J’ai eu la chance d’aller voir hier un dessin-animé franco-japonais pour adultes, « Mutafukaz », très peu diffusé en salles en France, qui brille par son éclairage eschatologique (Fin des Temps), et qui dépeint parfaitement la Bête de l’Apocalypse, à savoir l’Humanisme intégral. Il y est fait la promotion de l’hétérosexualité (culte de la Différence en elle-même), de la volonté individualiste mondialisée, de l’être soi, de la Franc-Maçonnerie (j’y ai même vu des triangles avec un oeil à l’intérieur). Exactement comme dans les films « La Forme de l’eau » ou bien encore « Wonder Woman », la Bête fait semblant de s’humaniser en se présentant comme ennemie d’elle-même par la mise en scène du massacre d’une autre Bête censée être plus monstrueuse et diabolique qu’elle, et en faisant croire qu’elle est gentille parce qu’elle refuserait la puce (en fait, elle feint de la rejeter pour mieux l’incorporer sous sa forme bobo écolo anti-technologiste : Angelino, le héros, ne vit que par sa télé ; il est suivi pour une cour de cafards) et par la mise en scène de son dithéisme (la bipolarité bonté/méchanceté, Humanité/monstruosité) « résolu » par son libre arbitre (et non sa liberté, qui ne peut reposer qu’en Jésus) de choisir entre la bonne partie d’elle-même (l’« Humain », la « Différence », l’« être soi-même », la « marginalité », l’« anti-conformisme », les « pauvres », les « frères », l’« héroïsme », etc.) plutôt que la mauvaise (les puissances angéliques, le 666, le diable, la technologie, l’ombre)… mais c’est là l’orgueil de Satan qui veut choisir le bien et le mal par lui-même. Le frère Samuel, bénédictin exorciste, a parfaitement raison d’écrire dans Les Attaques du démon contre l’Église, que « La Bête est l’Humanisme intégral ».