Pendant mes conférences, les rares fois où j’ai été attaqué, ce n’était pas sur ce que je disais, mais sur ma légitimité à parler. « De quelle autorité tu parles ? » ; « Au nom de qui ? » ; « Qui se cache derrière ton discours ? » ; « Pourquoi employez-vous le ‘nous’ ou le ‘on’ ? » ; « Qui vous envoie ? » ; « Quelle est votre secte ? Votre patron caché ? ». Derrière ces questions, on peut lire une attente que je parle de Dieu, mais aussi, en filigrane, un piège : mes contradicteurs veulent me prendre en flagrant délit d’audace et/ou de blasphème, car si je réponds « Jésus » ou l' »Église catholique », ils trouveront à leurs yeux la preuve que je me prends pour Dieu, et donc la justification de leur indignation. J’ai quand même toujours pris ce risque de l’audace en ne reniant pas la raison religieuse de ma prise de parole.