacosphère anti-papale.

Catholiques homosexuels (refoulés) de la Réacosphère, au lieu de vous acharner contre le Pape François, pourquoi ne règleriez-vous pas votre homosexualité ?


 

Quand je vois un certain nombre de catholiques (prêtres ou laïcs) de la Réacosphère actuelle qui en ce moment applaudissent les torchons médiatiques tels que Riposte Catholique ou Réinformation TV, qui applaudissent Mgr Viganò et qui sont hyper virulents envers le Pape François, uniquement parce qu’au fond ils refoulent leur homosexualité et la vivent non pas dans la continence mais dans une abstinence sèche et arbitraire, ça me démange et d’une, de balancer tout ce que je sais sur eux, et de deux, de leur dire « Au lieu de vous en prendre au faux ennemi qu’est le Pape, au lieu de tout casser et de vous morfondre sur l’état de l’Église, au lieu de draguer scolairement une certaine caste conservatrice ecclésiale dont vous ne ferez jamais vraiment partie, vous feriez mieux d’utiliser votre homosexualité pour de plus belles choses, et de vous réconcilier avec vous-mêmes ! Êtes-vous au courant que l’homosexualité n’est pas un martinet anti-papal ?? ». Que l’homosexualité dissimulée, refoulée, et « non-pratiquée comme ça », fait du mal !
 

 

N.B. : Pour compléter ce billet, un autre lien, cette fois sur le mirage d’une mobilisation contre la PMA.

20 conseils pour parler aux jeunes de l’homosexualité dans un contexte scolaire ou collectif

Pour éviter ce genre de décalages…


 

De plus en plus, les enseignants sont amenés à évoquer l’homosexualité en cours, soit parce qu’ils ont des élèves directement concernés, soit parce qu’ils doivent faire face à un harcèlement entre élèves relevant de l’homophobie, soit parce que le contenu du cours traite directement ou indirectement d’homosexualité ou que le sujet est évoqué explicitement par un ou plusieurs élèves. Alors, aux instits et au professeurs courageux qui ont décidé de ne pas se taire (et ils sont rares !), et qui voudraient en parler simplement et en vérité, sans tomber dans une indifférence gay friendly complaisante/validante, je vous donne ces quelques conseils :
 

1 – Faites parler une personne homosexuelle à votre place. Invitez-nous. Rien ne remplace le témoignage par la personne, et plus qu’un témoignage, l’analyse. Le reste n’est que littérature et psychologie de bazar. Les jeunes ne croient que ceux qu’ils voient. Surtout dans le domaine de l’homosexualité qui, dans leur esprit, est une personne réelle, en chair et en os, et une cause nécessairement juste. Tout discours rationnel sur l’homosexualité, fût-il juste, ne prend pas s’il ne vient pas d’une personne légitime et qui ressent cette tendance en elle.

2 – Formez-vous, lisez, intéressez-vous au sujet. Consultez par exemple mon Dictionnaire, bien documenté. Regardez mes vidéos. Avant de parler d’homosexualité, partez à notre rencontre. De toute façon, sans nous, personnes homosexuelles, vous ne pourrez rien faire (vous vous en rendez bien compte, d’autant plus en ce moment où la cathosphère panique et s’agite inefficacement autour de la PMA (sans père), alors que le centre du problème est le traitement de l’homosexualité : tant que vous n’aurez pas compris la gravité de l’hétérosexualité et de l’Union Civile – pourtant défendue par tous les opposants au « mariage gay », à commencer par Mgr Aupetit -, vous dénoncerez les conséquences dont vous chérissez inconsciemment les causes).

3 – Parlez directement du sujet, sans langue de bois. Pas de novlangue généraliste ni spiritualiste qui vous écarte du thème (tant de formateurs à l’affectivité détournent le sujet de l’homosexualité pour parler de « sexualité », d’« amitié », de « masculinité », de « féminité », de « paternité », de « complémentarité des sexes », du « corps », d’« identité », voire même de « chasteté » et de « sainteté, etc.) ! Sinon, vous jeunes vous tomberont dessus. De toute façon, désormais, vous êtes attaqués y compris quand vous ne dites pas de choses négatives sur l’homosexualité : ne pas en parler et ne pas encourager (au coming out ou à la pratique homo) est perçu comme de l’homophobie, comme suspect et comme un indice de catholicité. Alors autant y aller !

4 – Centrez votre discours sur les personnes (vos amis homos notamment): toujours. D’autant plus quand on vous lance sur le thème des lois (adoption, « mariage » gay, GPA, etc.) ou dans le débat d’idées, dans les concepts. Parlez des personnes homos, quitte à ne pas répondre directement à la question qui vous est posée. L’unique préoccupation des jeunes, c’est juste de savoir si vous nous aimez. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Et après avoir vérifié cela, ils vous écoutent. Pas avant.

5 – Soufflez le chaud immédiatement après avoir soufflé le froid, et vice-versa : on ne fait pas voir la lumière du jour à quelqu’un qui a été enfermé pendant longtemps dans une caverne… ou alors il verra la lumière comme une ennemie et réagira très mal. Quand vous dites par exemple quelque chose de dur concernant « l’identité » ou « l’amour » homos, complétez ensuite par une remarque gentille qui reconnaît au moins la sincérité des personnes ; quand vous dites quelque chose de positif sur l’homosexualité, nuancez juste après, de telle sorte que votre propos ne soit ni une justification de « l’identité » homo ni un encouragement à la pratique homo. Un exemple de soufflage de chaud puis de froid, c’est avec la question : « Comment on sait quand on est homo ? », souvent posée par nos jeunes. Dans ce cas-là, si vous en arrivez à dire que l’attirance homosexuelle peut être temporaire ou une mode à ne pas surévaluer/surinvestir, dites ensuite que vous la prenez quand même au sérieux dans certaines situations et qu’elle ne s’en va pas toujours dans un temps humain. Si au contraire vous êtes amenés à dire que c’est une tendance qui s’avère suffisamment enracinée pour compromettre un mariage ou un sacerdoce, donnez après des exemples de personnes homos qui ont réussi à se marier, à avoir des enfants ou à être des prêtres heureux.

6 – Parlez d’homophobie. C’est un super sujet. Et le mot « homophobie » est très signifiant (haine/peur du même + violence faite à l’encontre des personnes homos). En plus, les jeunes sont particulièrement sensibles à l’injustice. Et très sensibles aussi au fait que vous connaissiez des personnes qui ont souffert à cause de leur homosexualité et/ou du mauvais accueil social de l’homosexualité. Alors ils vous écouteront. Le thème de l’homophobie a ceci d’avantageux (contrairement aux sujets souvent trop identitaires et passionnels de l’hétérosexualité et de l’homosexualité) de recentrer les débats de l’homosexualité sur les faits et les actes, puis ensuite sur les personnes, en sortant des considérations politiques, militantes, idéologiques et désincarnées.

7 – Quand vous allez dire quelque chose de dur sur un mot déifié par notre époque (exemple : « égalité »), opposez immédiatement ensuite ce même mot à un autre terme tout aussi sacralisé par notre époque (exemple : « différence »), pour créer un choc frontal entre les deux qui atténuera et apaisera la « bombe » que vous avez lâchée. Ex : « Les hommes et les femmes ne sont pas égaux puisqu’ils sont différents. Et heureusement ! » C’est là que la pilule passe le mieux.

8 – Revenez sur un mot évident pour tous et diabolisé socialement, pour prendre par surprise et en défaut d’ignorance votre auditoire. Ex : les termes « discrimination », ou encore « jugement », presque systématiquement connotés péjorativement dans la bouche de nos contemporains. Expliquez qu’il y a des bonnes et des nécessaires discriminations. Par exemple, pour l’apprentissage de la lecture, il est nécessaire de discriminer – c’est-à-dire de distinguer – les phonèmes. Sinon, on ne saura jamais lire. Nous ne devons proscrire que la discrimination de valeur entre les personnes. Pas les discriminations en soi.

9 – Utilisez abondamment l’idolâtrie mondiale actuelle (et hétérosexualiste) pour les Différences. Usez et abusez de ce mot-là pour prendre les idolâtres à leur propre piège. Ex : « Non, toutes les différences ne sont pas bonnes ni tous les mélanges réussis. Et tout ce qui nous est présenté comme ‘différence’ ne l’est pas nécessairement. Par exemple, la différence homosexuelle n’est pas une personne ni une identité : une personne ne se réduit pas à un ressenti ni à une orientation sexuelle. Et l’acte homosexuel exclut la différence des sexes. » « L’Amour accueille la différence. À chaque fois qu’on n’aime pas, c’est qu’on rejette la différence, et à plus forte raison la différence des sexes dont nous sommes tous issus et qui est le ferment de notre identité. Voilà pourquoi on peut dire que l’union homo n’est pas de l’Amour. » Le discours sur les différences, franchement, ça marche à tous les coups. Le rappel que la tolérance peut être dans certains cas très intolérante et intolérable, ça fait aussi son petit effet.

10 – Le plus efficace (en plus de la présence de la personne homo) : attaquez l’hétérosexualité. Car ça, ça rassure tout le monde. Puisque bien souvent, les défenseurs aveugles de l’homosexualité confondent la différence des sexes avec l’hétérosexualité (une différence des sexes sans amour, pour le coup), veulent se venger du mariage homme-femme ou de l’Église, et cherchent à savoir si vous critiquez autant les couples homos que les mauvais couples homme-femme. Si tel est le cas, et s’ils vous entendent défoncer l’hétérosexualité, vos jeunes seront soulagés et auront la preuve que vous n’êtes pas homophobes, que vous ne dénoncez pas la pratique homo pour idéaliser le mariage procréatif traditionnel (auquel ils ne croient plus).

11 – Renvoyez la personne qui vous sort des mots impressionnants (« homo », « lesbienne », « gay », « homophobe », « mariage gay », « Manif Pour Tous », « sodomie », « enculé », « hétérosexualité », « bisexualité », etc.) à ce qu’elle a dit pour les lui faire préciser… car en général, ceux qui les emploient en ont une grande méconnaissance, et ne connaissent rien à l’homosexualité. Ex : « Tu connais des couples homos qui s’aiment ? » « Qu’est-ce que tu entends par ‘homophobie’ ? » « ‘Enculé’, ça veut dire quoi ? », etc. Cela permet à la personne de la mettre devant ses contradictions, ou bien de sortir du procès d’intention pour revenir ensemble aux faits, au sens des actes, et aux personnes homos.

12 – Ne soyez pas catégoriques et montrez que vous pouvez changer d’avis sur le sujet : avec des marqueurs de nuances (« peut-être », « certains », « souvent », « quelques », « assez », « presque », etc.) ou bien en parlant à la première personne. Ex : « Pour l’instant, je n’ai jamais rencontré de couples homosexuels durablement épanouis un minimum et qui s’aiment. Je ne dis pas que je n’en rencontrerai jamais. Mais au jour d’aujourd’hui, je n’en ai pas vus. Et si vous en connaissez, présentez-les-moi ! Je ne demande qu’à changer d’avis. » Vous découvrirez que dans 99,9 % des cas, nos jeunes défendent les « couples homos de la télé ».

13 – Reconnaissez la valeur (relative) des sincérités, ainsi que les bienfaits réels des « couples » homos (amitié, parfois fidélité, complicité, engagements sociaux, soutien mutuel dans l’épreuve, valeurs éducatives et adoptives, etc.). Ne noircissez pas le tableau de l’homosexualité, pour ne pas froisser les susceptibilités, et surtout parce que si vous le noircissez, vos jeunes ne vous croiront pas : face à l’actuelle propagande guimauve et gay friendly des séries et des réseaux sociaux, vos mises en garde ne font clairement pas le poids ! Ne projetez jamais une souffrance ou une violence ou un malheur sur l’homosexualité et sur les personnes homosexuelles, que vous ne puissiez prouver par un vécu personnel ; si vous vous retrouvez face à une personne homo (qui vous soutient par exemple que tout va bien dans sa vie et qu’elle est très heureuse ; ou bien que ses amis gays sont très heureux), ne parlez pas à sa place et ne lui inventez pas un malheur ou une insatisfaction de sa situation tant qu’elle ne l’a pas abordé elle-même. Et si vraiment, les constats négatifs ne sortent pas, usez de la béquille de votre expérience et de ce qu’ont vécu vos amis homos, en toute objectivité, et sans verser dans le misérabilisme ou le dolorisme. L’aveu du négatif ne peut venir que de l’autre. Pas de soi. Ce n’est pas à vous d’apprendre à autrui qu’il est malheureux, ou dans l’erreur et dans l’insatisfaction.

14 – Usez de l’humour, de la douceur, de votre sourire, de blagues, tout en restant fermes et sûrs de ce que vous défendez. Une personne mal à l’aise avec le sujet s’accuse elle-même d’homophobie à son insu.

15 – Rencontrez préalablement des personnes homos et vivez avec nous des amitiés authentiques. Ainsi, votre discours sur l’homosexualité et l’homophobie s’incarnera. Personne ne peut récuser des amitiés. Surtout pas les jeunes.

16 – Montrez que le sujet ne vous fait pas peur. Sortez de la traditionnelle prudence dichotomique « Mieux vaut bien en parler ou ne pas en parler du tout »: dorénavant, nos jeunes vous mettent au pied du mur en vous interrogeant directement sur les 6 mots « homosexualité », « hétérosexualité », « bisexualité », « homophobie », « transidentité » et « Amour »… alors autant les affronter en face, sans prendre les devants ni les anticiper si ces sujets ne viennent pas de la bouche de vos jeunes.

17 – Mesurez la primauté de l’homosexualité, sans la dramatiser ni la surévaluer non plus. Ne minorez pas le phénomène et son impact émotionnel, affectif, médiatique, politique, collectif, mondial, eschatologique. L’homosexualité est le seul mal (ou « signe de mal » quand elle n’est pas pratiquée) que l’Humanité ne comprend pas. Alors le monde crie d’autant plus à son sujet. Ne perdez pas de vue qu’elle est une peur de la différence des sexes, même si, à l’âge adulte, cette peur se déguisera souvent en fierté ou en banalité.

18 – Ne méprisez pas la novlangue ni le langage de nos jeunes. N’esquivez pas le sujet et ne rejetez pas leurs mots, ne bottez pas en touche en disant que ce n’est pas important ni le vrai sujet. Ils ont soif de réponses. Et si vous ne le leur donnez pas, ils viendront les chercher avec insistance, et parfois dans l’agression.

19 – N’attendez pas l’aval de votre directeur ni des parents pour traiter d’homosexualité en cours… sinon, c’est un sujet tellement tabou, et avec lequel il est tellement facile de se trouver mille excuses prudentes pour l’esquiver, que vous n’en parlerez jamais.

20 – Lisez les quatre paragraphes du Catéchisme de l’Église Catholique pour bien vous en imprégner, et demandez à l’Esprit Saint de vous inspirer les paroles aimantes qu’il faut. Pour compléter, écoutez l’épilogue de mon livre Homo-Bobo-Apo, ainsi que mon document court « l’homosexualité expliquée à un ado de 11-17 ans ».
 

Plein de courage à vous ! Vos élèves vous le rendront.
 

 

N.B. : Vu que les établissements ne nous invitent pas – quand je dis « nous » je parle évidemment des personnes homosexuelles continentes vivant ce que demande l’Église – alors que pourtant les besoins sur ce sujet précis sont criants, j’en arrive quasiment à me dire que la prochaine fois que des groupes catholiques m’invitent pour donner un « témoignage » (à une session, dans une aumônerie, en paroisse, à un festival, dans un groupe de travail, sur un média pseudo « catholique »), je déclinerai l’invitation, et j’arrête définitivement les interventions publiques. Marre de cette mascarade des catholiques qui sont entrés durablement dans la peur et l’homophobie, et qui ne comprennent rien. Ils n’avaient qu’à se réveiller avant.