Hier après-midi, je me trouvais à une célébration d’entrée en Carême à l’église saint Médard organisée pour les enfants du caté âgés de 8 à 11 ans. À un moment, le père Albert Gambart a posé une question à la jeune assistance sur l’injustice (« Qu’est-ce que l’injustice ? ») qui a suscité une réaction spontanée d’une gamine : « L’injustice, c’est quand on n’a pas tous la même chose. » Cette réponse m’a laissé songeur, et même intérieurement sidéré.
Nos mômes, tellement manipulés par les messages égalitaristes pro-droits et pro-chances-pour-tous que nous matraque la société communiste matérialiste, ne considèrent plus l’injustice comme le fait de faire le mal. Pour eux, un fait ou une chose deviendra « injuste » uniquement du fait qu’il/elle n’appartient pas à tous de manière identique… Et donc la justice, c’est à leurs yeux le conformisme ou la possession, le fait d’« avoir la même chose » que « les autres » et d’être traités tous pareils… sans penser une seule seconde qu’on peut être maltraités tous pareils, ou bien mal agir ensemble !
La comédienne Lorie Pester a bénéficié du même lavage de cerveau, visiblement. Dans cette vidéo pour COSMOPOLITAN, elle se fait la promotrice de la congélation d’êtres humains (elle prône la PMA, les FIV, et surtout la congélation d’ovocytes, la cryogénie), au nom de la lutte contre la maladie (l’endométriose) et surtout au nom de la pseudo « égalité hommes/femmes », de « l’égalité des chances d’avoir un enfant » (« droit à l’enfant »/« droit d’être père ou mère ») et de la lutte contre les écarts entre les classes sociales… sans penser une seule seconde à la manière (la caution d’un trafic humain) dont elle répare ces injustices (elle use elle-même de l’expression « C’est injuste ! »).
Ici, une injustice grave se superpose et s’opère au nom d’une « injustice » fausse ou naturelle ou mineure ou fantasmée (car l’égalité hommes/femmes n’existe pas, et heureusement : l’homme et la femme sont différents ; car la justice n’est pas la généralisation, la dépénalisation, l’autorisation massive ni la gratuité d’une pratique mauvaise telle que la conception programmée d’un enfant seul et sans père). Cette interview de Lorie passe en plus dans l’indifférence quasi générale comme une lettre à la Poste, limite comme un joli message de prévention et de lutte contre la pauvreté, la maladie, les disparités sociales, en faveur des droits des femmes et des mères. Mais où va-t-on ?
En ce moment, nos contemporains, pour ne plus se voir agir et ne plus porter de jugement moral sur leurs actes, manient et déforment le concept de justice. Ils vont qualifier d’« injuste » non pas les injustices réelles ni le mal qu’ils posent, mais le fait que la société n’autorise pas à tous de poser avec eux cet acte mauvais (c.f. ma vidéo sur le « mariage gay »). Et, par une séduction émotionnelle ou une victimisation touchante, ils justifient de pratiquer les injustices dont ils se croient les poignants dénonciateurs. Je pose donc à tous cette question basique, mais que tout le monde oublie : de quelle injustice on parle ?