La plupart des gens vont au cinéma, aux concerts ou au théâtre en égoïstes. Ils recherchent leur satisfaction personnelle. Ils ne regardent dans les œuvres artistiques que la surface, que ce qui leur permettra de s’émouvoir et de faire leurs intéressants en société. Mais ils n’en retirent pas la quintessence. Ils veulent « aimer » ce qu’ils voient, sans même s’intéresser aux idées diffusées, à la manière dont elles sont diffusées, et à aller au-delà de leurs petits goûts. Personnellement, je vais au cinéma voir des films pour comprendre quels en sont les messages. Qu’ils me plaisent ou pas, c’est secondaire. Ma démarche est tout sauf narcissique et gustative. Même si le film que je suis allé voir ne me plait pas, je sais que ce que ma recherche du « pourquoi je n’ai pas aimé ? » rattrapera mon déception et mon impression d’ennui, rééquilibrera l’intérêt que je finis par lui trouver. Je fréquente le monde de l’art dans une perspective collective, universelle, analytique, ce qui m’assure une perpétuelle surprise et distance.