Nous, témoins cathos homos, ne sommes pas prêtres : ça n’a rien à voir

Je constate chez les catholiques en général une énorme frilosité et un déni de réalité concernant l’homosexualité sacerdotale (donc des prêtres). Pas touche aux prêtres ! Un véritable cléricalisme et une véritable omerta qui vont se retourner contre eux et contre nous (car ce n’est pas en faisant l’autruche que le problème va se solutionner). Je me rends compte que je peux difficilement parler ouvertement du phénomène – pourtant massif et majoritaire ! Je dirais le tiers voire la moitié du clergé actuel ! – des prêtres non pas seulement « de tendance homosexuelle » mais carrément « de pratique homosexuelle » (parfois même entre eux) ! Les catholiques préfèrent remplacer le titre du dossier « Les prêtres homos » par « Les homos dans l’Église » ou par « être homosexuel dans l’Église ». Et hop ! Ni vu ni connu ! On se tourne vers nous, laïcs, pour occulter et mettre à l’abri les prêtres !
 

Je discutais encore hier soir avec un ami homo catho parisien, pratiquant régulier, qui m’a certifié que, de sa propre expérience, et de son propre constat, 50% des prêtres parisiens étaient homos pratiquants. C’est son regard. Et de toute façon, c’est concrètement indémontrable. Mais, ce que je veux dire, c’est que l’homosexualité sacerdotale n’est pas un épiphénomène (ni un phénomène typiquement parisien, ni même proprement occidental : je suis sûr qu’en province, et même en Afrique et en Amérique latine, on trouvera les mêmes chiffres et les mêmes proportions). Et d’autre part, je peux vous dire que nous, les témoins laïcs cathos homos, avons très très bon dos dans cette histoire ! Il est teeellement plus facile de se focaliser sur « notre place dans l’Église en tant que fidèles homos », et sur « la manière de nous accueillir et de nous accompagner dans l’Église », que de tourner les caméras vers les prêtres, les évêques et les cardinaux. Alors que – je suis désolé – ça n’a strictement rien à voir ! Nous sommes virés des séminaires et exclus de la prêtrise, je vous rappelle. Donc nous en savons quelque chose ! Deux salles, deux ambiances !
 

Photo prise par moi-même aux MEP (Missions Étrangères de Paris)