L’amertume de l’Évangélisation sur l’homosexualité

 

Comme le dit très justement le père Paul Dollié (en se référant d’ailleurs aux « bides » ayant jalonné l’apostolat de son saint Patron ou encore de saint Pierre), « le prophète doit intégrer l’échec », se remémorer la mort humiliante de notre Sauveur Jésus. Dure réalité (celle de l’échec puis de sa digestion) à laquelle il faut toujours se ré-habituer, et que je vis à chacune de mes prises de parole publiques, même après un apparent franc succès. Une dépression inhérente à l’évangélisation sur l’homosexualité, une mélancolie, une amertume, le baby blues, la coupe suivant le pain, la tempête sur la barque suivant la multiplication des pains, le jardin des oliviers après la Cène, l’épine dans le pied, le procès d’intentions qui t’est fait non sur ce que tu as concrètement proféré mais sur les risques ou les possibles mauvaises interprétations qui pourraient surgir de ce que tu as dit, le poids d’un sujet – l’homosexualité – à la dénomination catastrophique et qui est suffisamment tabou et grave pour mériter qu’on en parle, mais également pas assez précis et trop dangereux aux yeux de certains pour mériter qu’on en parle. L’homosexualité, tu n’en parles pas : ça fera cruellement défaut et peu oseront le faire à ta place. Tu en parles, et on t’applaudira une fois ta mort ou quand tu auras cessé d’en parler. L’ingratitude terrestre quasi totale ! Je dis « quasi totale » car heureusement Dieu donne quand même sur Terre à goûter aux prophètes se risquant à parler de ce sujet quelques merveilleux avant-goûts du trésor céleste qu’Il leur destine, et heureusement la continence est une armure suffisamment puissante pour permettre d’encaisser la plupart des coups, des humiliations et des critiques qui leur sont faites. Le fait que, de son vivant, Jésus ait dû endurer – et endure toujours avec nous aujourd’hui – les suspicions les plus infondées et les plus injustes, toutes les réputations (même celles d’hérétique, de « possédé », de fou, de malade, de dangereux, de blasphémateur, d’orgueilleux qui se prend pour Dieu, de déstabilisateur politique, de « terroriste », de criminel, de diviseur, de prisonnier, … d’« homosexuel » certainement !), des souffrances qui n’égaleront jamais celles que nous vivons, est d’un immense réconfort. Personnellement, seuls Jésus, Marie, saint Antoine, la Vérité et mon expérience concrète de la continence parviennent à soulager ma déception de l’Humain, à me garder dans la Joie et à échapper à la folie. Sinon, béante serait ma blessure, grand mon désir d’en finir avec mon existence, permanente ma mélancolie, immense mon sentiment d’isolement. Merci d’être là Seigneur.