« Je suis faite de mes rêves, de mes désirs, et de cette puissance absolue d’aimer et d’être aimée. » (Mylène Farmer, dans la bande-annonce de son documentaire « L’Ultime Création » pour Amazon Prime 2020)
Chercher à être aimé des Hommes plutôt que de Dieu, s’agripper à son image altruiste, à sa gloire collective et à l’amour mondain (même s’il est montré comme réciproque, partagé, solidaire, communionnel et égrégorique), s’attacher à sa reconnaissance sociale ou à son influence médiatique : voilà sans doute le plus grand danger qui guette chacun de nous au seuil du Paradis, le point de rupture entre le Ciel et l’enfer, et le dilemme crucial qui va certainement se jouer Là-Haut à notre mort. Bien plus encore que nos possessions matérielles ou nos attachements sexuels charnels. C’est Céline Dion, Mylène Farmer et toutes les stars précisément prisonnières de leur lien entre elles et leur public, lien qu’elles appellent faussement « Amour réciproque » (le fameux truisme pourri « aimer est plus fort que d’être aimé », apparemment juste et beau, de Balavoine, qu’on retrouve aussi chez les cathos mais cette fois en mode : « Je reçois tellement plus que ce que je donne »), et qu’elles sont prêtes à troquer contre le Paradis, qui nous l’apprennent. « Después de todo, no estoy tan mal aquí, conozco a mucha gente y no temo morir. » (Marta Sanchez, « ¿ Qué harás tú cuando mueras ? »). Céline Dion dit même qu’elle préfère sa gloire humaine à sa place au Ciel, qu’elle est prête à se damner pour ça… « Ô je donne ma place au paradis si l’on m’oublie sur Terre. » (Céline Dion, « Encore un soir ») Gloups, quand même ! Comme il est urgent d’aimer les Hommes mais de fuir tout attachement humain.