Ce n’est ni insultant ni victimisant de le dire. Car ça ne remet pas en cause la valeur des personnes ni ne prédestine leur chemin de vie au malheur et au désamour. Mais plus ça va, plus j’identifie l’orientation homosexuelle comme un handicap. Handicap d’être, handicap d’aimer. Condition de vie souvent contraignante. Les différentes rencontres que je réalise ne font que me le confirmer. Sans vouloir essentialiser à outrance le phénomène, l’homosexualité a quelque chose de l’allergie au gluten. Le truc con qui a l’air purement somatique ou irrationnel mais qui t’emmerde bien dès ta pré-adolescence. La limite insoupçonnée d’une existence. Le symptôme indéniable. Le non-choix qui s’impose sur le terrain du ressenti. Le malaise invisible qui n’est socialement pas pris au sérieux, et que beaucoup considèrent même comme un caprice ou une mythomanie narcissique transitoire. La blessure psycho-sexuelle corroborée de peur, d’orgueil et de physiologie physique. Le mauvais numéro tiré parfois très tôt. L’anomalie fantasmatique. La plaie dépassable dans certains cas, le handicap dont certains s’accommoderont très bien, ou alors le handicap désirant et physique tenace dont certaines personnes ne se remettront jamais totalement dans un temps terrestre, le désir bien chiant qui colle à la peau et qui ne permettra pas à tous les oisillons touchés par cette limite de voler de leurs propres ailes dans le ciel de la conjugalité humaine comblante. Je revendique donc que l’homosexualité soit reconnue socialement comme handicap.