Ce qui m’a choqué lors de la pièce Dämon d’Angelica Liddell hier au Palais des Papes à Avignon, ce n’était pas la pièce, mais la réaction des cathos présents

Concernant la pièce Dämon d’Angélica Liddell vue hier soir au Palais des Papes d’Avignon, c’était super nul, pas du tout choquant ni inventif, c’était très attendu et archi vu et revu… mais néanmoins, j’ai pris 4 pages de notes sur les références explicites à la Franc-Maçonnerie (car la metteur-en-scène non seulement fait et dit de la merde, mais surtout, elle se fait des couilles en or dans cette histoire : entre 25 et 45 euros la place, quand même…) : le Temple, les deux colonnes, le Fils de la Veuve, la référence à « La Flûte enchantée », la Chaîne d’Union, l’anticléricalisme, l’euthanasie, les surveillants, le viol de la vierge, le lexique de la lumière et de la pierre, le passage sous le bandeau, l’occultisme et le mariage avec les morts, la langue des oiseaux, le dithéisme manichéen…
 

Ce qui, en revanche, m’a véritablement choqué et atterré (bien plus que la pièce en elle-même), c’est la complaisance des catholiques présents (dont deux frères dominicains en habit, qui m’ont dit à l’issue de la représentation qu’ils « avaient beaucoup aimé »… et d’autres cathos bobos qui m’ont dit avoir trouvé telle phrase ou telle scène « belle » et « évangélique », voire « digne d’une profession de Foi », fût-ce cette dernière païenne, iconoclaste et blasphématoire). On va voir la mascarade que risque d’être la rencontre « Foi et Culture » de ce midi (les deux dominicains vont justement rencontrer Angélica Liddell et l’interroger), mais à mon avis, ça va être un bal des hypocrites.
 

En tout cas, ce que je constate, c’est qu’il n’y a plus de résistance intellectuelle, critique, artistique, véritablement catholique. Il n’y a plus le courage pour la morale, pour dénoncer le mal (car on a assisté à une pièce d’une femme égocentrée, qui maltraite et humilie son public autant que ses figurants, et se fait grâcement payer pour ça, de surcroît). Les catholiques présents courbent l’échine, par peur des représailles s’ils critiquent, dénoncent le mal, ou parlent de morale et de Dieu, en matière de culture et d’art. Par démagogie bobo, par carriérisme, par peur de passer pour des coincés et de défendre Jésus, ils se taisent, ou pire, jouent les convertis épatés et émus par la nullité/la merde objective qu’ils ont vue sur scène. C’est bientôt la fin de l’Église humaine et bientôt la Fin des Temps.