Ça fait très longtemps que le fossé se creuse entre les gens d’Église et les jeunes. Cela se voyait déjà avec les Journées Mondiales de la Jeunesse, dans lesquels les messages principaux sont souvent inconsistants. Et ça se voit encore plus à l’occasion des semaines préparatoires du Synode des jeunes (16-29 ans) prévu pour octobre 2018 prochain : il suffit de regarder les images de groupes de jeunes complètement photoshopées (cf. photos ci-dessous) pour comprendre que la jeunesse à laquelle s’adresse les évêques est une jeunesse majoritairement virtuelle, rêvée par les évêques et les délégués en pastorale de jeunes, mais qui ne correspond pas à la réalité. Les gens d’Église, en particulier les évêques et les cardinaux, sont totalement déconnectés des jeunes. Et cette déconnexion, même si j’ai l’air d’exagérer et d’être homosexualo-centré, repose en majeure partie sur le non-traitement ecclésial de l’homosexualité. Alors que le malaise vocationnel et juvénile vis-à-vis de l’Église se cristallise inconsciemment sur ce sujet. Aussi dingue que cela puisse paraître, c’est parce que nos jeunes ne comprennent pas le positionnement de l’Église à l’égard des « couples » homos qu’ils la quittent. Pour colmater les brèches et se voiler la face, les clercs et les responsables au service jeunes emploient des mots coup-de-poing, des slogans dynamiques, des formules floues (« être acteur », « énergie », « engagement », « accompagnement », « partenariat », « formation »), qui ne nomment pas le mal, en particulier en lien avec la sexualité : ils simulent démagogiquement une écoute qui n’est en réalité qu’une rétention d’informations et une négation/déformation des besoins énormes et réels de nos jeunes d’entendre parler correctement d’homosexualité. Quelle douleur de voir un mensonge aussi sincère.