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Le cadeau empoisonné de Wim Wenders au Pape François


 

Il a des cadeaux qui n’en sont pas vraiment, parce qu’ils ne servent pas la Vérité ; et qui peuvent également être reçus et honorés par politesse, alors qu’il eût mieux valu les refuser. C’est exactement ce que je pense du film « Le Pape François : un homme de parole », sorti en salles aux États-Unis en mai dernier et en France le 12 septembre 2018, gentiment offert par le réalisateur allemand Wim Wenders au Pape François, et poliment reçu et personnalisé par le Saint-Père lui-même puisque celui-ci y intervient directement (en « Face Time »). Cette mise en scène de remise-réception de cadeau agace les opposants au Pape (qui n’hésitent pas à traiter Wim Wenders de « lèche-cul », et le Pape de « dictateur » ayant construit sa propre propagande personnaliste), fait sourire jaune les quelques défenseurs du Pape (qui n’iront même pas voir le joli film enrubanné). À moi, elle me fait peur. Car j’y vois un piège autant qu’une funeste annonce de la mort définitive de la papauté terrestre.
 

Pourquoi ce film piège le Pape François ?

Ce film est un piège parce que c’est un mirage embelli de la réalité
 

Concrètement, aujourd’hui, le Pape n’est pas applaudi. Et loin de là. Comme dans un carnaval – et notre monde est en train de se transformer en véritable festival de blasphèmes généralisés, de travestissements, et d’offenses à Dieu –, il ne faut pas oublier que le roi, célébré un temps, finit piétiné, voire immolé. L’engouement papal mondial n’aura duré que cinq printemps, et est révolu. « Cinq. Cinq années à vivre. Pas une année de plus. » (c.f. la chanson « Cinq » du Clergyman dans la comédie musicale La Légende de Jimmy)
 

 

La preuve, c’est que la semaine même de la sortie du film de Wim Wenders, j’étais quasiment le seul dans la salle de cinéma, alors que pourtant, je me trouvais à Paris. Dès son entrée en scène, ce documentaire ne fait que peu d’entrées, se fait défoncer par la critique, et ne trouve pas son public. Il appartient au passé. Wim Wenders affiche sur grands écrans des foules agglutinées autour du Pape… alors que dans les salles, pas un chat ! Ce film arrive déjà trop tard, ne correspond plus à la réalité de terrain de l’Église et du monde, à la réalité de l’opinion publique, particulièrement inconstante et capricieuse : un jour le Pape est applaudi parce qu’il est étiqueté « gay friendly », le lendemain il est brûlé en place publique et traîné en procès d’homophobie parce qu’il fait le lien maladroit entre homosexualité et psychiatrie. Le documentaire « Le Pape François » est donc un film crépusculaire ; et à peine sorti, il est déjà périmé. Wim Wenders à la fois semble en avoir conscience, puisque l’incipit du film est empreint d’une forte teinte apocalyptique, et l’ignore car il ne souligne pas la gravité de la situation ni le danger concret (danger de mort et de persécution) qui guette le Pape et l’Église. C’est donc un film optimiste dans toute sa splendeur : positif, déprimé, déconnecté du réel… et même du Pape !
 

Ce film est un piège parce que le Pape François n’est pas aimé pour les bonnes raisons
 

En dépit des apparences, le film « Le Pape François » n’est pas un hommage. Il a tout l’air de la dédicace d’une groupie bobo soixante-huitarde, qui a célébré « pudiquement » et « nostalgiquement » une image d’Épinal d’un souverain pontife humaniste engagé qui n’existe pas tel qu’il est fantasmé. Wim Wenders se dit « chrétien œcuménique » : « Moi, Wim Wenders, j’ai quitté l’Eglise catholique en 1968 et n’y suis jamais revenu. » Son documentaire résonne comme un discours-fleuve sentimental déclamé à un mariage, ou comme une déclaration d’amitié échangée sur un agenda de collégien (griffonné sur papier recyclé, évidemment). Il exprime la nostalgie d’un ex-enfant de chœur encore un peu attaché à l’Église Catholique par le souvenir, mais qui ne L’accueille pas. Il semble l’œuvre d’un artiste contemporain vieillissant, qui ne fout plus du tout les pieds à l’Église, mais qui est toujours attaché à un reste de traditions et à ce qu’il appelle les « valeurs du christianisme », qui parvient encore à se laisser éblouir par le charisme médiatique et le rayonnement politique d’un homme d’Église aussi simple que le Pape François, et qui finalement s’est fait plaisir en interviewant une personnalité atypique.
 

Le film de Wim Wenders se situe dans la lignée des films pro-Pape construits par des réalisateurs bobos qui ne sont pas catholiques mais qui ont une admiration distante et une bienveillance reconnaissante envers lui. Je vous renvoie à ma critique du film latino-américain « Pape François » (2016) de Beda Docampo Feijóo et Eduardo Giana (cent fois plus catastrophique que le reportage de Wenders, il faut le reconnaître).
 

En fin de compte, nous, catholiques, sommes responsables d’avoir délégué à ces réalisateurs bobos le traitement cinématographique de nos propres chefs. Nous avons abandonnés ces derniers, et avons laissé les autres parler de nous et de nos parents dans la foi, opérer ce ravissement. Nous en paierons les pots cassés.
 

Nous nous sentons aussi, bizarrement, désavoués par nos pasteurs et par le berger en chef. Après avoir vu le docu-fiction de Wim Wenders, on ressort avec la même impression « malaisante » (comme disent beaucoup de jeunes d’aujourd’hui) d’un énième hommage raté… d’autant plus malaisante que là, c’est le Pape lui-même qui a participé à la construction de sa propre caricature, puisqu’en gros, il ne s’agit plus d’un biopic, mais d’un documentaire où quatre entretiens de deux heures ont été réunis – avec le Pape François s’exprimant « face-caméra » en nous regardant droit dans les yeux – pour en faire un film. Avec ce documentaire, on a dépassé le stade de la selfie. Maintenant, le Pape nous parle via une conversation Skype « améliorée » et « professionnalisée ». Wim Wenders a organisé une sorte d’opération charme, un speed-dating filial, un grand oral les yeux dans les yeux. Le Pape s’est fait prendre au jeu de l’« intimité grand public », et avec son propre consentement. Suprême confusion : on ne sait plus qui croire tellement témoin et ravisseur semblent marcher main dans la main. Et visuellement, ça marche. Le résultat est réussi. Quoi en penser ? À quel sein/saint se vouer ? C’est très difficile de répondre. Quel bordel…
 

 

Ce film est un piège parce que les propos papaux retenus ne sont pas les plus profonds ni les plus pertinents
 

Wim Wenders n’a retenu du discours du Pape que les phrases les plus convenues et simplistes : « La solution pour régler les conflits familiaux, c’est l’Amour » « Vive les différences » « L’argent ne doit pas être notre maître » « Agissons ensemble », « Sauvons la Planète », « Il faut partager », etc. Franchement, le Pape a autre chose à dire. Notamment sur Jésus et sur les vérités de dogme. Notamment sur la Bonne Nouvelle à annoncer aux pécheurs. Il y a des urgences à traiter, des thèmes importants à aborder, des vérités sur des sujets polémiques et incompris (tels que l’homosexualité ou le célibat sacerdotal) à dire. L’heure n’est plus aux sophismes et aux aphorismes.
 

L’image faussée que Wim Wenders a construite autour du Pape François (même s’il dira qu’il n’a rien construit du tout et qu’il est resté fidèle à ce que le Pape a bien voulu transmettre), c’est celle d’un homme touché par les injustices terrestres, luttant contre les exclusions, prenant position en faveur des pauvres. Le Pape audacieux. Le Pape des exclus. Le « petit Père ». Le Pape-frère. Le Pape-pote (qui raconte des blagues tordantes). Le Père-du-Peuple. Le Pape-Conscience-de-l’Humanité. Le chantre de concepts humanistes et communistes débiles (« le Bien Commun », « l’Amour », « les différences », « la Maison Commune », etc.).
 

 

Dans le film de Wenders, le Pape est envisagé comme un militant, un défenseur de la culture, de la Nature, de la Terre-mère (« Pachamama » et tout le bordel ésotérico-régionaliste), de l’Humanité, d’un naturalisme écologiste, d’un équilibre migratoire et démographique égalitaire, d’un humanisme intégral. C’est un conseiller en ressources et en relations humaines. D’ailleurs, le terme « Homme » est répété je ne sais combien de fois dans le film (le compteur a explosé !). Au final, on conserve l’image d’un Pape centré sur la Création et pas tellement sur le Créateur. En bon gauchiste qui se respecte, Wim Wenders a versé dans le naturalisme (culte anthropomorphique de la Nature), en établissant à certains moments une claire corrélation entre Humanité et catastrophes naturelles. Il nage en plein panthéisme moniste.
 

Il a finalement fait de François un Pape matérialiste, axé sur le corps et le matériel (et non sur l’âme, sur le Salut ou sur Jésus). Un promoteur d’un « style de vie », d’un « art de vivre », d’un savoir-être (« savoir écouter », « savoir rire », « savoir jouer avec ses enfants », etc.), d’un « modus vivendi » (le Pape emploie lui-même l’expression), d’un discours de la méthode (proche du discours de la décroissance adopté par la revue catho-bobo Limite). « Avec cette vie accélérée, on oublie les gestes les plus humains. » ; « Parents, jouez-vous avec vos enfants ? » ; « Tous, nous pouvons vivre avec moins. » ; etc.
 

 

On entend le Pape donner des conseils pour mieux vivre et s’aimer en famille, pour préserver la planète, pour dialoguer, pour vivre heureux. POUR POUR POUR. Toujours l’intention (d’agir, de parler). Comme je l’écris dans mes livres Les Bobos en Vérité, et aussi Homo-Bobo-Apo, le propre du boboïsme, c’est de s’attacher aux intentions, aux mots – bref, de tomber dans le nominalisme (cette idéologie franc-maçonne qui croit que la réalité peut être déformée par les mots, nos désirs, nos intentions, notre sincérité, nos convictions, notre volonté) et la franchise (le pilier idéologique de la Franc-Maçonnerie). Le Pape est transformé en diffuseur de conseils pratiques « pour les nuls », en petit guide vocal pour mieux vivre et mieux aimer, en story-teller vaguement philosophique et théologique.
 

Comme s’il n’était pas descendu assez bas, en plus de lui faire exprimer des phrases très convenues, Wim Wenders a filmé le Pape en train de tenir des argumentaires incomplets, incorrects (« Qui suis-je pour juger ? ») voire carrément pas justes (« L’Amour de Dieu est le même pour tous. » : c’est faux. Ce n’est pas parce que l’Amour de Dieu est donné et se dirige à tous qu’il n’est pas particulier et différent pour chacun). Le Pape ne règle pas les questions les plus brûlantes (et en particulier celles de l’hétérosexualité et de l’homosexualité). Et ça, au lieu de le servir, ça le décrédibilise. Je rappelle que l’injonction « à ne pas invoquer le nom du Seigneur en vain » est un des commandements du Décalogue. Et c’est malheureusement le contraire qui se passe dans le film de Wim Wenders.
 

 

Le réalisateur des « Ailes du Désir » semble avoir pris ses désirs pour des réalités. Il n’a gardé du Saint-Père que le discours populiste d’apparence franc-maçonne, en lui faisant défendre un communisme de la construction (je rappelle que la Franc-Maçonnerie repose principalement sur trois lexiques : la lumière, l’architecture et l’humanisme intégral) : « Nous ne pouvons construire l’avenir qu’ensemble. » ; « Nous avons tant à faire, et nous devons le faire ensemble. » ; « La lumière prévaut sur les ténèbres. » On a même droit à des images de Fiat Lux, le festival franc-maçon projeté en 2015 sur Saint Pierre de Rome au Vatican ! L’hétérosexualité (culte des différences) occupe également le haut du pavé : « C’est notre diversité qui nous rend plus fort. » (un astronaute au Pape) ; « Les différences nous font toujours peur mais elles nous font grandir. Elles sont le progrès de l’humanité. » (Pape).
 

Le Pape François a été dépeint plus en serviteur de l’Homme que de Jésus. D’ailleurs, Jésus est très peu nommé. La Vierge Marie est également peu montrée (La retransmission des images du Pape François à Fatima sont assez signifiantes : la Vierge n’a aucune place). Les prédécesseurs du Pape sont peu montrés (excepté saint François d’Assise) : le Pape émérite Benoît n’apparaît quasiment pas. Sous le prisme de Wenders, le Pape François a été carrément amputé de son lignage apostolique, a été isolé sous prétexte d’être mis en gros plan et honoré. Mine de rien, on a l’image d’un Pape seul (face à une foule). C’est perturbant.
 

Ce film est un piège parce que les propos du Pape François sont déformés
 

 

Un exemple tout bête de trahisons « involontaires » de Wenders, dues à l’absence d’éducation religieuse et de formation intellectuelle sur les définitions de mots : le sous-titre de l’affiche française « L’espoir est un message universel » n’est pas fidèle à ce que dit le Pape. Effectivement, dans le documentaire « Le Pape François », j’ai bien entendu, le Saint-Père ne parle pas d’espoir mais bien d’Espérance (« Esperanza » en espagnol). L’Espérance, contrairement à l’espoir qui est un vague optimisme éventé, une « positive attitude » combattive de principe, comprend la foi en la Résurrection du Christ après la Croix. Le documentaire de Wim Wenders, n’exagérons rien, n’est pas dénué de gravité, et n’est pas un film totalement naïf. Mais c’est avant tout une œuvre optimiste. Et l’optimisme est, contrairement aux apparences, la balle que se tire le monde dans le pied parce qu’il nie la réalité déjà effective de la Résurrection du Christ. Je voulais juste relever cet exemple de déformations langagières que Wim Wenders a opérées en trahissant la pensée du Pape. Mais il y en a bien d’autres.
 

 

En outre, les discours du Pape et les images d’archives choisis par Wim Wenders, en plus d’être coupés au montage, sont sentimentalisés, théâtralisés, à l’excès. On a droit à une surenchère de musique d’habillage, à une exhibition des effets et des réactions des paroles du Pape sur les visages en gros plan l’écoutant avec passion. De surcroît, ces réactions de spectateurs sont complètement artificielles puisqu’elles sont montrées en décalé, en différé, par rapport à la temporalité de l’énonciation « en live » du discours papal : cela rend comme les montages retravaillés et photoshopés des émissions de télé-réalité telles que la X-Factors, America’s Got Talents, The Voice, ou dans certains concerts/remises de prix/spectacles de magie, misant à fond sur l’émotion. Wim Wenders a voulu démontrer que le Pape émeut, fait rire, fait pleurer, fait réfléchir, est bon et altruiste, touche tout le monde. Il filme une foule enthousiaste, qui rit, médite, court après la Papamobile (de seconde catégorie), se lève en standing-ovation dans un hémicycle nord-américain, etc. En ce sens, même si Wim Wenders ne l’assume pas, son film est publicitaire, propagandaire. Et le Pape François est un peu responsable d’être rentré dans ce narcissisme flatteur de l’altruisme (Jésus, lui, quand il aidait les autres et allait visiter les malades, refusait les caméras, renversait les micros des marchands du Temple, sommait les personnes qu’il guérissait de ne rien rapporter). Force est de reconnaître que le souverain pontife, en participant directement au film de Wim Wenders sur lui, n’a pas eu cette sagesse, cette prudence et cette humilité. C’est une maladresse objective dans la communication. Il donne des bâtons pour se faire battre.
 

 

La papolâtrie de Wim Wenders s’observe en particulier dans le nominalisme qu’il a mis en place dans son reportage. Par nominalisme, je veux parler de la glorification des mots (au détriment du Réel qu’ils sont censés nommer et servir). Et il est fort probable que Wim Wenders ne s’en soit même pas rendu compte. Tout le long du documentaire, le Pape est réduit à un mégaphone, à un discours, à un enregistrement vocal, à des mots, à une oralité… et non à une personne (la personne du Pape, déjà, et surtout la personne du Christ que le Pape est censé représenter). C’est une mise en scène d’oralité. Même si, fort heureusement, le Pape François possède cette force et cette humilité surnaturelles qui l’empêchent d’être spectateur de lui-même ou de tomber dans le narcissisme du leader qui s’écoute parler, du priant qui s’observe prier, en mordant à la mise en scène de sa propre sincérité (au passage, ça m’a toujours sidéré, chez le Pape François, la conservation de son humilité et de sa simplicité, a fortiori dans le contexte surmédiatisé qui est le sien, où ses moindres paroles et gestes sont épiés et gravés sur pellicule), finalement, il n’a tout de même pas pu échapper au narcissisme personnaliste de la démarche cinématographique de Wim Wenders.
 

En lien avec cet écueil narcissique de la surévaluation des mots, je me suis gentiment arraché les cheveux pour traduire en français le titre du film de Wenders « A Man of his Word », car selon moi, la traduction la plus évidente « Un homme de parole » n’est pas assez forte pour rendre l’idolâtrie nominaliste que l’expression recèle originellement. Au départ, j’aurais traduit par « François par François ». Puis « Cet homme est sa Parole » ou bien « est son Verbe » me paraissait une meilleure option. Au bout du compte, grâce à l’aide d’amis sur Facebook, je trouve que la traduction la plus fidèle à l’esprit du titre anglais, c’est « François, Verbe incarné ». Wim Wenders ne met pas seulement le Pape à la place du Créateur des mots (le Père), mais également à la place des mots et de l’énonciateur des mots (le Fils). Et je dirais même à la place de l’Esprit Saint : à plusieurs reprises dans le film, il est dit que le Pape « inspire » le monde entier ; et dans la bande-annonce anglaise, on nous signale que « Les mots du Pape inspirent le monde », qu’ils sont ferments d’unité : « No matter what divides us : his words unites us. » (traduction : « Peu importe ce qui nous divise : ses mots nous unissent. »). Le Pape nous est vraiment présenté comme LE Prophète, LA Bible. Euh… comment dire… n’en faites-vous pas un peu trop, là ?
 

 

Le Pape est transformé en voix-off. C’est pourtant bien sa voix, ses vrais discours, prononcés dans un contexte historique daté, que le spectateur entend. Mais pourtant, ce n’est plus lui. Il s’agit en réalité d’un copier/coller, d’une voix magnifiée, fétichisée, presque dépouillée de son contexte, de son incarnation et de sa profondeur, comme dans les insertions audios « brutes » d’un Martin Luther King ou d’un Nelson Mandela, qu’on nous sert actuellement dans les concerts pour conforter/bercer la bien-pensance collective (c.f. l’insert de la voix de Mandela dans la chanson « Noir et Blanc » des Enfoirés 2014 à la 2’54, que le public s’est forcé à applaudir poliment). Il y a un décalage – écoute en différé – entre l’émission du discours ou les paroles du Pape et les portraits émus et éplorés en gros plan (c.f. je vous renvoie à mon code « Mosaïque multiculturalistes » dans mon livre Les Bobos en Vérité). Wim Wenders nous présente en réalité un faux « Pape direct » : il enrobe le discours de ce dernier de plein de fioritures (violons, chorale…), propose une mise en scène de simplicité, de dramaturgie « épurée ». On a finalement affaire à un documentaire carte-postale, à un clip avec la voix-off du Pape pour décorer. On est encore loin du TransCalment ou de l’annonce de la soi-disant « sortie du disque du Pape Jean-Paul II ». Mais on glisse vers une instrumentalisation sincère et solidaire, autrement dit bobo.
 

Sans compter que toute la bande originale du film, signée Laurent Petitgand, bénéficie de la collaboration de la figure de proue du monde musical bobo : Patti Smith. Par exemple, la chanson du générique final, intitulée « These Are The Words » (« Ce sont les mots »), est bobo à souhait. C’est un mélange de Adèle et de spot de téléphonie mobile (vous savez, le « hey hey » insupportable de Free). Puis, comme Wim Wenders a un faible pour le populaire latino (il avait déjà réalisé il y a quelques temps le film « Buena Vista Social Club » : Télérama avait a-do-ré) et qu’il a voulu cette fois faire un « discret » clin d’œil aux origines sud-américaines du Pape, il a réussi à caser une chanson de Mercedes Sosa, autre diva bobo (aux côtés de Lana del Rey ou encore de Cesaria Evora). Les musiques de fond habillant « Le Pape François » sont très world, font très chants ésotériques super-primitivistes. Bien entendu, pour entendre de la musique sacrée, ou le répertoire vraiment catholique, vous pouvez toujours vous brosser. Même la Misa Criolla n’y figure pas.
 

Ce film est un piège parce que trop de réalisme et d’intentions tue la Vérité
 

Cette déformation et scénarisation des propos du Pape est d’autant plus navrante et scandaleuse que le film de Wim Wenders, comme toute production bobo, a une prétention réaliste : il se présente comme un documentaire ; il nous sert des images d’archives « authentifiant » le propos ; le Pape en personne s’exprime face à nous, en caméra directe. Difficile de faire plus « authentique » ! La vraisemblance, la sincérité et la simplicité sont clairement recherchées par le réalisateur. Et en même temps, ce naturalisme est romancé. Wim Wenders a mêlé interviews, images d’archives et fiction. Comme dans « Amélie Poulain » avec les simulations de films des années 1930. Il nous propose une reconstitution en noir et blanc de la vie de saint François d’Assise : c’est de l’image d’Épinal. Ce mélange des genres est une vraie salade bobo ! Le réalisateur a voulu montrer un « Pape sans filtre », sans fioriture, intime : « Je tenais à ce que le public puisse voir le Pape François droit dans les yeux. » Il l’a mis en scène comme un simple père de famille nous ouvrant les portes de sa maison, nous présentant une Église de l’intérieur, dans une ambiance cosy et sobre à la fois (bobo, quoi). La seule différence avec les interviews « intimistes » de Carine Lemarchand, Frédéric Lopez, Marc-Olivier Fogiel, Olivier Delacroix (« Dans les yeux d’Olivier »), c’est que Wim Wenders n’apparaît plus à l’écran : le Pape est laissé tout seul… et doit simuler de nous parler à nous spectateurs… comme un youtubeur.
 

Le côté direct et franc(-maçon) donné au Pape le dessert… car cela renforce son côté brouillon, dispersé et expéditif : c’est le pape copain, frère de tous, un pape « star-system ET anti bling-bling » (bobo, quoi) qui n’a plus grand-chose à voir avec un pape (si ce n’est le titre, le décorum folklorique et le déguisement, l’audience planétaire, la ferveur), un pape qui sert à bâcler un film (8 heures de tournage d’entretien et c’est plié ! je te fais un film !), un pape de loterie du pauvre (il t’appelle quand tu t’y attends le moins, et il peut même visiter de manière inopinée ton bidonville ou ton foyer de SDF !), un pape tellement expéditif qu’il distribuerait (et braderait/dénaturerait/invaliderait) démesurément les sacrements (et vas-y que je te fais des absolutions collectives, et vas-y que je te marie en 15 minutes, et vas-y que je t’embarque des migrants dans mon jet privé, et vas-y que je te valide et bénis la pratique homo par un laconique « Qui suis-je pour juger ? », etc. : le pape distributeur automatique de bénédictions et de sacrements à la validité plus qu’approximative, d’un point de vue extérieur j’entends).
 

 

Ce film est un piège parce que le Pape est idolâtré
 

Je crois qu’avec le film « Le Pape François », on peut parler de papolâtrie, de « fanatisme » bobo… même si Wim Wenders est suffisamment subtil pour que son hommage prenne intentionnellement et formellement les atours de la pudeur, de la vraisemblance, de la camaraderie soft, de l’authenticité, et quitte la grandiloquence kitsch ou la beaufitude. La révérence est faite avec art, technique et goût. Mais c’est quand même too much.
 

Déjà, il présente le Pape comme s’il était la réincarnation/la résurgence de saint François d’Assise : « L’héritage de saint François est toujours vivant. ». On va se calmer tout de suite. Ce n’est pas parce que deux personnes s’appellent pareil qu’elles sont Une (encore ce fichu abus nominaliste, cette fois par l’onomastique). Faire le parallèle entre un saint déclaré (saint François d’Assise, du XIIIe siècle) et le Pape François (encore vivant et pécheur) est rapide et disproportionné, bien que flatteur et voulu humble. La corrélation nie 1) la singularité des personnes en générant un amalgame identitaire 2) les péchés et les fragilités de François. Ça montre d’emblée que le portrait du Pape François est orienté et biaisé.
 

 

De plus, le Pape n’est pas traité comme un être humain, ni même comme un serviteur du Christ. Il est traité comme Jésus lui-même. Comme le dit à juste raison Jean-Marie Guénois dans le Figaro, le film de Wenders est « une hagiographie [biographie excessivement élogieuse] qui gomme la dimension spirituelle, pourtant essentielle, du Pape ». Ce remplacement du Christ par le Pape est complètement déplacé.
 

Ce film est un piège parce que cette idolâtrie bobo n’est ni identifiée ni assumée
 

Ça fait râler mais tant pis, c’est la réalité : « Le Pape François » est un outil de propagande. Même si on nous dit que ce n’est pas une commande du Vatican, même si Wim Wenders nous jure ses grands dieux que le Pape François n’est pas rentré dans le jeu du personnalisme et du culte de sa propre personne, force est de constater que le Saint-Père est tombé dans un piège, et peut-être dans le piège qu’il s’est lui-même tendu. C’est quand même une auto mise en scène. De toute façon, à la base, ça a toujours été compliqué de faire un film où le protagoniste joue son propre rôle… Et alors, le rôle d’un homme saint, n’en parlons même pas !
 

Wim Wenders défend son docu en disant des évidences indéniables : que son film est indépendant et n’est pas une commande (coréalisation) de la Curie romaine, que faire un film en mettant quelqu’un à son avantage (donc une œuvre partisane, bienveillante, positive, amicale) n’est pas suspect ni un crime ni un manque d’objectivité ni une absence de distance critique ni un défaut de professionnalisme (la défense et la sympathie sont autant vraies – voire plus vraies – qu’une attaque ou une pseudo neutralité). Certes. Sauf que ce n’est pas là que se situe le problème. Wim Wenders a voulu être plus mature qu’un biographe folklorisant la vie d’un homme public surmédiatisé et construisant à partir de ce dernier une statue cinématographique à la plus grande gloire de son œuvre et de ses mots. Il a voulu fuir cet écueil-là, ne pas donner cette impression de groupie fan du Pape qui mettrait ce dernier sur un piédestal. Il a voulu dépeindre un pape humain, frère, fragile, parfois un peu sali. Il a souhaité s’attacher à la profondeur de son message et de ses idées plus qu’à l’enveloppe charnelle et physique du bonhomme, qu’à sa biographie, qu’à son C.V., qu’à son titre et son poste, qu’au qu’en dira-t-on : « Cela ne m’intéressait pas de raconter l’homme, Jorge Mario Bergoglio. Je déteste la culture people. Je voulais faire un film sur les convictions du pape François. » On a compris l’idée. Mais malgré tout, à son insu, il a sombré dans une idolâtrie pas assumée mais réelle, à la sauce bobo. Il a quand même fait un film de groupie. Qu’il le veuille ou non. Et je ne dis pas cela parce qu’il a montré un beau jour du Pape (bien au contraire : moi, j’aime les reportages qui parlent bien de mon papy !). Mais ce n’est pas le beau jour que je connais du vrai Pape. Là, Wenders a cédé à la flatterie narcissique et populiste. Il s’est pris (comme dans d’autres de ses productions) pour le monde, pour le Peuple, mais également pour Dieu : « Nous les avons tournées avec un ‘interrotron’, une sorte de prompteur, sauf qu’à l’écran, plutôt que ses réponses, le pape voyait mon visage. Donc, en parlant spontanément avec moi à travers cet outil, il était en fait en train de parler directement au public, les yeux dans les yeux. Pour moi, c’est là le cœur de ce film. » Il y a par conséquent un problème de focus.
 

Et les journalistes et critiques mainstream ne s’y sont pas trompés. Ils ont vu dans le documentaire de Wenders des rapports inversés… comme le titre Le Parisien le soulève : « Wim Wenders confesse le Pape François ». Et c’est bien logique. Dans « Le Pape François », c’est l’effet confessionnal, entretien intime (avec son psy), qui l’emporte. Il y a, malgré la camaraderie et même la paternité-filiation, une impudeur formelle et une violation d’intimité qui sont gênantes. Le Pape a beau être le frère de tous, il est aussi le père spirituel de tous et le successeur de saint Pierre. Ce n’est pas un titre de gloire : c’est une Croix. J’ai le regret de dire que le Pape François, tout en restant humain et faillible, n’est plus, par la Grâce de l’Esprit Saint et par le ministère qui lui a été confié, un « homme comme les autres ».
 

Autre méprise : la perversité d’un film bobo pareil, c’est qu’en citant les interviews papales, il donne à croire que c’est le discours du Pape qui nous est fidèlement livré. Or, non. C’est du « coupé au montage ». Le Pape n’a pas contrôlé l’agencement et l’insertion de ses propos dans l’ensemble du film, ni les passages qui allaient être conservés ou pas. Il a été pris en otage. En plus, il est sans doute rentré dans le piège d’accepter de s’exprimer lui-même en personne devant la caméra pour des paroles qui n’en valaient pas la peine. Donc l’impression que ça vient de lui et que ce serait son discours (voire son film) est encore plus confondante.
 

Dangers à l’horizon

En plus de se tromper lourdement sur les intentions/les idées du Pape et de les rétrécir au lavage (le Pape François n’a rien du « communiste cool et progressiste », qui dirait des pensées lisses, n’a rien non plus du grand philosophe ou de l’humble super-héros « ordinaire » qui révolutionnerait le monde des idées et qui changerait radicalement les lignes du Catéchisme, de l’Église et du monde), le film de Wim Wenders risque de générer non seulement des déçus (du côté des « progressistes »), mais surtout des hargneux et des diviseurs à l’intérieur de l’Église (du côté des « tradis » et de la Réacosphère : Salon Beige, Jeanne Smits, Riposte Catholique, Réinformation TV, et tous ces mauvais médias de désinformation « réinformante »). « Le Pape François » est le genre de films qui a tendance à crisper et à faire enrager des papolâtres d’une autre espèce (et pas des plus gentilles) : les tradis ennemis du Pape François (genre les cardinaux conservateurs à la cardinal Sarah), énervés par le portrait très « Théologie de la Libération » et « Che Guevara en blanc » anti-Clergé-carriériste, anti-cléricalisme, pro-pauvres et amis des personnes homosexuelles. Ces papolâtres traditionalistes rongent en ce moment le frein de leur insurrection, mais plus pour bien longtemps… Et ça, c’est très inquiétant. Le film de Wim Wenders vient mettre de l’huile sur le feu à ce niveau-là.
 

Ne nous y trompons pas. Ce film est fait par les ennemis bien-intentionnés du Pape, qui font au final partie de la même famille que les ennemis mal-intentionnés du Pape (même si dans un tout autre style). D’ailleurs, ils se font incroyablement écho à leur insu puisque ils portent le même nom : Viganò. En effet, quelle ne fut pas ma surprise de voir figurer dans le générique final du film de Wenders, en première place, le nom du cardinal remercié par Wim Wenders pour son film : Mgr (Dario Edoardo) Viganò, préfet du nouveau « Secrétariat de la communication » du Vatican et proche collaborateur du pape François… qui s’appelle exactement comme l’archevêque émérite Mgr (Carlo Maria) Viganò qui a lancé une récente accusation publique contre le Pape François ! On peut mettre cette correspondance sur le compte du hasard et de la coïncidence, comme le font la plupart des médias pseudo « catholiques » actuels (Famille Païenne, Aleteia, La Vie, KTO). Mais personnellement, je n’y crois pas du tout.
 

Contre toute attente, ce film enterre le Pape François avant l’heure. D’ailleurs, la musique du début résonne vraiment comme un requiem. Ça désigne accidentellement le documentaire de Wim Wenders comme un documentaire quasi testamentaire. D’où cette impression paradoxale de malaise qui envahit, je pense, toute personne catholique quand elle quitte la salle.
 

En résumé…

Finalement, le film de Wim Wenders a piégé le Pape François. Sans doute exactement comme ce dernier s’est laissé piéger précédemment, sur d’autres supports et plates-formes. On avait pu le constater par exemple dans beaucoup de petites vidéos Youtube auxquelles le souverain pontife a participé, où les messages sont hétérosexualistes et bien faiblards théologiquement parlant ; dans des prises de parole maladroites lors d’interviews d’avion ; ou dans diverses contributions hasardeuses (c.f. l’entretien avec Dominique Wolton – où on le fait justifier l’Union Civile…).
 

Il est toujours possible de positiver, de relativiser (ce qui « ne serait qu’un film »), de ne pas prendre les choses au tragique (pour « rester dans l’Espérance » et la « bienveillance vis à vis du Pape »), de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, et de se dire : ce film fait connaître le Pape, l’Église et des messages altruistes, humanistes, à des gens qui, sans ça, n’auraient jamais connu Jésus. On peut toujours se réjouir d’une vitrine positive, d’une image d’ouverture. Mais quand cette vitrine est un écran de fumée, il faut se rendre à l’évidence : il s’agit d’un piège de mauvais augure pour le Pape et l’Église. Voilà pourquoi, Monsieur Wim Werders, personnellement, je ne vous remercie pas, et n’applaudirai pas votre film-interview.

FRISE CHRONOLOGIQUE DE L’HOMOSEXUALITÉ EN FRANCE ET DANS LE MONDE

Cette frise chronologique est fait maison, et est à compléter avec la biographie de l’auteur, avec la em>Frise sur la pédophilie sacerdotale, ainsi qu’avec le Dictionnaire des Codes homosexuels.
 

1791 : Dépénalisation de l’homosexualité en 1791 : à la Révolution Française, les rapports homosexuels en privé entre adultes consentants ne sont plus poursuivis par la loi en France. Cependant, une police administrative est mise en place dès avant la Révolution et s’intensifie sous la Monarchie de juillet et le Second Empire : « registres des pédérastes ». Le but de ce fichage systématique était essentiellement de prévenir les chantages et les scandales publics tout en contrôlant la prostitution. Le fichage des individus homosexuels par la police s’est poursuivi jusqu’en 1981.

1868 : Création du terme « un homosexuel » par un Hongrois (Kertbeny) ; « un hétéro » un an après (1869). Bien sûr, à côté ont existé des termes renvoyant toujours aux actes et comportements sexuels (« pédérastes », « bougres ») ou à des théories (« invertis », « efféminés », « troisième sexe »). Mais pour la première fois, l’homosexualité devient une identité et un amour. On essentialise le fantasme et la pratique. Une personne est réduite aux personnes qui l’attirent érotiquement et par ses agissements.
 

1895 : Procès et condamnation d’Oscar Wilde en Grande-Bretagne pour homosexualité.

1896 : Parution à Berlin de Der Eigene, première revue homosexuelle au monde. En France, Akademos paraît en 1909.

1917 : À la suite de la révolution bolchévique, Lénine dépénalise les actes homosexuels en Russie. Staline reviendra sur cette loi en 1934.

1919 : Création à Berlin du premier institut de sexologie par Magnus Hirschfeld, détruit par les Nazis en 1933.

1930 : Opération de réattribution sexuelle de Lili Elbe, considéré comme une des premières personnes trans. Sa vie inspire le film « The Danish Girl » (2015) de Tom Hooper.

1937 : Début de la déportation des personnes homosexuelles dans l’Allemagne nazi à cause du paragraphe 175 du code pénal allemand.

Seconde Guerre mondiale : Camp d’extermination et triangles roses. Pas de personnes homosexuelles françaises déportées en tant que telles (Pierre Seel). Sous Vichy et à la Libération, réflexion sur le consentement et la majorité à 21 ans (peine d’emprisonnement quand l’acte homo implique un mineur ; peine double quand la pédophilie ou « attentat à la pudeur » est homosexuel). En 1974, la majorité est baissée à 18 ans. Entre 1960 et 1980, Amendement Mirguet considérant l’homosexualité comme un « fléau social ».

Fondation aux États-Unis de la première association homosexuelle, la Mattachine Society. Les Américaines lesbiennes se regroupent à travers Daughters of Bilitis. En 1954 en France, création du groupe Arcadie par André Baudry, ancien séminariste, prônant l’homophilie, connu pour ses « danses du tapis » et ses thés dansants (gay tea dance). Il est dissout en 1982.

1956 : Coccinelle, vedette de cabaret, est le premier Français à accomplir une opération de réassignation sexuelle, quatre ans après la très médiatisée transition de l’Américain Christine Jorgensen. Il obtient son changement d’état civil en 1959 et se marie en 1962 à l’église Saint-Jean-de-Montmartre.

1960 : Le député gaulliste Paul Mirguet fait adopter un amendement classant l’homosexualité parmi les « fléaux sociaux », au même titre que la tuberculose et l’alcoolisme.

Juin 1969 : Révoltes de Stonewall à New York (États-Unis), avec des descentes de flics réprimées par la population interlope. En 1970 a lieu à New York la première Gay Pride spontanée.
 

1971 : En France, émission radiophonique de RTL sur le thème « L’homosexualité, ce douloureux problème » animée en direct par Ménie Grégoire. Première « Gay Pride ». Les militants s’invitent au traditionnel défilé des syndicats du 1er mai. C’est cette même année qu’est créé le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), renommé en 1974 Groupe de Libération Homosexuelle (GLH). Il se réunit à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Création des Gouines Rouges.
 

1973 : La Cage aux Folles de Jean Poiret jouée au Théâtre des Variétés. L’année suivante, en 1974, la télévision française consacre pour la première fois une soirée à l’homosexualité en diffusant le film « Les Amitiés particulières » (1964) de Jean Delannoy, suivi d’un débat des Dossiers de l’écran.

17 janvier 1975 : Adoption de la Loi Veil sur l’avortement.

25 juin 1977 : Organisation à Paris de la première manifestation homosexuelle indépendante, de la Place de la République à la Place des Fêtes, à l’appel du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et du GLH. L’année suivante, en 1978 aux États-Unis, premier homme gay élu conseiller municipal de San Francisco, Harvey Milk est assassiné. Et à Paris, le premier bar gay à ouvrir au quartier du Marais s’appelle Le Village (fin 1978).

1979 : Fondation de la revue Gai Pied par Jean Le Bitoux (elle cesse de paraître en 1992). L’année suivante, en 1980, ouverture des Mots à la Bouche, première librairie gay parisienne.

1981 : Homosexualité déclassifiée comme une maladie. C’est à partir du 4 avril de cette année qu’a eu lieu la première véritable marche : 10 000 personnes à Paris, et le candidat à l’élection présidentielle François Mitterrand s’engage, quelques jours après cette manifestation, à dépénaliser l’homosexualité en France, engagement qu’il honorera l’année suivante.

9 août 1982 : Attentat rue des rosiers, au restaurant juif Goldenberg, en plein Marais, faisant 6 morts et 22 blessés. Cette même année, aux États-Unis, premiers Gay Games à San Francisco.
 

1983 : Apparition des premiers cas de SIDA, nommé « cancer gay » (en 1981, un article du New-York Times en a parlé pour la première fois ; et en 1982, l’acronyme Sida a désigné la maladie). En 1984, Daniel Defert fonde Aidesn première association de lutte contre le Sida. Sang contaminé distribué à des hémophiles de 1984 à 1985 (scandale divulgué seulement en 1990).

1987 : Proposition de création de « sidatoriums » pour les « sidaïques » par Jean-Marie Le Pen. Cette même année, au centre d’Amsterdam (Pays-Bas), inauguration de l’Homomonument commémorant toutes les « victimes » homosexuelles du monde entier. En 1989, le Danemark est le premier pays à instaurer un partenariat enregistré entre personnes de même sexe. En France, création d’Act-Up Paris, deux ans après Act-Up New York.

1991 : Après une année 1990 qui n’avait vu que 1 500 manifestants défiler dans les rues de Paris, le collectif Gay Pride est formé : 6 000 personnes sont alors comptabilisées Place de la Bastille. En 1993, la mobilisation atteint de nouveau le niveau de 1981 : 10 000 manifestants défilent contre le SIDA et pour le projet de contrat de Solidarité (le contrat d’Union Civile). L’Organisation Mondiale de la Santé retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Et toujours en 1993, toutes les chaînes de télévision françaises se réunissent pour diffuser le Sidaction.
 

1993 à 1995 : Gérard, le gérant de la salle de muscu, dans la série Les Filles d’à côté sur TF1.

1995 : Diffusion de la Nuit gay sur Canal +. Âge d’or des Gay Pride. Apparition des Europride et des Worldpride. Création du magazine mensuel Têtu par Didier Lestrade et Pascal Loubet avec le soutien financier de Pierre Bergé (la revue durera 20 ans, avec 212 numéros, et cessera de paraître en juillet 2015). Apogée d’associations comme AIDES, Act-Up, S.O.S. Homophobie. En 1996, Christophe Martet insulte Douste-Blazy en direct pendant le Sidaction : « C’est quoi ce pays de merde ? » (chute des promesses de dons). La même année, l’arrivée des trithérapies offre un avenir aux malades du Sida. L’Afrique du Sud devient le seul pays au monde dont la constitution interdit toute discrimination en raison de l’orientation sexuelle. Les « mariages » de même sexe y sont autorisés à partir de 2006. Le « père » de ces partenariats enregistrés, c’est le député hollandais Boris Dittrich.
 

1998 : Talk shows Ça se discute et Jour après jour, animés par Jean-Luc Delarue. C’est mon choix avec Évelyne Thomas. Génération AntiPaCS en 1998 : défilé sous la houlette de Christine Boutin. Création du CGL (Centre Gay et Lesbien) de Paris.

1999 : En France, reconnaissance des couples de même sexe comme partenariat enregistré.

2000 : Diffusion à la télévision du téléfilm « Juste une question d’amour » de Christian Faure sur France 2.
 

2001 : Loft Story, première télé-réalité, diffusée sur TF1 (avec Loana, Steevy Boulay, Jean-Édouard…).

2001 à 2014 : Bertrand Delanoë (PS) est maire de Paris. En 2002, les Pays-Bas sont le premier pays à accorder le droit au « mariage » et à l’adoption aux « couples » homosexuels.

2003 : Création de l’association Le Refuge à Montpellier (hébergement des personnes homos jetées dehors par leurs parents). Publication du Dictionnaire de l’homophobie dirigé par Louis-Georges Tin, et du Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes dirigé par Didier Éribon.

Promulgation d’une loi contre les insultes homophobes au même titre que les propos racistes ou antisémites. Il faut attendre 2012 pour voir adoptée une loi contre la transphobie. Le 5 juin, mariage illégal de Bègles par Noël Mamère. La même année, loi contre l’homophobie, et création de Têtue. Le 25 octobre, naissance de Pink TV sur le câble (aujourd’hui, la chaîne ne diffuse que des films pornos).

2005 : Création de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, célébrée tous les 17 mai. Initiative lancée par Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHOInternational Day Against Homophobia »).

2006 : Succès en France du film « Le Secret de Brokeback Mountain » d’Ang Lee. En Italie, Vladimir Luxuria devient la première personne trans à être élue députée.

2008 : Adoption accordée à titre individuel pour les personnes homosexuelles.

2009 : Pour le Pape Benoît XVI, le préservatif « aggrave le problème » du SIDA en Afrique.

2010 : Retrait du transsexualisme de la liste des maladies mentales.

15 mai 2012 : Élection de François Hollande à la présidence de la France.

Octobre 2012 : Publication de l’essai L’homosexualité en Vérité de Philippe Ariño aux éditions Salvator.

12 février 2013 : Les Femen envahissent Notre-Dame de Paris. Toutes relaxées. Anne Hidalgo les trouve « touchantes ».
 

24 mars 2013 : Manif Pour Tous avec 2,4 millions de manifestants à Paris contre le « mariage pour tous ».

17 mai 2013 : Mariage pour les couples de même sexe approuvée (vote à main levée imposé par Jean-Claude Gaudin). Adoption ouverte aux couples de même sexe.
 

Été 2013 : Palme d’or à Cannes pour « La Vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche.

Février 2014 : Publication du livre En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis chez les éditions du Seuil.

4 août 2013 : Act Up attaque à la peinture rouge la fondation Lejeune à Paris.

Été 2014 : Le Refuge reçoit l’agrément d’État. Elle bénéficie du butin de Fort Boyard en août.

8 octobre 2014 : Conchita Wurst, le chanteur travesti barbu autrichien, gagnant de l’Eurovision en mai, défend les Droits LGBT au Parlement Européen de Bruxelles (Belgique), en lien avec les rapports Lunacek et Estrela.

2015 : Vandalisation de l’expo d’Olivier Ciappa (cf. le timbre Marianne) contre l’homophobie à Toulouse. Par ailleurs, les « mariages » homosexuels sont autorisés dans l’ensemble des États-Unis.

13 novembre 2015 : Attentats parisiens au Bataclan et dans le 10e arrondissement, faisant plus de 130 morts. À la fin du mois, comparution de Christine Boutin à son procès suite à ses propos sur l’abomination de l’homosexualité dans la revue Charles en mars 2014.

31 mars 2016 : Nuit Debout sur la Place de la République, contre la Loi Travail.

1er juin 2016 : Autorisation du don du sang pour les personnes homosexuelles.

12 juin 2016 : Attentat d’Orlando (Etats-Unis) au Pulse, par Omar Mateen (homo lui-même) : 49 morts.
 

14 juillet 2016 : Attentat du camion fou de Nice juste après les feux d’artifice, par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel (bisexuel) : 85 morts.

Avril 2017 : Découverte de « camps de concentration les homosexuels » en Tchétchénie : Poutine dément leur existence. Dévoilement de 200 cliniques de déshomosexualisation en Équateur. Le policier Xavier Jugelé, homo et franc-maçon, est assassiné sur les Champs-Élysées et a droit à des obsèques nationales.
 

18 mai 2017 : Canular téléphonique de Cyril Hanouna à l’émission Touche pas à mon poste sur la chaîne C8, qualifié d’« homophobe » parce qu’il a piégé en direct des internautes d’un site de rencontres gays.

14 mai 2017 : Élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République Française. Lors de sa campagne, il défendait « toutes les familles » et « tous les amours ».

12 septembre 2017 : Marlène Schiappa, la Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes annonce que la PMA sera ouverte à toutes les femmes à partir de 2018. La mesure était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. À la fin mois, Philippe Ariño publie son livre Homo-Bobo-Apo refusé par la maison d’édition (Téqui) qui lui avait initialement fait la commande.

1er mars 2018 : Vote au Parlement Européen d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité à tous les États-membres. Les 7 et 8 mars, annulation des conférences Courage à Pau et Narbonne. Et à l’été 2018, première fois où le festival Paray-Le-Monial, après 4 ans de « Parcours homosexualité », n’héberge pas Courage.

29 mars 2018 : Découverte (peu médiatisée) de l’homosexualité de Nordahl Lelandais, assassin de la petite Maëlys en Isère (2017) et du jeune caporal Arthur Noyer en Savoie.

Juillet 2018 : Affaire Benalla (garde du corps rapproché de Macron) qui secoue pour la première fois dangereusement le Gouvernement. La raison sous-jacente, c’est la présomption de dissimulation d’homosexualité chez le président.

15 août 2018 : Éclatement du scandale des 300 prêtres pédophiles de Pennsylvanie (États-Unis). Le rapport de Mgr Vigano accuse le Pape François d’avoir couvert les pratiques homos d’un autre ex-cardinal nord-américain, Mgr McCarrick. Les cardinaux du monde entier s’entre-déchirent sur la question homosexuelle (même si, extérieurement, ils parlent de pédophilie), surtout depuis que le Pape François, dans l’avion-retour du Festival des Familles à Dublin (Irlande), a fait un lien entre homosexualité et psychiatrie. Deux tendances se dessinent : les progressistes (incarnés par le prêtre jésuite américain James Martin, auteur de Building a Bridge) et les conservateurs (incarnés par le cardinal guinéen Robert Sarah, appuyant Daniel Mattson).

19 août 2018 : Attentat dans un commissariat de Catalogne (Espagne) : un terroriste algérien musulman (Abdelouahab Taib) poignarde une policière, et se révèle homo.

Août 2018 : Organisation des Gays Games (Jeux Olympiques) à Paris. Dans la série Demain Nous Appartient sur TF1, le couple homo Bart-Hugo occupe le haut de l’affiche.
 

2018 : L’Inde dépénalise l’homosexualité.

2019 : Taïwan devient le premier pays d’Asie à reconnaître le « mariage » homosexuel.

2019 : Le journal L’Équipe dote son supplément d’une couverture sur l’homophobie dans le sport avec l’image de deux nageurs qui s’embrassent (en l’honneur de la sortie du film « Les Crevettes pailletées »).

Procès de Marc-Yvan Teyssier pour homophobie le 5 juillet 2018 : un simple beauf jugé comme un dangereux criminel


 

(Note de l’auteur : Je publie ce rapport d’audience avec l’aimable autorisation de Marc-Yvan. Aimable… que dis-je ? Plus qu’aimable : Humble. Car vu comment je ne l’épargne pas dans mon descriptif, il faut être sacrément humble pour accepter d’être charitablement humilié de la sorte. Rien que pour ça, chapeau bas Monsieur Teyssier. J’ai passé (sans rire) trois bonnes journées (et notamment mon trajet aller-retour de Paris à Hautecombe) à mettre en forme et rédiger cet article. Donc merci de l’honorer, sachant en plus que ce procès est un avant-goût d’autres procès dont nous, catholiques ou clercs opposés au « mariage gay », allons faire les frais très prochainement.)
 
 

I – UNE ERREUR JUDICIAIRE EN PASSE DE DEVENIR ORDINAIRE

C’était le 5 juillet dernier (2018 : voir la biographie). J’ai eu l’opportunité d’assister à l’audience publique du procès de Marc-Yvan Teyssier au Tribunal de Grande Instance de Paris pour homophobie, orchestré par l’association Mousse (collectif homo de Sciences Po Paris). Je n’ai pas perdu une miette de ce moment d’anthologie de ladite « Justice » française. Et je vais à présent, avec l’autorisation de l’intéressé, mettre par écrit et publier sous forme d’article, tout ce que j’ai entendu d’hallucinant de part et d’autre, pour rendre un peu justice à Marc-Yvan, le critiquer aussi (car son ignorance et sa beaufitude est à l’image de l’homophobie et de la bêtise de la très grande majorité des catholiques pro-Vie de La Manif Pour Tous), et montrer combien la Justice de notre pays est en train de marcher sur la tête et de devenir une injustice, une loi du talion.
 

Étaient présents dans la salle d’audience : au centre, les trois juges (trois femmes : Madame la juge-rapporteur, Madame le Président, une assesseur) ; sur la gauche, Madame la greffière ; sur la droite, Madame le Procureur ; derrière, Marc-Yvan Teyssier (l’accusé), les deux avocats (l’avocat de l’association gay Mousse – maître Étienne Deshoullères – et l’avocat de Marc-Yvan Teyssier – maître Salim Mamlouk) ; et enfin, dans la salle, une dizaine de personnes assises (toutes des hommes).
 

L’objet de l’accusation, ce sont cinq tweets écrits sur Twitter par Marc-Yvan Teyssier, sur un compte qui a été depuis effacé : le premier date du 25 février 2017 (« Les déviances promues par la LGBTise sont abominablement reprises par les médias preuves de leurs aberrations »), le deuxième du 26 février 2017 (« Bien sûr que je persiste. L’amour vers sert d’alibi pour justifier les abominations indignes de l’être humain, pas pour moi ! »), le troisième du 12 mai 2017 (« Résolument #EnMarge car les Français ne méritent pas le chaos qui approche. #EnLutte contre la pornographie, la LGBTise, l’euthanasie, l’IVG »), le quatrième du 14 juin 2017 (« Demain ? Pire que l’union de 3 hommes celui de 3 femmes… L’homosexualité n’est que la négation de notre humanité homme-femme »), le cinquième du 14 juin 2017 (« Humainement et dignement un enfant ne peut être aimé et choyé que par un homme et une femme. Tous les autres sont des imposteurs, des loups. »).
 


 

Maintenant, je vais vous résumer par ordre chronologique les discours qui ont été tenus pendant cette audience, de la manière la plus fidèle et synthétique possible.
 
 

II – DÉROULEMENT DU PROCÈS

1) La juge-rapporteur :
 

La juge-rapporteur a démarré les festivités. C’est celle qui, aux côtés de la juge-procureur (dont je parlerai un peu plus tard), s’est montrée la plus incisive et la plus idéologue.
 

Dans un premier temps, Marc-Yvan a été appelé par elle à la barre et elle lui a soumis un interrogatoire sur ses cinq tweets. Ça a été un vrai dialogue de sourds, un échange stérile et de mauvaise foi, mais à l’apparente neutralité puisque la juge-rapporteur n’a fait que citer ce qui avait été écrit et inscrit de source sûre par Marc-Yvan. Je dis « apparente neutralité », parce que d’une part nous n’avions pas accès aux tweets des internautes qui avaient suscité les réponses incendiaires de Marc-Yvan, d’autre part parce que la juge a, pour chacun des tweets, fait résonner les mots les plus impressionnants, pour les couper de leur contexte d’énonciation, les diaboliser et leur faire dire la haine des personnes homos qu’ils ne disaient pas.
 

Tout d’abord, Marc-Yvan a été interrogé scolairement sur la culture G (G comme « Gay », bien entendu…). Pour commencer, la juge lui a demandé, de manière très infantilisante, s’il savait décliner le sigle LGBTSavez-vous ce que signifie le sigle LGBT ? »), comme si nous, personnes homos, nous réduisions à un sigle, et que connaître celui-ci était un gage d’amour et d’intérêt basique pour les personnes homos (Ça m’a fait penser à la question qui était posée systématiquement aux candidats à la présidence en 2017 pour savoir ce que symbolisait les couleurs du drapeau français, dans le but de vérifier s’ils feront de bons présidents ou non, et qui parmi eux serait le « mauvais élève » non-patriote et la risée de tous s’il ne savait pas « ça »…). Entre parenthèses, chercher à piéger Marc-Yvan sur une appellation somme toute très récente de la communauté homo, et avoir surtout la naïveté de croire que l’homophilie passerait par la connaissance d’un sigle – à rallonge en plus ! –, c’est un peu le bossu qui se moque du chameau, ou l’ignorant qui érige quelques éléments culturels en « évidences » et en « savoir universel » qu’ils ne sont pas… parce que si j’interrogeais la juge-procureur sur la vraie culture homosexuelle, je suis persuadé qu’elle n’y connaîtrait pas grand-chose et qu’elle blêmirait à la lecture de mon Dictionnaire des Codes homosexuels… Mais passons.
 

La juge-rapporteur ne s’est pas cantonnée au sigle « LGBT ». Elle a essayé de piéger Marc-Yvan sur des mots qu’il a parfois employés ou qu’elle lui a attribués (« Pensez-vous qu’il s’agisse d’une mode ? »), des concepts très relatifs et difficiles à définir (Qui, par exemple, saurait me définir ce qu’est une « mode » ? ou la « Vérité » ? Et concernant plus particulièrement l’homosexualité, s’il y a bien quelque chose qu’on ne connaît pas, c’est précisément sa genèse et sa durabilité…).
 

La magistrate a eu la malhonnêteté de faire les questions et les réponses à Marc-Yvan pour lui attribuer ses propres amalgames à elle, et donc pour le coincer : « ‘Abomination’, pour vous, c’est le mariage homo ? » Est-ce ça, le rôle d’un juge ? Elle a fait une fixette sur des mots impressionnants quand ils sont coupés de leur contexte biblique ou psychanalytique : « Qu’entendez-vous par ‘déviances’ promues par la LGBTise ? par ‘abominations indignes de l’être humain’ ? » ; « Quand vous parlez de ‘chaos’, de quoi s’agit-il ? ». La même erreur de lecture et extrapolation avaient été faites dans le cas du procès de Christine Boutin par rapport au mot « abomination ». Stigmatiser quelqu’un pour son seul usage de termes bibliques tels qu’« abomination », « chaos » et « déviances », c’est comme traîner en procès nos ancêtres pour des mots qui ont pris avec le temps des connotations bien différentes de leur création et emploi d’origine. Je pourrais prendre l’exemple du mot « perversion », qui dans le langage commun a pris une teinte extrêmement péjorative et limite insultante, alors que dans le jargon psychanalytique, « perversion » signifie « non-contrôle de pulsions » : quand Freud écrivait que l’enfant était un « pervers polymorphe », jamais il n’a induit que c’était un futur psychopathe ! Le discours de cette juge-rapporteur est l’illustration du travers nominaliste et sentimentaliste dans lequel nos institutions judiciaires sont en train de tomber. La magistrature française se remplit de gens pour qui les mots sont déjà les choses auxquelles ils renvoient ainsi que les conséquences (dramatiques et supputées) de ces choses.
 

De plus, la juge-rapporteur a posé à Marc-Yvan des questions sur des thèmes complexes qui ne réclament pas deux petites phrases de réponse pour être résolus (j’en sais quelque chose puisque j’en ai écrit plusieurs livres ! Et ce n’est pas fini !). Tout cela pour le pousser aux amalgames et les lui imputer ; « Pour vous, c’est sur le même plan, l’euthanasie, la pornographie, l’IVG ? Quelle est la logique ? » Au passage, face aux réponses de Marc-Yvan, elle ne se positionnait jamais. Elle se drapait dans un relativisme subjectiviste, en se contentant de répondre laconiquement et dédaigneusement : « C’est votre point de vue. » (traduction : cause toujours, tu m’intéresses). Ou bien elle assénait ses propres avis par une hypocrite posture questionnante, qui affirmait plus qu’elle n’écoutait et n’attendait de réponses.
 

La juge-rapporteur a infantilisé Marc-Yvan quand ce dernier a essayé de dire (avec des mots maladroits et mal choisis, j’en conviens) que dans cette histoire il a été attendu au tournant, surveillé, piégé sur son pire défaut (l’impulsivité). En effet, Marc-Yvan lui a déclaré textuellement qu’« il avait été poussé à la faute ». Et la juge-rapporteur a pris cette phrase pour une tentative chez l’accusé de nier sa responsabilité, pour l’attitude puérile qu’elle n’était pas… parce qu’en réalité, c’est elle qui le traitait comme un gamin : « Vous êtes majeur, que je sache, Monsieur Teyssier… »
 

À un moment, l’interrogatoire fut assez glaçant : la magistrate s’est mise – sans doute à son insu – à reprendre mot pour mot les paroles de Ponce Pilate (« Qu’est-ce que la Vérité ? » Jn 18, 38) face au Christ, pendant le procès de ce dernier : « C’est quoi, la Vérité ? (…quand vous parlez de ‘vérité’ dans votre tweet.) » Le procès a pris alors une tournure eschatologique que personne n’avait vu venir.
 

Plus flagrant était le chantage aux sentiments instauré par la juge-rapporteur. Son discours transpirait la spéculation sur les effets et les impressions générés par les fameux « tweets de la Honte », ainsi que la confusion (objectivement homophobe puisque nous, personnes homos, ne sommes pas un sigle mais des personnes) entre le sigle LGBT et les personnes homos : « ‘LGBTise’ : Ne pensez-vous pas que certaines personnes, en lisant ce néologisme, pourraient le percevoir de manière douloureuse ? » ; « Est-ce que vous pensez qu’une personne homosexuelle qui élève des enfants ne soit pas blessée par vos propos ? » ; « Comment pensez-vous que ces tweets peuvent être perçus ? » La juge-rapporteur a associé abusivement des actes – dénoncés par Marc-Yvan – et un collectif de personnes, pour ensuite attribuer son abus de langage à l’accusé : « Vous croyez vraiment que pour l’association Mousse, tout s’achète et se vend ? » En gros, elle a tenté de faire du débat légitime sur la PMA (Procréation Médicalement Assisté) et la GPA (Gestation Pour Autrui) une affaire d’attaque de personnes. Quelle malhonnêteté ! Elle a même déformé un des tweets de Marc-Yvan, pour le rendre homophobe et le convertir en agression personnelle (alors que par exemple, on peut tout à fait s’opposer à l’homosexualité en tant qu’actes : ce n’est pas de l’homophobie) : « L’homosexuel [à la place de « l’homosexualité »] n’est que la négation de l’Humanité homme-femme. »
 

Elle a également essayé de prendre Marc-Yvan au piège de son créationnisme… parce qu’au fond, c’est aussi elle qui essentialisait – et ça c’est ultra homophobe – le désir homosexuel en espèce (« les » homos), sous couvert de foi, et sous-entendait que « les homos seraient des créatures divines » : « Les personnes homos ont été elles aussi créées par le Créateur, non ? ».
 

Moment sidérant : elle a défendu (toujours en prêtant ses interprétations personnelles à la logique créationniste de Marc-Yvan, pour ne pas les assumer elle-même) que l’Humanité initiale créée par Dieu aurait été à la base asexuée, donc angélique, androgyne et/ou unisexuée. En se basant sur une lecture très personnelle et revisitée des Saintes Écritures, et en particulier de la Genèse, la juge a postulé que l’Humanité créée par Dieu (avant l’existence de « Ish » et « Isha ») était originellement asexuée : « Cette humanité est d’abord créé sans cette différenciation sexuelle. » Donc que la glorification de la différence des sexes par Marc-Yvan ne tenait pas debout et n’était même pas biblique… Ça sortait d’où, ce nouveau récit des origines de l’Homme formé par Dieu ? De la Kabbale ? De quelle version de la Bible ? Pas la catholique, en tout cas. Il s’agissait plutôt de la version luciférienne (Ish et Isha sont décrits comme des « êtres de feu » par les rosicruciens).
 

Comme elle n’était pas à une approximation près, la juge-rapporteur s’est également mise à défendre « l’homoparentalité » sous prétexte qu’elle ne croyait pas en la prévalence de la différence des sexes pour aimer, pour procréer et éduquer au mieux tout enfant (alors que l’Amour véritable, c’est par définition l’accueil de la différence des sexes). Et pour pousser une nouvelle fois Marc-Yvan à l’amalgame, elle lui a prêté un discours généraliste et simpliste, sans nuances, comparant pour le coup les couples homos avec les couples « hétéros », pour justifier par défaut les adoptions dites « homoparentales » : « Pensez-vous que tous les enfants qui ont un père et une mère sont choyés par leurs parents ? »
 

À la fin, en vraie midinette (je parle toujours d’une juge et d’une audience au Tribunal de Grande Instance, si si : pas du café du commerce), la juge-rapporteur s’est faite le chantre de l’Amour, en utilisant le Christ pour justifier tous les sentiments amoureux humains : « Il me semble que le message du Christ était un message d’Amour, non ? »
 

Et comme elle n’assumait pas ce qu’elle défendait, elle a tenu exactement le discours bobo-bisexuel qui, au nom de « l’amour », nie les étiquettes « hétéros, homos, bis, trans » (LGBT, en somme) qu’il a préalablement créées : « Est-ce que vous pensez qu’avoir une orientation sexuelle, ça se sépare ? » Là encore, elle nous a fourni une nouvelle preuve d’homophobie gay friendly, qui efface verbalement l’homosexualité tout en promotionnant sa pratique.
 
 

2) Marc-Yvan Teyssier :
 

Marc-Yvan est l’archétype de ce que j’ai l’habitude d’appeler le bobo catho anar d’extrême droite. Autrement dit, un franc-maçon de droite (pléonasme) qui s’ignore. D’ailleurs, ce n’est pas pour des prunes qu’il exerce le métier d’agent immobilier et qu’il habite Lyon (Boboland). Je rappelle, pour ceux qui ne savent pas détecter les francs-maçons « cathos », que leur discours repose sur les trois champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie actuelle (lumière-tissu + architecture + humanisme intégral), et qu’ils y rajoutent un messianisme christocentré et un millénarisme transformant Jésus en puissance, en force lumineuse, en racines, en conquête, en croisade identitaire, en culture à transmettre, en patrimoine civilisationnel traditionaliste à rebâtir, en groupe armé des armes humaines, en géniteurs voués prioritairement au mariage procréatif ou au célibat consacré ascétique et abnégationniste.
 

Et avec Marc-Yvan, on retrouve presque tous ces ingrédients. Pendant son procès, il a d’ailleurs défendu ses points de vue et ses tweets au nom d’une radicalité sans concession, d’un jusqueboutisme à ses yeux « héroïque et saint » : « C’est spontané. Je l’exprime de façon honnête et cohérente. » Or la Franc-Maçonnerie, comme l’étymologie l’indique, est précisément fondée non sur la Vérité-Charité mais sur la franchise, la sincérité, la bonne (et parfois mauvaise) intention.
 

En vrai franc-maçon de droite, il a plaidé pour la construction et la perduration d’un système théocratique d’inspiration catholique, d’une civilisation. Il l’a soutenu pendant l’audience : le chaos, à ses yeux, c’est « tout ce qui ne va pas dans le sens d’un maintien de la civilisation ». Dans ses réponses, il a démontré qu’il sacralisait la différence des sexes en elle-même, en la vidant d’Amour et du célibat consacré, et donc en l’hétérosexualisant et en la décatholicisant : « L’abomination, c’est tout ce qui est hors du mariage homme-femme. » C’est une vision pas catholique et particulièrement hétérosexuelle de la vocation chrétienne, étant donné que la spécificité de l’Église Catholique, c’est précisément de ne pas proposer comme unique horizon de bonheur et de don entier à Dieu le mariage procréatif ; c’est aussi de proposer le célibat consacré (chose que ne font pas les autres religions monothéistes telles que l’islam ou le judaïsme). Marc-Yvan, au contraire, s’est fait le défenseur d’un « ordre naturel » (la présence des deux parents biologiques auprès d’un enfant) qu’il a présenté comme « l’Idéal » planétaire par excellence. Quand il a donné sa définition de la « Vérité », il a déclaré : « C’est l’union homme-femme. C’est la loi naturelle. C’est l’ordre des choses. Il y a des évidences. » Il a fermé le débat par un dogmatisme et un naturalisme spiritualiste qui vidait la différence des sexes d’Amour. C’était dramatique… et un terrible contre-témoignage. En plus, preuve qu’il a érigé la loi naturelle en idole, c’est qu’il l’a comparée au « Graal ». Ce naturalisme mystique est typiquement franc-maçon… même si c’est du maçonnisme à la sauce catholique (N’oublions pas que les francs-maçons sont fascinés par la Quête du Graal…). Pour son malheur, Marc-Yvan est un pragmatique machiavélique (au sens historique de l’adjectif). Il estime que la défense de la Vie, de la Vérité et de l’ordre naturel (incarné par le mariage femme-homme et la famille… et accessoirement par l’Église Catholique pré-Concile Vatican II) autorise tous les actes et les propos : « C’est un idéal qui justifie une certaine violence. » C’est une reprise de « La fin justifie les moyens » de Machiavel…
 

Concernant les lois transhumanistes, Marc-Yvan est tombé dans le créationnisme le plus archaïque : « C’est la logique d’exemption du Créateur. On repousse nos limites. On se coupe du Créateur. » Il fait partie de ces catholiques qui n’ont pas appris à justifier leurs points de vue sur des faits sociaux et sur la vie autrement que par des arguments spiritualistes (c’est une hérésie spirite qui pourrait être qualifiée de « spiritualisme intégral » : le cardinal Sarah nous en offre régulièrement l’illustration…). C’est une foi désincarnée, qui méprise notre époque et qui ne s’adapte pas aux personnes qui ne croient pas en Dieu. En somme, c’est du pharisaïsme, de l’hermétisme (… et Dieu sait si les francs-maçons sont disciples de l’hermétisme !).
 

La plus grosse bourde qu’il ait faite (alors que pourtant, je l’avais prévenu : si le mot « hétérosexualité » sort en tant que synonyme de « différence des sexes », tu es foutu), c’est de se présenter comme hétérosexuel : « Moi, je suis hétéro. » Même si après il a exprimé une vérité (« Distinguer l’hétérosexualité et l’homosexualité, c’est une bêtise. »), elle a été préalablement invalidée par le fait qu’il se soit défini comme « hétéro » juste avant (car ainsi, il a essayé de se démarquer de l’homosexualité… donc il a bien créé une distinction entre hétérosexualité et homosexualité, quoi qu’il en dise…).
 

Marc-Yvan est l’archétype de l’hétérosexuel gay friendly : il confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité (sachant que l’hétérosexualité est le pilier du lobby LGBT, contrairement à l’idée reçue que ce groupe reposerait uniquement sur la défense de l’homosexualité), et en plus il observe (comme tous les gays friendly) un respect d’indifférence à l’égard des personnes homos (donc un respect en carton, très proche de l’homophobie) : « Pour moi, ça [l’homosexualité] n’a pas d’importance. » Étonnant mais pourtant vrai : le boboïsme d’extrême droite reprend en fait les arguments du boboïsme gauchiste. Par exemple, pendant l’audience, j’ai halluciné mais Marc-Yvan a défendu sa « liberté de penser » (Florent Pagny le Retour !). Depuis quand, nous, catholiques, défendons la « liberté de penser » ? Nous pensons (comme nous pouvons), tout simplement.
 

Il faut le dire : Marc-Yvan a été particulièrement nul pour se défendre (j’ai compris pourquoi cette fois-ci il avait loué les services d’un avocat, même incompétent…). Par exemple, il a nié qu’en parlant des loups (par une animalisation) dans ses tweets, il effaçait l’humanité des personnes homos… alors que c’est vraiment l’impression que donnait un de ses posts. Et il eût été honnête de le reconnaître. Quand je dis que Marc-Yvan a une fois de plus raté son oral, c’est qu’hormis le martèlement de ce créationnisme naturaliste, et quand il ne se justifiait pas par des arguments natalistes péremptoires, bizarrement, Marc-Yvan ne répondait pas directement aux questions concernant les points de morale soulevés par la juge-rapporteur, et esquivait les réponses en extériorisant au contexte de rédaction des tweets. Il ne fournissait pas d’explications aux questions de morale sexuelle formulées par la juge-rapporteur. Par peur, je crois, d’aggraver son cas. Mais c’est ainsi, par ces non-dits, qu’il a aggravé son cas !
 

Je vais être sévère mais réaliste. La seule chose intelligente que Marc-Yvan ait sortie pendant son procès (et d’ailleurs, ce fut l’unique moment suspendu où il a été vraiment écouté par tous, où on entendait les mouches voler dans la salle d’audience), c’est quand il a expliqué que l’homosexualité était un prétexte qui instrumentalisait les personnes homos, et le cheval de Troie des lois transhumanistes telles que le « mariage gay » et la GPA… ce qui, sur le terrain, se révèle très vrai : « Les personnes homos sont les victimes. […] Je suis contre la GPA, y compris pour les couples hétérosexuels. […] La victime, c’est l’enfant. » Mais sur la totalité d’un oral raté, ce moment de grâce et de Vérité a de grandes chances de tomber aux oubliettes. Et en plus, croire que les seules victimes du « mariage gay » sont les enfants, c’est négliger que les premières victimes (bien avant les enfants, les mères et les pères) sont d’abord et surtout les personnes homosexuelles.
 

À la fin de son interrogatoire ubuesque (digne du procès d’Alice dans « Alice au pays des merveilles » de Walt Disney), j’ai compris que Marc-Yvan a été transformé par ses auditeurs en non-personne. La preuve, c’est qu’au moment où sa « personnalité » a été déclinée par la juge-rapporteur, il n’était question que d’un descriptif d’État Civil on ne peut plus neutre : « Il est agent immobilier. Marié avec 9 enfants. » Point. Ça s’est arrêté là. C’est ça, la « personnalité » d’un individu, dans le jargon juridique français : un portrait-robot complètement désincarné, une nomenclature scientifique glaciale. À ce moment précis, j’ai réalisé l’inhumanité de notre système judiciaire.
 
 

3) Madame le Président :
 

Après l’« échange » entre la juge-rapporteur et Marc-Yvan, Madame le Président a pris brièvement la parole, en arrivant à la conclusion d’une « stigmatisation de certaines personnes » concernant l’affaire Teyssier. Bref, elle est rentrée dans le jeu idéologique et personnaliste de la magistrate assise à sa droite : les questions de la juge-rapporteur – qui d’une autre manière stigmatisait tout autant les personnes homos que les tweets de Marc-Yvan – ont eu leur petit effet. Madame le Président a cependant eu l’intelligence – ou la nuance – d’interpréter le mot « abomination » utilisé par Marc-Yvan non par rapport aux personnes homos mais en relation avec les « conséquences sociétales » de certaines lois. Mais cela va-t-il peser sur la décision finale ?… J’ai vraiment des doutes.
 
 

4) Maître Étienne Deshoullères (le petit bonhomme de Mousse)
 

Ensuite, ce fut au tour de l’avocat de l’association Mousse, Étienne Deshoullères (déjà contacté dans le cadre du procès beaucoup médiatisé contre Christine Boutin), de s’exprimer.
 

Sa plaidoirie fut spectaculairement courte : c’est une technique très courue de ceux qui croient trouver raison dans la concision… mais dans le cas précis de maître Deshoullères, c’est plutôt parce qu’il n’avait pas d’arguments : ce genre de personnes ne parlent jamais de l’homosexualité, de l’homophobie, ni de la pratique homosexuelle en tant que telles : pour eux, elles ne sont pas des sujets et ne doivent en aucun cas être problématisées, questionnées, entachées de négativité.
 

D’emblée, il a démarré en se justifiant de ne pas faire ce qu’il faisait : « Il ne s’agit pas d’un procès contre la religion ou par rapport à l’opposition à la GPA. » Ah bon ? Pourtant, les deux uniques alibis des tweets de Marc-Yvan étaient objectivement la Foi catholique et l’opposition à la GPA. Et Marc-Yvan siégeait au banc des accusés non pas uniquement à propos de la façon d’exprimer certaines idées, mais pour les idées en elles-mêmes (l’opposition à l’homosexualité en tant que pratique, la critique du lobby LGBT et des lois et droits soi-disant portés par la majorité des personnes homos, sa vision créationniste et catholique de l’amour et de la famille, etc.). Et ça, l’avocat de l’accusation s’est bien chargé de le lui faire comprendre, quand c’était possible, au moyen du chantage émotionnel et de la menace.
 

Effectivement, l’argumentaire de maître Deshoullères était presqu’exclusivement basé sur les « effets » (supposés « blessants ») surévalués des mots et des tweets. Il a répété ce terme plusieurs fois : « Ces mots ont des effets sur les personnes gays, bisexuels, lesbiennes, transsexuelles. » De quels « effets » parlait-il, au juste ? Il s’est bien gardé de les décrire, pour laisser tout imaginer, et a fortiori le pire (vague de suicides, dépressions, meurtres homophobes venus presqu’uniquement de l’extérieur, etc.). Maître Deshoullères a ainsi exprimé tacitement une absurdité : que les tweets de Marc-Yvan auraient tué. Et le pire, c’est qu’il présentait ces effets « désastreux » comme des preuves factuelles irréfutables, alors qu’en réalité, ils étaient le pur produit de son imagination (Si je me trompe, que les individus connaissant des personnes s’étant suicidées à cause des tweets de Marc-Yvan se signalent !). Maître Deshoullères, en plus de tomber dans l’amalgame – pourtant simpliste à éviter – entre faits et effets, a manifestement versé lui aussi dans le nominalisme (le mot qui remplacerait et créerait la réalité qu’il nomme). Et ce nominalisme est par essence psychotique : il brouille la frontière entre le mot et la chose (par exemple, pour la personne psychotique, le mot « chien » peut mordre). Venant d’un magistrat, ce genre de raccourcis est plus que limite…
 

Mais la paranoïa de l’avocat de Mousse ne s’est pas arrêtée là. Il s’y est pris de différentes manières pour justifier ses fantasmes personnels. D’abord, il a intériorisé l’ennemi pour mieux le grossir, surévaluer son influence et appuyer son propre complotisme. Il a parlé de « l’homophobie intériorisée » (et de son analogue tout aussi indémontrable : « la haine de soi »), ce nouveau concept très en vogue chez les militants homosexuels qui s’inventent un traître interne pour rendre dangereux tout opposant homosexuel à la boulimie de « droits homos » actuelle, un traître d’autant plus dangereux qu’il serait invisible et semblable à eux-mêmes ! : « L’homophobie blesse les gens principalement parce qu’elle est intériorisée. » ; « Les personnes vont intérioriser une haine d’elles-mêmes. » ; « Il convient de condamner l’appel à la haine de soi. » ; etc. Ensuite, il a utilisé l’homophobie comme un concept non-étayé et péjoratif – ce qui fait injure aux personnes homosexuelles et aux attaques réellement homophobes dont elles font l’objet –, tout ça pour stigmatiser une personne et exagérer la violence des actes dont il l’accusait. Et ça, c’est malhonnête. L’adjectif « homophobe » (exemple : il a parlé des « propos homophobes » de Marc-Yvan) n’est pas un argument, et encore moins un bout de scotch discursif qu’on colle sur la bouche de quelqu’un qu’on veut faire taire et attaquer. L’homophobie, ce sont des faits autrement plus lourds !
 

Le plus grave – car ça c’est la base de l’homophobie -, c’est que maître Deshoullères, sous couvert de nous défendre et de lutter contre l’homophobie, a brillé par son homophobie puisqu’il nous a réduits – nous personnes homosexuelles – à notre homosexualité, à nos actes et nos comportements amoureux et génitaux, à notre tendance sexuelle : « Viser un comportement sexuel qui est inhérent et constitutif des personnes homosexuelles, c’est viser les personnes homosexuelles. » Il a même imposé une censure sur tout discours et analyse de l’homosexualité : « Critiquer l’homosexualité, c’est critiquer un groupe de personnes. » Sous-entendu on ne peut plus dire du mal de l’homosexualité ni dénoncer les mauvaises pratiques posées par une personne homo, sous peine d’être jugé homicide et homophobe. Je ne savais pas que nous, personnes homosexuelles, étions des anges et des animaux, à l’abri de tout mal… Je ne savais pas non plus qu’il était interdit de parler d’homosexualité, et que cette interdiction était légale parce que « gay friendly »…
 

La vision cauchemardesque de l’homophobie adoptée par maître Deshoullères contrastait totalement avec un optimisme progressiste qui édulcorait celle-ci dans le même mouvement. Ses constats sociologiques étaient d’ailleurs des plus douteux : « La société est moins homophobe » : De quelle société parlait-il ? Celle du monde publicitaire et législatif, ou la société réelle ? Et sur quoi se basait-il pour avancer cette amélioration ? Parce que sur le terrain, je constate au contraire une recrudescence des actes homophobes, en particulier dans les pays dits « gays friendly » où les lois pro-gays sont passées contre l’avis d’une large partie de la population.
 

En guise de conclusion de sa démonstration bâclée, maître Deshoullères a réclamé contre Marc-Yvan « une sanction exemplaire ». Cette assertion prouve deux choses effrayantes : 1) Premièrement, que dans cette affaire, ce n’est pas Marc-Yvan qui a été véritablement jugé (en gros, ce dernier paye pour « les autres », et en particulier pour une catégorie de la population dont les contours sont très flous et dont l’existence reste à démontrer, à savoir « tous les homophobes invisibles », tous les « contre-exemples ») ; 2) Deuxièmement, la fonction majoritairement et purement symbolique du procès, procès qui pour le coup ne repose plus sur le Réel, mais sur un modèle qu’on veut appliquer à ce dernier. Ce type de réclamations et d’accusations ne brille pas par son professionnalisme ni par sa justesse.
 
 

5) Madame le Procureur :
 

Madame le Procureur est venue enfoncer le clou, en renfort de ses camarades gays friendly en robe. D’un côté, elle a avancé que « chacun a le droit d’exprimer ses opinions », de l’autre elle a placé arbitrairement les propos de Marc-Yvan hors du cadre acceptable et tolérable de la « liberté d’expression ». Autrement dit, si dans un premier temps elle a concédé à Marc-Yvan le bénéfice du contexte objectivement violent des réseaux sociaux (qui rendent quasiment impossible, surtout sur Twitter, la sérénité des débats), ça a été pour mieux invalider ensuite cette circonstance atténuante dans le cas précis de Marc-Yvan, et pour que l’argument du contexte ne soit plus pris en compte, tout comme l’argument de la liberté d’expression, et même l’argument de l’objet des tweets (à savoir l’opposition à la PMA et à la GPA) : « Ce n’est pas vraiment la PMA et la GPA qui sont visées » par la plainte de Mousse, a-t-elle décrété. Pourtant, les intentions réelles de Marc-Yvan, elles, visaient bel et bien la PMA et la GPA, et non les personnes homos. Je connais Marc-Yvan : je ne l’ai jamais vu s’en prendre à moi ou à une personne homosexuelle.
 

Madame le Procureur a continué à étoffer la corde sensible des lecteurs homosexuels ou gays friendly des tweets de Marc-Yvan, en faisant clairement du procès d’intentions pour nous victimiser : « Dans le cas de Monsieur Teyssier, c’est plus que de la maladresse. Il y a une intention de blesser. » Est-elle, elle aussi, dans l’esprit de Marc-Yvan ? « Comment une personne, à la lecture de ces tweets, ne puisse pas être blessée par des propos qui sont naturellement outrageants, qui peuvent blesser n’importe quelle personne homosexuelle normalement constituée ? » Ces magistrats ne restent pas à leur juste place : ils cherchent à rentrer dans notre tête et dans le ressenti des personnes homos, en extrapolant notre sensibilité et notre ressenti, nos blessures, nos impressions. Car par ces phrases lapidaires sur l’« idéologie LGBT », Marc-Yvan voulait-il sciemment nous blesser ? Non. On ne peut pas mettre sa bourrinerie du côté de la vengeance ou du calcul. Elle se situe plutôt dans l’impulsivité narcissique et dans la paranoïa conspirationniste.
 

De plus, à l’instar de maître Deshoullères, Madame le Procureur a eu l’homophobie de nous réduire, nous personnes homosexuelles, à notre homosexualité, comme si nous ne nous définissions que par notre tendance érotique, par les personnes qui nous attirent sexuellement, par nos sentiments et par nos actes génitaux ou corporels, par un groupe politique et par des lois qui passent en notre nom… : « L’acronyme LGBTise renvoie de facto aux personnes homosexuelles elles-mêmes. » ; « Ça renvoie à un groupe de personnes. » ; « ‘Tous les autres’, ce sont bien les personnes homosexuelles. » ; « Il y a quelque chose de très artificiel à distinguer l’homosexualité et les personnes homosexuelles. » Par ses tweets, Marc-Yvan aurait, selon elle, touché « à notre être, à notre vie » : là, on nageait en plein délire…
 

Enfin, loin d’observer le droit de réserve qui sied à son rang de magistrate, loin de rester neutre, Madame le Procureur a endossé son masque de passionaria gay friendly, s’est carrément montrée favorable aux droits pro-gays (« Ces droits devraient leur être accordés. ») et a demandé en conclusion « une peine d’amende de 5000 euros » contre Marc-Yvan. Bonjour l’impartialité !
 
 

6) Maître Salim Mamlouk :
 

Pour clôturer le tour de parole de cette belle chaîne d’union gay friendly, ça a été le jeune avocat de Marc-Yvan, maître Salim Mamlouk, qui s’est exprimé. Et concrètement, ce fut un désastre. Non seulement il n’a pas aidé son client, mais en « l’excusant » mal, il l’a inconsciemment enfoncé encore plus. Marc-Yvan a été dépersonnalisé par son seul « soutien » de l’audience.
 

Déjà, d’entrée de jeu, maître Mamlouk s’est mis à relativiser le délit d’homophobie, en soutenant qu’il s’agissait d’un « contentieux plus rare que l’antisémitisme ou le racisme ». En quoi – même si c’était vrai – la rareté d’une violence la rendrait moins grave que d’autres ? Objectivement, je ne vois pas…
 

Ensuite, il a folklorisé Marc-Yvan, comme s’il n’était plus une personne mais un personnage archétypal, excusable parce que « caricatural et typique socialement ». À entendre maître Mamlouk, « Monsieur Teyssier » (comme il n’arrêtait pas de l’appeler) représente un pan assez large et respectable de la population française, à savoir les catholiques opposés au « mariage gay ». C’est un personnage tout droit sorti de la collection des livres pour enfants Monsieur Madame : « Mon client n’est pas en marge : il représente l’un des visages de la France, de la Manif Pour Tous. » « Monsieur Teyssier » serait un cas parmi d’autres : pourquoi le pénaliser lui plus que les autres conservateurs, après tout ? « Monsieur Teyssier » représenterait l’un des visages du christianisme. Cette exotisation, ça s’appelle du racisme social positif. Et c’est tout bonnement du relativisme culturel et de la victimisation de bas étage, cette victimisation catastrophique qui fabrique le bouc émissaire et qui agit inconsciemment comme un appel à attaquer encore plus ce dernier. Il s’agissait pour maître Mamlouk de déresponsabiliser au maximum Marc-Yvan : « Monsieur Teyssier est responsable de ce qu’il écrit. Pas de ce qui est compris. » Traduction : Excusez-le… il est responsable mais pas coupable (de tout)… les torts sont partagés… Pour résumer, aux yeux de maître Mamlouk, Marc-Yvan est « un 15% », un quota à prendre en considération (15% de la population française n’admettrait pas l’homosexualité). Il est déjà en marge (c’est un père de famille de 9 enfants : on n’en croise plus beaucoup, des pater familias comme lui !), il est une espèce en voie de disparition. Vous n’allez pas le marginaliser encore plus… L’ours est un animal dangereux, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le tuer. Alors ne tuez pas non plus Monsieur Teyssier. Les dangereux de son espèce, qui sait, sont peut-être utiles à l’écosystème et à la biodiversité démocratique, malgré les apparences. Sur un malentendu.
 

La plaidoirie de maître Mamlouk était nullissime et stérile puisqu’il n’a fait que resservir exactement les mêmes arguments sabrés quelques minutes avant par les autres intervenants (la liberté d’expression, la pluralité des avis, le contexte d’Internet, la catholicité culturelle des réactions du client, etc.). « Il est fondamental que toutes les opinions puissent s’exprimer. » ; « Ses propos relèvent du débat d’idées circonstancié. » ; « Ses propos relèvent de la liberté d’expression. » ; « Je vous demande de relativiser. Au nom de la liberté d’expression. » ; etc. Par exemple, il a dissocié les associations LGBT des personnes homos, le monde réel du monde virtuel, les pensées (ou idées ou mots) des personnes, etc. « Monsieur Teyssier est sur le terrain des idées. Pas des personnes homosexuelles spécifiquement. » Le problème, c’est qu’une fois fait ces distinguos d’usage, il n’a jamais parlé du fond. Il en est resté aux intentions, aux circonstances, au système intérieur de Marc-Yvan. Tout comme maître Deshoullères, il a prétendu rentrer dans la tête des autres, et en particulier de son client : l’expression « Dans l’esprit de Monsieur Teyssier » ou « Pour Monsieur Teyssier » revenait en boucle dans sa bouche. Ça faisait vraiment discours du traducteur infantilisant et psychologue « Le Monsieur a voulu dire que… », « Dans sa tête, ça fonctionne comme ça. », « Ce sont les idées de Monsieur Teyssier ». La Justice française est devenue de la psychologie de l’introspection : une psychologie, par conséquent, de bazar, intrusive, et basée sur le fantasme, le sentiment et la pulsion, l’INTÉRIORITÉ. Maître Mamlouk s’est comporté en psy, pas en avocat. Il n’a pas défendu la part de Vérité du discours de Marc-Yvan, mais uniquement la logique et la cohérence d’un avis qui lui était extérieur : « Ça fait partie des combats de Monsieur Teyssier. » C’est son avis. C’est son fonctionnement. Les tweets cadrent avec le système de croyance des catholiques conservateurs. « Monsieur Teyssier est le produit de son histoire et de ses convictions religieuses. La Bible ne tombe pas sous le coup de la loi 1881. »
 

L’ironie de la situation, c’est que maître Mamlouk n’a pas défendu Marc-Yvan comme si ce dernier n’avait pas tort (Étonnant pour un avocat…). Au contraire, il est parti implicitement du principe que son client avait tort, et que par conséquent il fallait limiter les dégâts, atténuer la sentence ou nuancer les erreurs, et surtout ne pas rentrer dans la compréhension et la défense des idées de Marc-Yvan.
 

Le pire, c’est qu’il apparaissait gros comme une maison que maître Mamlouk était pro-gays, pro-amour homosexuel, en faveur des lois gays friendly… et que donc il ne soutenait absolument pas Marc-Yvan sur le fond. Concernant la législation en matière de sexualités (je mets à dessein le pluriel à « sexualité »), il a admis qu’« il y avait des avancées dans le sens de l’ouverture. » Son travail de défense n’a consisté qu’à un hypocrite exercice de cosmétique, pour atténuer les effets d’une accusation qu’au fond il cautionnait. En effet, contre toute attente, comme tous les gays friendly homophobes, maître Mamlouk a défendu la diversité, la liberté individuelle, le pluralisme, le progrès : « C’est comme cela que le débat public avance. » Il a reconnu, pour nuancer, la nécessité d’encadrer cette liberté, pour qu’elle ne soit pas « absolutisée » et qu’elle soit un minimum règlementée, mais en aucun cas il ne l’a remise en cause dans le cas de la législation pro-homosexualité. Le pompon, ça a été quand il a confondu, comme tout gay friendly idéologisé qui se respecte, la différence des sexes avec l’hétérosexualité : « les personnes, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles » ; « Pour Monsieur Teyssier, l’homosexualité est la négation de l’hétérosexualité, puisqu’il a parlé de l’Humanité homme/femme. » Car l’hétérosexualité est le soutien caché de l’homosexualité : toutes les lois pro-gays passent en son nom.
 

 

Le seul apport pertinent de l’argumentaire de maître Mamlouk a été de resituer la comparaison des promoteurs du « mariage gay » à des « loups » dans le tweet de Marc-Yvan par rapport au contexte biblique des « faux prophètes » (Mt 7, 15) : effectivement, Marc-Yvan n’a pas cherché à animaliser les personnes homosexuelles ou gays friendly, mais se référait, en parlant des loups, au déguisement des faux prophètes.
 

Mais excepté ce beau coup de maître, maître Mamlouk a défendu son client sans y croire. Comble du relativisme : pour dédramatiser les tweets de Marc-Yvan, il a pris une comparaison avec les propos de Christian Vanneste à l’époque de son procès en 2005 (ce dernier avait déclaré que « l’homosexualité était inférieure à l’hétérosexualité »), propos qu’il a présentés comme « autrement plus graves que ceux de son client ». Pourquoi ? On ne saura jamais. Ça, j’ai envie de dire, c’est « dans la tête de Monsieur Mamlouk »…
 
 

III – À L’ISSUE DE L’AUDIENCE


 

Après le sketch vivant qu’a constitué cette audience, j’ai pris un pot avec Marc-Yvan et un autre ami homo, non loin du Tribunal de Grande Instance, pour faire un débriefing du procès. Sans du tout me faire son coming out (car il est bien peu homosexuel), Marc-Yvan m’a avoué : « C’est bête qu’on me juge pour homophobie. Parce que l’homosexualité, vraiment, ça m’intéresse. » Et je crois que c’est on ne peut plus sincère. Ce qui ne transparaissait absolument pas dans les tweets litigieux, et qui n’a pas du tout été perçu ensuite par les juges du procès, c’est cet intérêt réel de Marc-Yvan pour l’homosexualité. Une fascination intellectuelle, et pourtant quasi irrationnelle. J’oserais même dire qu’il s’y intéresse davantage que bien des défenseurs gays friendly des lois pro-gays, qui sont « pour » l’homosexualité par idéologie, aveuglement et indifférence bienveillante. Sinon, jamais il n’aurait lu avec attention (même s’il ne m’a toujours pas compris) mon livre Homosexualité : la Priorité niée. Et surtout, il ne se serait pas rué à corps perdu (et quasiment à pure perte !) dans l’arène de Twitter précisément sur ce sujet-là.
 

En regardant, après le procès, Marc-Yvan, je me suis dit en moi-même : qu’il ait un côté beauf de droite, bourrin, sanguin, pas fin, et même bobo franc-mac d’extrême droite, c’est indéniable. Mais qu’il soit considéré comme un assassin, là, c’est du grand n’importe quoi. C’est un rapport pathologique aux réseaux sociaux que ce procès aurait dû sanctionner, et non une homophobie. C’est aussi cette loi sur l’homophobie (telle qu’elle est comprise par la Justice française) qui devrait être totalement revue voire abrogée, à la lumière d’une analyse de la véritable homophobie (à savoir « l’identité » et la pratique homos).
 
 

IV – CONCLUSIONS : LE DÉCLIN DE LA JUSTICE FRANÇAISE

Pour résumer dans les grandes lignes les idées fortes que l’on peut tirer de cette affaire Teyssier qui en apparences ne mérite pas de rester dans les annales, je dégagerais cinq grands enseignements :
 

Le PREMIER, c’est que nous nous retrouvons manifestement face à un procès perdu d’avance. La décision du délibéré tombera le 18 octobre 2018. Mais à mon avis, c’est mort de chez mort pour Marc-Yvan. Les dés sont déjà jetés, car la partie était inégale dès le départ. Maître Mamlouk n’a pas défendu en profondeur son client : tous les arguments qu’il a présentés ont été préalablement listés et déconstruits par Madame le Procureur, la juge-rapporteur et maître Deshoullères. De plus, il a relativisé des accusations qu’il a par défaut appuyées (parce qu’il ne les a pas contredites et n’est pas rentré dans le débat de fond, c’est-à-dire ce qu’est vraiment l’homophobie). Les plates excuses et promesses de Marc-Yvan, dignes des plus mauvaises supplications du cancre de la classe (« Hey M’dame, sur la tête de ma mère que j’le rfrai plus ! R’gardez, j’ai déjà payé. J’ai compris ! J’arrête, j’arrête, j’arrête ! ») ne sont pas crédibles pour un sou. Dire « J’ai compris » et assurer que la première sanction a été efficace et que les prochaines seront forcément inutiles, alors que la récidive démontre factuellement le contraire, ça revient à s’enfoncer davantage. Marc-Yvan a perdu toute crédibilité. C’est déjà son 4e procès pour homophobie (le premier à Paris en 2016 lui a coûté 3000 € d’amende ; au 2e à Lyon en 2016, il a été relaxé ; le 3e à Lyon en 2018 lui a valu 5000 € d’amende ; ici le 4e à Paris en 2018 se présente très mal ; et un 5e l’attend à Lyon, qui est un procès en appel qu’il a interjeté suite au 3e procès. À noter au passage que les 2e, le 3e et 5e procès sont à l’initiative de l’État français, carrément ! Marc-Yvan a été ou va être cité à comparaître par le Procureur de la République en personne, et non simplement par une association). Que risque Marc-Yvan ? Dans le pire des scenari, au pénal, 6 mois de prison avec sursis, plus 35 000 € d’amende ; au civil, 5000 € de dommages et intérêts, 3500 € de frais d’avocat, un condensé du jugement dans cinq journaux de France ou étranger à hauteur de 2000 € par publication. Mais ce ne sont pas les sanctions en soi qui sont impressionnantes dans cette affaire (il n’y a ni emprisonnement, ni peine de mort, et Marc-Yvan a de quoi payé les amendes, même si ça le fait suer). Le plus embêtant, c’est la symbolique. C’est la mutation de notre Justice, qui bascule vers les idéologies multiculturalistes et sentimentalistes sans aider vraiment les personnes réelles qui les portent ou représentent.
 

DEUXIÈME conclusion que nous pouvons tirer de l’événement : c’est que le procès de Marc-Yvan Teyssier s’est basé sur les fantasmes plus que sur le Réel. L’erreur judiciaire criante de cette audience, à mon sens, c’est l’omission du contexte d’énonciation des tweets. Un jugement juste (c’est une banalité de le dire mais bon…) eût été de replacer les propos de l’accusé dans un contexte de discussion internétique. Selon toute vraisemblance, Marc-Yvan a été pris dans le tourbillon réactionnel de Twitter. Et certainement que notre homme a le profil psychologique du réactionnaire, au sens étymologique du terme : le réactionnaire, au lieu de réfléchir avant d’agir, (sur-)réagit, et ce, de manière généralement impulsive, pulsionnelle, compulsive, mécanique. La longanimité, le silence, tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant de se taire, concéder à l’autre le point final, se taire, il ne sait visiblement pas faire… Cela dit, ce qui frappe dans les arguments employés par l’accusation, c’est leur subjectivité et leur pauvreté. Ils sont le fruit au mieux de spéculations hasardeuses, au pire de fantasmes paranoïaques. Dans les tribunaux réels mais aussi virtuels, il existe désormais non plus des délits pour des faits réels, mais des délits pour des conséquences et des effets supposés réels et en général tragiques. Par exemple, Christine Boutin a été condamnée pour « incitation à la haine ». Quésaco ??? Et maintenant, une nouvelle typologie de délits condamnables émerge sous des appellations presque risibles tellement elles confinent au procès d’intentions et de réception, à la sensiblerie, à la douilletterie, à l’alarmisme, aux fantasmes : « préjudice d’angoisse ou moral », « injure publique » « provocation à la haine », « non-dénonciation », etc. C’est affolant. Nos magistrats semblent oublier qu’émotion n’est pas raison, semblent ignorer que l’homophobie est bien autre chose qu’une simple insulte ou un tweet : elle est les viols, les meurtres, les suicides, la prostitution et le tourisme sexuel, les agressions physiques, les passages à tabac, les chantages, les déportations et crimes de guerre, etc.
 

TROISIÈME conclusion que je ferais de ce procès : on a deux homophobies qui se font face et miroir. Certes, l’homophobie la plus évidente, c’est celle de Marc-Yvan, qui visiblement ne sait pas dire aux personnes homosexuelles qu’il les aime fraternellement. Il les transforme en complot et en lobby. Mais plus subtile et invisible est l’homophobie de la magistrature ainsi que des accusateurs pour « homophobie » de Marc-Yvan. Concernant l’homophobie de la magistrature, il est assez sidérant comme les juges gays friendly nous réduisent – nous personnes homosexuelles – à notre orientation sexuelle, à notre pratique sexuelle, à un lobby politique qui nous représenterait, en pensant nous respecter. Et par ailleurs, il est flagrant comme la magistrature, dans son ensemble, est ignorante du sujet de l’homosexualité et comme elle est inconsciemment homophobe (au sens premier du terme : elle a peur de l’homosexualité). Le cas du procès de Marc-Yvan Teyssier révèle une nouvelle fois combien les avocats chargés de défendre une personne accusée d’homophobie se défilent. Marc-Yvan a eu un mal de chien à trouver un avocat qui veuille bien plaider sa cause ! Maître Mamlouk a été le troisième avocat proposé. Et à l’évidence, ce jeune premier est apparu comme l’archétype de l’avocat-exécutant, qui a défendu son client comme un bon petit soldat qui devait accomplir sa tache, effectuer un exercice rhétorique ou une corvée, faire marcher sa boutique, mais qui aurait pu tout aussi bien défendre l’association Mousse. J’ai su d’ailleurs par Marc-Yvan qu’avant l’audience, maître Mamlouk lui avait conseillé de ne jamais prononcer le mot « homosexualité » pendant son procès, afin d’éviter tout dérapage. C’est dire si l’homophobie est profondément enracinée chez nos juges « anti-homophobie » !
 

Quant à l’homophobie des plaignants pour « homophobie » – l’association Mousse en l’occurrence –, ce collectif est un groupe sans visage et sans nom : il y a plus assumé, comme personnes homosexuelles et fières de l’être… Il me fait penser à ces mouchards masqués ou paparazzis justiciers qui vendent leurs clichés et leurs captures d’écran pour s’inventer des combats, des adversaires et une légitimité, et surtout pour empocher du fric et créer du buzz victimisant. Le drame, dans toute cette parodie d’héroïsme et de justice, c’est que la réelle homophobie (suicides, meurtres en lien avec la croyance en « l’identité et l’amour homos » et avec la pratique homo-bisexuelle) court toujours et n’est toujours pas identifiée/analysée/sanctionnée. On se trouve temporairement des boucs émissaires caricaturaux tels que Marc-Yvan à se mettre sous la dent, pour justifier/camoufler la grossièreté des procès pour « homophobie », et pour couvrir les réels homophobes, ceux qui nous tabassent et nous tuent vraiment. Le procès à l’encontre de Marc-Yvan n’a donc même pas été un procès pour homophobie puisque l’homophobie n’a jamais été réellement définie : il est juste induit que le concept d’homophobie englobe tout fait ou toute personne qui contrarie ou blesserait fortement les personnes homos. Spectaculaire réductionnisme !
 

QUATRIÈME malheureuse leçon que nous pouvons tirer de ce procès Teyssier : Il n’y a de moins en moins de justice digne de ce nom dans notre pays. Ce qui auparavant aurait été réglé à l’amiable par la concertation (et je crois que dans le cas précis de Marc-Yvan, la mesure la plus sage à prendre eût été l’interdiction pure et simple d’utilisation de Twitter, pour quelqu’un dont la pathologie bourrine – mais pas dangereuse – est décuplée par les réseaux sociaux. Personnellement, si j’avais été un juge chargé de l’affaire, j’aurais délivré à Marc-Yvan un certificat d’inaptitude à utiliser Twitter, ou mieux, je lui aurais offert une semaine de stage intensif d’études de l’homophobie, l’homosexualité et surtout de l’hétérosexualité) est désormais réglé par l’émotion, la vengeance et l’argent. On transforme un beauf en criminel. C’est là une erreur d’appréciation et de jugement grave et inquiétante pour la Justice française. Résultat des courses : des beaufs condamnent d’autres beaufs (les bobeaufs barbus ricanants et ignorants de ce qu’est réellement l’homophobie, il n’y avait quasiment que ça dans la salle d’audience). La voie du dialogue est délaissée au profit de la résolution expéditive de la sanction. C’est un échec désolant pour notre démocratie.
 

Je rajouterais, pour corroborer ce constat, que nous avons affaire à une justice partiale, à deux vitesses, et qui ne fait pas ce qu’elle dit et qui ne reconnaît pas les faits qu’elle dénonce. Preuve de cela : la parité n’était pas du tout respectée. Pendant ce procès, le déséquilibre entre les sexes était flagrant. C’étaient les femmes qui jugeaient et qui détenaient le pouvoir de décision finale, tandis que les hommes se trouvaient sur le banc des accusés, des accusateurs, des défenseurs et des spectateurs (… de la « justice » de ces dames). Pas des décideurs. Autre exemple du deux poids deux mesures et de cette Justice française déséquilibrée : c’est l’absence totale de jugement et de visibilité des tweets qui ont suscité les cinq réponses litigieuses de Marc-Yvan… alors que pourtant, ils étaient tout aussi orduriers et condamnables que ceux de l’accusé (Parmi eux, il y a des comptes ouvertement satanistes et anticléricaux). Mais là encore, la réalité même du dialogue internétique a été effacée. Quelle belle objectivité ! Français, vous pouvez dormir tranquilles avec une « Justice » partisane pareille !
 

 

CINQUIÈME et dernier constat que je ferais sur ce procès Teyssier : Les catholiques ne sont pas là. Ils ne se soutiennent pas entre eux. Et j’ai su qu’ils se sont désolidarisés complètement de Marc-Yvan, qu’ils le regardent de travers, qu’ils se sont éloignés de lui (par protection)… alors que pourtant, bien des gens de La Manif Pour Tous lui ressemblent et ont tenu des propos similaires, voire bien pires que les siens (sauf que dans leur cas, ça n’a pas été enregistré sur Twitter). Alors que son audience devrait servir de leçon à beaucoup de catholiques et est riche d’enseignements sur la manière des gens d’Église de traiter de l’homophobie, sur les prochaines persécutions anti-chrétiennes qui sont à nos portes ! Si j’ai pris la peine d’écrire ce descriptif de jugement, ce n’est pas seulement pour rendre justice, à ma mesure, à Marc-Yvan ; c’est aussi parce que je veux lutter contre le sceau de l’infamie de l’homophobie que beaucoup de catholiques et d’opposants au « mariage gay » portent et cautionnent, au point de rentrer concrètement dans le jeu de la présomption d’homophobie qui pèse sur eux. Je ne souhaite qu’une chose : que la très probable condamnation de Marc-Yvan Teyssier ne reste pas lettre morte et serve au moins à accroître chez un maximum de monde et de catholiques l’intérêt pour l’homosexualité et les personnes homosexuelles.

La Bête PASSION


 

Je vous avais dit précédemment que pour moi, la Bête de l’Apocalypse était trois choses : l’hétérosexualité (culte des différences), la puce électronique (Blockchain avec sa marque 666) et l’humanisme intégral (pacifisme sans Jésus). Mais j’en rajoute une quatrième : la passion (… pour les passions).
 

 

Grâce à mon étude sur la série Joséphine ange-gardien (où il est constamment question de la passion : vous le verrez quand j’aurai fini mon livre), mais également à mon observation des réseaux sociaux, je réalise que la PASSION est l’autre nom de la Bête technologique (n’est-ce pas Omar Sharif, avec tes bêbêtes numérotées ?). Sur les réseaux sociaux, les maîtres de la Bête font tout, en ce moment, pour nous bestialiser, pour que nous nous excitions (en rires, en plaintes et en insultes : nous avons quitté même la sobriété du cynisme et des larmes), en nous jetant en pâture des bouts de viandes vivants (des starlettes jouant les victimes – les Kim Kardashian, les Loana, les Nabilla, les Clémentine de Koh-Lanta – et des criminels attestés ou supposés : les Dutroux, les Nordhal Lelandais, les DSK, les Bernard Tapis, les Benzema, les Kaaris et Booba, les cardinal Barbarin) pour que nous nous bagarrions entre Humains et que nous nous fendions d’un tweet de réaction inutile, impulsive, épidermique, insultante, odieuse, instinctive (bestiale, quoi) qui viendra se rajouter à la pile de tweets-bashing de la Grande Meute réactionnaire informe (réactionnaire vient de « réaction », non ?).
 

 

 

Le Gouvernement Mondial fait tout pour que, pris dans l’avalanche informative d’Internet, et aveuglés par l’instantanéité, nous soyons prisonniers de nos passions humaines (on ne parle pas ici de la Passion du Christ, bien évidemment, mais au contraire des « désirs enflammés » décrits par saint Paul dans Rm 1, 27) et que nous soyons embrasés par elles.
 

 

 

Et le pire, c’est que ça marche. Comme de l’huile jetée sur le feu ! Parlez-nous à présent de demande de pardon, d’aide, d’apaisement, de calme, d’empathie, de compréhension, de réflexion, de nuance, d’abnégation, de prudence, de joie, de virginité, de célibat. Demandez à la foule internétique de faire des efforts, de renoncer, d’abandonner, de se taire, de relativiser, de faire preuve de clémence et de longanimité, d’offrir une seconde chance. Elle ouvrira sa gueule de Bête hideuse pour vous cracher à la figure son venin et sa… bêtise. Et les « journalistes » qui ont allumé l’incendie des scandales (voire carrément de leurs mensonges et de la calomnie) comptent les points, ramassent la moisson des raisins de la colère, frétillent avec ceux qui frétillent et récriminent, ricanent (« canis » en latin signifie « chien ») avec ceux qui ricanent, se choquent avec ceux qui se choquent, jubilent intérieurement de leur pouvoir de contrôle des masses abruties et sincères (avec des procès d’intention et plein d’abusifs « parce que »), feignent hypocritement de déplorer les conséquences des causes qu’ils ont créées.
 

 

 

Alors je vais nous donner une astuce pour ne pas être marqué du sceau de la Bête : dépassionnons-nous. Tout BÊTEment.

La légende des 300 prêtres « pédophiles » de Pennsylvanie : les chefs de l’Église ont-ils fermé les yeux ou n’est-ce pas plutôt les anti-pédophilie qui ne fermeraient pas les yeux au nom de leur défense de l’homosexualité ?


 

Étonnante focalisation médiatique sur la pédophilie (sacerdotale) pour exonérer l’homosexualité de tout soupçon…
 

L’actuel scandale des 300 prêtres dits « pédophiles » aux États-Unis est présenté de manière particulièrement malhonnête et hypocrite par les mass médias qui jettent toute la faute non seulement aux prêtres directement concernés (et pour la plupart décédés) mais aussi à la hiérarchie ecclésiale qui les aurait couverts et aurait volontairement fermé les yeux. Car qui a justifié les actes pédophiles en les appelant « homosexuels », si ce n’est la société civile et les libertaires anti-pédophilie mais pro-gays ? Tant pis si je vous choque en disant cela, mais je me base sur les faits : bien souvent la pédophilie n’est que le faux nez de l’homosexualité. Pédérastie et homosexualité se télescopent régulièrement et de manière non causale, non systématique, mais réelle et récurrente : le cas tout récent de Mgr McCarrick, où on nous parle de pédophilie sacerdotale alors qu’il s’agit plutôt d’homosexualité sacerdotale – les prêtres et séminaristes qui sont allés dans son lit étaient majoritairement adultes et « consentants », et l’abus sur l’adolescent est une exception dans le parcours sexuel et amoureux de ce cardinal ! – le prouve. Notre monde condamne par devant (la pédophilie, l’inceste, le viol) ce qu’il promeut par derrière (homosexualité, jeunisme, « l’amour qui n’a pas d’âge ni de sexe »).
 

Donc NON, ce ne sont pas certains membres de l’Église d’en haut uniquement qui protègent les prêtres pédophiles : c’est surtout le monde profane, anticlérical et païen qui condamne les conséquences (la pédophilie) dont il chérit les causes (la croyance en « l’Amour sans Foi ni lois » reposant principalement sur la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homosexuels). Et quand on nous annonce en ce moment énormément de démissions remises au Pape François par des évêques ou des cardinaux pour avoir « couvert des actes pédophiles », en réalité, détrompez-vous, ce ne sont pas souvent des actes pédophiles qui sont couverts mais bien des actes homosexuels (malgré l’annonce publique). L’adjectif « pédophile » est le mot pieux et paradoxalement pudibond et euphémisant pour ne pas nommer/soulever le lièvre – beaucoup plus embarrassant pour l’Église et beaucoup plus gros – de l’homosexualité sacerdotale (tout le monde – y compris les personnes pédophiles – est contre les pratiques pédophiles et comprend pourquoi s’y opposer ; en revanche, peu de gens – y compris parmi les catholiques et leurs chefs – sauraient dire pourquoi l’homosexualité est un mal et un péché ; et par ailleurs, il y a numériquement autrement plus de prêtres et de religieux qui pratiquent l’homosexualité que la pédophilie !).
 

Méfiez-vous par conséquent des chasseurs de têtes de prêtres pédophiles : ce sont des militants gays friendly et des anticléricaux cachés, qui instrumentalisent les véritables victimes d’actes pédophiles sacerdotaux pour assouvir leur propre vengeance contre la différence des sexes (le sacrement du mariage) et contre la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église Catholique). Méfiez-vous également de vous-mêmes : combien de catholiques je vois banaliser l’homosexualité (parce qu’au fond ils la justifient à partir du moment où elle reste discrète) et à côté de ça s’offusquer de la pédophilie sacerdotale en buvant comme du petit lait ce que leur servent les médias et en croyant à tort que la pédophilie est un problème autrement plus important et urgent à traiter que l’homosexualité. Ouvrez les yeux sur ce que cache la chasse aux sorcières à l’encontre de la pédophilie sacerdotale : car c’est une propagande gay friendly EN FAVEUR de l’homosexualité sacerdotale… et donc contre l’Église. Il s’agit en filigrane d’une campagne d’intimidation et de terreur par l’homosexualité. Ni plus ni moins.
 

Dernière chose (et la plus importante) : bonne fête de l’Assomption (montée du corps de la Vierge Marie au Ciel) à tous! Je reviens de la messe de 11h à saint Nicolas des champs (pas du Chardonnet) à Paris. Ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. Eh bien ce fut une messe géniale, avec un prêtre seul à célébrer mais ô combien inspiré par l’Esprit Saint ! Il a fait une homélie qui dépotait, sans pour autant faire le show ni de blabla. J’ai appris plein de choses. Et pourtant, c’était un prêtre noir (le père Guy Noël). Et sans vouloir généraliser, c’est rare en France quand les prêtres noirs font de bonnes homélies. Donc aux prêtres noirs qui me lisent, je dis ceci: ce n’est pas parce que vous êtes noirs que vous êtes obligés de faire des homélies nulles, indigentes, paraphrastiques, à la sauce télévangéliste protestante, molles ou trop longues. Votre couleur de peau n’est pas une excuse pour être médiocres et faire de mauvaises homélies. La preuve : certains d’entre vous sont excellents et ne blablatent pas. Merci pour nous ! Merci pour eux ! Merci pour vous !

Réponses au Grand Jeu Concours de cet été

Réponses tant attendues du jeux-concours lancé cet été pour gagner mon livre Homo-Bobo-Apo lors des festivals d’été.
 

1 – On ne se réduit pas à sa sexualité. On est d’abord des personnes et des Enfants de Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. On se réduit à sa sexualité. C’est même une réalité qui nous accompagnera dans la Vie éternelle, contrairement au mariage, qui ne perdurera pas au Paradis. Ceux qui disent, comme à La Manif Pour Tous, qu’on ne se réduit pas à notre sexualité, obéissent à l’esprit du monde qui réduit la sexualité soit à la génitalité, soit aux sentiments angélistes.
 

2 – L’homosexualité n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe, non pas en tant qu’identité (espèce humaine) ni en tant qu’amour (et pratique), mais en tant qu’attraction sexuelle (parfois durable à vie, parfois transitoire) et au moins en tant que croyance sociale, politique, et parfois législative, en l’ « identité homo » et en « l’amour homo en tant qu’amour universel ».
 

3 – Tout le monde est concerné par l’homosexualité, même ceux qui ne se ressentent pas homos ou qui ne connaissent pas de personnes homos de près. Vrai / Faux
 

Vrai. Le problème dans les milieux catholiques actuels, c’est qu’ils ont tendance à ne pas voir le phénomène social et mondial de l’homosexualité, le poids affectif et politique qu’elle a. Par conséquent, ils croient à tort que c’est un sujet minoritaire et secondaire qui ne concernerait que les personnes qui se ressentent homosexuelles ou qui pratiquent des actes homos. C’est une erreur. L’homosexualité est une réalité mondiale par rapport à laquelle tout un chacun doit se positionner, au-delà du ressenti ou d’une pratique.
 

4 – Potentiellement, chacun de nous peut très bien tomber amoureux d’une personne du même sexe un jour. Vrai / Faux
 

Vrai. Être tendre n’a pas de sexe en particulier, et est à la portée de tout le monde. On peut tous être stimulé érotiquement et sensuellement par une personne attentionnée, caressante, complice, avec nous : cet épanchement et ce plaisir sont très mécaniques et pas si exceptionnels que ça. La tendresse ou bien tomber amoureux est à la portée de tout le monde (même une femme mariée peut tomber amoureuse de quelqu’un d’autre que son mari le jour de son mariage). En revanche, aimer, c’est choisir de rester précisément quand les sentiments ne sont plus là, et c’est accueillir pleinement la différence des sexes. On commence à vraiment aimer quand on pardonne, et qu’on s’engage alors que la tendresse n’est apparemment plus là.
 

5 – Il est préférable de ne pas parler d’homosexualité aux enfants si ça ne vient pas d’eux. Vrai / Faux
 

Vrai. Pas la peine de devancer les influences. Les enfants, malheureusement, entendront parler d’homosexualité bien assez tôt. Et nous pouvons compter sur leur spontanéité sans filtre pour nous soumettre, à nous adultes, leurs interrogations sur le sujet, sans anticiper leur découverte en brisant leur innocence ou ignorance, et pour nous avertir dès qu’ils le découvriront. Ce qui me rassure, c’est que les enfants n’intériorisent pas tant que ça ce qui les entoure et ce qui leur est présenté comme de l’amour. Beaucoup, même, sont naturellement gênés par l’homosexualité, sans même qu’il leur en ait été dit préalablement du mal dans leur famille ou dans les médias. Nous pouvons donc leur faire confiance pour être de bons avertisseurs et de bons résistants.
 

6 – L’homosexualité n’est pas une identité. Vrai / Faux
 

Vrai. Personne ne se définit selon ses fantasmes, les personnes qui l’attirent érotiquement, ses pratiques génitales, ce qu’il ressent à un moment donné. La sexualité, c’est un Mystère et un chemin. Nous sommes homme ou femme, et Enfant de Dieu. Pas une orientation sexuelle. Même si l’orientation homosexuelle influe sur l’identité de la personne et conditionne parfois fortement une existence, une personnalité. Pour autant, elle n’est pas un trait de caractère ni une nature.
 

7 – On peut changer d’orientation sexuelle durant sa vie. Vrai / Faux
 

Vrai. La sexualité est un chemin et un don qui nous dépasse : pas un projet ni une réalité finie qu’on connaîtrait dès l’adolescence. La tendance homosexuelle est par définition une peur de la différence des sexes, parfois logiquement ressentie à une époque de construction peu assurée de son identité (à l’adolescence, fréquemment), ou après une suite de déceptions amoureuses ou d’expériences génitales violentes… et il y a des peurs qui se dépassent ! Je rencontre parfois des hommes qui se sont sentis à une période de leur vie homos, et qui, parce que leur époque ne donnait pas autant d’importance à l’homosexualité qu’aujourd’hui, ont réussi à s’ouvrir à la différence des sexes et à se marier, et à être heureux dans leur mariage, ou bien dans le sacerdoce.
 

8 – L’homosexualité, c’est comme les goûts ou les intolérances alimentaires : ça s’éduque et se corrige. Vrai / Faux
 

Faux. La tendance homosexuelle n’est pas qu’une affaire de goûts ou un pis-aller pour se rendre intéressant. La sexualité, c’est plus profond que les goûts, plus tenace que les appétences alimentaires (On n’aime pas le chocolat comme on est attiré par une personne : ce n’est pas le même degré d’implication). L’attirance homo n’est pas souvent une façade, un jeu, un caprice, une simulation, une facilité, une comédie. Elle émerge au contraire dans la douleur, l’angoisse, le non-choix, le non-contrôle, l’adversité scolaire et familiale. De plus, le corps a sa mémoire. Les croyances ont aussi leurs conséquences réelles et leur poids. Certaines peurs ont parfois un impact marquant et irréversible dans un temps terrestre. Et ce qui se cristallise ou se fige dans l’enfance, ou dans une pratique corporelle et génitale trop précoce ou forcée, a de fortes chances de s’inscrire et de se durcir de manière durable dans le magma psycho-sexuel d’une personne. On peut atténuer une tendance homo, la gérer le mieux possible, dompter la bête de sa peur de la sexualité… mais j’ai rarement vu des personnes (même chez celles qui sont parvenues à se marier) se libérer totalement de leur tendance homo. Je peux même dire que je n’en connais pas. La fragilité reste là. C’est donc que l’homosexualité est une attraction coriace, à prendre très au sérieux, sans surévaluer son importance et sa réalité.
 

9 – Il y a plus d’hommes que de femmes homosexuels. Le ressenti homosexuel touche davantage les hommes. Vrai / Faux
 

Vrai. Et on peut le voir numériquement dans le monde et les associations homosexuelles : c’est flagrant (même s’il est impossible de comptabiliser les personnes ou d’en faire des statistiques : l’homosexualité n’étant pas une espèce). Ce décalage numérique entre hommes et femmes homos tient à mon avis à deux choses: d’une part au fait que l’homosexualité est une crise de la masculinité et de la paternité au profit d’une sacralisation de la féminité et de la maternité asexuées (Mgr Léonard a dénoncé à raison le « féminin sacré panthéiste » comme le nouveau culte mondial), d’autre part au rôle en apparence plus « active » des hommes dans le déroulement et la réussite des coïts humains (Une homosexualité féminine peut davantage être camouflée et ne remettra pas en cause la faisabilité d’un accouplement entre l’homme et la femme ; une homosexualité masculine, si. Les femmes peuvent davantage simuler pendant le coït humain. Par conséquent, leur homosexualité est moins crédible socialement et moins tangible. Actuellement, on remettra moins en cause une impuissance masculine, et donc l’homosexualité masculine. Elle ne sera pas vue comme une passade. On croit davantage un homme qui dit qu’il est homo qu’une femme. Je ne dis pas que c’est juste : j’explique des faits.
 

10 – L’homosexualité féminine est complètement différente de l’homosexualité masculine. Vrai / Faux
 

Faux. La différence entre l’homosexualité masculine et l’homosexualité féminine, c’est uniquement la différence des sexes qui la fait, et non l’orientation sexuelle. Deux hommes ensemble ou deux femmes ensemble, ça reste le même rejet de la différence des sexes, la même violence. Ce qui change après, ce sont les modalités de ce rejet, qui ne se jouent pas sur la différence de nature entre homosexualité masculine et lesbianisme, mais sur la différence ontologique entre les hommes et les femmes. Il n’y a donc pas de différences fondamentales entre homosexualité masculine et homosexualité féminine. C’est d’ailleurs pour ça que je retrouve exactement les mêmes codes symboliques (que j’ai répertoriés dans mon Dictionnaire des Codes homos) d’une œuvre artistique traitant d’homosexualité masculine à une œuvre traitant d’homosexualité féminine. Les rares petites différences que j’ai observées entre lesbianisme et homosexualisme, c’est que dans les « couples » lesbiens, le sadomasochisme, la jalousie, le désir d’absorption ou de vampirisation, la possessivité maternante, y étaient plus prononcés, tandis que dans les « couples » d’hommes, plus durables mais moins fidèles que les « couples » lesbiens, les rapports reposaient davantage sur l’indifférence et la désinvolture. Les femmes homos s’investissent davantage que les hommes homos. Et elles n’ont pas trop la culture du compromis ni de la négociation !
 

11 – L’homosexualité est une immaturité affective, identitaire, sexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. Freud parle en termes neutres d’un « arrêt dans le développement psychosexuel » de la personne. Un « bug » en quelque sorte. La personne dont la sexualité est mature est celle qui a dépassé son complexe d’Œdipe, s’est un minimum réconciliée avec son corps sexué et la différence des sexes, elle vit des amitiés saines avec les personnes de son propre sexe et les personnes du sexe complémentaire, elle est prête à accueillir sa paternité ou sa maternité. Ce n’est pas le cas d’une personne durablement homosexuelle, qui a eu peur de ne pas être un « vrai mec » ou une « vraie nana », qui a eu peur de l’amitié, peur de ses parents et d’être père ou mère, et qui a peur voire méprise les personnes de son propre sexe et les personnes du sexe différent. Elle pense qu’elle n’a pas accès à la différence des sexes.
 

12 – L’homosexualité n’est pas de l’amour. Vrai / Faux
 

Vrai. L’Amour vrai, c’est l’accueil de la différence (Quand on rejette les différences, en général, c’est qu’on n’aime pas). C’est l’accueil de la différence, et en particulier de la différence des sexes dont nous sommes tous issus, qui nous constitue, qui nous permet de vivre la sexualité et de transmettre la vie, qui nous permet d’accueillir pleinement Jésus et son Église qui sont à l’image de la différence des sexes. Donc la pratique homo est au mieux une simple amitié (et encore… une amitié qui a l’air améliorée mais qui en réalité a l’ambiguïté et la complexité des amitiés amoureuses), au pire un « amour » platonique (puisque c’est une « sexualité sans sexualité » en d’autres termes, une sexualité sans différence des sexes, donc ce n’est pas vraiment une sexualité : c’est une génitalité, un affectivité, une sentimentalité, une fidélité… mais ce n’est ni de la sexualité, ni de l’Amour).
 

13 – Le couple homo, même si c’est une union limitée et objectivement différente de l’union homme-femme, est quand même de l’amour authentique. Vrai / Faux
 

Faux. On aurait envie de le croire, dans un élan de solidarité universelle, ou par ouverture et compréhension, par amitié et compassion. Et aussi pour s’excuser de tous les nombreux couples femme-homme qui intègrent la différence des sexes sans l’accueillir vraiment dans l’Amour. On est aussi tenté de se dire que le « couple » homo, c’est quand même de l’Amour, influencé par l’esprit d’un monde qui transforme de plus en plus la différence des sexes en option d’identité, d’amour et de famille (alors que la différence des sexes n’est pas une option : c’est la condition d’existence, d’amour et de procréation). Mais le « couple » homo reste du sentiment amoureux ; et une amitié mal comprise, une sexualité mal comprise, singée et défigurée.
 

14 – L’homosexualité n’est pas une maladie. Vrai / Faux
 

Vrai. Une peur (de la différence des sexes, en l’occurrence) n’est pas une maladie. Mais si la peur est très contagieuse. Une blessure de l’affectivité, de l’identité, n’est pas une maladie. L’homosexualité n’est pas non plus un virus, une fatalité, une essence, une nature ni un processus circonstancié précis. On ne sait pas d’où elle vient, même s’il y a des terrains (éloignement du Réel, absence de liberté et d’Incarnation).
 

15 – L’homosexualité vient d’un traumatisme vécu dans l’enfance (viol, inceste, effet de groupe, harcèlement scolaire, drogues, etc.). Vrai / Faux
 

Faux. Toute personne qui a été violée ne « deviendra » pas homosexuelle. Même si je connais personnellement un nombre considérable de personnes homosexuelles qui ont été violées (avant ou après leur coming out). J’en connais plus d’une centaine. En plus, les chemins de la perception sont multiples et indiscernables. Les terrains d’émergence du ressenti homo sont multiples et il est impossible de les généraliser à la diversité des personnes homos. En aucun cas on ne peut homosexualiser le viol. Tout ce qu’on peut dire, c’est que la peur de la sexualité qu’est l’homosexualité peut s’expliquer parfois par un événement traumatique tel que le viol, ou tout simplement traduire (comme c’est mon cas étant donné que je n’ai jamais été violé) un effondrement narcissique de la personnalité à un moment de construction et de doute d’être aimé, d’être unique.
 

16 – L’homosexualité est naturelle, génétique. Vrai / Faux
 

Faux. On ne sait pas. Le cas des vrais jumeaux (dont l’un au moins des deux se révèle homo) est très éclairant à ce sujet. (J’en sais quelque chose puisque je suis né jumeau, et mon frère n’est pas homo ; et j’ai rencontré dans le milieu homo énormément de personnes homos qui sont nées jumelles. Donc je sais que la gémellité est un terrain important d’émergence de l’homosexualité mais certainement pas une cause d’homosexualité). Ce que nous indique le lien non-causal entre homosexualité et gémellité, ce n’est pas que l’homosexualité ne serait pas génétique : c’est uniquement que, si l’homosexualité est génétique, en tout cas elle n’est pas que ça. La génétique et l’homosexualité et la nature sont des terrains du péché, et parfois des terrains l’une pour l’autre. Mais ce n’est pas systématique.
 

17 – L’homosexualité n’est pas naturelle, voire contre-nature. Vrai / Faux
 

Faux. Tout dépend de ce qu’on entend par nature : la nature créée par Dieu et qui sera purifiée par Lui à la Fin des Temps, ou bien la nature humaine temporairement entachée du péché originel d’Adam ? Car par bien des aspects (plaisir immédiat, appétence et confort physique, spontanéité, instincts, attractions corporelles, réactions physiologiques, inconscient fantasmatique, attirance non choisie, précocité du ressenti homo-érotique, etc.), l’attirance homo a tout l’air d’être une donnée corporelle et naturelle, et même une création de Dieu. C’est une apparence, nous sommes d’accord, car concrètement, le désir homo est une idolâtrie de la Nature mais certainement pas un amour de la Nature telle qu’elle a été créée par Dieu et ordonnée par Jésus le nouvel Adam (Pour ceux que ça intéresse, vous irez voir les codes « Ennemi de la nature » et « Plus que naturel » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels, sur mon blog L’Araignée du Désert). Mais en tout cas, en intentions, la pratique homosexuelle est voulue et envisagée comme un hommage à la Nature. Et la contrefaçon est quasi parfaite. Ce n’est que lorsque l’on regarde certaines pratiques homosexuelles ou qui sont faites au nom de la soi-disant « identité » homo et de « l’amour homo » (coming out, sodomie, stérilité procréative du coït homo, PMA, GPA, etc.) que l’on comprend que ce culte homosexuel naturaliste cache en réalité une haine jalouse et une destruction partielle de la Nature.
 

18 – Il y a de plus en plus de personnes qui se ressentent homosexuelles. L’homosexualité est plus un phénomène de mode qu’une réalité ontologique. En gros, on en parlerait moins qu’il y en aurait moins. Vrai / Faux
 

Vrai. Plus l’homosexualité est promue comme un modèle identitaire et amoureux positif, plus il est logique qu’un nombre croissant de personnes s’y identifie et l’envisage comme une option identitaire ou comportementale à copier. Ce que je dis là ne peut pas être quantifiable. Mais c’est de l’ordre du bon sens et de l’observable sur le terrain, même dans des pays où l’homosexualité est diabolisée. L’interdit peut être un accélérateur et un stimulant.
 

19 – Le porno (même hétéro) est un accélérateur d’homosexualité, « une autoroute » vers le ressenti homo comme dit le père Daniel Ange. Vrai / Faux
 

Vrai. Plusieurs raisons me le font dire : 1) le nombre de jeunes hommes qui sont venus me voir pour me dire qu’à un moment donné de leur vie, ils ont cru qu’ils étaient homos en regardant du porno ; 2) Les pratiques (masturbation, fellation, sodomie) et les cadrages des films pornos (on ne voit plus les personnes ; suppression des poils, etc.), très homosexualisés et asexués ; 3) la composition affective des hommes, qui vont avoir tendance à surinvestir émotionnellement parlant, sentimentalement et identitairement parlant, sur la beauté physique, leurs réactions physiologiques, sur la jouissance, beaucoup qu’on ne le croit. Habituellement, on nous présente les hommes comme des brutes épaisses, des êtres insensibles, incapables de romantisme (contrairement aux femmes), qui regarderaient du porno froidement sans rien y investir. C’est totalement faux. Je vois beaucoup de garçons qui naïvement sont capables de croire que parce qu’ils bandent ou éjaculent, ils aiment vraiment, ils sont ce qui les fait jouir, ils sont homos. C’est puissant et c’est identitaire, pour eux, l’éjaculation ou le plaisir. C’est de l’Amour. Donc ne sous-estimez pas le pouvoir du porno, ni le fonctionnement spécifique des hommes en matière de génitalité, la connexion bite-cerveau-cœur.
 

20 – L’homosexualité et la transidentité (transsexualité) sont deux réalités qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et qui sont bien distinctes. Vrai / Faux
 

Faux. D’une part je connais un nombre croissant de personnes qu’on qualifie aujourd’hui de transgenres (personnes qui se sentent de l’autre sexe que leur sexe biologique de naissance) ou de transsexuelles (quand elles sont passées à l’opération et à la transition hormonale), qui initialement se sont crues et présentées « homosexuelles » ; de plus, politiquement, associativement et législativement, nos « destins » à nous personnes trans et homos sont liés et très imbriqués ; et enfin, homosexualité et transidentité partagent un sacré point commun qui les assimilent presque intégralement, à savoir le rejet de la différence des sexes (sauf que dans le cas de l’homosexualité, ce rejet se traduira par une attraction sentimentale et érotique vers les personnes de même sexe, alors que dans le cas de la transidentité, ce rejet se traduira carrément par une remise en question de l’identité corporelle sexuée).
 

21 – Personne n’est hétérosexuel. Vrai / Faux
 

Vrai. L’hétérosexualité est une orientation sexuelle empruntée au cinéma et à la médecine légale. C’est un comportement violent, froid et désincarné. Mais personne n’est hétérosexuel. Nous sommes sexués et sexuels. Un point c’est tout.
 

22 – L’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Vrai / Faux
 

Vrai. Même jusque dans les années 1975, les conseillers synodaux (du Concile Vatican II) dénonçaient tout autant l’homosexualité que l’hétérosexualité. Ils qualifiaient même l’hétérosexualité de « perversion » et de « sexualité hors mariage », à l’instar de l’homosexualité. C’est tout à leur honneur. Ce n’est que depuis les années 2000 que quelques factions de l’Église, corrompues à l’Esprit du monde, et impressionnées par l’homosexualité, s’abaissent à se qualifier d’hétérosexuelle par réflexe d’auto-défense.
 

23 – L’hétérosexualité n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe. Non pas en tant que différence des sexes, non pas en tant qu’Humanité ni même en tant qu’attirance érotique envers les personnes du sexe complémentaire, mais au moins en tant que croyance identitaire mondiale et en tant que lobby LGBT gay friendly. Car ce qui est appelé communément « lobby gay » ou « lobby LGBT » est en réalité le « lobby hétéro » : en effet, les seules personnes publiques qui défendent les lois pro-gays se présentent comme « hétéros » (Madame Taubira en France, Madame Bachelet au Chili, Monsieur López Obrador au Mexique, etc.) ; et il existe même, au Parlement Européen et à l’ONU, des groupes de pression en faveur des « diversités » et contre les « discriminations » qui s’appellent Gay Straight Alliancestraight » signifie « hétérosexuel »).
 

24 – L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vrai / Faux
 

Vrai. C’est depuis la création du terme « hétérosexuel » en 1869 que l’Humanité a choisi mondialement de se définir selon des orientations sexuelles (et donc selon la génitalité – comme si nous étions des bêtes – et selon les sentiments amoureux – comme si nous étions des anges) et non plus selon les deux différences fondatrices de l’Humain, de l’Amour et de l’Église (à savoir la différence des sexes et la différence Créateur-créatures). Avec l’arrivée de la bipolarité homosexualité-hétérosexualité, le monde ne se divise plus entre hommes et femmes, mais entre hétéros et homos… et bisexuels, pour faire la navette. Le virage diabolique de l’hétérosexualité, entériné légalement par l’Union Civile, a été pris. L’Humanité oublie l’homme et la femme, la sexualité, et Jésus.
 

25 – La loi humaine la plus grave et dangereuse que la terre ait comptée est l’Union Civile. Vrai / Faux
 

Vrai. L’Union Civile, appelée aussi partnership (partenariat), est la première loi qui s’est basée sur l’hétérosexualité pour justifier mondialement l’homosexualité. Elle a été créée sciemment pour s’opposer au mariage tout en le singeant. Elle est grave à plusieurs titres : 1) elle a nié l’Humanité des personnes homosexuelles, en les réduisant à leur orientation sexuelle (c’est donc une loi homophobe, même si gay friendly) ; 2) c’est un acte de répudiation déguisé (une Union Civile peut être rompue sans même que le partenaire avec qui on l’a contractée ne soit mise au courant) ; 3) l’Union Civile transforme tout lien humain en contrat asexué, en commerce (Dieu et l’indissolubilité du mariage passent à la trappe). Beaucoup de gens nient la dangerosité de l’Union Civile (qui, au passage, n’a jamais été demandée par les gays friendly pour son contenu, mais uniquement pour sa valeur symbolique de justification de l’homosexualité en tant qu’amour universel qui ne s’appelle plus homo) en pensant qu’elle va servir de lot de consolation pour éviter le « mariage gay ». Alors que c’est totalement biaisé de penser comme ça : l’Union Civile EST le « mariage gay ». Ce sont la même réalité intentionnelle et affective.
 

26 – La pratique homo existe dans une moindre mesure en Afrique et en Amérique Latine comparé aux pays occidentaux. Vrai / Faux
 

Faux. Dans ces continents, l’homosexualité est tout autant pratiquée. Simplement, elle prend une autre forme (moins assumée et plus cachée) : refoulement d’homosexualité et attaques homophobes, rencontres clandestines dans des bordels ou par l’intermédiaire d’internet, bisexualité (beaucoup de personnes africaines, maghrébines, latinos, se disent « bisexuelles » pour ne pas avoir à se définir « homos »), prostitution, tourisme sexuel, exil, famille, promiscuité communautaire, fraternité incestueuse, intégrisme religieux, guerres, ascension sociale et promotion canapé dans les entreprises-médias-politique, aides financières au développement, double vie parallèle au mariage ou à l’exigence de virginité, rupture trop marquée entre les hommes et les femmes, travestissement, transsexualité, vitrine de modernité, etc. Le parti pris schizophrène à l’égard de l’homosexualité, c’est soit la diabolisation/déni de la réalité (désirante ou de pratique), soit la politique hypocrite du « pas vu pas pris » (= Tant que ça ne se voit pas et ne se sait pas, ça n’existe pas ! ; c’est une réalité extérieure, une dépravation occidentale !).
 

27 – Un enfant élevé au sein d’un « couple » homo peut grandir de manière équilibrée. Vrai / Faux
 

Vrai. Même s’il manque l’amour entre les deux parents biologiques de l’enfant (et rien que ça, c’est grave et injustifiable), même si l’autre sexe (absent du « couple » homo éducateur) est généralement mis à distance et réduit à l’état d’icône dans les structures dites « homoparentales », il n’empêche que les personnes homosexuelles, à défaut d’être ensemble génitrices, peuvent avoir des qualités pédagogiques et éducatives indéniables. On en trouve d’ailleurs beaucoup dans l’Éducation Nationale et dans les métiers du social. Donc il n’est pas du tout étonnant que certaines élèvent correctement un ou plusieurs enfants. Mais cette réussite ne viendra pas de la pratique homosexuelle mais des qualités humaines de chacun des deux membres du « couple » homo.
 

28 – Les médias parlent assez (voire trop) d’homosexualité. Vrai / Faux
 

Faux. Ils n’en parlent jamais. Ils l’exhibent, l’affichent en général dans un panel de diversités marketées, mais ne l’expliquent jamais. Ils feignent d’en parler mais ils ne la traitent jamais en Vérité (à l’instar des films pornos qui exhibent la génitalité et font semblant de tout montrer de la sexualité, pour finalement ne jamais en montrer la profondeur ni le sens ni la beauté). Ils ne donnent de l’homosexualité qu’une image policée, à peine différenciée, très éloignée de la réalité des personnes homosexuelles. Des personnes homos, ils s’en moquent. Ils nous utilisent pour se donner une image d’ouverture, de solidarité et de diversité, mais ils ne se préoccupent pas de nous aider concrètement. Dès que nous commençons à parler, ils trouvent que nous sommes trop bavards, s’empressent de nous traiter d’« homophobes » puisque nous avons le pouvoir – par notre seule personne et témoignage – de révéler au grand jour leur hypocrisie intéressée.
 

29 – L’homosexualité (plus encore que la pédophilie, l’avortement, le féminisme ou l’anti-racisme) est le fer de lance de l’anticléricalisme mondial. Vrai / Faux
 

Vrai. L’homosexualité est le seul mal mondial (peur et rejet de la différence des sexes) que les gens n’identifient pas comme mauvais car ils le voient comme une identité, une espèce humaine à part, de l’amour. Autant ils peuvent comprendre (même s’ils ne le partagent pas) que l’Église Catholique, selon son système de croyances et sa doctrine, s’oppose à la pédophilie, à l’avortement, aux moyens contraceptifs, aux divorces, à la robotisation de l’Humain, etc., autant ils ne comprennent vraiment pas pourquoi (à part par pur principe et pure méchanceté/peur) elle s’oppose à l’homosexualité qui leur semble totalement inoffensive. Les opposants de l’Église vont donc se focaliser sur l’homosexualité pour attaquer le célibat consacré, les catholiques et les clercs, particulièrement en peine eux aussi pour justifier leur position anti-pratique homo et la primauté du célibat consacré.
 

30 – La communauté homo n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe, non pas en tant qu’associations, événements publics (comme la Gay Pride), lobbies politiques et établissements spécialisés (car une majorité des personnes homos les désertent), mais en tant que lieu où est ressenti le désir homosexuel et où il est parfois actualisé. Et c’est d’autant plus manifeste avec l’éclatement communautaire et la redistribution des cartes qu’a imposés internet. Maintenant, le quartier du Marais (à Paris) est en train de se casser la gueule ; les associations LGBT s’essoufflent ; les bars et les discothèques pour se rencontrer ont cédé leur place aux applications portables et aux sites de rencontres. C’est pourquoi je dis que toute personne qui découvre sa tendance homo (même en rase campagne derrière son écran d’ordi, même à l’âge de dix ans seule sur une cour d’école) intègre la communauté homosexuelle. Et cette communauté, loin d’être honteuse ou forcément libertine, loin d’être à éradiquer ou à mépriser, mériterait d’être encouragée si elle ne se centrait plus sur la croyance en « l’identité homo » ni sur la pratique homo (drague, consommation, « amours », génitalité), mais au contraire sur l’amitié désintéressée, sur le don de l’homosexualité au monde et à l’Église.
 

31 – Les lois pro-gays sont un programme mondial faisant abstraction des pays où elles s’imposent. Vrai / Faux
 

Vrai. Je suis allé en Côte d’Ivoire, en Martinique, au Liban, au Pérou, et j’ai pu y constater l’avancée de la législation LGBT (Lesbien, Gay, Bi et Trans), alors même que leur population est clairement hostile à son établissement, et que les mouvements pro-Vie y sont parfois très actifs. Les prétextes d’imposition de cette législation varient selon les régions du globe : lutte contre la pauvreté, modernisation et technologisation, ouverture aux différences, lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme, combat contre l’homophobie et le harcèlement scolaire, aides au développement, partage de « l’Amour », etc. Les lois pro-gays ne passent jamais pour leur contenu, contrairement à ce qu’imaginent naïvement les militants rationalistes anti-Gender (l’idéologie du Gender est un plan mondialiste visant à remplacer le mot « sexe » par le mot « genre »), mais passent pour la même intention romantique de prouver que toutes les différences sont bonnes et que « l’amour homo » serait un amour comme un autre.
 

32 – Le lobby gay constitue une terrible dictature idéologique et ne représente pas l’ensemble des personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. Le « lobby gay », il n’y a quasiment personne derrière, et encore moins des personnes homo. Ceux qui le pilotent se présentent comme « hétéros gays friendly » désintéressés. Le lobby gay n’est en réalité que le lobby hétéro. La plupart des personnes homos fuient toute visibilité et sont instrumentalisées dans l’histoire. Les personnes qui se présentent comme « hétéros » parlent en notre nom et se battent pour nous « offrir » des lois que nous n’avons jamais demandées. Au fond, ces libertins bisexuels veulent, à travers nous et notre homosexualité, se venger du mariage et de l’Église.
 

33 – L’homophobie n’existe pas. C’est une invention de la novlangue pour victimiser une soi-disant « catégorie de la population » stigmatisée (la communauté homo) ou pour réduire quelqu’un au silence par un terrorisme idéologique langagier. Vrai / Faux
 

Faux. L’homophobie n’est pas qu’une insulte ou un faux procès ni une mauvaise réputation. L’homophobie, c’est la peur/haine du même ou de l’homosexualité, c’est une attaque réelle contre une personne homo au nom de son orientation homosexuelle (viol, suicide, harcèlement, chantage, insultes, maltraitance, consommation, prostitution, meurtre, etc.), c’est l’« identité homo » (la caricature du coming out) et c’est la pratique homosexuelle (la pratique est un rejet de la différence des sexes, donc d’humanité : les deux personnes qui la mettent en place se rejettent elles-mêmes en la posant, et tout acte homophobe est directement lié à l’acte homosexuel). L’homophobie est donc beaucoup plus grave qu’un mot ou une impression d’homophobie ou que toute image négative donnée à l’homosexualité ou que toute opposition à une loi qui passe au nom des personnes homos.
 

34 – L’Allemagne nazie était farouchement opposée à l’homosexualité. Vrai / Faux
 

Faux. L’Allemagne nazie est présentée aujourd’hui comme une ennemie du libertarisme, et donc de l’homosexualité : les associations homosexuelles essaient ainsi de sacraliser le gauchisme, de diaboliser la droite et l’extrême droite, de se victimiser à travers la déportation des Triangles roses, pour justifier leurs combats aujourd’hui. Cette croyance au nazisme « homophobe » est en réalité une vue de l’esprit : Berlin était la capitale mondiale homosexuelle (en 1933, on y comptait 131 bars homosexuels : plus qu’à Paris aujourd’hui !) ; les Jeunesses hitlériennes et les Sections d’Assaut (S.A.) nazies étaient des terreaux d’homosexualité (l’homosexualité de leur chef, Ernst Röhm, était de notoriété publique) ; toute la mystique hitlérienne empruntait au symbolisme homosexuel (cf. le sculpteur Arno Breker) ; la République de Weimar puis l’Allemagne nazie avait une législation extrêmement permissive en matière de mœurs (divorces, adoption pour les mères célibataires, dépénalisation de l’homosexualité par sa psychiatrisation, droits d’associations avec des cercles littéraires spécifiquement homos, etc.) ; l’essai La Face cachée d’Hitler (2002) de Lothar Machtan démontre même l’homosexualité (refoulée) du Führer.
 

35 – Expliquer l’homosexualité est considéré socialement comme de l’homophobie. Même quand c’est fait par une personne homosexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. J’en sais quelque chose : parce que je parle publiquement d’homosexualité telle qu’elle est, sans la diaboliser, la banaliser ni l’idéaliser, on me taxe d’« homophobe » (et comme je suis en plus homosexuel, on me taxe d’« homophobe intériorisé »). Un comble, puisque je parle de mes amis homos et de moi, et que je sors l’homosexualité du non-dit, en dénonçant les réels mécanismes de l’homophobie ! Et cette accusation s’est durcie avec ma défense du catholicisme, mon opposition au « mariage gay », et mon appel à la continence pour toute personne durablement homosexuelle. Actuellement, l’homosexualité, il faut l’applaudir mais ne surtout pas l’expliquer ni décrire ses ambiguïtés, sa vacuité ou sa violence, sous peine d’être vu comme un traître et un dangereux individu. C’est un paradoxe, mais ceux qui luttent apparemment contre l’homophobie et en faveur des personnes homosexuelles et de nos soi-disant « droits », veulent en réalité que nous fermions notre gueule, que nous nous fondions dans la masse, que nous acceptions leurs « cadeaux » législatifs sans broncher, et nient notre situation et la violence/vacuité/souffrance objectives de notre condition homo. Les anti-homophobie et les promoteurs du « mariage gay » sont agressivement gays friendly… et au fond, homophobes et anticléricaux. À leurs yeux, il n’y a qu’une seule et unique manière d’être homo : être en « couple », ou au moins pratiquer génitalement et sentimentalement son homosexualité. C’est ça, la tyrannie gay friendly.
 

36 – Il existe des personnes homosexuelles homophobes, mais ça reste une minorité parmi les personnes homosexuelles, des refoulés. Vrai / Faux
 

Faux. C’est une majorité. Car l’homophobie est la croyance et la promotion de « l’identité homo » (la caricature du coming out) ; c’est aussi la pratique homosexuelle (le rejet de la différence des sexes dans la sexualité, donc un rejet d’une grande part de l’humanité des personnes qui l’exécutent) ; et c’est enfin l’attaque contre des personnes homosexuelles (soit parce qu’effectivement l’homophobie est refoulée, soit parce qu’au contraire elle est excessivement justifiée et innocentée : les personnes homosexuelles pratiquant leur homosexualité s’attaquent entre elles, y compris les plus « homosexuellement assumées » : ce sont des faits que je peux largement prouver). C’est une illusion de croire que les pays qui banaliseront et justifieront l’homosexualité, qui essaieront de changer les regards sur l’homosexualité pour faciliter son acceptation sociale et pour améliorer la condition de vie homosexuelle, verront les actes homophobes reculer. Tant que la violence intrinsèque à la pratique homo (qui éjecte la différence fondatrice de l’Humanité et de l’Amour qu’est la différence des sexes) ne sera pas identifiée, expliquée et dénoncée, l’homophobie ne fera qu’augmenter dans les pays où l’homosexualité est pourtant promue, en dépit de la propagande publicitaire, cinématographique et politique qui est faite pour peindre cette dernière en rose.
 

37 – On peut être à la fois gay friendly et homophobe. Vrai / Faux
 

Vrai. Énormément de gens aujourd’hui veulent apparemment notre bien sans le faire concrètement, sans nous connaître en profondeur et sans régler nos problèmes (exemple : le « mariage gay » non seulement ne solutionne pas les dysfonctionnements du « couple » homo mais en plus nourrit un business et place les personnes homosexuelles dans des situations parfois délictueuses : trafic d’enfants par la PMA et la GPA). Leur soutien n’est qu’une apparence pour « faire bien et ouverts », pour parfaire leur carrière ou leur réputation de personnes « cools ». Mais leur militance ou pseudo « amitié » n’est en réalité qu’un respect mâtiné d’indifférence et d’intérêt. Certains de nos soi-disant « amis » gays friendly hétéros, même, nous instrumentalisent et nous consomment pour ne pas assumer leurs propres actes homosexuels ou leur tendance homo.
 

38 – Les mouvements pro-Vie ne défendent pas la Vie. Vrai / Faux
 

Vrai. La « Vie » n’est pas un combat. Et encore moins un combat saint. Même les publicités et les gens qui s’en prennent actuellement à la vie humaine se valent abondamment de « la vie » pour justifier leurs massacres à l’encontre de la vie et les habiller de bonnes intentions. « La Vie » est devenue en seulement 30 ans un terme fourre-tout et un clin d’œil échangé par catholiques natalistes pour se reconnaître discrètement entre eux sans avoir à annoncer explicitement Jésus. C’est embêtant puisque la seule Vie à défendre et qui est éternelle, c’est Jésus en personne ! « La Vie » est aussi devenue pour les cathos une manière de s’étiqueter politiquement (de droite et « engagé ») sans assumer la mauvaise réputation traditionnellement attribuée aux conservateurs et aux traditionalistes. Les mouvements pro-Vie, par conséquent, ne défendent pas la Vie… même si leurs campagnes anti-avortements sauvent quelques vies (il faut bien leur reconnaître quelques succès), mais beaucoup moins que si elles s’attaquaient aux bonnes intentions (défense de « la vie » précisément, de l’« amour », de la « famille », des différences, de la liberté, cristallisée autour de la croyance en « l’amour homo ») qui motivent les pratiques qui menacent vraiment la vie humaine (euthanasies, avortements, manipulations d’embryons, PMA et GPA, homosexualité, « mariage gay », etc.).
 

39 – Les catholiques de La Manif Pour Tous se sont opposés au « mariage gay ». Vrai / Faux
 

Faux. Ils ne se sont pas opposés au « mariage gay » puisqu’ils ont refusé de parler d’homosexualité et de la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homos qui incarnait à elle seule le « mariage gay ». Ils ne se sont opposés qu’aux conséquences de la Loi Taubira sur la filiation. Ils ont justifié la première partie du « mariage gay » (Union Civile puis jour du « mariage » civil), donc au final, la seconde partie du « mariage gay » : ils ont chéri les causes dont ils ont diabolisé les conséquences. Cela est dû notamment à leur attachement idolâtre au mot « mariage », ainsi qu’à leur banalisation de l’Union Civile, de l’hétérosexualité et de la pratique homo dite « privée ».
 

40 – Le « mariage gay » est un trafic d’enfants, de mères, de pères, mais surtout de personnes homos. Vrai / Faux
 

Vrai. Cet aspect de la Loi Taubira (le trafic d’enfants et de mères) a été assez vite identifié par tous, y compris par les promoteurs du « mariage gay » qui ont vite fait de dénoncer hypocritement la GPA (Gestation Pour Autrui) qui découlait fatalement de l’ouverture du mariage aux « couples » de même sexe. En revanche, quasiment personne (ni du côté des opposants au « mariage homo », ni du côté des défenseurs) n’a vu qu’avant tout, les premières personnes instrumentalisées dans cette histoire, c’étaient les personnes homosexuelles elles-mêmes, complètement niées dans leur réalité, leur spécificité et leur humanité. Tout le monde nous voit encore comme les commanditaires (capricieux et pervers) et comme les « heureux » bénéficiaires de cette loi… alors que nous sommes les dindons de la farce, et que nous serons les premières victimes à en payer les pots cassés. Déjà, les premiers retours de bâton homophobes tombent. Les sociétés gays friendly ne comprennent plus nos combats politiques et nous associent à des arrivistes agaçants.
 

41 – 95% des catholiques croient en « l’amour homo » et soutiennent l’Union Civile (Ce qui les gênent, c’est uniquement la politisation et légalisation de ce lien, et ses conséquences sur l’enfant). Vrai / Faux
 

Vrai. Même si le pourcentage lancé est une spéculation approximative de ma part, et, du reste, invérifiable, j’ai pu constater sur le terrain des paroisses que la plupart des personnes catholiques et même des prêtres ne voyaient pas où était le problème dans les unions homosexuelles du moment qu’elles restaient « discrètes », ne se présentaient pas comme « modèle » social, ne se politisaient/lobbyisaient pas, et qu’elles ne touchaient pas à l’enfant ni à la famille. C’est d’ailleurs à peu près le discours du Pape François. Flippant, ce soutien mou. Sidérante, cette désolidarisation du message de l’Église sur l’homosexualité et sur le célibat continent.
 

42 – La Manif Pour Tous a été et reste homophobe. Vrai / Faux
 

Vrai. La Manif Pour Tous n’a pas du tout parlé d’homosexualité et a même interdit d’en parler (en particulier elle a refusé la dénonciation et l’explication de l’Union Civile), en disant que « l’homosexualité n’était pas le problème » et que LMPT « n’était pas du tout homophobe »… alors que ses leaders et ses manifestants savaient pertinemment que la loi du « mariage gay » était fondée sur l’homosexualité et que nous, personnes homosexuelles, nous l’incarnions dans l’opinion publique et aux yeux des législateurs. La Manif Pour Tous a atteint le premier stade de l’homophobie : celui de la peur/du mépris de l’homosexualité, des personnes homosexuelles, et de la présomption d’homophobie. Et certains de ses manifestants ont franchi le cap de l’attaque.
 

43 – Si je ne me sens pas homo, je n’ai aucune légitimité pour parler d’homosexualité ; d’ailleurs, en société, on me le fait bien comprendre et il est quasiment impossible de s’opposer au « mariage gay ». Vrai / Faux
 

Faux. L’homosexualité, déjà en tant que phénomène social politico-médiatique réel et influent, réclame aujourd’hui l’intérêt de tous et vous concerne. On demande même maintenant aux mômes de se positionner par rapport au « mariage gay » et à la transidentité : c’est vous dire ! Par ailleurs, même s’il est vrai qu’on vous écoutera moins sur le sujet si vous n’avez pas de ressenti ou de pratique homo (cette censure est d’ailleurs une bêtise), l’homosexualité n’appartient à personne, et ce n’est pas parce qu’on sent une tendance homo qu’on la comprend nécessairement : le ressenti n’est pas un gage de compréhension de ce même ressenti. Je croise beaucoup de personnes homosexuelles qui n’ont entamé aucune réflexion sur leur tendance. Expérimenter une inclination érotique vers les personnes de même sexe ne rend pas plus clairvoyant ni plus intelligent. Enfin, si vous ne vous sentez pas homo, vous avez avec l’hétérosexualité un thème jumeau de l’homosexualité, qui vous confère une sacrée légitimité à traiter de manière détournée et pourtant étonnamment pertinente d’homosexualité !
 

44 – L’homosexualité est un sujet moins prioritaire à traiter que le chômage, les persécutions anti-chrétiennes, les migrants, l’Islam, le transhumanisme, l’euthanasie, l’avortement, le message de l’Évangile, le Salut de l’âme, la Bonne Nouvelle, Jésus (en tant que thème, pas en tant que personne). Vrai / Faux
 

Faux. L’homosexualité est le seul sujet tabou (avec l’islam) dans notre monde autour duquel se cristallise la croyance mondialisée que le mot « amour » justifie toutes les pratiques sexuelles et sentimentales, y compris celles qui ne sont pas de l’Amour, y compris celles qui transforment la différence des sexes en option d’amour et la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église) en option de divinité. Elle devient donc l’alibi affectif de toutes les pratiques peccamineuses et humaines qui en apparence la dépassent en gravité. N’oublions pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et son intention mondiale actuelle est gay friendly. Si vous refusez de voir que l’homosexualité est le rideau rose actuel derrière lequel le diable planque toutes les souffrances et les violences humaines, regardez par exemple qui se trouve derrière la promotion de l’euthanasie et de l’avortement, quelle est la sexualité des « terroristes islamistes », au nom de quoi sont fascisées les nations de la terre (la Russie par exemple), quelles intentions affichent les Big Data transhumanistes et technologistes : vous verrez que c’est l’homosexualité.
 

45 – Les catholiques ont eu le mérite de traiter de transidentité à l’occasion du « mariage gay » et de leur dénonciation du Gender. Vrai / Faux
 

Faux. Ils se sont donné l’illusion de traiter de transidentité et de transsexualité, pour au fond remplacer ces termes et ces réalités (qu’ils ont rangées dédaigneusement dans le placard « novlangue » ou « folie » ou « idéologies ») par le concept flou de « Gender » (théorie nord-américaine qui remplace le mot « sexe » par le mot « genre ») et par des caricatures (déni de la différence des sexes, volonté d’habiller les garçons en rose et les filles en bleu, refus de reconnaître qu’il faut un homme et une femme pour procréer, défense de la GPA, etc.) que les promoteurs du « mariage gay », du Gender et des « droits homos » ne soutiennent pourtant quasiment pas. Par intellectualisme et homophobie primaires, ils ont ainsi fui les bonnes intentions réelles des gays friendly et les phénomènes sociaux concrets (homosexualité, transidentité) que vivent ou souhaitent nos contemporains.
 

46 – La Franc-Maçonnerie a massivement infiltré l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. La Franc-Maçonnerie, ET l’historique (1717) ET la contemporaine, est une confrérie associative d’inspiration chrétienne mais fortement anticléricale, basée sur l’auto-construction et sur l’amélioration infinie de l’Homme par lui-même et par ses propres actes de solidarité. Elle adopte 3 champs lexicaux principaux : celui de la lumière (les iluminati sont d’ailleurs les adeptes initiés de la Franc-Maçonnerie), celui de l’architecture, et celui de l’Humanisme intégral (les valeurs du Christ sont défendues – respect, liberté, amour, partage, etc. – mais le Christ n’est pas reconnu comme Dieu, ni l’Église Catholique comme sainte). Plus fondamentalement, les deux piliers idéologiques de la Franc-Maçonnerie mondiale sont la franchise (ou la sincérité : bien différentes de la Vérité !) et l’hétérosexualité (culte de l’altérité et de la Différence absolues… au détriment de la primauté de la différence des sexes dans le mariage catholique et de la différence Créateur-créatures c’est-à-dire Jésus et l’Église). Actuellement, la Franc-Maçonnerie est largement sortie des loges – même si elle reste une initiation et un groupe de pression infiltré dans les sphères de pouvoir et d’argent : la Franc-Maçonnerie, c’est surtout par les idées qu’on y rentre, au départ. À ce titre, elle a gagné l’esprit de beaucoup de catholiques, d’évêques et de cardinaux, qui défendent l’Union Civile, l’hétérosexualité et l’Humanisme intégral, pour essayer de se rendre audibles, fermes et cools à la fois (Encore récemment, à l’occasion des États Généraux de bio-éthiques, les propos de l’archevêque de Paris Mgr Aupetit – qui soutenait qu’il nous fallait « construire un monde meilleur pour éviter le Meilleur des Mondes » – ou encore les propos civilisationistes, millénaristes, et christo-centrés sur un catholicité-Puissance, du cardinal Robert Sarah, l’ont démontré… Nous pouvons nous en inquiéter).
 

47 – Nous sommes tous homophobes. À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Vrai. Nous pouvons tous, quand ça ne va pas et que nous nous éloignons de nous et du Christ, avoir peur de nous-mêmes et nous haïr, haïr nos semblables (dont font partie les personnes homos). Et la définition première de l’homophobie, c’est la « peur du même » (« homo » en grec signifie « même » ; « phobie » signifie « peur »). D’ailleurs, observez les actes homophobes : ce ne sont que les personnes homosexuelles qui s’attaquent entre elles.
 

48 – Nous sommes tous francs-maçons. À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Nous devenons francs-maçons dès que nous ne faisons pas ce que nous disons, que nous mettons nos bonnes intentions avant la Vérité-Charité qu’est Jésus, que nous ne comptons plus sur la vulnérabilité aimante de Jésus pour nous sauver mais sur nos propres forces et sacrifices, et que nous confondons la différence des sexes avec l’hétérosexualité. C’est pourquoi beaucoup d’anti-Franc-Maçonnerie, pris par leurs mauvaises intentions, imitent les francs-maçons qu’ils dénoncent, et deviennent francs-maçons ! Le meilleur moyen pour éviter de tomber dans le péché franc-maçon universel, c’est d’arrêter de penser que le franc-maçon c’est forcément l’autre. C’est de se savoir prioritairement tenté par la Franc-Maçonnerie, c’est-à-dire par la sincérité.
 

49 – Nous sommes tous bobos (bourgeois-bohème). À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Vrai. Le boboïsme est le péché originel, né d’une mauvaise acceptation de nos deux bobos (blessures) existentiels humains que sont la différence des sexes (nous ne serons jamais l’autre sexe) et la différence Créateur-créatures (nous ne serons que créatures et jamais Dieu sans Jésus). De par notre condition humaine pécheresse, chacun de nous est à différents degrés bobo. À nous d’accepter notre péché, donc notre boboïsme, et nous serons un peu moins bobo.
 

50 – L’Église a raison de s’opposer à l’homosexualité. Vrai / Faux
 

Vrai. L’homosexualité, bien avant d’être un acte, est une peur (de la différence des sexes). Or la peur est l’inverse de la Foi (confiance), l’ennemie de la Foi. En plus, craindre puis rejeter la différence des sexes, cela revient à fuir Dieu et l’Humanité sexuée qui est à son image. L’Église veut que nous aimions et respections le corps humain, l’Amour humain incarné, pour que nous soyons pleinement et concrètement heureux, ouverts aux autres et à la vie humaine. Elle lutte contre toute peur. Donc Elle s’oppose à l’homosexualité (sans rejeter les personnes qui ressentent cette peur particulière).
 

51 – Les catholiques ne sont pas homophobes et accueillent très bien les personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. La plupart des catholiques sont agacés et gênés par nous, nous diabolisent, ne nous voient que comme des dépravés (ou des hypocrites et des OVNI quand nous essayons de vivre ce que demande l’Église, à savoir la continence). Et dans le même temps ils nous ignorent, considèrent que l’homosexualité n’existe pas ou n’a pas d’importance. Et comme ils finissent par se rendre compte que dans le cœur de nos contemporains et politiquement parlant elle a effectivement énormément d’importance, certains reconnaissent leur mépris, mais vont ensuite contrebalancer leur homophobie par un encouragement à pratiquer l’homosexualité – y compris au nom de Jésus – tout en la banalisant et en niant les souffrances réelles engendrées par le « couple » homo. Les rares catholiques qui s’intéressent à nous sans cautionner la pratique homo nous prennent quand même en pitié à travers une pastorale émotionnelle misérabiliste (exemple : Courage International) et des groupes de parole sur le modèle des Alcooliques Anonymes, veulent restaurer notre identité (d’homme ou de femme, d’Enfants de Dieu, en reléguant l’homosexualité à l’arrière-plan), essaient d’étouffer l’homosexualité (car ils l’envisagent uniquement comme un « problème », une « blessure »), cherchent à nous accompagner et non à être accompagnés par nous, n’annoncent pas la Bonne Nouvelle aux personnes homos, n’ont pas compris l’universalisme joyeux et saint de l’apostolat par l’homosexualité.
 

52 – Dans les faits, les personnes homos n’ont pas leur place dans l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. Il n’existe aucune oblature spécifique pour nous. On ne nous propose rien : pas de vocation ni de réelle tribune enthousiasmante : juste un accompagnement anonyme (… pour, en plus, en général, nous « guérir/convertir », et nier l’importance bénéfique de l’homosexualité dans la vie de tous, et pas seulement dans la vie de ceux qui se ressentent homos) ; juste des petits groupes pastoraux ou des marches spirituelles où nos accompagnateurs se mettent en avant et nous font de l’ombre. Les médias catholiques ne nous invitent jamais (les rares fois où ils le font, c’est pour nous exhiber comme des victimes de la supposée « dictature du lobby LGBT » : jamais pour parler vraiment d’homosexualité). Les évêques ne soutiennent même pas les personnes homos continentes qui vivent pourtant ce que demande l’Église : ils sont tétanisés par le sujet. Par prudence et par carriérisme, ils nous planquent comme des petits bâtards dont ils connaissent l’existence, mais qui leur font honte et peur, et qu’il est plus sage de cacher. Ils ne nous encouragent même pas à vivre la continence. Quant aux paroissiens catholiques, en particulier les tradis, ils nous haïssent et ignorent car nous représentons pour eux le mauvais souvenir du « mariage gay » : ils ne voient en nous qu’un dangereux « lobby », qu’un risque inutile (pour la jeunesse).
 

53 – Les protestants sont moins homophobes que les catholiques. Vrai / Faux
 

Faux. Ils le sont tout autant. Sauf qu’eux, ils diabolisent l’homosexualité (sur la base d’une lecture littérale de la Bible) en même temps qu’ils la nient (au nom d’un humanisme intégral qui se résume à cette phrase : « Tu n’es pas que ça. Tu peux changer. Dieu ne veut pas ça pour toi. »). Et pour justifier leur diabolisation-déni, ils oscillent entre un holisme hystérique (« Ta foi peut te sauver : si tu crois vraiment en la puissance de Dieu, Jésus te délivrera de la peur ou du démon d’homosexualité. Viens qu’on étende les mains sur toi !! ») et un scientisme psychologisant (« Nous connaissons les causes de l’homosexualité : tu peux la rééduquer en revenant sur les blessures du passé et en restaurant ton identité par des méthodes psychanalytiques – Cohen, Nicolosi, etc. – qui ont fait leurs preuves »). Un mélange explosif de superstition et d’intellectualisme christo-centré : en général, une cata. J’ai rencontré beaucoup d’amis homosexuels qui ont été démolis par des chrétiens protestants d’une intransigeance et d’un fondamentalisme à faire peur… même s’il existe des protestants très doux. Rien d’étonnant que l’effet pervers de cette intransigeance homophobe se traduisent actuellement par une bénédiction massive des « couples » homos dans les Églises protestantes du monde entier (en ce moment, c’est un peu la panique, surtout aux yeux des évangéliques plus orthodoxes).
 

54 – L’homosexualité est un sujet tabou dans l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. C’est même le seul et unique sujet qui n’a pas été traité par le Pape François (qui ne manque pourtant pas d’audaces évangéliques !) au Synode de la Famille de 2015. Il avait osé parler des divorcés dits « remariés », et déjà, il s’était fait taper sur les doigts avec les imprécisions d’Amoris Laetitia. Quant à l’homosexualité, d’ordinaire, il se contente de rappeler quelque chose qui ne concerne pas spécifiquement l’homosexualité, à savoir le devoir chrétien de non-jugement des personnes. Concernant cette fois le discours plus large de l’Église officielle à propos de l’homosexualité, il se réduit à son strict minimum : 4 petits paragraphes dans le Catéchisme de l’Église catholique : il s’agit d’une énonciation laconique et non-étayée d’un refus catégorique des actes homosexuels (condamnés comme « contre-nature » et « intrinsèquement désordonnés »), ainsi que d’un appel à l’acceptation du port de la Croix et un appel à la non-stigmatisation des personnes homos. Et c’est mal parti pour que le discours de l’Église développe davantage son inspiration, vu le travail pharamineux de définitions sur la sexualité qu’il reste à accomplir depuis l’indétrônable Théologie du Corps de Jean-Paul II
 

55 – L’Église est claire et son discours sur l’homosexualité est argumentativement solide. Vrai / Faux
 

Faux. Elle a peu d’arguments rationnels (logique, Elle défend surtout une réalité surnaturelle et une réalité d’Amour, donc qui ne s’impose pas : Jésus). Intellectuellement et humainement parlant, tout ce qu’Elle présente comme justificatifs de son opposition à la pratique homo est par conséquent faiblard. Je vais reprendre quelques arguments couramment employés A) « C’est mal parce que c’est limité. » Pourquoi, pourrait se demander n’importe quelle personne homo en couple, alors que je suis bien avec mon copain, je devrais le quitter ? Pourquoi quelque chose de limité (absence de différence des sexes, moins d’altérités échangées, pas d’ouverture à la procréation, moins de complémentarité des psychismes, etc.) en deviendrait impossible, diabolique (certains cathos parlent d’« esprit d’homosexualité »), ou à ne pas vivre ? Même dans les couples homme-femme, il y a beaucoup de lacunes, de limites, d’impossibilité, d’infécondité : pourtant, à eux, on ne leur dit rien et on ne les empêche pas de se marier. Idem pour les célibataires consacrés : même les séminaristes équilibrés ne sont pas parfaits, des saints, et sont indignes de revêtir le Christ. Idem pour les fidèles catholiques qui ne sont ni homosexuels, ni divorcés « remariés », ni en état de recevoir la Communion : stricto sensu, étant tous pécheurs, personne ne mérite de recevoir Jésus-Eucharistie. Pourtant, eux, ils ont accès à la Communion, à la Confession. Étant plus pécheurs, les personnes homos en « couple » homo devraient justement nécessiter encore plus la Confession : il y a comme une double peine à leur refuser l’absolution. C’est la même injustice pour les nombreuses personnes qui ont été mariées pendant vingt ans avec leur conjoint, et qui se retrouvent larguées du jour ou lendemain, avec interdiction de se remettre en couple, sous peine d’être complices de l’adultère qu’elles ont subi et d’être privées des sacrements. Wahou ! Allez comprendre la logique ! B) « C’est mal parce que c’est péché mortel. » Même les experts et les théologiens sont coincés pour dire en quoi le « couple » homo est un mal et un péché, et encore plus un péché mortel. Même des tronches ecclésiales sèchent sur cette question ! Ils diagnostiquent, ou étayent la logique d’un raisonnement, mais cet étayage est biaisé car le présupposé de base n’est pas démontrable et est de l’ordre de la croyance voire de la superstition : « Dieu a créé l’homme et la femme à son image et c’est la seule forme d’Amour authentique. » ; « Dieu n’a pas créé certains Humains homos. » ; « On peut changer. C’est une immaturité affective, narcissique, et une blessure héritée. » … alors qu’en réalité, on n’en sait rien, ou que même après toutes les thérapies du monde, on ne constate bien souvent aucun changement et ça ne part pas dans un temps humain. On peut identifier un symptôme, un signe de péché, le diagnostiquer et même l’expliquer : c’est pas pour ça que ça l’enlève et que ça le règle. De surcroît, la gravité de l’acte homosexuel est largement atténuée d’une part par l’ignorance de ceux qui la pratiquent, parfois aussi par l’absence de signes de gravité de cette pratique, et d’autre part par le caractère subi de la condition homosexuelle : l’attirance homosexuelle n’est pas un choix. Et comme dit Jésus en Lc 12, 47, « À ceux à qui il a été peu donné, il sera peu demandé. » Ça en fait, des circonstances atténuantes ! C) « C’est mal parce que c’est dit dans la Bible/le Catéchisme. » Le fait que la parole d’Église (dans le Catéchisme) soit, dans l’ordre de la Foi, le prolongement de la parole de Jésus, n’est une Vérité que de Foi, pas une Vérité objective. L’homosexualité, c’est le seul point sur lequel les cardinaux ne se positionnent pas et se divisent (c’était flagrant lors du Synode sur la famille, en 2015). Ils savent dire pour l’avortement, le meurtre, la contraception, la pédophilie, le divorce, l’euthanasie. Pour l’homosexualité, c’est juste un interdit sec et sans autre procès que « ce n’est pas dans le plan et la création de Dieu. » Okay. « Porte ta Croix et offre ton sacrifice au Christ. » D) « Il te faut obéir pour obéir. Il te faut accueillir humblement ta Croix, en communion avec le Seigneur. La Vérité, c’est l’obéissance et la Croix. » Obéissance, ok. Mais obéissance à qui ? (Jésus ? Il ne nous a jamais demandé de ne pas pratiquer l’homosexualité) Obéissance pour quoi ? Pour faire plaisir au Vatican (qui n’en a rien à foutre de nous, ou qui nous craint) ? L’obéissance pour l’obéissance ? L’abstinence ne doit pas être un trophée. La pureté ne doit pas être un fétiche. La sainteté ne doit pas être un joli concept pieux. L’humilité peut être la forme masquée de l’orgueil et de la lâcheté. La Croix ne doit pas être vénérée en elle-même (nous ne sommes pas masochistes, et Jésus non plus), mais c’est l’acceptation de celle-ci par Jésus qui est vénérable. Peut-être que dans ce culte de la « Croix homosexuelle » et de l’abnégation, nous faisons dire à Dieu les commandements et les renoncements qu’il ne nous a jamais demandés : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices. » (Mt 9,13). Si ça se trouve, avec cette histoire de la continence homosexuelle et du renoncement au « couple » homo, on est en plein délire mystique ! Péché d’orgueil et illuminisme ! Narcissisme ! Il est tout à fait possible de trouver dans cette sublimation ascétique un moyen de se rendre médiatique, héroïque, d’être homophobe en déguisant cela en amour christique fantasmé et en abnégation, de se créer une sainteté en toc, de se venger de ses déceptions amoureuses et de son passé glauque, de se haïr et de se sacrifier soi-même, de ne pas aimer ni se donner, pour contenter une minorité ecclésiale tout en exploitant le mal-être des autres. E) « C’est mal parce que c’est un péché qui menace l’éternité de ton âme. » Une menace ou un risque (de damnation, de gravité peccamineuse) n’est pas un argument. F) « C’est mal parce que ça te fait souffrir ou t’a fait souffrir. » « Tu n’es pas ta blessure. » La souffrance ou la pitié ne sont pas non plus des arguments. En plus, dans le cas de la condition homo, la souffrance peut tout à faire provenir d’autre chose que la pratique homosexuelle, et surtout du regard misérabiliste posé sur celle-ci, ainsi que de la contre-indication religieuse dont elle fait l’objet. Et la sublimation de l’image du Jean-Baptiste esseulé dans son désert, elle a bon dos. On peut tout-à-fait souffrir pour rien ou une mauvaise cause. G) « C’est mal parce que c’est contre-nature. » L’interdiction (naturaliste) ne tient pas non plus, puisque d’une part les catholiques défendent avant tout une réalité surnaturelle, et d’autre part, parce que, par certains aspects, l’homosexualité semble très naturelle (ça dépend de quelle nature on parle…). Le courant constructiviste, très puissant dans l’Église, du « Tu ne te réduis pas à ça », c’est-à-dire de l’humanisme intégral, est particulièrement délétère et homophobe. Sous prétexte de s’opposer aux excès du courant identitaire de l’essentialisme LGBT (coming out, revendications politiques, etc.), sous prétexte effectivement que la tendance homosexuelle conditionne l’identité sans se substituer à elle, la réalité de l’attirance homosexuelle est souvent psychologisée (absence du Père, blessure d’un viol, etc.), dramatisée, voire niée, ainsi que son enracinement affectif sur le terrain social, mondial, émotionnel et des croyances gommé. H) « Tout a déjà été dit clairement dans l’Église Catholique, l’Église accueille très bien les personnes homosexuelles, et la chasteté est l’unique chemin de bonheur pour toute personne durablement homosexuelles qui ne peut ni se marier ni être ordonnée prêtre. » Les théories sur le « couple chaste », le « couple homo voie de sainteté », sur « Dieu qui aimerait tous les Hommes donc bénirait tous les amours » sont bancales, c’est vrai ; les discours de James Martin ou de Krystof Charamsa sont bancals ; les exégèses apocryphes (David et Jonathan, Ruth et Noémie, l’écharde de Paul, l’« amour d’amitié » de saint Thomas) sont bancales, ok… mais pas plus bancales que les théories de l’homo chaste célibataire heureux, qui aurait sa place dans l’Église et serait accueilli par Elle (grosse blague). Je peux vous en parler, du mythe de l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Église ! Ce pseudo accueil ou accompagnement, où on préfère l’homo souffrant, toquant aux portes de tous les psychanalystes et spécialistes, l’homo accro à ses anxiolytiques, l’homo éploré et en faiblesse, l’homo niant son homosexualité, se déclarant « ex-gay » ou se forçant au mariage, le « témoin chemin de Croix » se pliant à toutes les retraites de guérison intérieure et jouant la « victime des attaques de la terrible dictature du lobby gay », plutôt que le gars homo qui va bien, qui a des choses à nous apprendre sur l’homosexualité, qui va nous bousculer dans notre train de vie de grenouille de bénitier, et qui ne se laisse pas « sauver » exactement comme on projette son « Salut ». I) Autre élément de poids : Le total manque de discernement des gens d’Église sur l’hétérosexualité et son caractère satanique m’inquiète clairement sur la qualité de leur discours sur l’homosexualité. En résumé, je ne vais pas lister tous les arguments-bidon d’opposition. Je n’ai cité que ceux qui me semblaient les plus évidents. Ce qui ressort malgré cela, c’est globalement la pauvreté de l’argumentaire d’opposition des catholiques : « C’est dit dans Bible, c’est pas la volonté de Dieu, c’est pas naturel, c’est pas inné, c’est pas de l’Amour (plus rare) » Toutes ces assertions sont au pire fausses, au mieux faiblardes. En outre, que fait-on de l’exigence de non-jugement des personnes ? Avec la pratique homo, on ne peut pas être dans un abord manichéen « c’est bien/c’est mal », « ni bonheur/malheur ». Car du mal peut sortir du bien. Car j’ai vu des « couples » homos qui se sentaient très heureux. Car il y a des péchés plus graves que la pratique homo, même si ça reste un péché mortel (on parle de la mort de l’âme, ici). Car c’est un péché qui ne donne pas toujours les signes de sa gravité, même aux âmes les plus averties de son existence. Pour toutes ces raisons, l’homosexualité est un sujet qui nous impose la plus grande prudence, nous empêche les jugements péremptoires ou à l’emporte-pièce, nous demande de prendre beaucoup de temps, nous conduit directement à notre impuissance, à la peur, à la honte, à l’humilité, à mordre la poussière, à la nuit de la Foi… à Jésus.
 

56 – Il y a peu d’homosexualité dans le clergé. Vrai / Faux
 

Faux. Je n’ai aucun moyen de certifier la proportion que j’avance (donc ce sera parole contre parole, ou impression contre impression), mais je dirais actuellement pas loin d’un tiers des prêtres, voire parfois la moitié des religieux dans certains ordres. Je rencontre suffisamment de curés et de religieuses, j’ai suffisamment voyagé dans les églises, j’échange suffisamment par internet avec des moines et des prêtres, et je suis suffisamment connu dans l’Église pour ce thème précis, pour avoir un échantillon représentatif sous les yeux. Et quand bien même ce pourcentage serait faux (et il l’est, puisque l’homosexualité n’est pas une identité ni nécessairement une pratique), la part de pasteurs gays friendly, épouvantés par l’homosexualité, homosexuels refoulés, indifférents ou carrément réfractaires au traitement du sujet, est, quant à elle, majoritaire dans l’Église actuelle. Abstraction faite du ressenti ou de la pratique homos. L’homosexualité a déjà commencé à envahir des congrégations comme les jésuites, les dominicains, les frères de saint Jean, et fait même chavirer des oeuvres qu’on croyait insubmersibles (en ce moment, c’est la tempête sur Point Cœurs).
 

57 – Une personne qui pratique son homosexualité ne peut ni recevoir l’Eucharistie, ni recevoir l’absolution (pardon des péchés par un prêtre). Vrai / Faux
 

Vrai. L’absolution des péchés ne peut être effective que dans une vraie contrition, un profond désir de conversion, une réelle pénitence et un réel renoncement, une compréhension minimale du mal ou du péché qu’on confesse. Si on présente ses excuses à Jésus pour mieux recommencer, pour rester dans l’état (ou l’engagement) de péché dans lequel on se trouvait avant, à quoi ça sert ? Il n’y a pas de véritable contrition. Comme dit ma mère spirituelle, on ne peut pas accueillir quelqu’un chez soi et dans son cœur quand notre porte est verrouillée, ou quand à l’intérieur c’est le grand bazar. De même, le père Paul Dollié, pour expliquer pourquoi certaines personnes peuvent recevoir l’Eucharistie et d’autres pas, prend la judicieuse image de l’hostie-aspirine : si notre cœur n’est pas broyé, l’hostie y atterrira comme une aspirine dans un verre sans eau, et elle ne pourra pas diffuser son amour et n’aura aucune action curative (ni en nous-même, ni autour de nous). Pour que le sacrement-aspirine se diffuse et agisse, il lui faut l’eau de nos larmes, l’eau de la prière, l’eau du sang et de la Croix, l’eau vive du pardon, l’eau de notre consentement et de notre pleine liberté.
 

58 – Les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Vrai / Faux
 

Vrai. Ils éjectent, au niveau de la génitalité, des sentiments amoureux et de la spiritualité, la différence des sexes qui ordonne l’Humanité à Dieu et qui incarne l’Amour (qu’on soit marié ou célibataire, d’ailleurs). Les actes homosexuels ne correspondent pas à l’ordre naturel ni à l’ordre divin voulus par Dieu pour le bonheur et la croissance des êtres humains. Ils sont donc « désordonnés » dans ce sens-là, et toujours en rapport à l’ordre de Dieu (pas « désordonnés » au sens bourgeois, arbitraire et moralisateur, en comparaison avec l’« ordre bourgeois »). Par ailleurs, ce qualificatif de « désordre » pourrait sembler être la création d’esprits cléricaux superstitieux et obscurantistes pour diaboliser l’homosexualité à peu de frais : en réalité, pas du tout, puisque ce sont nous-mêmes, personnes homosexuelles, y compris celles qui se disent « athées » et qui veulent donner une image positive de l’homosexualité, qui qualifions notre propre pratique amoureuse et notre expérience de « couples », de « désordonnées » (cf. je vous renvoie au symbole « Désir désordonné » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels, sur mon blog L’Araignée du Désert). L’Église n’a rien inventé. Elle nous a écoutées !
 

59 – La pratique homosexuelle est un péché mortel. Vrai / Faux
 

Se couper de la différence des sexes (dans le cadre de l’Incarnation, de l’Amour et de la sexualité) qui est à l’image de Dieu, c’est se couper de Dieu. Et ça, c’est mortel. Même si d’un mal peut surgir un bien (je pense à une amitié dévoyée par la génitalité ; je pense aux enfants nés après une PMA, après une GPA, après un divorce, après un viol ; je pense aux avancées scientifiques permises par les expérimentations et les tortures en camps de concentration ; etc.). Néanmoins, pour que l’âme se retrouve en état de péché mortel, trois conditions sont requises : 1) pleine connaissance ; 2) entier consentement ; 3) matière grave. Or, dans la plupart des cas de pratique homosexuelle, l’un au moins de ces trois critères manque.
 

60 – La pratique homo, même s’il y a mieux, peut être vécue. Déjà qu’à la base, ce n’est pas un choix… La circonstance atténuante et imposée qu’est le ressenti homo annule le caractère peccamineux de la pratique. Vrai / Faux
 

Faux. Ce n’est pas parce qu’on agit mal en connaissance de cause et en regrettant les effets du mal qu’on pose, que la mauvaise action est à faire ou que le mal est atténué, d’autant plus quand on connaît Jésus et la vérité sur la gravité des actes homos sur l’âme et pour l’éternité. Le ressenti homo imposé ne nous enlève pas la liberté d’en faire quelque chose de bien par la suite. Rien ni personne ne nous oblige à être en « couple » ou à faire n’importe quoi du fait d’être homos apparemment de naissance. Nous restons libres ! Et il n’y a pas une seule et unique manière d’être homo : le couple. Pas de fatalité de l’homosexualité !
 

61 – Les personnes homos qui auront pratiqué leur homosexualité sur terre (sans se confesser) iront en enfer. Elles n’auront pas la Vie éternelle et seront damnées. Vrai / Faux
 

Faux. Pratiquer l’homosexualité, oui, c’est grave, puisque c’est un rejet de la différence des sexes, donc de toute Humanité et de Dieu. C’est un péché mortel. En revanche, ce n’est pas parce qu’une personne a commis un péché mortel qu’elle ira forcément en enfer. Exemple avec le Bon Larron, crucifié à côté de Jésus, qui a certainement tué des gens et commis des péchés mortels dans sa vie, mais qui va direct avec Jésus au Paradis. Un péché mortel nous ferme à la Grâce, donc nous expose davantage à la damnation. Mais si une personne qui pratique un péché mortel (avortement, meurtre, homosexualité, orgueil, avarice, goût du pouvoir…) se laisse aimer par Jésus, elle ne sera pas damnée. Moi, par exemple, j’insiste pour dire que si, au moment de ma mort, j’utilise la continence pour considérer que je n’ai pas besoin de Jésus pour être sauvé (parce que j’incarnerais le « Monsieur Parfait »), je risque davantage la damnation qu’une personne qui a été activement homosexuelle durant sa vie mais qui reconnaîtra finalement qu’elle a besoin de Jésus et de son amour. Par conséquent, je ne sacralise absolument pas la continence. Elle n’est pas du tout une garantie de Salut. Le Salut, c’est de se reconnaître comme le pire des pécheurs et c’est d’accueillir la Royauté d’Amour du Christ. Point barre.
 

62 – La masturbation, ce n’est pas grave. Il vaut mieux s’en passer, mais ça reste un mal bénin.Vrai / Faux
 

Faux. La masturbation, en tant qu’acte idolâtre et auto-centré qui coupe la personne qui se l’impose de la relation humaine et de Dieu (y compris quand elle est pratiquée à plusieurs, ou sous l’excuse de la tendresse et du bien-être), en tant que geste qui replie sur soi, est un acte grave qui équivaut à une auto-consommation de soi et à un auto-viol (On peut constater que la masturbation alimente d’ailleurs le viol des autres à travers l’industrie du porno). Avec elle, il n’y a apparemment pas mort d’Homme ; mais mort d’âme (et mort des couples), ça, oui ! J’en ai vus, des couples homme-femme flingués par le porno et les moyens de contraception. Et au passage, je suis toujours étonné de découvrir que l’onanisme devient une sexualité de substitution – et quelque part une drogue – non seulement pour les hommes mais aussi pour énormément de femmes. Ne perdons pas de vue que la masturbation fait partie des péchés d’impureté dont parle Jésus dans la Bible en Mc 9, 41-50 : « Si ta main t’entraîne à péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d’être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le : il vaut mieux entrer borgne dans le Royaume de Dieu que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne. » Si l’Église Catholique interdit la masturbation, ce n’est pas pour nous faire suer, ni par pudibonderie gratuite ou refus des plaisirs dits « naturels » : c’est parce qu’Elle lutte précisément contre les illusions de bonheur, et qu’Elle voit que la masturbation ça fatigue notre cœur, ça éteint notre joie profonde, ça nous plombe, ça nous fait adorer des idoles et des fétiches de pacotille, ça nous fait connaître les ballonnements de la goinfrerie. Tout ce que l’Église veut, c’est que nous nous donnions pleinement et à la bonne personne, que nous sortions de la honte et d’une sexualité misérable, que nous nous fassions plaisir en Vérité, sur la durée et éternellement ! J’ai pour habitude de dire très sérieusement que si les êtres humains arrêtaient de se masturber, il n’y aurait plus de guerres dans le monde. Enfin, pour clore cette réponse déjà trop longue (vous allez me suspecter de masturbation intellectuelle et spirituelle, si ça continue), la masturbation, contrairement à ce que nous disent les libertins, n’a rien de « naturel » : personne ne nous forcera (pas même un film ou un clic malheureux sur un écran d’ordi) à nous masturber si nous ne le voulons pas ; de plus, vu tous les artifices employés pour son bon fonctionnement, vu le forcing de la stimulation orgasmique, qu’on ne vienne pas nous dire que c’est si naturel que ça ! Force est de reconnaître que nous nous engouffrons dans la masturbation dès que ça ne va pas dans notre vie, dès que nous n’avons plus confiance en nous et que nous avons peur de ne plus être aimés. Il y a plus glorieux, tout de même !
 

63 – Il existe des unions homosexuelles équilibrées (parfois même plus équilibrées que bien des couples femme-homme), qui nous disent quelque chose de l’Amour de Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. Ce qui est positif dans les unions homosexuelles ne vient que de l’amitié (et malheureusement une amitié dénaturée par la sentimentalité et la génitalité), et n’est attribuable ni à l’Amour, ni à l’homosexualité et encore moins à Dieu. Au fond, la pratique homosexuelle est une amitié mal comprise et gâchée, une fraternité dévoyée. Entre deux personnes de même sexe, les mêmes bénéfices (à part le plaisir, la jouissance et le doudou) – et peut-être même encore plus de bénéfices que dans le cadre de la pratique homo – pourraient être/sont observables dans une amitié désintéressée que dans le « couple » homo, je crois.
 

64 – Aucun évêque ni cardinal français n’a eu le courage de défendre publiquement le message de l’Église sur l’homosexualité. Ni même le Pape. Vrai / Faux
 

Vrai. J’en suis la preuve vivante. Mgr Brouwet, le cardinal Barbarin, Mgr Rey, Mgr Aillet, et quelques autres, ont timidement écrit une lettre pastorale pour dénoncer le « mariage » homo. Mais unanimement, ils se taisent sur l’homosexualité, préfèrent ne pas faire de vagues et que le silence se fasse autour de ce sujet qu’ils considèrent comme « annexe » ou « dangereux », et font profil bas. L’homosexualité, c’est la patate chaude que tous les chefs ecclésiastiques, terrorisés par la réputation médiatique d’« homophobie » et la pression des « lobbies » pro-gays, trop attachés à leur carrière ecclésiale et leur réputation, se refilent. Ce manque de courage annonce des jours très sombres et de grande confusion au sein de l’Église.
 

65 – Les « thérapies réparatives » (de conversion de l’homosexualité), ça ne marche pas. Vrai / Faux
 

Faux. Même si elles ne font pas toujours les miracles escomptés (disparition complète de la tendance homo, paix des ménages, effacement du VIH, etc.), elles font en tout cas du bien et toujours des petits miracles, quels que soient leurs résultats. Jésus, de son vivant terrestre, et encore aujourd’hui, guérit tout le monde. Mais il ne guérit pas forcément de la manière précise et immédiate qu’on le lui demande. Il purifie surtout les cœurs avant de purifier les corps. Et ses guérisons ne sont pas toujours suivies de conversions, ni affranchies du péché originel. Par exemple, le fait que Lazare ait été ressuscité par lui ne l’a pas empêché de mourir comme tout le monde une seconde fois pour toutes ! La guérison totale de l’être humain ne sera complète que dans la Gloire. D’ici-là, Jésus guérit parfois spectaculairement (et il faut continuer de lui demander des guérisons précises et spectaculaires)… parfois, Il guérit progressivement, en laissant l’ivraie et le bon grain pousser ensemble en nous… et le tri entre les deux se fera à la Fin des Temps (Mt 13, 24-30). Une fois dit tout cela, la prudence reste de rigueur : j’ai rencontré en entretiens individuels suffisamment de personnes – soit des soignants, soit des soignés – pour continuer de dire que la thérapie spirituelle concernant l’homosexualité a des limites. Si on arrache l’ivraie de force, on risque d’embarquer le bon grain avec : ça correspond tout à fait avec l’homosexualité, qui est une mauvaise herbe souvent coriace, qu’il ne sert à rien d’arracher à tout prix, sinon on peut détruire une personne et un cœur dans le même temps. Le désir homosexuel peut être une blessure costaude parce qu’il s’agit d’une blessure d’orgueil (« dont la genèse psychique reste fortement inexpliquée » pour citer le Catéchisme de l’Église Catholique § 2357). Par exemple, saint Paul a demandé trois fois à Jésus de lui enlever son écharde. Ce dernier ne l’a pas fait et s’est contenté de lui répondre : « Ma Grâce te suffit. » Les thérapeutes catholiques eux-mêmes s’en rendent compte. À force de se confronter à la complexité de l’homosexualité, ils commencent pour certains à surveiller leur vocabulaire, au départ conquérant et magique (ils parlaient de « guérison totale » de l’homosexualité, de « changement », de « disparition » de la tendance, d’« ex-gays »). Dans un passé encore très proche, il était hors de question pour eux de seulement prononcer le mot « homosexualité » ! Depuis quelques temps, ils mettent de l’eau dans leur vin. Ils portent à leur palmarès un certain nombre de ratés, qui les ont obligés à moins jouer les « héros en blouse blanche » du Seigneur. Ils privilégient par exemple l’adjectif « restauré » à l’adjectif « changé ». Ils se situent davantage dans la perspective d’un accompagnement, d’un suivi psychologique, d’un « travail progressif » pour diluer les effets de la peur, que dans la perspective volontariste de la rupture, de l’effacement des souffrances, de la conversion spectaculaire, ou de l’injonction au mariage. Les agapê thérapies, les retraites de guérison intérieure, les rassemblements charismatiques, les sessions dans les abbayes, les groupes de parole et de prière, les pastorales diocésaines familiales, malgré leur mérite d’exister, font très souvent du sur-place. J’ai eu le cas d’un couple femme-homme qui animait des sessions agapê en France qui est venu m’avouer entre deux portes que, à propos de l’homosexualité, ils n’avaient pas eu de résultats très concluants (loin de là) et qu’ils se sentaient bien impuissants à accompagner les retraitants marqués par le désir homosexuel. Quant aux personnes croyantes ayant fait des agapês thérapies, certaines viennent me voir – parfois même des jeunes religieux – pour me dire qu’ils ont enchaîné les sessions de guérison, écumé les monastères et les réunions charismatiques (avec prières de délivrance), par obéissance à leurs supérieurs ou à leur accompagnateur spirituel, et que cela leur a toujours procuré beaucoup de bienfaits… mais n’avait absolument pas effacé leur tendance homosexuelle ! Il suffit de découvrir la panoplie de séances d’exorcisme qu’on a fait subir – pour un maigre résultat – à Jean-Michel Dunand, un ancien frère religieux cistercien, pour extraire de lui son homosexualité. Je crois qu’à un moment donné, stop à l’acharnement thérapeutico-spirituel ! De plus, les prêtres exorcistes à qui j’ai parlé d’homosexualité, et qui ne sont pourtant pas les premiers des tièdes et des incrédules, s’accordent tous à modérer les attentes de guérison complète terrestre de l’attraction homosexuelle. Autre exemple signifiant : j’ai demandé au prêtre-responsable de veillées de prière régulières pour la guérison des malades très connues à Paris, si l’Esprit Saint avait un jour annoncé la guérison d’une personne de l’assistance pour homosexualité : ça ne s’est jamais produit à ce jour. Pour conclure sur la question des thérapies réparatives, plus ça va et plus les gens d’Église, déjà pas fortiches en la matière, vont être empêchés de les organiser : maintenant, elles sont interdites à Malte (2016), en Angleterre (2018) et prochainement dans toute l’Europe, et devront se faire dans des catacombes ou sans annonce (déjà, en mars 2018 en France, à Pau et Bayonne, Mgr Aillet et l’association Courage ont annulé deux conférences publiques par peur des représailles et de l’effet d’annonce journalistique).
 

66 – Dieu peut délivrer une personne homosexuelle de sa tendance homo au point que cette tendance disparaisse. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si je n’ai encore jamais vu le cas, y compris chez les religieux de mon entourage ou les hommes mariés et les femmes mariées qui ont « dompté la Bête ». Même chez eux, il reste une fragilité et une tendance homosexuelle durable. Elle s’est juste assagie avec le temps et avec l’aide de Dieu.
 

67 – On peut être en couple homo et quand même chaste. Vrai / Faux
 

Faux. Le fantasme pseudo chrétien du « couple chaste » revient régulièrement en bouche des catholiques gays friendly qui rêvent d’une compatibilité possible entre pratique homo et pratique religieuse, et d’un adoucissement du discours ecclésial sur l’homosexualité (bref, qui rêvent de contourner la Croix de Jésus). Ils prêtent à l’Amour de Dieu une forme extra-large (qu’ils nomment parfois « amour d’amitié » par abus de langage), assurent que leur partenaire est un « don de Dieu » inattendu et qu’il les conduit paradoxalement à se rapprocher de l’Église, se gargarisent de refuser certaines pratiques communément associées au « milieu homo » débauché (sodomie, infidélité, haine de l’Église) pour feindre de reproduire des rituels étiquetés religieux (prière en commun, pèlerinages dans des sanctuaires, engagements ecclésiaux, bénédictions voire mariages, conversion et baptême de l’un des deux partenaires, etc.) qui sacralisent la relation. En réalité, le « couple homo chaste » est une légende puisque la sentimentalité homosexuelle est par définition incestuelle et fusionnelle, au moins en intentions. La seule chasteté possible entre deux personnes de même sexe, c’est l’amitié désintéressée et spirituelle.
 

68 – La pratique homo (être en couple) et la pratique religieuse sont radicalement incompatibles. Vrai / Faux
 

Vrai. Car la pratique homo et un rejet de la différence des sexes, alors que la pratique religieuse (dans le célibat consacré et dans le mariage femme-homme) tend vers un accueil plénier de la différence des sexes qui est à l’image de Dieu, à l’image de l’Amour de Dieu pour son Église, et que les sacrements concrétisent/fortifient cet accueil.
 

69 – L’Amour de Jésus est inconditionnel. Il aime tout le monde. Donc Il bénit les couples homos stables et ne les jugent pas. Je peux pratiquer l’homosexualité : Jésus, lui, comme face à la femme adultère, me pardonnera et sera plus indulgent que les pharisiens, d’autant plus que la tendance homo n’est pas un choix. Vrai / Faux
 

Faux. Jésus, certes, ne juge personne, et humanise les commandements (il ne dit pas, parce exemple, qu’il ne faut pas lapider les femmes adultères… donc il ne contredit pas l’Ancien Testament : il dit juste que si l’adultère mérite d’être condamné et les personnes adultères lapidées, « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre »). En revanche, Il couronne toujours la Charité de Vérité. Après son « Moi non plus, je ne te condamne pas » vient son « Va et ne pèche plus » (Jn 8, 1). Il n’annule pas la Loi : Il l’accomplit. L’Amour de Dieu est conditionné à la Croix et à la Vérité.
 

70 – Vivre la continence, c’est impossible. Ce que demande l’Église Catholique à toutes les personnes durablement homos, même si Elle se doit de poser une règle morale et un idéal, c’est infaisable, inaccessible et inadapté. Vrai / Faux
 

Faux. Ce qui est impossible à l’Homme est possible à Dieu et par Lui. Néanmoins, il est clair que la porte de la continence est étroite, et d’un point de vue humain, un parcours semé d’embûches, de chutes, de tentations. La continence (abstinence pour Jésus + don de son homosexualité au monde et à l’Église) est plus un souhait, un horizon, un chemin, qu’un acquis et qu’une réussite. Car nous sommes humains, avons des contradictions, connaissons des échecs, et ne sommes jamais prêts à renoncer à la conjugalité, à la tendresse et aux sentiments, d’autant plus en pleine force de l’âge. La continence a quelque chose d’inhumain… ou mieux dit, de surnaturel. Le célibat, ce n’est pas naturel. Nous sommes tous faits pour le mariage, y compris à travers le célibat consacré.
 

71 – Les gens d’Église ont annoncé la Bonne Nouvelle aux personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. Ils prennent en général la condition homosexuelle au tragique ou en mépris. Ils sont incapables de considérer l’homosexualité comme un terrain d’émergence de l’humour, de la Vérité, de la sainteté, de l’universalité, de l’apostolat, de la fraternité, de l’amitié. Et pourtant, elle l’est (dans la continence).
 

72 – Si une personne durablement homosexuelle et profondément catholique ne peut ni se marier avec une personne du sexe complémentaire ni rentrer dans les ordres (à moins de cacher sa tendance), l’Église ne lui propose aucune voie vocationnelle de don entier de sa personne à Jésus et aux autres. Vrai / Faux
 

Vrai. Absolument rien ne lui est proposé. Et les petites tâches ou ministères qui sont accordés ne lui sont confiés qu’à la condition de son silence ou de la dissimulation de son homosexualité. Ce constat est glaçant.
 

73 – Se sentir homosexuel, surtout quand on est un fervent croyant, c’est désespérant. Vrai / Faux
 

Vrai. Quand nous sommes de tendance homosexuelle durable, et qui plus est quand nous sommes croyants et que nous essayons de rester dans l’Église (car nous sommes nombreux à en partir rien qu’à cause du discours ecclésial sur l’homosexualité), nous vivons une lente, véritable et silencieuse agonie. Une déréliction (ou écroulement) intérieure. Ni plus ni moins. Et pour tout vous avouer, sans Jésus, nous ne nous en sortirions pas, et nous demanderions une corde. À la messe et dans les assemblées, nous nous sentons parfois en profond décalage avec ce que nous entendons ou avec les gens qui nous entourent. Notre cœur saigne régulièrement. Nous nous sentons étrangers, méconnus et déconsidérés. Nous sommes particulièrement agacés par les ambiances trop festives, trop familiales, trop sentimentalistes (piano-opium et musiques antalgiques), trop cathos chachas ou à l’inverse trop tradis-rigides, agacés par la langue de bois « catholiquement correcte » sur les sujets sociétaux pourtant les plus urgents. Nous vivons un célibat lourd et très long pendant tout notre pèlerinage sur terre (certains d’entre nous doivent le démarrer dès l’âge de 15 ans avec la découverte précoce de leur inclinaison), célibat parsemé par de grands moments de doute, de frustration, de déceptions, de vertiges émotionnels, de dépression, d’envies suicidaires, nous vivons des chutes, des échecs sentimentaux, des luttes contre les addictions (porno, internet, plans cul, drogues, etc.), des amours en général instables et nombreuses. Nous sommes obligés de nous contrôler pour tout, et de nous cacher souvent pour tout aussi. Le moindre amourachement nous plonge dans des abysses de perplexité, de mélancolie. Et menacés de péché mortel et de damnation si nous cédons au moindre épanchement de tendresse, nous sommes même privés du flirt, du plaisir délicieux de la drague et de la séduction « soft ». À la différence des veufs qui ont parfois pu en profiter ou qui peuvent reconstruire leur vie, à la différence des prêtres qui ont choisi leur célibat, à la différence des personnes handicapées, nous, personnes homosexuelles, avons davantage le champ libre pour plaire et par conséquent nous avons davantage la possibilité de nous donner l’illusion d’être en couple et de vivre l’Amour (et nous devons davantage résister à notre pouvoir de séduction !). Et j’ose avancer que le gars homo, il souffre encore plus que le prêtre parce qu’il ne sait pas pour quelle raison profonde il souffre, et parce que sa fragilité le fragilise (c’est le cas de le dire) durablement, le démange sans arrêt. Le célibataire consacré souffre dans la Joie parce qu’il a choisi le célibat. La personne homo, elle, n’a quasiment rien choisi, n’a rien demandé et ne peut rien demander. Le pire dans tout ça, c’est que, étant donné que notre mal ne se voit pas et est mal compris mondialement/ecclésialement, étant donné que sur lui pèse un puissant non-dit, on ne nous plaindra même pas. Au contraire. Dans nos communautés religieuses ou paroissiales, nous agaçons, en général. Ou alors nous décevons et effrayons. Car les quelques cathos qui placent en nous des espoirs démesurés se transforment très vite en maîtres-chanteurs nous faisant du chantage aux sentiments, au Christ, à l’exemplarité de notre témoignage, et au Salut, pour se servir de notre continence pour masquer leur propre vie hétérosexuelle parfois désastreuse et vide. Ils ne nous parlent que de saints, pour noyer le poisson et nous assommer de spiritualité, de prières, de menaces de damnation, de perspectives de guérison et de changement, d’intellectualisme piétiste, veulent nous stériliser en hommes bonne-sœur, en eunuques, en grenouilles de bénitier bien sages à qui personne n’ose présenter de filles, parler mariage, couple, ni parler d’Amour tout court. En fait, la majorité des cathos et de nos proches ne savent pas quoi faire avec notre homosexualité ni comment nous prendre. Le « couple » homo n’est pas une solution non plus pour nous : soit on se met en « couple » et c’est raté ou bof-bof, soit on ne se met pas en couple et on ne vit rien affectivement parlant. Si nous pratiquons notre homosexualité, nous serons soulagés mais pas rassasiés car nous butterons contre les limites et les insatisfactions objectives de l’union homo. Alors, au bout du compte, on fait quoi ? On va où ? Il nous reste quoi ? On se met en couple ? On reste seul toute notre vie ? On vit à 30 ans comme des veufs avant l’heure, ou comme des célibataires endurcis, ou comme des divorcés/séparés, que notre famille regarde avec pitié en craignant que nous vivions mal notre célibat et que nous ne tenions pas la distance sur la durée ? On regarde passer notre vie en se contrôlant sur la masturbation et en s’occupant avec des engagements ecclésiaux de planqué ? On se cantonne au rôle de fils-à-maman ou de fils-à-papa catho parfait « qui aurait pu être prêtre », de gentils tontons ou tatas qui gardent et amusent les neveux ? Où est notre place, à nous personnes homos qui n’avons pas choisi notre tendance, dans la société et dans l’Église ? Qu’est-ce qu’on construit existentiellement ? Où et à quoi on nous appelle ? L’Église ne nous propose aucun chemin… à part « la Croix » (Elle ne propose pas de célibat consacré et Elle nous déconseille le mariage). Nos alternatives de bonheur sont réduites. Abandonnés, condamnés dès l’enfance, peu (ou mal) conseillés, livrés à nous-mêmes, nous, personnes homosexuelles, nous trouvons dans une véritable impasse. C’est à se suicider. Nous ne le ferons pas, car notre vie appartient au Seigneur. Mais pour être tout à fait honnête, notre situation et notre condition sont désespérantes, oui.
 

74 – Les personnes homos continentes sont les plus grands évangélisateurs de tous les temps. Vrai / Faux
 

Vrai. Je le crois. C’est le contexte qui veut ça, et également le fait que l’homosexualité soit actuellement l’alibi affectif mondial principal de destruction/banalisation de la différence des sexes (couronnée par le mariage homme-femme aimant ou le célibat consacré) et de destruction/banalisation de la différence Créateur-créatures (à savoir Jésus et l’Église Catholique). Même si c’est peu connu et peu attendu étant donné leur fragilité psychologique objective et leur instabilité, les personnes homos continentes se trouvent donc à leur insu placées dans le rôle de boucliers humains des sacrements (le jour où les gens d’Église ne condamneront plus les actes homos et décideront d’ouvrir la confession, l’Eucharistie, le mariage religieux et le célibat consacré à des personnes homos pratiquant leur homosexualité, s’en sera fini des sacrements les plus importants de l’Église Catholique !). Et comme sur les personnes homosexuelles du monde entier pèsent également la réputation d’homophobie de l’Église ainsi que l’inimitié universelle des athées contre l’Église, le témoignage vivant et unifié en leur personne des personnes homosexuelles continentes vient pulvériser de manière nette et sans appel la légende noire selon laquelle l’Église Catholique n’accueillerait pas tout le monde et serait homophobe. Par conséquent, notre seule existence – à nous personnes homos chrétiennes – est une bombe (d’humour, d’Amour, de Foi, d’insolence évangélique) !
 

75 – Les gens d’Église ont eu raison de durcir leur positionnement et d’afficher une tolérance zéro par rapport à la pédophilie, en particulier sacerdotale. Vrai / Faux
 

Faux. Le devoir des gens d’Église, c’est d’annoncer le Salut et la Miséricorde aux pécheurs, et non d’hurler avec les loups sur les « fautifs » pour avoir la paix (du monde) ni de faire la police pour s’acheter une crédibilité et une justice. Je regrette mais je ne suis pas d’accord avec le Pape François quand il dit, concernant les prêtres pédophiles : « Pas de place dans l’Église pour ceux qui commettent ces abus. » Il fait comme le père Pierre-Hervé Grosjean qui n’hésite pas à traiter ses collègues prêtres pédophiles de « salopards », et qui sur Canal + n’a pas tenu un discours évangélique, en répétant notamment plusieurs fois « Nous serons toujours du côté des victimes ! ». Jésus, lui, précisément, ne dit pas ça. Il déclare plutôt : « Je suis du côté des victimes, certes, mais je suis surtout du côté des pécheurs, des pédophiles, des criminels ». Jésus n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs. Il n’a jamais exclu quelqu’un, même pour « pratiques infâmes ». Et Il a laissé Judas rentrer dans la Baraque, sans le virer. Nos chefs ecclésiastiques, affolés en ce moment par la médiatisation des abus sexuels des prêtres dans le monde, ont tendance à n’aborder la pédophilie que comme un délit, et non plus comme ce qu’elle est d’abord, à savoir un péché, ainsi que la répétition d’un abus que les personnes pédophiles ont elles-mêmes subi dans l’enfance. Ils ont du mal à voir qu’il y a une personne derrière le mot « pédophilie » ou l’étiquette « pédophile ». Face à ce cheval de Troie qu’est la pédophilie (cheval qui cache en réalité un autre cheval de Troie encore plus gros : la justification mondiale de l’homosexualité), ils se comportent malheureusement trop souvent en justiciers ou en maîtres d’école débordés par leur classe. Or le vrai courage et la vraie Bonne Nouvelle ne consistent pas à se mettre du côté des victimes, ni à réduire les personnes à leurs actes, ni à demander pardon à la place des autres et pour des péchés qu’on n’a pas commis, ni à battre sa coulpe sur la poitrine de ses collègues pour devancer les attaques médiatiques et étouffer les scandales avant qu’ils ne grossissent. La Bonne Nouvelle, c’est de se reconnaître premier pédophile potentiel (même quand on ne l’est pas) ; c’est d’annoncer la folie de Jésus qui a accepté de se faire crucifier non seulement pour les justes et les victimes mais aussi et surtout pour les pécheurs qui ne méritaient pas son sacrifice ; c’est de dire haut et fort : « Oui. Dieu aime Nordahl Lelandais ! Oui, les personnes pédophiles peuvent être des gens bien, voire des saints ! ». C’est cette foi – scandaleuse aux yeux du monde mais sage aux yeux de Dieu – en la conversion des personnes pédophiles, que nous devrions attendre du Pape et des gens d’Église. C’est le scandale objectif du Pardon de l’Église (qui honnit le péché et aime le pécheur) que nous devrions entendre de la bouche de nos cardinaux, évêques et prêtres. En tant que catholiques, nous sommes appelés à défendre bec et ongles nos amis pédophiles (dont certains sont des pédophiles repentis et en voie de rémission) et à ne pas les laisser aux mains et au jugement impitoyable de la justice humaine. Ça, ce serait une démarche forte et évangélique !
 

76 – Les personnes qui ont des attractions pédophiles sont parfois des personnes très saines et saintes. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si elles ont une fragilité qu’il convient de surveiller avec vigilance, et qui bien souvent fragilise et horrifie ces mêmes personnes à attirance pour les éphèbes et les mineurs de leur propre sexe, ce sont – pour celles que je connais – des personnes en général très drôles, sociables, taquines, généreuses, hypersensibles et avec beaucoup de qualités humaines. On est bien loin du cliché médiatique du psychopathe insensible et monstrueux du genre Marc Dutroux. Il faut que nous apprenions à démystifier les « pédérastes » et à leur faire confiance. Car cette confiance non seulement ils la méritent mais en plus, elle les empêchera de refouler et donc de pratiquer leur tendance, elle comblera leur manque de confiance en eux et les poussera à donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est-à-dire Jésus ! Une personne pédophile qui ne pratique pas sa tendance mais qui la donne à Jésus et l’explique au monde pour annoncer les merveilles de Dieu dans sa vie, c’est juste de la nitroglycérine de sainteté !
 

77 – Toute personne homo et catho a un témoignage capital à offrir aux communautés chrétiennes et devrait pouvoir intervenir publiquement. Vrai / Faux
 

Faux. Il y a parmi nous beaucoup de narcissiques qui n’ont rien à dire. On peut être homo, catho… et sans cervelle. L’homosexualité ne rend pas plus intelligent. Aller à la messe et parler de Dieu, non plus ! En revanche, le top du top, c’est quand l’intervenant homo est autant témoin qu’analyste de l’homosexualité : car le témoignage tout seul ne vaut rien, se transforme en discours nombriliste plat, en arrivisme et en disque émotionnel plaintif ou béat qui ne fait pas avancer les choses ; l’analyse toute seule ne vaut rien non plus, car elle se transforme en conférence sèche, intello, désincarnée et culpabilisante. L’idéal, c’est de tomber sur un amoureux de la culture homosexuelle, un passionné de l’hétérosexualité, de l’homophobie, de l’homosexualité, en tant que sujets d’étude, qui sait à la fois ne pas s’y installer mais en dévoiler tout l’universalisme et toute la joie.
 

78 – La priorité ecclésiale actuelle, ça devrait être l’accompagnement des personnes homosexuelles et la pastorale à leur égard. Vrai / Faux
 

Faux. La priorité ecclésiale, ça devrait être, pour tout catholique non homosexuel, de chercher à être accompagné et enseigné par les personnes homosexuelles, plutôt que, à l’inverse, de chercher à les accompagner et à les enseigner, en simulant une écoute béate et compassée. Nous avons plein de choses à vous dire, à vous apprendre (sur la sexualité, sur l’hétérosexualité, sur le monde, sur l’Église, sur Jésus, sur les sacrements, sur vous-mêmes !) ! Inverser le rapport misérabiliste ou serviciel en rapport d’égal à égal, changer la raison pour laquelle vous venez vers nous, et vous verrez que ça change tout. Nous ne sommes pas des « personnes à aider, à accompagner » : nous sommes des personnes qui, en laissant vraiment passer le Christ, pouvons vraiment vous accompagner et vous guérir !
 

79 – En France, il n’y a pas de groupe pastoral solide et vraiment conforme à l’Église proposé aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux
 

Vrai. Il existe depuis deux ans Courage International. Le problème de Courage, c’est que c’est une association fondée sur l’anonymat, la discrétion (groupe de parole sur le modèle des Alcooliques Anonymes), donc sur l’abstinence plutôt que la continence. La différence entre l’abstinence et la continence, c’est clairement l’apostolat public, le don de son nom entier, de sa vie et de son homosexualité, aux autres et à l’Église. Et plus fondamentalement, c’est la Joie et le degré du don (la continence, c’est clairement le grand saut, la prise de risque de perdre son travail, sa réputation, ses amis ; c’est le passage de l’autre côté de la barrière). Par exemple, si des médias invitent un membre de Courage à venir témoigner sur un plateau-télé ou une radio, l’association n’aura personne à envoyer, aucun volontaire. Les membres de Courage, souvent complètement flippés et honteux de leur homosexualité (ils ne l’associent en général qu’à quelque chose de négatif et dont ils devraient se débarrasser), sont des planqués. Ils cherchent à diluer voire à effacer l’homosexualité – d’ailleurs, ils n’en parlent quasiment jamais, et traitent de sujets corrélés à celle-ci (identité, masculinité, sainteté, amitié, Jésus, fraternité, etc.) mais pas d’elle directement. Toute la dimension sociale, historique, sociologique, politique, communautaire, culturelle, mondiale, apostolique, eschatologique, joyeuse et impertinente, de l’homosexualité, ils la laissent presque complètement de côté. À Courage, on m’a quasiment interdit de parler d’homophobie et d’hétérosexualité, et de toutes les lois pro-gays. J’ai donc compris que ce collectif, pourtant officiellement validé par l’Église, n’abritait que des personnes homos abstinentes et non continentes, et que l’association était pilotée par les accompagnateurs plus que par les personnes homos elles-mêmes.
 

80 – Saint Antoine de Padoue est le saint particulièrement adapté aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si je n’ai que mon vécu personnel pour le prouver (saint Antoine me fait plein de signes et est vraiment venu me chercher ; il m’a même envoyé des frères homos concrètement !)… ainsi que la série Joséphine Ange-gardien (sur laquelle je suis en train d’écrire un livre ! Ne riez pas ^^). En effet, dans le seul épisode de la série qui traite directement d’homosexualité (l’épisode 8 intitulé « Une Famille pour Noël » et tourné en 2000), saint Antoine de Padoue occupe une place centrale. Dans celui-ci, comme par hasard, Joséphine s’en prend à saint Antoine de Padoue en lui volant puis en éteignant la flamme du cierge déposé pour lui, face à sa statue dans une église, par une jeune fille, Sandrine, qui veut, pour sauver sa famille, que son père ne divorce pas de sa mère en partant avec un homme. Joséphine brise l’union de prière entre Sandrine et le saint : « De toute façon, on ne peut pas être deux sur le même coup. Joyeux Noël quand même, mon Toinou. » Je me dis donc qu’il est fort possible que saint Antoine ait un charisme particulier pour accompagner les personnes homosexuelles.
 

81 – Nos blessures, nos fragilités, notre vulnérabilité, nos croix, sont nos richesses. Vrai / Faux
 

Faux. La vulnérabilité n’est pas une force en soi. Elle peut même être une réelle faiblesse pour le mal, une inclinaison au mal. Et nos blessures ne sont pas la Force divine qui les traverse et qui leur donne sens. Par exemple, le 14 janvier 2017, la chaîne télévisuelle catholique KTO a utilisé Marie-Caroline Schürr pour lui faire dire une ânerie : « La vulnérabilité est une force. » Je dis non. Jésus ne justifie jamais le mal ou le signe de péché, y compris s’il l’utilise pour manifester sa Gloire. Il ne distribue pas de Croix ni d’épreuves. Il y a là une grave inversion entre le moyen et le résultat, entre ce qui est guéri/soigné et le Guérisseur, entre ce que Dieu permet et ce qu’Il valide. On assiste actuellement dans l’Église Catholique, à un détournement incroyable du fameux « C’est lorsque que je suis faible qu’alors je suis fort. » (2 Co 12, 1-10) de saint Paul, ou encore du verset de l’Exultet « Bienheureuse faute qui m’a valu un tel Rédempteur ! », ou bien de la réponse de Jésus face à l’aveugle de naissance (« Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais il est né aveugle pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » Jn 9, 4). Rebelote avec Tugdual Derville le 22 mars de la même année, toujours sur la chaîne KTO, cette fois sur une vidéo intitulée « Se renforcer par ses faiblesses » N’importe quoi : les faiblesses ne renforcent rien du tout. C’est comme si je disais : « Merci mon Dieu de m’avoir fait homosexuel ! » C’est absurde. À l’heure actuelle, beaucoup de catholiques rentrent dans cette vague compassionnelle de l’optimisme combatif et solidaire, qui vénère le handicap ou la fragilité ou l’erreur en soi, sans se rendre compte qu’ils installent, sous couvert de solidarité, d’Espérance, de charité, d’humilité, le transhumanisme païen et son humanité augmentée. La médiatisation du handicap entraîne tout le monde, y compris les catholiques, vers une célébration collective de la « fragilité », des « imperfections/défauts » (« Love your imperfections » nous conseille le site Meetics), de la « solidarité », de la « dignité humaine », de la « vulnérabilité », de l’« engagement » … alors que ce n’est pas le handicap qui est à célébrer en lui-même mais seulement la Force qui le transcende : Jésus. Cette instrumentalisation des personnes fragiles, même si elle se veut sincère voire charitable et chrétienne, est assez ignoble car elle ne résout pas durablement les problèmes. Elle nourrit au contraire le transhumanisme technologiste, fait passer le mal pour le bien, cautionne en réalité un misérabilisme, un voyeurisme, une sensiblerie, une douilletterie et une absence de courage à prendre position sur des sujets vraiment importants (le mariage, Jésus, l’islam, le Salut de notre âme, l’homosexualité, l’hétérosexualité, le boboïsme, etc.). Ceux qui vénèrent la vulnérabilité pour elle-même se justifient en réalité d’être lâches et faibles quand ils devraient être forts, veulent apitoyer sur leur sort et sur le sort de leurs amis.
 

82 – C’est grâce aux différences que nous aimons et que nous découvrons vraiment Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. On nous a seriné toute notre enfance avec ce mot d’ordre pro-tolérance. Et pourtant, toute différence n’est pas bonne en soi (il y en a certaines qui font partie du mal, qui sont des désobéissances et des choix contre Dieu : « L’Autre » est un des noms du diable dans le Bible, d’ailleurs), tout mélange ou métissage n’est pas bon ni réussi (certaines diversités sont des hybridités, des indifférenciations, des monstruosités, des confusions, des désordres, des mélanges peu heureux et barbares), tout ce qui nous est présenté comme « différence » n’est pas forcement original ni ontologique. Quand je parle de « fausses différences », je me réfère par exemple à l’hétérosexualité (qui n’est pas la différence des sexes), à l’homosexualité (qui n’est pas une espèce humaine ni les personnes humaines qui se sentent homos), à la différence de « races » (qui n’en est pas une puisqu’il n’y a entre Hommes qu’une seule race – la race humaine – et que des différences de pigmentations de peaux). Il faut donc se méfier de ceux qui prônent un culte de l’altérité absolue, des différences en soi, car ceux sont les mêmes qui les nient un peu plus tard (par un discours bon ton « Il n’y a plus de différences ! ») après avoir transgressé/banalisé les différences fondatrices de l’Humain et du Divin (la différence des sexes et la différence Créateur-créatures à savoir Jésus et l’Église) ou après avoir créé des clivages idéologiques manichéens. Par exemple, le 15 juillet 2018, au micro de France Inter, une jeune supportrice hétéro-gay-friendly interviewée dans la rue juste après la victoire en Coupe du monde des Bleus, alors que ça n’avait apparemment rien à voir avec la choucroute (footballistique), a laissé exploser sa « joie » en commençant comme par hasard par louer l’hétérosexualité, par créer des diversités manichéennes et binaires fantasmatiques, tout en disant dans le même temps que ces catégories clivantes n’existaient pas et n’avaient pas lieu d’exister : « Il n’y a plus de différences ! Il n’y a ni hétéros ni homos, ni Blancs ni Noirs ! » En gros, je dénonce/nie devant tout le monde ce que je suis en train de faire ! De plus en plus, nos contemporains signent l’abrogation des différences (et la création de nouvelles et fausses « différences ») sous couvert de leur célébration ou de la dénonciation de binarismes différencialistes que le monde médiatique a lui-même dessinés : « L’Amour n’a pas d’âge ni de sexe ! » « Construisons un monde sans frontière, sans limites, sans religion ! » « Fais la différence ! » et en même temps « Les différences n’existent pas puisque nous sommes tous égaux ! ». Le diable feint de glorifier les différences pour mieux les nier ; et par un tour de passe-passe bluffant, il s’arrange pour remplacer les différences fondatrices de l’Amour et de l’Humanité par une diversité publicitaire Benetton ou une diversité Rainbow (arc-en-ciel pro-gays) qui illustre une fascination collective croissante pour le chaos. Car qu’est-ce que le chaos sinon l’indifférenciation généralisée et le déni des différences créant un nouveau découpage sectariste et fantasmatique du monde ?
 

83 – Le Synode des Jeunes de novembre 2018 promet d’être un bide (à moins d’une intervention in extremis de l’Esprit Saint). Vrai / Faux
 

Vrai. Quand les journalistes demandent aux cardinaux organisateurs : « C’est pas bizarre que dans votre questionnaire en ligne pour préparer ce Synode des Jeunes, vous ne fassiez aucune allusion au sexe et à la drogue ? », le grand responsable du Synode des Jeunes, le cardinal Lorenzo Baldisseri, annonce d’emblée la couleur et stérilise l’événement : « Le thème de la sexualité ne sera pas une des ‘questions centrales’ du Synode. » Ok… Raison invoquée (je le cite) : « Nous n’y avons pas fait référence car nous ne souhaitions pas que l’attention se focalise là-dessus. Sinon, les journalistes accentueraient le focus, comme ce fut le cas lors du synode sur la famille avec le thème des divorcés. Mais dans tous les cas, ce sont des sujets ouverts. » Alors que la sexualité est la préoccupation n°1 des jeunes d’aujourd’hui (je pense au porno, concubinage, célibat, contraceptifs, ruptures amoureuses, divorces des parents, suicides, transidentité, prostitution, drogues et l’alcool, avortements, plans cul, viols, cyber-harcèlement, et surtout bisexualité et homosexualité), les cardinaux imposent un thème complètement vague : la VOCATION. L’intitulé du Synode, tenez-vous bien, c’est : « Les jeunes, la foi et le discernement des vocations ». D’un côté le cardinal Baldisseri dit « De ça, on ne parlera pas, ou plutôt on en fait un sujet-annexe parmi d’autre », de l’autre, il ne tarie pas de formules démagos qui maquillent sa censure : « Vous pourrez parler de tout : exprimez-vous ! y compris sur les réseaux sociaux ! Mettez la pagaille ! » ; « Les jeunes doivent être vraiment acteurs pendant ce Synode ! » ; « Ce n’est pas un Synode SUR les jeunes mais un Synode DES jeunes et PAR les jeunes ! ». Il n’y a pas que les cardinaux et les évêques qui court-circuitent le débat de fond de l’homosexualité : les jeunes catholiques actuels sont quasiment tous pro-Union Civile et pro-homosexualité (à partir du moment où elle se privatise et ne se politise pas). Ils ne veulent pas en discuter ni la remettre en question. Moi, sur les réseaux sociaux et dans la réalité, je me fais mépriser, ignorer, attaquer par une grande majorité de jeunes catholiques qui devraient pourtant m’appuyer. Et ceux qui ne m’attaquent pas m’ignorent et me regardent comme si j’étais un extraterrestre inaudible.
 

84 – Inviter Koz Toujours c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux
 

De la part de l’intellectuel « catholique » le plus conventionnel et carriériste qui soit, qui défend l’Union Civile, qui ne dénonce pas l’hétérosexualité (voire même qui la défend, alors qu’elle est le diable déguisé en différence des sexes, car en réalité il croit secrètement en « l’amour » homo : cf. son récent plaidoyer sur le jeune Marin qui s’était fait tabasser en défendant un « couple » homo ; cf. son interview dans La Vie en janvier 2018 où il se présente comme « un mâle blanc hétérosexuel catholique »), qui ne prend jamais position sur les sujets vraiment polémiques (être contre l’euthanasie ou l’avortement, défendre les migrants et l’écologie, dénoncer les « identitaires », tout catholique peut et doit le faire, et c’est un minimum : c’est enfoncer des portes ouvertes), qui est l’incarnation de la tiédeur journalistique et de l’esbroufe euphémisante (franc-maçonne à la sauce « catholicisme pondéré »), qui est le roi de l’absence de prise de risques et le maître du boboïsme de la droite Sens Commun embourgeoisée, vraiment ça fait marrer de le voir déclarer « Mettez le bazar » (invité par les jeunes du Chemin Neuf, en plus) ! Il représente au contraire l’ordre pharisien aux antipodes du risque de la Vérité qu’est Jésus.
 

85 – Inviter le cardinal Sarah, c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux
 

Beaucoup de catholiques, soucieux de redonner une vigueur dogmatique « sans concession » et redressante à l’Église, précisément dans un contexte où celle-ci est menacée par le progressisme, se choisissent le cardinal Sarah comme nouveau guide de fermeté pour les envoyer en croisade messianiste (et pseudo « humble » dans la forme) et mettre un bazar ordonnateur. Mais là encore, chez ce cardinal guinéen, peu d’humilité, un discours typiquement franc-maçon (basé sur un Jésus-Puissance et guerrier, sur la lumière et la construction), un millénarisme christo-centré, un intransigeance, peu d’Amour, une défense de l’hétérosexualité (confondue avec la différence des sexes), une diabolisation de l’homosexualité (sous forme de « lobby gay » ou d’idéologie sataniste) et de l’Occident, une spiritualisation du monde. À mon avis, ça ne va pas du tout.
 

86 – L’extrême droite, et même la droite, sont incompatibles avec le catholicisme. Le socialisme et le communisme également. Vrai / Faux
 

Vrai. La droite a tendance à penser à la production de richesses, mais pas systématiquement à leur distribution aux pauvres ensuite. Donc ça ne va pas. L’extrême droite, quant à elle, a tendance à mettre la Vérité, la réalité et la force pour la détenir, avant la Charité, et donc à se nier elle-même et à nier son agressivité. Le socialisme et le communisme ne sont pas de gauche, laquelle est vraiment au service des pauvres et incarnée par Jésus : ces deux mouvements gauchistes embourgeoisés (et souvent anticléricaux) pensent aux personnes défavorisées sans reconnaître la réalité de ces dernières, en défendant des idées – la liberté, la tolérance, l’égalité, le droit, le Bien commun, la collectivité, etc. – qui, posées comme absolus, rejoignent le libéralisme individualiste et capitaliste qu’ils prétendent hypocritement éradiquer. Bref, en résumé, votez à gauche pour un candidat (ou plutôt un roi) qui défend un Jésus crucifié et les pauvres, parce qu’il l’est lui-même.
 

87 – Le Pape François est le Pape qu’il nous faut et n’est pas l’Antéchrist. Vrai / Faux
 

Vrai. À l’instar de Jésus juste avant sa Passion, en bon pasteur rassembleur, le pape François réunit tout le monde autour de sa table au lieu de s’appesantir sur les divisions internes et externes. Il se jette à corps perdu vers le Seigneur. Il ratisse large, « vers les périphéries ». Et tant pis si ce ne sont pas les invités initiaux ! Tant pis si ce sont des migrants fichés S ou des gens de mœurs légères ! Le Saint-Père sait très bien que les portes du Royaume sont en train de se fermer définitivement, et que ce qui compte maintenant, c’est de sauver le plus d’âmes possible. Face à son travail en apparence imprécis de sauvetage (il a l’air de faire n’importe quoi : des blagues, un œcuménisme démagogique, une ouverture diaconale aux femmes, de l’entrisme avec les divorcés-remariés : pourquoi pas « les homos » tant qu’on y est ?), il y a parmi les catholiques des détracteurs virulents, « ouvriers de la première heure » pharisiens qui grincent des dents uniquement parce que le Pape François est bon (Mt 20, 15). Le Pape ne « laisse pas courir » les sales affaires en interne, ni ne les étouffe : il lave son linge sale en privé, car il pardonne. Il ne détourne pas « plein de croyants de l’Église » : au contraire, je suis étonné de voir quelle attraction et quelle confiance il s’attire des incroyants. Il fait ce qu’il peut et doit, dans la plus grande Charité possible. Pour affronter ces Fins dernières, nous avons vraiment le Pape qu’il nous faut. Et nous devons le soutenir car il va beaucoup souffrir. D’ailleurs, je rappelle que s’attaquer à l’« Oint de Dieu » revient à pécher gravement contre l’Esprit Saint. Comme le soutient très justement le dicton italien, « Qui mangia il Papa… muore » (« Qui mange le Pape en meurt. »).
 

88 – On en a pour 20 ans à vivre planétairement. Grand max. Vrai / Faux
 

Faux. Nous faisons, je crois, très certainement partie de la génération mondiale qui va voir la Parousie en directe, c’est-à-dire l’arrivée du Christ en Gloire. Mais nous n’avons aucune preuve pour l’assurer. Néanmoins, même si nous ne connaissons pas la date exacte de la naissance, et que nous n’avons pas à la chercher, j’ai coutume de dire que ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas déjà identifier les contractions de l’accouchement et l’annoncer comme imminent. Pourquoi je me permets de donner cette fourchette de vingt ans ? Parce que le contexte actuel fait écho de plus en plus précisément à la Bible, aux paroles du Christ, et en particulier au livre au livre de l’Apocalypse (notamment en lien avec la Bête et la Marque de la Bête, très visibles en ce moment). Parce que l’homosexualité agit comme un baromètre étonnant et extrêmement précis des Fins dernières, de l’état du monde et de l’Église, étant donné qu’elle dit une peur et une désaffection de l’Humanité vis à vis d’Elle-même et de ses principaux socles d’existence et d’Amour que sont la différence des sexes (le mariage, le célibat consacré et la Vierge Marie) et la différence Créateur-créatures (l’Église Catholique et Jésus). Le Pape François est tout à fait conscient que mondialement et ecclésialement, ça sent le roussi. Il a affirmé que la Troisième Guerre mondiale avait déjà commencé (mais de manière « morcelée »). Lors de son homélie de Pâques du 16 avril 2017, il a esquissé l’ombre d’une angoisse : « Je ne sais pas ce qui va advenir… mais je sais que Christ est ressuscité, et je mise tout là dessus. » Difficile de trouver espérance plus grave !
 

89 – Je mettrai le saint bazar papal dans le monde et l’Église en parlant de l’homosexualité en Vérité, en tout amour des personnes homos, et en dénonçant la fausseté de la pratique homosexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. Car le message de l’Église sur l’homosexualité va réellement au fond des choses et révèle la profondeur des sacrements, de la sexualité. Et parce que l’Église Catholique n’est pas attaquée sur les sujets autres que l’homosexualité : l’homosexualité, c’est vraiment le seul thème sur lequel les athées de bonne foi, et y compris les catholiques eux-mêmes, butent ou peinent à argumenter pourquoi elle serait mauvaise ou grave. De plus, d’après ce que j’ai pu également observer, énormément de nos contemporains – en particulier les jeunes – se coupent de l’Église-Institution uniquement sur la base de ce qu’ils croient être de l’homophobie et un manque d’amour des personnes homos de la part des chefs d’Église : pas du tout sur l’avortement, la pédophilie, ni sur des points de doctrine ou de théologie poussés. Ils voient l’homophobie à l’entrée, elle prend à leurs yeux toute la place et leur fournit l’excuse facile pour ne pas venir mettre les pieds à l’église et ne pas s’intéresser à Jésus. C’est aussi « bête » que ça ! Alors si tu veux vraiment mettre le bazar saint, parle d’homosexualité (c’est la clé des cœurs des gens d’aujourd’hui), annonce la Bonne Nouvelle (mais en Vérité… et du coup, cette Bonne Nouvelle ressemble à une mauvaise Nouvelle) aux personnes homos de ton entourage, ou invite-les à te former sur le sujet.
 

90 – Joséphine Ange-gardien est une série très profonde. Vrai / Faux
 

Vrai. Le personnage de Joséphine est fascinant. Je postule que Joséphine Ange-gardien est l’ambassadrice du téléphone portable, de la puce électronique. Elle montre combien l’occultisme, la Franc-Maçonnerie gay friendly, se sont infiltrés dans les plus basses couches de la population. Et avec succès, car personne ne se méfie de cette série beauf et pleine de bons sentiments.
 
 

Vous voulez que je mette le bazar ? OK. Pas de problème !


 

Je suis invité au Festival des Jeunes « Welcome to Paradise » à Hautecombe pour le mois d’août (c’est ma seule invitation en France cette année). Le thème de session : la phrase du Pape François « Mettez le bazar ! ». Il ne faudra pas me le dire deux fois 😉
 

Je viens de composer un petit programme pour foutre le bordel pendant 1h30, et que les formules papales (« Mettez le bazar ! », « Quitte ton canap’ ! ») ne se réduisent pas à de gentils slogans dynamiques démagos complétement creux :
 

 

1 – Pourquoi le Synode des Jeunes (novembre 2018) s’annonce comme un bide monumental ? (discours du cardinal Baldisseri ; le livre Aime et ce que tu veux fais-le ! d’Arthur Herlin, Thérèse Hargot et Mgr Gobilliard) (Proposer un Synode sur la Honte ou sur la bisexualité ; pas sur les vocations ni l’engagement ni la sainteté) Que penser du Pape François ?
 

2 – Les États Généraux de bio-éthique en France : la trajectoire désastreuse que prend la Conférence des Évêques de France (CEF) pour parer aux lois transhumanistes.
 

3 – Infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église Catholique (y compris dans les mouvements tradis anti-Franc-Maçonnerie et d’extrême droite) : Quels sont les évêques et les cardinaux francs-maçons, et les médias chrétiens francs-maçons (La Vie, Famille Chrétienne, KTO) ? Comment repérer un discours franc-maçon (même christique, même porté par des évêques) ? (exemples : le cas de Mgr Pontier, de Mgr Aupetit, de Mgr Gobilliard, ou encore du cardinal Sarah) (exemples : The Voice, la série Demain Nous Appartient, les Enfoirés, Star Wars)
 

4 – Pourquoi La Manif Pour Tous, les partis politiques soi-disant « catholiques » (Sens Commun, PCD, et même LREM) et les mouvements pro-Vie (Alliance Vita, les Veilleurs, les Survivants) sont homophobes, ne défendent pas la Vie (qu’est Jésus), et sont complètement à côté de la plaque dans les débats sur les lois transhumanistes à l’étude en ce moment ? (exemple : le cas de Jean-Luc Romero, Anthony Hayden, Caroline Mécary)
 

5 – Comment l’homosexualité est traitée actuellement dans l’Église Catholique et les Églises protestantes, et l’accueil désastreux des personnes homosexuelles (y compris à Courage : cette année, à Paray-le-Monial, le thème du parcours « Homosexualité » est « l’Amitié avec Jésus »…) ? Quels rôles minables on nous fait jouer ? (Nous sommes pris en étau entre thérapies misérabilistes de « restauration d’identité » banalisant l’homosexualité, mépris des conservateurs, et pastorales « chrétiennes » promouvant clairement une compatibilité entre pratique homosexuelle et pratique religieuse) Quels rôles nous devrions jouer ?
 

6 – Homosexualité dans l’Église, état des lieux : dans les paroisses, dans la jeunesse catholique (y compris tradi : le raz-de-marée de la sentimentalité, de la bisexualité et de la transidentité) , dans les radios et télés chrétiennes (représentativité parmi les journalistes, dans les comités de rédaction) , dans les établissements scolaires dits « privés » ou « hors contrat », dans les communautés religieuses et les abbayes, à la Curie et parmi les prêtres/évêques (proportion d’homosexualité parmi eux) . Pourquoi on cherche à me faire taire, et pourquoi je ne suis plus invité nulle part (alors que les besoins sont criants et que le fer de lance de l’anticléricalisme mondial est la croyance en « l’amour » homosexuel) ? (exemple : ma visite au Café Youcat à Barcelone en 2017)
 

7 – La montée du niveau de la bière dans l’Église (imprégnation du boboïsme) : état des lieux des mouvements chrétiens des jeunes, et comment on vous instrumentalise en vous transformant en entrepreneurs « cools & chrétiens » ou « réacs & cools ». Exemple avec la Church Tech (basée sur la notion d’« engagement », d’« innovation », de « solidarité » et d’« évangélisation/Mission »), les chanteurs chrétiens, Écologie Humaine intégrale, le Padreblog, les revues Limite et L’Incorrect.
 

8 – Pourquoi la Fin des Temps universelle, si nous ne nous convertissons pas rapidement, est imminente ?
 

9 – Comment s’en sortir ? Politiquement ? (solutions concrètes : retour sur l’Union Civile qui est la loi la plus dangereuse + interdiction de l’hétérosexualité – le diable déguisé en différence des sexes – dans les lois) Ecclésialement ? (solutions concrètes : confiance, humour et Vérité, virginité) Nous, personnes homosexuelles continentes (C’est quoi la continence ? Différence avec l’abstinence prônée à Courage), sommes incontournables. Comment faire concrètement si nous nous révélons homos durables et que nous voulons que notre âme soit sauvée par Jésus ? Pourquoi aujourd’hui le discours de l’Église sur l’homosexualité, intellectuellement et rationnellement, ne tient objectivement pas la route (et que ce n’est pas grave car l’Essentiel est surnaturel) ? (exemple : le récit du miracle que j’ai vécu à l’église Saint Roch) Et pourtant, pourquoi/comment l’Église restera sainte et éternelle ?
 

10 – Quel rôle peuvent jouer les personnes non-homosexuelles dans le monde et dans l’Église, et en particulier vous les jeunes ?
 

Retour de lecture du Siècle des Rose-Croix d’Alain Pascal ainsi que listing des légendes noires du catholicisme


 

Je vais finir aujourd’hui le pavé d’Alain Pascal Le Siècle des Rose-Croix (je suis à la page 377). Je dois avouer que même si j’y découvre plein d’infos, je suis un peu déçu. Je le trouve trop manichéen ( = ceux qui sont cartésiens seraient tous « diaboliques »), péremptoire, civilisationniste (en mode classicisme, thomisme et scolastique), diabolisateur du cartésianisme et du modernisme. Bref : bobo anar d’extrême droite ^^ . Cela dit, ce livre va énormément m’aider pour commencer la rédaction de Joséphine ange-gardien. Et Alain Pascal a le mérite de rétablir des grandes vérités par rapport à la version faussée des faits de l’Histoire officielle.
 

Ça m’a donné aussi envie d’écrire des mini encadrés pour torpiller (ou expliquer) certaines thèses anti-catholiques que beaucoup de nos contemporains valident par ignorance, légendes noires qui ont la dent dure et qui nous attendent au tournant lors des imminentes tribulations et des persécutions contre les chrétiens. Tout ça afin que nous puissions répondre brièvement et efficacement à nos détracteurs :
 

– La Bible n’est pas fiable et rien ne prouve son authenticité. C’est un récit métaphorique mais bourré de contradictions.

– Les prêtres n’ont pas toujours été célibataires.

– L’islam est une religion du Livre.

– Mythe de Cathares défenseurs des serfs.

– Mythe d’un apport arabe.

– Mythe d’un Moyen-Âge obscur.

– Mythe des Croisades offensives.

– Mythe d’une Inquisition meurtrière (bûchers contre les hérétiques).

– Mythe d’une Renaissance « lumineuse ».

– Mythe des Tudor sanguinaires (la Saint-Barthélémy).

– Le procès de Galilée et le mythe d’une opposition de l’Église aux thèses héliocentriques de Copernic.

– Mythe d’un Descartes rationnel et génie français de la philosophie.

– Mythe des richesses matérielles de l’Église Catholique.

– Mythe de la grandeur de la Révolution Française et des Droits de l’Homme.

– Mythe de la xénophobie de l’Église (colonialisme).

– Mythe des catholiques persécuteurs.

– Mythe des catholiques collabos du nazisme (et mythe de la sympathie de l’Église avec les régimes totalitaires: nazisme, franquisme, Junte militaire en Argentine et au Chili, Opus Dei, etc.).

– Mythe de la chute du communisme (Mur de Berlin).

– Mythe de l’appartenance des catholiques à la droite et à l’extrême droite.

– Mythe du sexisme et de la misogynie de l’Église.

– Mythe de l’opposition des catholiques au « mariage gay ».

– Réalité de l’homophobie des gens d’Église et de l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église (en particulier par le biais des tradis genre cardinal Sarah plus que par les progressistes).

– Mythe des curés tous pédophiles.

– Mythe de la défense de la Vie par les catholiques pro-Vie.

Jeux-concours lancé cet été pour gagner mon livre Homo-Bobo-Apo lors des festivals d’été

 

Je vous montre ci-dessous le questionnaire-quiz que je compte proposer à mes auditoires pour faire remporter mon livre Homo-Bobo-Apo lors des deux festivals que je vais visiter cet été 2018 : en Belgique (du 19 au 22 juillet) et à Hautecombe (7-8 août). Vous pouvez déjà vous entraîner en le téléchargeant ici (Grand Jeu concours).

 

VRAI/FAUX sur l’HOMOSEXUALITÉ

 

Plutôt que les questions catholiquement correctes, trop extérieures et impersonnelles (« Qu’est-ce que l’homosexualité ? », « Ça vient d’où ? », « Comment sait-on qu’on est homo ? », « Peut-on changer d’orientation sexuelle ou est-on homo à vie ? », « Êtes-vous pour ou contre le mariage gay ? », « Que penser de l’adoption par les couples de même sexe ? », « N’entendons-nous pas trop parler d’homosexualité ? », « Est-ce une réalité de nos paroisses ou assemblées chrétiennes ? et comme gérer le phénomène ? », « Que dit l’Église et le Catéchisme de l’Église Catholique sur le sujet ? », « Comment en parler à nos jeunes ? », etc.), plutôt que les questions trop émotionnelles (« Comment vous êtes-vous senti au moment de découvrir votre attirance pour les hommes ? Et pendant votre coming out ? », « Comment vous sentez-vous pendant la messe ? », « Comment accompagner les personnes homos chrétiennement et en Charité? », « Vous êtes-vous déjà senti jugé par l’Église ? », « N’en avez-vous pas marre qu’on vous réduise à votre homosexualité ? Et la Gay Pride et le prosélytisme du lobby gay, ça ne vous agace pas ? Comment lui faire barrage ? Ne vous sentez-vous pas instrumentalisés médiatiquement et politiquement ? »), plutôt que les questions trop personnelles (« Quand est-ce que vous l’avez su pour vous ? », « Comment ont réagi vos parents ? », « Êtes-vous déjà tombé amoureux ? Et si ça vous arrive un jour, vous ferez quoi ? », « Racontez-nous votre rencontre avec Jésus », « Pas trop dur d’être homo et catho ? », « Comment annoncer la Vérité de l’Évangile à nos proches homos sans les froisser et les perdre ? », etc.), plutôt que les questions trop évidentes dont on connaît déjà les réponses (« N’êtes-vous qu’homo et réductible à votre tendance ? », « Doit-on juger les personnes homos ou les accueillir ? », « Faut-il parler d’homosexualité en société et comment ? », « L’Église a-t-elle son mot à dire sur la sexualité et l’homosexualité ? », « Peut-on être homo et catho ? Peut-on être homo et heureux ? Peut-on être homo et saint ? », « Plus qu’homo, n’êtes-vous pas avant tout appelé à la sainteté, à retrouver votre identité d’homme et d’Enfant de Dieu ? »), j’avais envie de vous proposer un questionnaire VRAI-FAUX à la carte. Bien plus ludique, intéractif, surprenant, et qui met bien le bazar !
 

À chacune des assertions, vous pouvez répondre par VRAI ou par FAUX en entourant votre choix (sachant que ce sont des affirmations assez fermées et peu équivoques). Celui ou celle qui, après correction, aura obtenu le maximum de points (c’est moi qui établis le barème de bonnes réponses : déformation professorale professionnelle ^^ !) remportera mon livre Homo-Bobo-Apo (attention, je n’en ai qu’un seul exemplaire !).
 

Par ailleurs, pour le débat, merci de sélectionner les numéros des phrases que vous voudriez me voir traiter :
 

1 – On ne se réduit pas à sa sexualité. On est d’abord des personnes et des Enfants de Dieu. Vrai / Faux

2 – L’homosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

3 – Tout le monde est concerné par l’homosexualité, même ceux qui ne se ressentent pas homos ou qui ne connaissent pas de personnes homos de près. Vrai / Faux

4 – Potentiellement, chacun de nous peut très bien tomber amoureux d’une personne du même sexe un jour. Vrai / Faux

5 – Il est préférable de ne pas parler d’homosexualité aux enfants si ça ne vient pas d’eux. Vrai / Faux

6 – L’homosexualité n’est pas une identité. Vrai / Faux

7 – On peut changer d’orientation sexuelle durant sa vie. Vrai / Faux

8 – L’homosexualité, c’est comme les goûts ou les intolérances alimentaires : ça s’éduque et se corrige. Vrai / Faux

9 – Il y a plus d’hommes que de femmes homosexuels. Le ressenti homosexuel touche davantage les hommes. Vrai / Faux

10 – L’homosexualité féminine est complètement différente de l’homosexualité masculine. Vrai / Faux

11 – L’homosexualité est une immaturité affective, identitaire, sexuelle. Vrai / Faux

12 – L’homosexualité n’est pas de l’amour. Vrai / Faux

13 – Le couple homo, même si c’est une union limitée et objectivement différente de l’union homme-femme, est quand même de l’amour authentique. Vrai / Faux

14 – L’homosexualité n’est pas une maladie. Vrai / Faux

15 – L’homosexualité vient d’un traumatisme vécu dans l’enfance (viol, inceste, effet de groupe, harcèlement scolaire, drogues, etc.). Vrai / Faux

16 – L’homosexualité est naturelle, génétique. Vrai / Faux

17 – L’homosexualité n’est pas naturelle, voire contre-nature. Vrai / Faux

18 – Il y a de plus en plus de personnes qui se ressentent homosexuelles. L’homosexualité est plus un phénomène de mode qu’une réalité ontologique. En gros, on en parlerait moins qu’il y en aurait moins. Vrai / Faux

19 – Le porno (même hétéro) est un accélérateur d’homosexualité, « une autoroute » vers le ressenti homo comme dit le père Daniel Ange. Vrai / Faux

20 – L’homosexualité et la transidentité (transsexualité) sont deux réalités qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et qui sont bien distinctes. Vrai / Faux

21 – Personne n’est hétérosexuel. Vrai / Faux

22 – L’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Vrai / Faux

23 – L’hétérosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

24 – L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vrai / Faux

25 – La loi humaine la plus grave et dangereuse que la terre ait comptée est l’Union Civile. Vrai / Faux

26 – La pratique homo existe dans une moindre mesure en Afrique et en Amérique Latine comparé aux pays occidentaux. Vrai / Faux

27 – Un enfant élevé au sein d’un « couple » homo peut grandir de manière équilibrée. Vrai / Faux

28 – Les médias catholiques parlent assez (voire trop) d’homosexualité. Vrai / Faux

29 – L’homosexualité (plus encore que la pédophilie, l’avortement, le féminisme ou l’anti-racisme) est le fer de lance de l’anticléricalisme mondial. Vrai / Faux

30 – La communauté homo n’existe pas. Vrai / Faux

31 – Les lois pro-gays sont un programme mondial faisant abstraction des pays où elles s’imposent. Vrai / Faux

32 – Le lobby gay constitue une terrible dictature idéologique et ne représente pas l’ensemble des personnes homos. Vrai / Faux

33 – L’homophobie n’existe pas. C’est une invention de la novlangue pour victimiser une soi-disant « catégorie de la population » stigmatisée ou pour réduire quelqu’un au silence par un terrorisme idéologique langagier. Vrai / Faux

34 – L’Allemagne nazie était farouchement opposée à l’homosexualité. Vrai / Faux

35 – Expliquer l’homosexualité est considéré socialement comme de l’homophobie. Même quand c’est fait par une personne homosexuelle. Vrai / Faux

36 – Il existe des personnes homosexuelles homophobes, mais ça reste une minorité parmi les personnes homosexuelles, des refoulés. Vrai / Faux

37 – On peut être à la fois gay friendly et homophobe. Vrai / Faux

38 – Les mouvements pro-Vie ne défendent pas la Vie. Vrai / Faux

39 – Les catholiques de La Manif Pour Tous se sont opposés au « mariage gay ». Vrai / Faux

40 – Le « mariage gay » est un trafic d’enfants, de mères, de pères, mais surtout de personnes homos. Vrai / Faux

41 – 95% des catholiques croient en « l’amour homo » et soutiennent l’Union Civile (Ce qui les gênent, c’est uniquement la politisation et légalisation de ce lien, et ses conséquences sur l’enfant). Vrai / Faux

42 – La Manif Pour Tous a été et reste homophobe. Vrai / Faux

43 – Si je ne me sens pas homo, je n’ai aucune légitimité pour parler d’homosexualité ; d’ailleurs, en société, on me le fait bien comprendre et il est quasiment impossible de s’opposer au « mariage gay ». Vrai / Faux

44 – L’homosexualité est un sujet moins prioritaire à traiter que le chômage, les persécutions anti-chrétiennes, les migrants, l’Islam, le transhumanisme, l’euthanasie, l’avortement, le message de l’Évangile, le Salut de l’âme, la Bonne Nouvelle, Jésus (en tant que thème, pas en tant que personne). Vrai / Faux

45 – Les catholiques ont eu le mérite de traiter de transidentité à l’occasion du « mariage gay » et de leur dénonciation du Gender. Vrai / Faux

46 – La Franc-Maçonnerie a massivement infiltré l’Église. Vrai / Faux

47 – Nous sommes tous homophobes. À commencer par moi. Vrai / Faux

48 – Nous sommes tous francs-maçons. À commencer par moi. Vrai / Faux

49 – Nous sommes tous bobos (bourgeois-bohème). À commencer par moi. Vrai / Faux

50 – L’Église a raison de s’opposer à l’homosexualité. Vrai / Faux

51 – Les catholiques ne sont pas homophobes et accueillent très bien les personnes homos. Vrai / Faux

52 – Factuellement, les personnes homos n’ont pas leur place dans l’Église. Vrai / Faux

53 – Les protestants sont moins homophobes que les catholiques. Vrai / Faux

54 – L’homosexualité est un sujet tabou dans l’Église. Vrai / Faux

55 – L’Église est claire et son discours sur l’homosexualité est argumentativement solide. Vrai / Faux

56 – Il y a peu d’homosexualité dans le Clergé. Vrai / Faux

57 – Une personne qui pratique son homosexualité ne peut ni recevoir l’Eucharistie, ni recevoir l’absolution (pardon des péchés par un prêtre). Vrai / Faux

58 – Les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Vrai / Faux

59 – La pratique homosexuelle est un péché mortel. Vrai / Faux

60 – La pratique homo, même s’il y a mieux, peut être vécue. Déjà qu’à la base, ce n’est pas un choix… La circonstance atténuante et imposée qu’est le ressenti homo annule le caractère peccamineux de la pratique. Vrai / Faux

61 – Les personnes homos qui auront pratiqué leur homosexualité sur terre (sans se confesser) iront en enfer. Elles n’auront pas la Vie éternelle et seront damnées. Vrai / Faux

62 – La masturbation, ce n’est pas grave. Il vaut mieux s’en passer, mais ça reste un mal bénin. Vrai / Faux

63 – Il existe des unions homosexuelles équilibrées (parfois même plus équilibrées que bien des couples femme-homme), qui nous disent quelque chose de l’Amour de Dieu. Vrai / Faux

64 – Aucun évêque ni cardinal français n’a eu le courage de défendre publiquement le message de l’Église sur l’homosexualité. Ni même le Pape. Vrai / Faux

65 – Les « thérapies réparatives » (de conversion à l’homosexualité), ça ne marche pas. Vrai / Faux

66 – Dieu peut délivrer une personne homosexuelle de sa tendance homo au point que cette tendance disparaisse. Vrai / Faux

67 – On peut être en couple homo et quand même chaste. Vrai / Faux

68 – La pratique homo (être en couple) et la pratique religieuse sont radicalement incompatibles. Vrai / Faux

69 – L’Amour de Jésus est inconditionnel. Il aime tout le monde. Donc Il bénit les couples homos stables et ne les jugent pas. Je peux pratiquer l’homosexualité : Jésus, lui, comme face à la femme adultère, me pardonnera et sera plus indulgent que les pharisiens, d’autant plus que la tendance homo n’est pas un choix. Vrai / Faux

70 – Vivre la continence, c’est impossible. Ce que demande l’Église Catholique à toutes les personnes durablement homos, même si Elle se poser une règle morale et un idéal, c’est infaisable, inaccessible et inadapté. Vrai / Faux

71 – Les gens d’Église ont annoncé la Bonne Nouvelle aux personnes homos. Vrai / Faux

72 – Si une personne durablement homosexuelle et profondément catholique ne peut ni se marier avec une personne du sexe complémentaire ni rentrer dans les ordres (à moins de cacher sa tendance), l’Église ne lui propose aucune voie vocationnelle de don entier de sa personne à Jésus et aux autres. Vrai / Faux

73 – Se sentir homosexuel, surtout quand on est un fervent croyant, c’est désespérant. Vrai / Faux

74 – Les personnes homos continentes sont les plus grands évangélisateurs de tous les temps. Vrai / Faux

75 – Les gens d’Église ont eu raison de durcir leur positionnement et d’afficher une tolérance zéro par rapport à la pédophilie, en particulier sacerdotale. Vrai / Faux

76 – Les personnes qui ont des attractions pédophiles sont parfois des personnes très saines et saintes. Vrai / Faux

77 – Toute personne homo et catho a un témoignage capital à offrir aux communautés chrétiennes et devrait pouvoir intervenir publiquement. Vrai / Faux

78 – La priorité ecclésiale actuelle, ça devrait être l’accompagnement des personnes homosexuelles et la pastorale à leur égard. Vrai / Faux

79 – En France, il n’y a pas de groupe pastoral solide et vraiment conforme à l’Église proposé aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

80 – Saint Antoine de Padoue est le saint particulièrement adapté aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

81 – Nos blessures, nos fragilités, notre vulnérabilité, nos croix, sont nos richesses. Vrai / Faux

82 – C’est grâce aux différences que nous aimons et que nous découvrons vraiment Dieu. Vrai / Faux

83 – Le Synode des Jeunes de novembre 2018 promet d’être un bide (à moins d’une intervention in extremis de l’Esprit Saint). Vrai / Faux

84 – Inviter Koz Toujours c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

85 – Inviter le cardinal Sarah, c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

86 – L’extrême droite, et même la droite, sont incompatibles avec le catholicisme. Le socialisme et le communisme également. Vrai / Faux

87 – Le Pape François est le Pape qu’il nous faut et n’est pas l’Antéchrist. Vrai / Faux

88 – On en a pour 20 ans à vivre planétairement. Grand max. Vrai / Faux

89 – Je mettrai le saint bazar papal dans le monde et l’Église en parlant de l’homosexualité en Vérité, en tout amour des personnes homos, et en dénonçant la fausseté de la pratique homosexuelle. Vrai / Faux

90 – Joséphine Ange-gardien est une série très profonde. Vrai / Faux
 
 
 

Note sur : /20
 

Correction sur ce lien, après l’été.
 

Mon interview « Homos égaux = Homos EGO ? » accordée au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Égalité » (juin 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’interview (juin-juillet 2018) que m’a proposée Unité Nationale, mouvement sans couleur politique ni religieuse, et sans candidat. Un espace intellectuel, artistique, politique de vraie liberté. Carole Vilbois m’a laissé carte blanche, avec des questions explosives et mes réponses dont elle n’a pas modifié une seule virgule. Merci à elle pour sa confiance… car parler aujourd’hui de « mariage gay », d’homosexualité, d’Éducation Nationale et de catholicisme, c’est une réelle prise de risque ! (Cette interview a été suivie en septembre 2018 d’un article sur la dignité.)
 

1 – Bonjour, Philippe, L’Unité Nationale se penche ce trimestre sur la question de l’égalité, et tout naturellement nous avons pensé à vous, et nous sommes très heureux que vous acceptiez de répondre à nos questions. Vous êtes un combattant des temps modernes, un peu contre vents et marées, vous portez des convictions fortes, même lorsque des montagnes se dressent devant vous, homosexuel, vous revendiquez votre foi, qui vous semble indissociable de celle-ci ; enseignant, vous expliquez que cela n’a jamais été un souci et que ce n’est pas l’homosexualité qui pose un problème, mais la pratique ; abstinent vous parlez de célibat consacré, et même lorsque vous exprimez votre art et votre talent, c’est toujours sur des terres jamais foulées jusque-là. Votre discours novateur, lorsque vous êtes le premier à oser parler ouvertement du lien « non causal » entre viol et homosexualité, vous ont parfois valu et des critiques et également très souvent des remerciements. Vous m’aviez confié, lorsque nous avons envisagé cette ITW, que vous vous sentiez d’un parti qui n’existe pas, catholique de gauche, là encore, nous qui voulons instaurer la gouvernance partagée, nous nous sommes demandé si vous vous sentiez représenté politiquement et d’après vous, qu’apporte la foi en politique que la laïcité n’offre pas ? Et faites-vous partie des abstentionnistes ?
 

C’est moi qui vous remercie. Oui, à mes yeux, le vrai homme de gauche, c’est Jésus. Et quand je dis « la gauche », je parle de la gauche catholique : celle qui sert ET les pauvres ET le Christ. Pas du socialisme ni du marxisme ni du communisme, qui n’ont rien à voir – à part dans les intentions – avec la gauche, et qui sont des systèmes bourgeois qui rejettent l’Église. À cette gauche catholique, j’avoue qu’actuellement je ne lui reconnais pas de représentant politique. Peut-être, un jour, un roi l’incarnera (mais à mes yeux, il faudra qu’il soit impérativement catholique ET pauvre !). Aujourd’hui, le seul homme public de gauche auquel je m’identifie, c’est le Pape François. Mais je ne peux malheureusement pas voter pour lui (rires). Sinon, vous l’avez bien deviné, aux présidentielles de 2017, j’étais tellement dégoûté par le choix de candidats que je n’ai voté ni au 1er ni au 2nd tour. La différence fondamentale entre la gauche et la droite, à mon sens, c’est que la gauche met les pauvres avant les moyens pour les aider, alors que la droite s’axe sur les moyens d’aider les pauvres et sur les richesses à créer pour eux… et éventuellement, elle les redistribue après… mais ça reste très hypothétique ! Le catholicisme est incompatible, je crois, avec la droite, et encore plus avec l’extrême droite (même si les votants de ces partis sont les premiers à dire que ces derniers n’existent pas, ou à amalgamer la gauche avec le socialisme et le communisme pour la ridiculiser). Enfin, pour répondre pleinement à votre question, la foi en politique apporte précisément la laïcité (que sans doute vous confondez avec le laïcisme) : la laïcité, c’est Jésus lui-même. C’est pourquoi nous devons la défendre de tout notre cœur.
 

2 – Dans votre quête d’égalité, pensez-vous que l’homosexualité au sein de l’église va jusqu’à la bénédiction des couples homosexuels par les prêtres ?
 

Alors je vous arrête tout de suite (rires). L’égalité, je ne la recherche pas. Elle est une idéologie franc-maçonne extrêmement dangereuse qui plaît beaucoup aux néo-communistes libéraux actuels souhaitant uniformiser tout et tout le monde sous prétexte de justice et de liberté. Elle s’oppose radicalement d’une part à la Bible (la conception biblique du partage équitable n’est pas mathématique, quantitative, et est subordonnée au besoin objectif et nécessaire de chacun ; non à un principe égalitariste : « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. » cf. Actes des Apôtres, chap. 2, v. 44-45. En gros, on ne va pas donner à un bébé un gros morceau de viande au nom du « droit à tous de manger de la viande » !) et s’oppose d’autre part à la réalité concrète des différences (nous ne sommes pas tous égaux puisque nous sommes différents ! Et c’est heureux !). L’égalité est un mythe. Et un gouvernement avec un ministère dédié à « l’égalité hommes-femmes » (alors même que les hommes et les femmes ne sont pas égaux et n’ont pas vocation à l’être : sinon, où seraient l’amour et la complémentarité des sexes ?), ça s’appelle tout simplement une dictature. Eh oui : je suis en train de vous dire que le rôle confié à madame Schiappa est non seulement bidon mais dangereux pour notre Humanité. L’égalité homme-femme est défendue par des États néo-nazis (dans le sens d’« international-socialisme ») qui s’ignorent, et qui visent, inconsciemment ou non, l’extinction de l’Humain, paradoxalement au nom des « Droits de l’Homme » et d’une glorification de l’humanisme.

Concernant la question de la bénédiction des « couples homos », à réalités différentes (un couple homme-femme n’est pas un « couple » d’hommes ni un « couple » de femmes), inégalité de traitements ! Ce qui régit le traitement, c’est la différence objective des situations, et non un pseudo « droit à être traité pareil et indistinctement ». Le mariage EST la différence des sexes (on ne marie pas des semblables sexués : on ne fait que créer des paires, pas des mariages), et cette différence des sexes, à l’image de l’Amour de Jésus pour l’Humanité, est une réalité surnaturelle et naturelle intangible à respecter. On ne peut pas décider du jour au lendemain qu’une pomme est une poire, quand bien même la loi l’autorise et travestisse les mots par pur nominalisme affectif. La sponsalité, la sacralité, la complémentarité et la conjugalité du couple homme-femme (je n’ai pas dit « hétéro » !) marié sont consubstantielles à la différence des sexes (sexualité) couronnée par l’Amour d’une part et à la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église Catholique) d’autre part. Les « couples » homosexuels disent parfois quelque chose de l’amitié, mais ne sont pas de la même substance que Dieu : ils ne peuvent donc en aucun cas être bénis ni être le signe tangible de l’incarnation de Dieu dans l’Humanité. Ils composent une parodie de sacrement, et même de couple et de famille. Et au fond, les « couples » homos les plus honnêtes et solides que je connais le reconnaissent humblement. Ce ne sont pas eux qui demandent le « mariage » ni des pastiches de rituels religieux.
 

3 – Penses-vous qu’il y a une égalité de traitement entre les religions en France ?
 

Non. Car les religions sont différentes. Mais surtout parce que le catholicisme, par sa vulnérabilité d’Amour, est plus facilement attaquable que l’islam (qui socialement fait peur et terrorise plus qu’il n’aime) et que le judaïsme (très lié au pouvoir mondain et à l’argent, donc qui constitue une religion à choyer). Le catholicisme, le vrai, repose sur la pauvreté, le pardon, la non-vengeance, et sur un Dieu (= Jésus) qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur une Croix : c’est donc la proie idéale. On embête beaucoup moins, socialement, les juifs et les musulmans, même si l’antisémitisme et l’islamophobie, malheureusement, existent aussi. J’en sais quelque chose ! J’ai perdu mon métier de professeur d’espagnol en 2012 uniquement parce que je me suis opposé au « mariage gay » et parce que je suis catholique. Nous vivons dans une société où la laïcité – transformée en laïcisme – est un anticatholicisme déguisé, et où la gay friendly attitude est une homophobie déguisée. Il est très mal vu d’être catholique pratiquant et d’être homosexuel abstinent pour Jésus, je peux vous le certifier !
 

4 – Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant et qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
 

J’avais choisi ce métier parce que j’aime les gens et surtout les élèves. J’ai aussi un côté très joueur, empêcheur de tourner en rond. Et l’analyse critique de notre époque m’a toujours passionné. J’adore la faire partager. Malheureusement, aujourd’hui, avec l’invasion des réseaux sociaux, le flux continuel d’informations, mais également le culte mondial des différences (qui paradoxalement nie les différences réelles) et la lutte contre les discriminations, il est devenu extrêmement difficile d’être prof. Une peur tenace de la délation et de la réflexion s’est installée. Dans l’Éducation Nationale – que j’ai rebaptisée pour rire « l’Éducation Nazionale » -, il n’est presque plus possible d’aborder avec les élèves les thèmes les plus constitutifs de la personne humaine et du bonheur de celle-ci, à savoir la politique, la sexualité et la foi. Même quand nous ne sommes pas prosélytes en cours, une chape de plomb s’abat sur nous, enseignants, dès que nous effleurons ces trois domaines ou que nous avons des engagements extérieurs à notre boulot, en lien avec ces derniers. Être prof et catholique, ça ne passe pas. Tenir un blog et écrire des livres sur l’homosexualité, ça ne passe pas non plus ! Au nom du « devoir de réserve » ! Vous savez, ce fameux devoir de réserve qu’on prétexte également aux policiers pour les stériliser et les empêcher d’exercer correctement et librement leur métier. Maintenant, si tu veux être prof et ne pas être embêté, tu dois faire profil bas, ne défendre que les banalités de l’antifascisme moralisant actuel, tu ne dois avoir aucune prise de position sociale, politique, intellectuelle, religieuse. Neutralité neutralité ! Je n’exagère même pas ! La préférence est interdite. Sale temps pour les différences. Notre monde tient plus au « droit à la différence » qu’à la différence concrète.
 

5 – L’école est-elle selon vous institutrice de l’égalité des droits ? De quoi selon vous le principe d’égalité des chances à l’école est-il le révélateur ?
 

L’école, dans l’idéal, devrait être préceptrice de la Vérité d’Amour qu’est Jésus. Quant au principe d’égalité (tout court) et de l’égalité des chances (ensuite), son existence est à mon avis le révélateur d’une uniformisation inquiétante de la population mondiale, d’une virtualisation des lois humaines, et d’une inflation des égos. Au nom du « droit », des « chances », la singularité des situations est bien souvent niée au profit d’un légalisme émotionnel hystérique, la réalité des faits et des personnes est déformée ou n’est plus reconnue. Le droit et la chance, quand ils ne reposent plus sur le Réel (et le plus réel des réels, c’est Jésus) mais sur la bonne intention, sont l’autre nom des fantasmes générés par les systèmes totalitaires. Non, nous n’avons pas tous les droits ni toutes les chances. Et fort heureusement : sinon, c’est l’anarchie.

 

6 – Que pensez-vous de la sélection génétique des embryons ? En Chine un institut porte le nom de Watson, ce prix Nobel codécouvreur, avec Francis Crick et Rosalind Franklin, de la structure de l’ADN, rejeté par la communauté scientifique, pour avoir tenu des propos racistes et homophobes. Comme ce fut déjà le cas dans le passé, on cherche encore et toujours à découvrir une cause génétique à l’intelligence, mais aussi à l’homosexualité, ce qui dans un premier temps sera fort apprécié si c’est le cas par la communauté, risque dans un second temps d’être un critère d’exclusion pour les parents qui ne voudront pas avoir un enfant gay. La disparition de l’homosexualité dans le monde l’avez-vous déjà envisagée ? Et si un jour ce combat se dresse devant vous, avez-vous une idée du camp dans lequel on vous trouvera ?
 

Effectivement, toute tentative d’essentialisation de la tendance homosexuelle s’est révélée au cours des siècles très dangereuse, et s’est retournée contre les personnes qu’elle était censée défendre. La croyance en la pseudo « identité » homo est un eugénisme qu’il faut combattre. En revanche, j’essaierai toujours de me mettre du côté des personnes homos, non d’abord du fait de leur homosexualité (même si c’est un « plus » indéniable, une connivence que nous partageons et qui me tient à cœur), mais du fait qu’elles sont surtout mes amies. Quant à la disparition définitive de l’homosexualité de la surface du globe, votre question est saugrenue, mais je l’envisage, bien évidemment. Et je crois qu’elle coïncidera avec l’arrivée prochaine de Jésus-Christ, qui libèrera définitivement le monde de toute peur, donc de l’homosexualité qui est par définition la peur de la différence des sexes. Alors oui, cette éradication figure au programme planétaire, et n’est absolument pas – je vous rassure – synonyme de notre éradication à nous, personnes homos, qui sommes au contraire appelées à vivre éternellement et en amitié profonde avec Jésus.