Ce que je retiens de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, c’est que la thématique était luciférienne (ailes d’ange électriques) et antéchristique (singerie du Christ – parodie de la Sainte Cène – et le fil rouge masqué et encapuchonné sur tous les tableaux – une sorte de Belphégor sans visage et sans identité, sur les toits de Paris, à cheval, etc.). Le porteur de lumière : lux-fere. En gros, il s’agissait d’une déification de l’Olympisme, une christisation et angélisation de ce dernier : on aurait dit une messe, on voyait la cavalière masquée célébrée comme le Messie, on nous parlait de « l’esprit des J.O. », on nous montrait même un article de journal « Les J.O. : la Résurrection », etc. Les Jeux Olympiques sortiraient le Monde de l’obscurantisme, seraient la Lumière du Monde.
Néanmoins, j’ai eu beau identifier la dimension luciférienne de cette mise en scène, je trouve disproportionnée et tout aussi luciférienne la vague d’indignation réactionnelle/réactionnaire orchestrée par certains catholiques et protestants ensuite. Un peu d’humour, de distance, de camaraderie et d’auto-dérision, ne leur ferait pas de mal. Moi, j’ai apprécié la séquence Fashion Week « disco », et même le défilé d’Aya Nakamura : c’était drôle, décalé, piquant, second degré, convivial et populaire. La réaction de certains cathos ou protestants, jouant les victimes, les « petites choses fragiles » hurlant au blasphème, m’agace un peu. Il faut se détendre, et savoir comment fonctionne Lucifer, tout en le distinguant de ses suiveurs ignorants, plutôt que de se centrer sur soi ou sur son nombril (qu’on appelle injustement « Jésus » ou « Dieu »).
Je trouve l’attitude agressive ou offensée de certains catholiques disproportionnée, ridicule (peut-être même plus ridicule que les scènes décriées), lâche et facile. Pire encore, il me semble que face à l’indéniable hérésie iconoclaste du blasphème, ils mettent en place 3 autres hérésies : 1) l’hérésie du manichéisme (la confusion entre les démons et les humains : or les deux sont bien distincts. Et beaucoup de suiveurs des démons ne savent pas qui ils servent. Ils font leurs singeries par esthétisme, jeu, hommage, donc il faut leur laisser le bénéfice de l’ignorance et de la sincérité) ; 2) l’hérésie de l’idolâtrie (la confusion entre Dieu et ses images, fussent-elles parodiques) ; 3) l’hérésie – la plus grave – de la victimisation et du manque de charité (nous devons aimer nos persécuteurs, et non faire ce que préconise le frère dominicain Paul-Adrien à propos de la cérémonie, à savoir « zéro miséricorde » !).
Ces trois hérésies, et finalement cette comédie de la « blessure » (j’ai entendu pas plus tard que ce midi en homélie dominicale à la messe le curé dire – de concert avec les évêques de France -, combien cette cérémonie « avait blessé tous les catholiques » : euh… ça va, il n’y a eu ni mort d’hommes ni insultes non plus, ils s’en remettront !), en plus de décrédibiliser l’ensemble des catholiques et de les faire passer pour des coincés manquant d’humour et d’Amour, en plus de manquer de subtilité et de courage (on entend moins les cathos et les évêques dénoncer le trafic humain qu’est le « mariage » gay, par exemple, le « vaccin » anti-COVID, ou bien reconnaître leur réelle homophobie et transphobie) sont dangereuses et inquiétantes, car elles risquent de se retourner en blessures concrètes contre eux le jour où ils se retrouveront vraiment emprisonnés, torturés ou sur le pilori pour leur effective homophobie, transphobie et manquements d’Amour à l’égard des blasphémateurs et de ceux qui parodient les chrétiens. Jésus rappelle qu’il ne veut ni sacrifices ni prières (je vois passer des affiches de « messes » et de « chapelets publics en réparation du blasphème des J.O. envers notre Seigneur ») mais il veut la Miséricorde et l’Amour (Mt 9, 9-13). Les catholiques ont le devoir de dénoncer le mal, de se défendre, mais avant tout de dénoncer le mal sans le confondre avec ceux qui le pratiquent, et surtout d’AIMER ceux qui le pratiquent. Sinon, ils imiteront ces derniers, et même en pire ! Et ils seront blessés factuellement à un point qu’ils n’imaginent pas (puisqu’ils jouent les « blessés » pour des petites provocations potaches et gentillettes). Les voilà prévenus ! Il faut pas jouer au blessé quand on ne l’est pas vraiment : sinon, on risque d’être pris au mot/homos!
N.B. 1 : Suite de l’épisode. Regardez l’intelligence et l’humilité du curé de ce matin à qui j’ai envoyé le lien de mon article : il me répond : « Article très intéressant qui m’interpelle et que j’apprécie. Merci. Il m’éclaire sur la 3eme hérésie…victimisation et manque de charité. Le danger est de réagir à chaud comme je l’ai fait. Merci de nous aider aussi à sortir de notre bulle. »
N.B. 2 : Nous sommes tous pharisiens (à l’exception de Marie et Jésus). Et prier pour la conversion des autres, et non la sienne, est, j’insiste, pharisien et antéchristique. Et c’est diabolique parce qu’on se prend en plus pour le Christ : le nombre de prêtres et de catholiques qui en ce moment citent Jésus « Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. » : c’est scandaleux, en plus d’orgueilleux et victimisant.
N.B. 3 : Beaucoup de cathos de la Réacosphère me sortent cet argument : « Aurait-on osé faire la même chose avec l’islam ou une autre religion? N’oublions pas que la religion catholique est la plus persécutée au Monde! » Là encore, c’est un argument de victimisation classique en ce moment. Mais « comparaison n’est pas raison » (mais plutôt fantasme de persécution !), et comme je l’ai dit dans mon article, la victimisation pour un fait qui n’en vaut pas la peine est un manque de charité en plus d’un danger qui va nous retomber dessus (à nous, les homos, et à nous, les cathos). Je ne jouerais pas à ce jeu-là.
N.B. 4 : Je vous laisse le lien d’un article d’un blog catho (Le bonheur ou la Joie) qui me semble faire exception et être juste, et que je remercie d’avoir cité mon article. Ça fait du bien, pile au moment où les « cathos » médiatiques commencent à péter un câble : Jean-Dominique Michel ou bien Asselineau qui demandent une enquête parlementaire pour la supposée simulation d’égorgement d’enfants (ridicule : quand on mime un égorgement, c’est avec le gros pouce, imbéciles), le curé de saint Nicolas du Chardonnet qui prononce « Woke » comme l’huissier des « Trois Frères » prononce « Super Nintendo » (les cathos intégristes sont complètement hors-sol), ou encore le frère dominicain Paul-Adrien qui se prend pour le général De Gaulle en prétendant monter un parti politique…