L’incise typique du reproche mielleux formulé par un certain nombre de grenouilles de bénitier Paray-le-Monial (qui se croient délicates et fines psychologues, en plus), c’est : « Je te le dis en toute amitié ». En général, quand une phrase commence ainsi, vous pouvez être sûrs qu’elle sera conclue par une non moins hypocrite formule pieuse « Je prie pour toi. » Vos interlocutrices (car en général, ce sont des femmes… un peu hystéros ou sensibleristes, d’ailleurs) s’émeuvent elles-mêmes de se rendre responsables de vos fautes ou de la guérison de vos blessures. Et nous, on a juste la politesse de formuler un timide et réprimé « merci », parce que sur le moment, face à tant de bonnes intentions spiritualisées (la fameuse correction fraternelle), on n’a pas la force de leur rétorquer : « Moi aussi, je prierai pour toi (connasse). »