La pièce 2052 d’Éric Sautonie ainsi que le film « À couteaux tirés » (« Knives Out ») de Rian Johnson : la Bête de l’Apocalypse et l’homosexualité en soubassement


 

Notre époque est fascinante sur un point : le Royaume de Satan étant divisé contre lui-même, et en sursis (à cause de son orgueil monstrueux et de la Victoire imminente de Jésus sur lui), il n’a plus rien à perdre et use en ce moment de tous les stratagèmes pour trouver grâce aux yeux de nos contemporains. Et sa plus grande ruse, c’est de feindre de s’auto-accuser en imaginant qu’ainsi il n’éveillera pas les soupçons sur lui et qu’il passera même pour le justicier divin en s’opposant à Dieu (Jésus).
 

C’est exactement ce que j’ai constaté cette semaine en allant voir tout d’abord la lecture théâtralisée de la future pièce 2052 d’Éric Sautonie au théâtre du Lucernaire à Paris, puis en découvrant hier l’excellent film « À couteaux tirés » (« Knives Out ») de Rian Johnson. Le point commun entre ces œuvres, c’est que ce sont toutes deux des bijoux de technicité, qui donnent à penser que la perfection de la forme palliera l’absence de fond ou sera le fond, voire même que leur message est juste. Car oui, au niveau de la forme (qualité de jeu des comédiens, qualité du scénario et de l’écriture), on frôle la perfection. Notamment pour « À couteaux tirés » dont le scénario est à couper le souffle. Mais c’est un écran de fumée doré pour que le spectateur ne voie pas les contradictions voire la fausseté des messages diffusés.
 

 

Commençons par 2052. Cette pièce futuriste (d’anticipation) d’Éric Sautonie se veut clairement une dénonciation du transhumanisme – cet au-delà de l’Humain où l’Humanité (et notre beau pays de France en l’occurrence !) a vendu son âme aux technologies de pointe au point de se suicider. On pourrait se dire : « Génial ! Ce thème est urgent, engagé et il devrait y avoir davantage d’intellectuels qui se saisissent de ce sujet pour éveiller les consciences ! » Mais comment se conclut cette pièce jouée avec brio par Louise Chabat (la fille d’Alain Chabat), Aurore Erguy et Arthur Fenwick ? Exactement par des messages transhumanistes, puisque le discours de conclusion du personnage maternel de France, applaudi comme « beau », et censé être un pied de nez aux nouvelles technologie, défend exactement les bases idéologiques du transhumanisme, et donc la Bête, à savoir la confiance en soi (et non plus en Dieu), l’écoute (c’est pour ça qu’on est de plus en plus sur écoute), la suprématie de la volonté et de la sensation individuelle (tous nos désirs personnels seraient des ordres et commanderaient au Réel), et donc en résumé la Singularité (la « Singularité », dans le jargon des Gafa, c’est précisément ce moment où la Bête technologique dépasse son maître humain) : « Il faut se faire confiance. » « Il suffit de désirer (un bébé) pour l’avoir. » « Il faut s’écouter. » (Il ne manquait plus que la défense de la « passion »…). C’est incroyable comme ceux qui prétendent dénoncer le transhumanisme en réalité l’installent sans même s’en rendre compte. Par ailleurs, petit détail fascinant : dans cette pièce, France – qui se décrit elle-même comme « une mine d’or empoisonnée » pour filer la métaphore alchimique d’un pays vérolé par la Franc-Maçonnerie et ses bonnes intentions – a abandonné sa fille Camille en 2027, date potentiellement désignée par la prophétie de saint Malachie comme la chute définitive de la papauté ou comme la Fin du Monde. C’est dire s’il faut aller au théâtre aujourd’hui, et plus largement, écouter nos contemporains, y compris les athées ou les déistes qui s’opposent à l’Église Catholique, qui à leur insu formulent aussi des prophéties eschatologiques (donc en référence à la Fin des Temps) !
 

 

Ensuite, passons au film « À couteaux tirés » (« Knives Out ») de Rian Johnson. Il vient de sortir en France, et il va sans doute faire un carton. Je me trouvais au cinéma Pathé Opéra à Paris (la salle était comble). Alors déjà, ça fait un moment que j’écris sur les œuvres de fiction illustrant que l’homosexualité (pratiquée ou/et envisagée comme une identité ou l’Amour) est la compagne de la Bête de l’Apocalypse. Et dans les bandes-annonces publicitaires annonçant les films à venir, rebelote ! Le prochain long-métrage de Dominik Moll, « Seules les bêtes », intègre le lesbianisme. Bref. En allant voir le film « À couteaux tirés », mon petit nez me disait : « Vas-y ! Tu vas entendre parler de la Bête… et l’homosexualité ne sera pas loin ! » Ça n’a pas loupé ! Et tant pis si les incroyants (qui ne croient ni en l’existence de Dieu ni en l’existence de Satan) me prennent pour un fou : en réalité, ce sont eux les insensés et les aveugles.
 

 

La toute première scène du film démarre justement sur la Bête : on a un plan fixe du manoir et déboulent au ralenti les 2 dobermans de la propriété qui courent vers nous, spectateurs ! On peut dire que décor est planté ! Et ensuite, pendant toute l’intrigue apparaissent des sculptures de la Bête apocalyptique partout : des têtes de lion, de monstres, d’animaux empaillés, etc. Même dans le jardin entourant le Manoir, il y a des statues inspirées de la Tragédie à la Ménagerie. De plus, ce sont les chiens qui font avancer l’enquête et qui flairent le coupable.
 

Dans le droit fil de la Bête, on peut constater que certains personnages du film se livrent sexuellement à celle-ci : par exemple, le jeune Jacob se masturbe dans les toilettes « devant des photos de cerfs morts ». D’autres semblent habités par la Bête satanique : Marta Cabrera (« bergère » en espagnol) vomit comme dans le film « L’Exorciste » et est une représentation du « Féminin sacré » tant vénéré dans la Nouvelle Religion mondiale (la jeune femme apparaît même à la fin du film au balcon comme une vierge immaculée vengeresse, faisant la nique aux familles, donc comme l’antithèse de la Vierge Marie) ; Hugh Ransom Drysdale porte un nom le désignant comme le diable (si on traduit littéralement, ça fait « Toi Otage de la Vallée de la Mort ») ; Joni Thrombey, la bobo, fait des séances de méditation pleine conscience et est très branchée nouvelles énergies. Et je dirais que la construction même du scénario du film est tellement parfaite (j’ai rarement vu une rouerie cinématographique aussi bien huilée, ficelée : à ce niveau-là, c’est de l’ingénierie et de la minutie presque pas humaine !) qu’elle rappelle l’intelligence de Lucifer (et je rappelle que Lucifer prétend remplacer l’Amour par l’Intelligence). Sans exagérer : le scénario de « À couteaux tirés », c’est algorithmique. Un prodige technique et de logique. Tout y est étudié et imbriqué jusqu’au moindre détail. C’est d’ailleurs ce qui fait la drôlerie et l’efficacité de ce film voulu hitchcockien. Enfin, pour terminer sur la Bête transhumaniste, on nous sert dans les dialogues exactement le même discours luciférien auto-centré que dans la pièce 2052 : « Il faut écouter son cœur. » « Vous avez gagné en suivant vos propres règles. » (l’Inspecteur Benoît Blanc élevant la jeune Latino Marta Cabrera au rang de sainte profane venue de l’étranger). Bref, c’est le dieu « Volonté individuelle ». Effrayant. L’enfer est vraiment pavé de bonnes intentions et rongé par l’individualisme.
 

 

Quand je vous disais que l’homosexualité (non en tant que simple tendance mais en tant que pseudo « identité » et « amour ») seconde la Bête de l’Apocalypse, c’est très visible dans « À couteaux tirés », non pas à première vue (car le film n’aborde absolument pas la question de l’homosexualité) mais à deuxième vue : à travers la promotion de l’hétérosexualité (en tant que culte de la Différence ; en tant que bisexualité cachée et donc homosexualité en germe), à travers le titre du film (centré sur l’extase et l’extériorisation de soi, comme dans bon nombre de coming out, de outing, et finalement d’œuvres homosexuelles : « Knives Out »), à travers l’affiche super rainbow du film, à travers le casting du film (entre les gay icons – Chris Evan, Don Johnson, Toni Collette –, les gays friendly – Michael Shannon –, les acteurs bisexuels – Katherine Langford –, les acteurs qui ont joué le rôle de gays dans d’autres productions – le vieux Christopher Plummer avait gagné l’oscar en 2011 pour son rôle de gay dans « Beginners » –, les acteurs ouvertement homosexuels – l’actrice lesbienne Jamie Lee Curtis, le réalisateur homosexuel Frank Oz qui avait réalisé le fameux « In & Out » en 1997 –, je crois qu’on a largement de quoi le constater !), mais également à travers les répliques symbolistes du film (par exemple, le détective Benoît Blanc fait une claire référence à l’arc-en-ciel en tant que spectre de la lumière noire, dont beaucoup d’œuvres homos parlent – c.f. mon code « Milieu homosexuel infernal » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels –, quand il évoque à diverses reprises « l’Arc-en-Ciel de la gravité »). Moi, je dis : « À couteaux tirés » : top gay !
 

Pour ceux qui ne sont pas convaincus par mes thèses, continuez d’aller voir ces œuvres d’un œil naïf, en vous laissant éblouir par le prodige technique qu’elles sont objectivement. Car aussi bien 2052 que « À couteaux tirés » méritent votre déplacement. Et pour ceux qui ont envie d’aller plus loin et sont prêts à les voir comme des miroirs eschatologiques aux messages et intentions paradoxaux, vous accueillerez ce que je vous dis avec joie et envie d’encore plus creuser le travail démonologique qui nous conduit à démasquer la Bête grâce à l’homosexualité, et à connaître davantage Jésus et l’Église Catholique. Quand le cathodique conduit au catholique…