De quelle homophobie parle-t-on au juste ?
Dans les discussions actuelles sur les « droits des homos », visiblement, nos dirigeants politiques « gay friendly » et nous, ne combattons pas le même ennemi… Nous l’appelons pourtant pareil – l’homophobie – mais nous ne nous référons pas aux mêmes actes, réalités, et personnes. Alors je leur poserais volontiers dans ce court billet ces quelques questions de bon sens :
À quoi sert de parler d’homophobie si on ne l’analyse pas et si on ne dit pas explicitement les actes réels que ce mot-épouvantail recouvre, à savoir le viol ? (cf. je vous renvoie aux chiffres et à mon témoignage dans mon livre L’homosexualité en vérité, récemment paru) Comment en parler avec justesse si on la transforme en étiquette diabolique qui ne doit être collée que sur le front des personnes non-homosexuelles et non-gay friendly (… alors même qu’on constate dans les faits que les pires ennemis des personnes homosexuelles, ce sont elles-mêmes ainsi que ceux qui leur veulent a priori du bien sans chercher à les comprendre) ? À quoi bon dénoncer les actes homophobes si on nie les souffrances réelles des gens victimes d’homophobie/de viol, qu’on utilise leur drame intime comme effet visuel publicitaire pour choquer, déproblématiser les crimes sexuels. Comme si la victime d’homophobie ne pouvait pas changer de camp ! comme si l’agresseur n’avait jamais été victime de viol/d’homophobie par le passé, alors que c’est justement le contraire qui se produit ! Défendre des utopies identitaires et amoureuses – le coming out, le couple homosexuel, l’amour bisexuel asexué universel et « pas nécessairement homosexuel » – qui jouent précisément le jeu de l’homophobie ordinaire, puisque l’individu véritablement homophobe en actes est toujours homosexuel refoulé et/ou assumé ? Quel sens cela a de s’attaquer à l’homophobie si on traite systématiquement d’« homophobes » ceux qui osent faire lumière sur ce qui se cache derrière les faits divers télévisuels scabreux homosexualisés et les intentions « explicites » des agresseurs – ou même des victimes, dans le cas des suicides- qui osent faire, à juste titre, un lien non-causal entre homophobie et viol, ou entre viol et homosexualité ? Parce que ce lien existe véritablement ! Quel sens cela a de s’attaquer à l’homophobie si on traite systématiquement d’« homophobes » ceux qui défendent concrètement les personnes homosexuelles ? À quoi sert de mener une chasse aux sorcières « homophobes » à échelle mondiale, si on détourne le terme « homophobie » en matraque idéologique pour s’innocenter/se glorifier soi-même auprès des faibles – dont on nie les situations concrètes – et diaboliser – paradoxalement, avec la même violence qu’on leur attribue – toutes les personnes qui ne sont pas d’accord avec notre système manichéen de pensée. Ce système se résume aussi bêtement que cela : les homos = les gentils ; et les hétéros/les tièdes/les contradicteurs = les méchants. Comment peut-on combattre efficacement l’homophobie si on remplace la lutte contre le viol – une violence toujours universalisable, qui n’appartient pas qu’à la seule communauté LGBT- et contre les discriminations réelles dont pâtissent souvent les personnes homosexuelles (le viol, l’inceste, la dictature familiale ou scolaire, l’isolement amical, social et professionnel, la complexité des amours homosexuelles, la cruauté inouïe des relations entre individus homosexuels, le vol, la prostitution, la consommation des corps) par la lutte contre des petites discriminations, de surcroît souvent justifiées par les limites du Réel, le scepticisme social vis à vis de l’authenticité de l’identité homosexuelle et de la force de l’amour homo, les résistances à la traque paranoïaque à « l’homophobe » et à la boulimie de droits attribués à la communauté homosexuelle, les critiques des comportements aberrants observables dans le « milieu », le refus de la demande de « mariage pour tous » et de la banalisation de la « famille homoparentale » en tant que modèle universel possible, etc.) ? Notre véritable ennemi doit être l’homophobie EN ACTES. Pas l’homophobie en personne(s), en insulte, en intentions, en présomption et en images fantasmées.