Grégory Turpin, c’est un nom qui vous dit quelque chose ? (et pas seulement parce que je l’ai cité dans ma chanson « C’est bien gentil ») J’espère bien !! parce que c’est « un peu » le nouveau – futur et déjà présent – Robert Hossein catholique ! Sans rire. Figure de la visibilité médiatique 100 % catholique en ce moment, chanteur émérite (il a notamment collaboré avec Nourith, Grégoire, Natasha st-Pier, fait plusieurs albums, produit des comédies musicales), ancien carme, auteur d’un livre-témoignage intitulé « Clair-Obscur » où il raconte comment il est sorti de l’enfer de la drogue grâce à sainte Thérèse de Lisieux, le jeune Grégory Turpin a le vent en poupe ! Le Saint-Esprit, quoi !
C’est drôlissime, d’ailleurs, de voir ce grand pudique actuellement propulsé sur le devant de la scène – notamment avec la sortie de l’album « Thérèse » (production TF1) qui marche du tonnerre – alors qu’il avait tout de l’ascète qui aurait pu passer toute sa vie à prier dans une cellule de moine, à l’abris des regards et des caméras de télévision !
Suite à notre rencontre fin 2012, nous nous sommes tout de suite très bien entendus, Greg et moi. Comme des frères (du même âge, en plus) qui se connaissaient de longue date, et qui se sont retrouvés, sans se le dire, dans l’humour et dans la continence (même si moi, je suis le seul à vivre celle-ci par rapport à l’homosexualité). Grégory a la timidité, la douceur, la sauvagerie asociale, qui me décomplexent complètement. Et moi, je sais que je le fais rire, que mon grain de folie le bouscule comme il aime, que mon choix de l’abstinence sexuelle l’interpelle et le met en confiance pour m’assumer en tant que frère de Mission. Au fond, sans nous être consultés, nous sommes tous deux très « monastiques » (non-agréés), des fonceurs, des fous de boulot, des passionnés de Dieu et d’art, des doux, des anciens adolescents complexés qui ne faisaient pas partie des « cools » mais qui ont toujours assumé leur exceptionnalité en la reconnaissant « de Dieu », des gars qui peuvent se passer de l’amour d’une femme (ou plutôt, en ce qui me concerne, de l’amour d’un homme hi hi hi) pour tout donner aux autres et au Ciel. Avec lui, j’ai l’impression de rattraper le temps perdu, en vivant à 33 ans l’amitié gratuite et masculine que je n’ai pas connue au collège ou au lycée, une grande fraternité spirituelle. Il me redonne sans le savoir ma masculinité enfouie.