Quand Michel Berger, dans sa chanson Ce que la pop music a fait d’une petite fille, écrit : « L’Amour de nos jours n’est plus rien. Peut-être qu’on l’a trop chanté« , il retranscrit parfaitement ce que je pense des chansons actuelles (telles que « Savoir aimer » de Florent Pagny, ou « L’Important c’est d’aimer » de Pascal Obispo) qu’on nous présente comme « belles » alors qu’elles nous parlent si mal d’Amour puisqu’elles Le vident de désir, d’engagement, de volonté, de durée, d’humour, et que, si on s’y penche un peu, elles ne veulent rien dire. Cette platitude sur le discours amoureux n’est pas circonscrite à ces chansonnettes : elle s’étend à l’ensemble de nos contemporains, y compris chez les blasés de l’Amour qui n’ont pas réellement renoncé à cet amour romantique à deux balles chanté par nos artistes populaires. Le plus sidérant dans l’histoire, et finalement le plus drôle, c’est qu’on se fout ouvertement de notre gueule MAIS avec une sincérité que même celui qui se fout de notre gueule trouve belle et émouvante.