Habituellement, la bobo (bourgeoise-bohème) catho sourit crispée. À cause de son hystérie dépressive chronique, elle alterne des moments de mélancolie boudeuse et bougonne avec des moments de joie forcée (cf. la fameuse « positive attitude » déprimée du boboïsme, code 9 « Optimisme et Espoir » dans mon livre Les Bobos en Vérité). Par exemple, elle a tendance à trouver, sans pour autant se détacher de Facebook, que les réseaux sociaux sont toxiques et « saoulants ». Elle aura tendance à endosser le masque de la DONNEUSE DE LEÇONS DE BONNE HUMEUR, qui décerne des prix d’humilité, de beauté, à ses quelques amis, et des prix de manque de Charité à qui elle juge bon (en général, à tout le monde sauf elle). Elle jouera la pleureuse ou la râleuse devant les événements et les réactions soi-disant violentes qu’elle observe alentour (je dis soi-disant, car souvent, son impression de violence vient du fait qu’elle ne sait pas débattre et fuit tout conflit), puis tout de suite après feindra la distance face à tout échange internet un peu houleux (le problème, c’est bien que cette censeuse professionnelle adoptera la même attitude de petit flic devant ceux qui se battent pour la Vérité et qui ont le courage qu’elle n’a pas, que devant les blablateurs objectivement violents…), tout en instaurant des petits rituels « positifs » ridicules censés apporter un peu de gaieté et d’« Espérance » dans le ciel noir que serait Internet. Quelques grammes de prière ostentatoire dans ce monde de brutes…
Les rituels souriants de gamine attardée que met en place la bobo catho, c’est par exemple sa rubrique « Rayon de soleil de la journée », « La Minute émerveillement », « Ma citation biblique ou New Age » (citation béate de la « confiance en soi » qui n’a en général rien à voir avec le contexte et les urgences de Vérité du moment), « Je mets une photo de profil d’un dessin animé pour égayer Facebook », « la Minute blague catho mignonne », « l’Anecdote exotique », « La jolie phrase de Jean-Paul II ou de Sainte Thérèse de Lisieux », etc. Elle ne se rend même pas compte que son optimisme forcé est en réalité un jugement de personne voilé, un relativisme qui ne résout rien, une zen attitude insipide, une exaspération et un mal-être mal déguisés, une mauvaise gestion de ses émotions, voire une collaboration molle et conformiste avec l’air du temps.