Le futur et probable Schisme au sein de l’Église catholique, à mon avis, va se concentrer sur deux points : 1) sur la bonté du Pape par rapport à l’immigration (bonté vue comme une soumission et une collaboration avec l’ennemi) ; et 2) surtout sur la position papale à propos de l’homosexualité (point le plus délicat et le plus clivant dans l’Église). J’en mettrais ma main à couper.
En effet, le problème de l’immigration est dans la confusion entre l’ordre individuel de la Charité et l’ordre du politique qui est la préservation du bien commun. Confondre ces deux ordres est une erreur que semble faire François, encore un peu novice dans son estimation des risques de l’Islam. Quant à l’homosexualité, il est fort probable, étant donné la complexité du sujet, que sa concentration sur la Charité lui fasse perdre l’énonciation de la Vérité, à savoir le rappel que l’union homosexuelle n’est pas de l’amour (cf. le supposé soutien à Mgr Gaillot, pro-unions homos), le rappel aussi de la forme concrète de la sainteté et de la chasteté, spécifique aux personnes durablement homos, c’est-à-dire la continence.
Pour ces deux raisons, le Pape risque prochainement d’être mal compris ou ambigu, d’être taxé de trop bon et de trop con à la fois, et de déconcerter un certain nombre d’ecclésiastiques et de fidèles. Quelles que soient ses décisions finales, quelles que soient les directions ambiguës qu’il semble prendre, et quel que soit le téléphone arabe (c’est le cas de le dire…) qui en découlera, je m’encourage moi-même à mettre ma raison rationnaliste et puriste un peu en veilleuse, pour défendre ce Pape – parfois mal influencé et mal entouré – coûte que coûte, car j’ai fondamentalement foi en son identité d’homme de Dieu.
C’est pour cette raison que je me fais violence et réitère mon soutien au Pape, surtout parce que je sais que ce soutien pourrait ne pas être indéfectible, surtout parce que je sais qu’à un moment donné, au milieu du concert médiatique et de l’inflation d’opinions qui nous donneront des informations contradictoires, la tentation sera grande pour nous catholiques, de le lâcher, de le désavouer pour des raisons – c’est ça le pire – relativement et théoriquement bonnes sur le papier. Courage : aimons !