La profession de foi en Jésus Fils de Dieu ne suffit pas

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Contrairement à ce que j’avais écrit il y a peu de temps de manière trop rapide, la profession de foi en Jésus Fils de Dieu ne suffit pas pour obtenir le Salut de Lui. Je suis allé ce midi à la messe de Saint-Roch, où à nouveau le père Philippe Desgens m’a aidé dans son homélie à comprendre la phrase tant reprise littéralement (et coupée de son contexte) par les protestants pour justifier à leurs yeux le Salut par la seule foi personnelle en la filiation divine de Jésus (et invalider le Salut par les actes): « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. » (Rom 10, 9)
 

Or il ne suffit pas de connaître la bonne solution et de se reposer sur ce que l’on sait encyclopédiquement/formellement/cognitivement/intellectuellement de Jésus. Notre profession de foi à Son encontre, fût-elle juste, ne doit pas se limiter à des mots et à un joli discours appris. Car les démons, eux aussi, ont une forme de foi en Jésus, et savent Qui ils rejettent. Ils sont aussi capables de déclarer que Jésus est le Fils de Dieu. Mais ils sont incapables de Lui donner leur vie, de Le connaître DE COEUR et d’agir comme Il le leur demande. Connaître Jésus, c’est L’aimer et Lui obéir. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. » (Jn 14, 21)
 

Le jour de notre mort, face à Jésus, il ne suffira pas d’affirmer : Je sais qui tu es ! Tu es le Fils de Dieu ! « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. » (Mat 7, 22-27) Nous serons bel et bien jugés sur nos actes d’amour, sur l’Amour, sur une connaissance non pas intellectuelle mais bien de coeur de la divinité du Christ.
 

Le Père Desgens m’a aussi fait réaliser autre chose : même Jésus, par rapport à lui-même, n’a jamais dit explicitement qu’il était le Christ ou le Fils de Dieu. À de rares occasions, Il a parlé de son Père, c’est vrai. Mais Il n’a jamais dit « Je suis le Fils de Dieu », « Je suis le Messie », « Je suis le Christ » : « Celui qui m’a vu a vu le Père ; Philippe, comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres. » Jésus est resté humble et silencieux concernant son identité de Fils de Dieu : « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. » (2 Philippiens 2, 6-11) Nous devons donc faire de même, et ne pas répéter comme des perroquets Sa filiation divine, comme si c’était une formule magique. Tant que notre coeur ne connaît pas le Christ (à travers nos frères humains) comme notre tête Le connaît, nous ne Le connaissons pas.
 

Enfin, j’étais très heureux de réaliser, grâce à la Parole d’Évangile du jour, que saint Jean-Baptiste, qui est le plus grand dans le Royaume des Cieux, n’avait, de son vivant, accompli aucun signe et aucun miracle extraordinaires. C’est rassurant par rapport à nos complexes concernant la sainteté. Tous les saints n’ont pas des visions mystiques de folie, des apparitions extraordinaires, n’ont pas opéré des faits spectaculaires. La sainteté est d’abord une rencontre très simple avec le Christ, et concerne des personnes qui n’ont rien du magicien ou du super-héros.