J’ai assisté à la crèche vivante de Cholet hier soir. Un peu navré du simplisme historiciste du tableau : toujours les « méchants romains » (analogue transhistorique des « méchants occupants nazis ») contre les gentilles victimes juives. Gilles Bourdouleix semble ignorer que Jésus est mort à cause d’une jalousie sacerdotale et à cause de certains juifs, et que les romains n’ont servi que d’arbitres et d’exécutants d’un conflit ecclésial interne qui leur était quasiment étranger. Par conséquent, on passe complètement à côté du message de Jésus, de Noël, on passe complètement à côté de la contrition et de la conversion, de l’actualisation de la scène. On se retrouve à regarder une jolie fresque historique obispaïenne (ou ménardienne) flattant le catholicisme du passé. Oui : navrant et peu convertissant, peu nourrissant. Et pourtant, un tel spectacle a déjà le mérite d’exister plutôt que rien. Je me sens en décalage.