Je reviens d’aller voir un one-man-show que je ne connaissais absolument pas, Fabien Tucci fait son coming-outch, au Théâtre des Reinitas, et qui traitait d’homosexualité de bout en bout. J’y ai retrouvé tellement d’échos aux 186 codes de mon Dictionnaire des Codes homosexuels que, pour tout vous avouer, la correspondance au millimètre près me console de tout : de l’indifférence populaire à mon égard, de la tiédeur de beaucoup de mes amis, de l’incompréhensible silence qui entoure mon travail, des procès pour « folie » ou pour « orgueil » qu’on me fait régulièrement, de ma mort prochaine (même si je ne la souhaite pas imminente !), et même du lavage de cerveau pro-gay toujours plus massif, techniquement imparable et que rien ne semble désormais pouvoir arrêter. Cette montagne propagandaire, composée de milliers de films et de pièces prônant la victoire de la « différence » homosexuelle et la toute-puissance des « amours » humaines, aura beau être une armée impressionnante, avoir largement plus de moyens et d’audience que moi, mon petit Dico, à lui tout seul, la pulvérise et la réduit en cendres. J’espère bien sûr vivre encore quelques années, mais d’ores et déjà, je sais que je peux partir en paix. J’ai légué l’essentiel : mon Dictionnaire, la meilleure arme de David contre le géant Hétéroliath (ou, si vous préférez, contre le démon « Gender » ou le démon « Homosexualité »). Un trésor inépuisable, car moi-même, je n’aurai pas assez de ma vie pour le comprendre et l’appréhender. Je m’en fous d’être désavoué par ceux qui devraient logiquement me soutenir en masse (mes frères homos et mes frères cathos) et profiter vraiment de mon travail en lui donnant tout le rayonnement qu’il mérite. Sans doute faut-il que je meure pour que leur orgueil et leur méfiance meurent aussi. Et de mon vivant, sans doute que le Seigneur m’impose l’ingratitude accompagnant nécessairement le traitement intellectuel de l’homosexualité, l’incohérence d’une indifférence massive des autres à mon égard, pour me préserver de l’orgueil et des gloires humaines. En tout cas, je n’ai pas à rougir de l’héritage laissé. Mon Dictionnaire, je t’aime car tu ne m’appartiens pas et que, je crois, tu viens surtout de Dieu !