Parfois, je me fais cette réflexion quand j’assiste à des messes avec une assemblée éteinte, ou quand je me vois parler à Jésus et à Marie apparemment dans le vide. Combien Dieu doit être touché par notre foi d’enfants aveugles, maladroite, scolaire, apprise, toujours « à côté de la plaque », déconcentrée, pas assez joyeuse et consciente des gestes qu’elle pose, robotique, peu priante, ignorante de ce qu’elle célèbre ! Car Il sait bien, Lui, qu’Il nous demande un exercice humain difficile : celui de jouer la comédie vraie de la prière, de concrétiser le « faire semblant qu’Il est là », d’adorer Quelqu’un qui a tout du fantôme, de contempler Sa discrétion et Son invisibilité aimante, d’endurer Son absence, de demander des choses qu’on ne verra pas exaucer exactement comme on les attend, de nous auto-persuader que nous ne sommes pas fous ou que nous ne satisfaisons pas notre propre narcissisme en appuyant l’Église catholique. L’effort de Le faire advenir pour réaliser qu’en fait c’est Lui qui vient à nous. Bref : galère d’être catho ! Mais beauté unique et supérieure de cette galère !