Le rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Église en France : une « Bombe » ? Vraiment ?


 

Le rapport de la CIASE (non, pas la « chiasse » – même si on n’en est pas loin… -, mais la « Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église », sponsorisée par la Conférence des Évêques de France) – présenté par Jean-Marc Sauvé le rapporteur officiel de cette commission – vient de sortir.
 

Dans la sphère catholique seulement, c’est apparemment l’émoi. On nous présente cette commission d’enquête comme une pièce à conviction accablante, un « Événement » redoutable qui fait trembler les murs de l’Église universelle. Et déjà, çà et là, les influenceurs catholiques endossent le rôle de pare-chocs, de médiateurs et d’« artisans d’Unité », pour gérer la « crise ». #CNV (Communication Non-Violente).
 

Suite à cette publication, hier, le Pape François a déclaré lors de son audience du mercredi : « C’est le Moment de la Honte ». Mais la honte de quoi ? C’est ça la vraie question qu’il faut se poser. Plus que la honte des abus sexuels ecclésiaux sur mineurs (qui, en soi, est légitime, car ce sont des actes objectivement honteux ; mais cette honte a largement été exprimée : ça va faire 10 ans que le sempiternel « battage de coulpe » est fait. Il est peut-être temps de passer à autre chose, non ? A fortiori si les dommages et les plaies de certaines victimes sont irréversibles à vie !), je crois que nous devrions avoir honte de surjouer la honte pour en cacher une autre bien plus scandaleuse : celle d’alimenter la pédophilie par la focalisation sur la pédophilie sacerdotale pour couvrir son moteur principal, à savoir l’homosexualité sacerdotale (car oui : il y a largement plus d’homosexualité sacerdotale que de pédophilie : je peux vous l’assurer !).
 

En fait, ce rapport est bien une bombe. Pas en soi, mais parce qu’il ne demande pas pardon pour ce qui le mérite, et donc qu’il constitue une véritable bombe à retardement. En réalité, il fait trembler les murs de l’Église à cause de la diversion qu’il crée et alimente entre pédophilie (sujet sur-traité) et homosexualité (sujet sous-traité, voire complètement nié), alors que les deux fonctionnent en vases communicants. En effet, quand on lit le rapport de la CIASE, le caractère majoritairement masculin, et donc homosexuel – bien plus que pédophile –, saute aux yeux : Jean-Marc Sauvé souligne qu’à 80% les abus sexuels ecclésiaux concernent des hommes, autant côté abuseurs que côté violés ! (je le cite : « Caractères des abus : massivement des garçons (80% des victimes). ») Vous avez bien entendu : 80 % ! C’est gros comme le nez au milieu de la figure… mais NON ! On ne nous parlera que de pédophilie ou des victimes ou de l’horreur traumatique des viols ou de la sexualité des prêtres ou du célibat sacerdotal ! De tout sauf du vrai problème dans l’Église actuelle, à savoir la pratique homo (sacerdotale) et la justification/banalisation de cette pratique !
 

La nullité, l’hypocrisie et la collaboration (inconsciente car elle est sincère : c’est ça le pire) de la vague d’émotion/de contrition – ou plutôt, pour être plus exact, de la simulation de « honte » et de « contrition » opérée par le clergé actuel (excusez-moi, mais quand je vois le cinéma de gravité et de « mea culpa » – la mine défaite – interprété par le Pape François, à ce degré-là, ce n’est plus du jeu : c’est de la singerie) – suscitée par la reconnaissance des abus sexuels dans l’Église, m’écœurent. Les médias et milieux « catholiques » multiplient en ce moment les effets d’annonce, en nous présentant ce rapport des abus sexuels catholiques en France à la fois comme une « Bombe », un « Tsunami », « une épreuve ecclésiale sans précédent », un « Moment de Vérité terrible MAIS AUSSI paradoxalement salutaire et nécessaire » par la « lumière » et « l’éclat qu’il diffuserait sur nos consciences catholiques endormies », et par la merveilleuse occasion d’« humilité » et de « purification » interne (même si ça fait mal…) qu’il offrirait. (Koz Toujours, par exemple, est prêt à jouer les « convertis », les « born again », les « ex-aveugles » qui recouvrent la vue face aux récits déchirants des victimes et à une réalité atroce qu’il aurait jadis sous-évaluée ! à rentrer dans la peau du « douloureusement miraculé/réveillé »! C’est beau… Et beaucoup de journalistes catholiques actuels sont à la recherche de leur femme violée ou de leur victime d’abus pour faire pleurer dans les chaumières sur l’horreur du viol ou de l’inceste. Il y a des tabous qui ne sont pas si tabous à force d’en porter le titre…).
 

Cette emphase – ou plutôt cette mise en scène – de surévaluation de l’importance de cette commission d’enquête (alors que concrètement, les conclusions tirées ne nous apprennent rien et rasent les pâquerettes…) me rappelle comment Emmanuel Macron sur-dramatisait la pandémie du Coronavirus (« Nous sommes en GUERRE… » = « Je suis ton père. » #DarkVador) pour en réalité déclarer et instaurer contre les Français une guerre invisible, pour le coup : celle des objets connectés, et du contrôle technologique/numérique global de la population.
 

Là, dans le cas de l’Église, la déclaration solennelle de honte produit un effet d’annonce délétère similaire. C’est la même grandiloquence théâtrale qui en réalité maquille un déni, tout en donnant l’impression du contraire (On nous fait croire qu’on traite frontalement et courageusement un « tabou », pour, par derrière, en consolider un autre, bien plus épineux à traiter : car tout le monde s’accorde à condamner la pédophilie – y compris les personnes pédophiles ! – mais personne ne s’accordera à condamner la pratique homosexuelle).
 

Ce rapport sur les abus sexuels, qui en soi, s’il était bien interprété, aurait en effet largement de quoi être une bombe pour le Monde et l’Église (si seulement la pédophilie n’était pas utilisée comme paravent de l’homosexualité !), fait, malgré tout le battage médiatique et tous les efforts dramaturgiques déployés par le journalistes « catholiques » et les clercs pour prouver leur intérêt, leur bonne foi et leur affliction, pschitt ! C’est du cinéma (qui ne convainc d’ailleurs que les adulateurs de Koz Toujours, les lecteurs d’Aleteia ou de Famille Chrétienne, et les spectateurs de KTO…). Un cinéma pas seulement grotesque, mais dangereux. Car il fait que l’Église-Institution est en train de se tirer une balle dans le pied et de couler sa propre barque. Il suffit de regarder comment les porte-parole « catholiques » applaudis aujourd’hui – tous gays friendly et en faveur de la pratique homo (je pense à la sœur Véronique Margron, à l’avocat Erwan Le Morhedec/Koz Toujours – ses récents articles c’est vraiment le pompon de la stupidité « érudite » -, à Jean-Michel Dunand, à Jean-Pierre Denis, etc.) – ont tout des pompiers pyromanes qui s’ignorent : ils allument le feu qu’ils prétendent éteindre en substituant le thème de l’homosexualité par celui de la pédophilie… en promotionnant voire quelquefois en pratiquant le premier, pour ensuite, par atavisme non-causal, alimenter le second, … et enfin s’en lamenter publiquement ! Certes, cette stratégie de diversion tient du génie… mais alors, quelle perversion !